volonté commune. Améliorer le sort des
classes diverses de la société tel n'est point
le but que lui assignent ses grands pontifes
de la Suisse, de l'Italie, de l'Allemagne, de
la France. Une autre pensée, que celle
d'assurer le bien-être public, se cachait
sous le voile de ses promesses pompeuses.
La loi sur l'enseignement moyen, œuvre
élaborée par la franc-maçonnerie dont le
ministre des finances, M. Frère-Orban, est
l'enfant adoptif, aux moins clairvoyants
découvre cette intention secrète de la li-
béralerie.
Hier encore tous les journaux Rogilâtres
avaient inscrits sur leur bannière, le res
pect envers nos libertés constitutionnelles,
l'attachement l'influence religieuse, le
désir d'économies: Aujourd'hui le masque
tombe: la loi contre la quelle la Belgique
indignée se lève bat publiquement en brè
che et la Constitution et les libertés qu'elle
sauvegarde; elle déclare une guerre ou
verte la Religion catholique qu'au prix
de leur sang les Belges ont tenu con
server; elle gaspille en un mot les précieux
deniers des contribuables, de l'argent des
quels on avait promis un emploi sage et
parcimonieux.
A cette conddlte indigne, le public aura-
t-il le courage enfin de combattre, dans
les élections prochaines, les hommes qui
ne rénient point les maximes libéralistes!
Les habitants d'Ypres surtout si obérés
par le lourd impôt de 18,850 francs qu'ils
payent un collège qui ne possède point
les garanties religieuses reclamées, ne se
sépareront-ils tous d'un pouvoir qui tend
leur imposer de nouveaux sacrifices pour
ce même collège?
Un journal dè cette ville en a fait la re
marque: Si le projet de loi sur l'enseigne
ment est admis par les Chambres, aux
18,850 francs qu'apportent les contribua
bles d'Ypres aux pieds des professeurs du
collège communal, devra se joindre un
nouvel item de 5,000 francs, parfaire par
la bourgeoisie.
18,850 francs, et 5,000 francs, font bien
la modique affaire de 23,850 francs.
Contribuables d'Ypres, qu'en dites-vous?
r r r r rt ~~i
Une demi douzaine de pauvres sires dont l'un
se dit bourgmestre de Zandvoorde et dont deux
autres se disent échevins de la même commune,
siter les villes de la Frise et de la Nord-Hollande.
11 courut au devant du cortège, et apercevant dans
la suite de Philippe le Bon plusieurs visages qu'il
semblait reconnaître, il retourna dans ses étrauges
perplexités.
Le dimanche vint. 11 alla a la porte de la cha
pelle de la cour. Là, l'issue de la messe, il se
rencontra face face avec Godelive.
Mille idées incohérentes assaillirent Willem
Ce n'était donc pas une chimère, dit-ilet
je suis véritablement sous la griffe de quelque
sorcier 1
v
11 est probable que Godelive parla sa maî
tresse de sa rencontre, ou que des officiers du
prince, qui avaient remarqué les démarches em
barrassées de Willem, en dirent un mot Philippe
le Bon. Ce prince s'était trop bien diverti du pau
vre savetier pour ne pas se le rappeler parfaite
ment. Il lui revint même en souvenir qu'il lui
avait promis tout bas une petite pension et qu'il n'y
avait plus songé. Il commanda qu'on le fît venir.
On n'eut pas la peine d'aller chercher Willem
bien loin: on le trouva cloué au pilier, où, depuis
une demi-heure, il avait perdu de vue la dame de
ses pensées.
Une sorte de gaîté avait déridé le noble front
2
ayant signé la pétition contre le projet de loi sur
l'enseignement, viennent de retirer leurs signa
tures. Une lettre insérée au Progrès en fait foi.
Les soussignés, y lisons-nous, ont signé inno
cemment, ayant interprété la requête dans un
sens contraire ce quelle contenait, parce qu'il
alléguait que c était le vœu de M. le ministre
de 1 intérieur. Ah bourgmestre de Zandvoorde
c'est ingénu, c'est modeste de ta part de venir faire
ainsi au bon public cette amende honorable, mar
quée au coin de la spontanéité et d'une noble in
dépendance! Va, mon digne fonctionnaire, ton
innocence est constatée!
Pourtant, dis-nous encore, drôle de farceur que
tu es, puisque te voilà en aussi bon chemin, si tu
signes bien souvent sans savoir ce que tu signes?
Car, vrai dire, cette habitude assez piquante chez
un bourgmestre, ne peut que rendre la déclaration,
qu'insère le Progrès, éminemment significative.
Au dire du Progrès l'instruction donnée au
collège S' Vincent est insuffisante et les méthodes
sont arriérées. Rien sans doute de plus facile
dire. Mais le public soumettra-t-il bénévolement
sa croyance une allégation dénuée de preuves et
de raisons solides, et portant pour surcroît la livrée
compromettante de la feuille vollairienne?
Aux incriminations du Progrès l'encontre de
cet institut, nous jugâmes propos, il y a déjà
quelque temps, de repondre par des faits assez
significatifs, il faut croire puisque le confrère n'a
pas essayé de répliqué. Seulement il articulet de
temps autre les mêmes allégations, comme si nous
n'avions rien démontré.
Le clergé, dit encore le Progrès, n'a pas de
personnel propre donner l'enseignement tel
qu'il doit être donné et sous ce rapport ses
établissements seront peut-être très-religieux
mais très-rètrogrades. Il ne sait pas, l'organe du
pseudo-libéralisme, ou plutôt il feint ne pas sa
voir, que le peu de collèges, subsidiés par l'État,
qui comptent des ecclésiastiques dans leur corps
professoral, se distinguent annuellement au con
cours entre les établissements moyens, et laissent
bien loin derrière eux le collège, objet de ses pré
dilections; que devant le jury pour le grade d'é-
lève universitaire, les établissements du clergé ne
l'ont cédé en rien aux institutions rivales; enfiu,
que l'université catholique est celle qui, propor<-
tion gardée, parvieut faire passer le plus grand
nombre de récipiendaires. Tels sont notre con-
du souverain en pensant qu'il allait revoir celui
qui tout un jour avait si singulièrement tenu sa
place. 11 ordonna qu'on le promenât dans les salles
où il avait fait le prince. Willem se reconnut
partout et montra une si naïve stupéfaction, que
Philippe le Bon s'en amusa presque autant que la
première fois.
Pendant ce temps, on avait fait reprendre la
malicieuse Godelive ses habits de duchesse.
Tandis que tout pensif il commençait comr
prendre son rêve, présumer qu'il pouvait bien
avoir été joué par son souverain, Philippe le Bon,
qui l'observait, lui dit en riant:
Tu te plairais donc mieux dans notre palais
que sous l'arbre du Voorhout!
Ah! Monseigneur, répliqua en balbutiant
Willem, comme si un éclair subit l'eut frappé....
Eh bien ajouta le prince, tu peux rester ici,
et l'intendant de la garde-robe, que voici, t'instal
lera tout l'heure dans tes fonctions de concierge
de notre palais de La Haye.
Willem leva lesyeux sur l'intendant de la garde-
robe et recula d'un pas en reconnaissant celui qui
lui avait présenté le haut-de-chausse de velours
vert brodé d'or:
Quant celte jeune fille, dit encore le bon
duc, en désignant Godelive, il ne dépend que d'elle
d'être ta femme.
naissance les points uniques de comparaison que
les circonstances aient permis d'établir entre les
deux enseignements.
Ou plutôt encore, qu'on consulte l'histoire, et
qu'on nous dise quelles écoles se sont formés les
Racine, les Voltaire, les Chateaubriand et tant d'au
tres aussi illustres. Et qu'en face de ces noms fa
meux, nos progressistes nous apprennent quels
grands génies se sont dévéloppés leurs leçons.
D'ici nous entendons le Progrès pour toute ré
ponse, répéter imperturbablement sou refrain mo
notone.
Nous empruntons un journal de la capitale,
Sancho, l'extrait suivant qui dépeint d'une ma
nière admirable, la conduite que tiennent l'égard
des Belges, les étrangers qui pullulent dans notre
royaume et qui s'engraissent de l'argent des con
tribuables:
Démolition de la Constitution par la politique
nouvelle.
Il règne en ce moment une activité inaccou
tumée daus les officines gascones de la presse mi
nistérielle. Les scribes officiels recrutés l'étranger
pour défendre une politique qui ne tend rien
moins qu'à arracher de notre Constitution une de
ses plus belles pages, s'escriment en ce moment du
mieux qu'ils peuventet empilent mensonges sur
hypocrisies, pour prouver que la nouvelle loi sur
l'enseignement moyen, loin de menacer la liberté
de l'enseignement ne fait que la consolider et Ia-
complèter.
Ce concours d'auxiliaires étrangers, de condot
tieri gascons, auvergnats et juifs, soudoyés par un
ministre pour insulter les Belges qui veulent main
tenir intacte la glorieuse conquête de i83o, et qui
repoussent avec dédain et mépris le monopole ly-
raunique que la politique nouvelle voudrait faire
peser sur l'indépendance des communes, sur la li
berté de la pensée et de la conscience; celte impu
dente intrusion de publicistes nomades dans nos
affaires, nous rappelle trop 1828 pour que nous
n'en fassions pas saillir quelques curieux rapproche
ments.
Ici l'auteur entre dans une série de faits, qui
prouvent qu'aujourd'hui comme en 1828 les Belges
ont lutter contre des despotes étrangers qui veu
lent leur ravir, leurs libertés les plus précieuses,
et protestantiser la jeunesse. Après avoir établi ces
parallèles, il continue comme suit
Si la loi Van Maanen-Rogier passe, le prestige
qui entourait notre Constitution est détruit, l'œu-
Comme je sais qu'elle y consent, dit alors
en intervenant Isabelle de Portugal je lui donne
pour dot deux mille florins, et de votre côté, Mon
seigneur, j'espère que vous doublerez la pension
promise Willem.
Je ne saurais rien vous refuser, madame, ré
pondit le duc.
Godelive tendit la main Willem, qui tremblait
de joie. On le revêtit aussitôt d'un habillement
analogue son emploi. Il habita dès lors le palais.
Quinze jours après, il épousa Godelive dans la
chapelle de la cour. Il immola complètement ses
mauvaises habitudes, devint un homme sage, doux,
rangé, sans rien perdre de sa gaieté et de sa bonne
humeur.
Lorsqu'il accompagnait d'honorables visiteurs
dans les riches appartements de la cour de La Haye,
il ne manquait jamais de dire:C'est dans ces
nobles salons que j'ai été prince pendant un jour.
Exact ses devoirs, il ne vécut, après Dieu, que
pour sa femme, qui était bonne, et pour sa mère,
qui se trouvait bien heureuse. De temps en temps
elles le voyaient sourire tout seul c'est qu'il se
rappelait le jour où, après avoir bu la santé de
son glorieux seigneur, il s'était endormi sous un
arbre du Voorhout.
t. chlix de pltvcl.
4