JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Mercredi. 24 Avril 1850. 33me année. .1. 7PRES, 24 Avril. REVUE POLITIQUE. AVIS A QUI DE DROIT. La publication des listes électorales pres crite par la loi vient d'être faite par l'au torité locale. Elles portent invitation aux personnes qui croiraient avoir des récla mations faire, de s'adresser l'adminis tration communale dans le délai de quinze jours. Ce délai expire le 5 Mai. Depuis quelque temps déjà, nous remar quons dans le pseudo-libéralisme yprois les symptômes les plus frappants d'une décrépitude, dont le Progrès, leur organe, porte le caractère indélébile. Chez l'hom me, usé de vices, les fureurs du désespoir ou l'inertie de l'imbécililé marquent le déclin de la vie. Ainsi est-ce des peuples que souille le germe fatal de l'incrédulité et de la corruption ainsi encore des partis politiques qu'étaya le mensonge, qu'ali mentèrent les passions subversives. Déjà nous avons fait ressortir les incar tades furibondes de la feuille libérâtre et les étranges aberrations, qui ont voué son nom une méprisante pitié. Son dernier n° contient encore un échantillon remar quable en ce dernier genre. Relever les inexactitudes, les mensonges, les inepties qui pullulent foison dans ce factum étrange, serait chose fastidieuse. Pas une phrase, pas une ligne qui n'en soit chamarrée! Il s'étonne, ce pauvre diable, que la noble générosité de M. le sénateur Malou, une époque de crise industrielle, ait in spiré chez des hommes au caractère loyal et franc, le sentiment si beau de la recon naissance. Mais qu'a-t-elle jamais ressenti la feuille voltairienne, que la haine de caste, les rancunes de parti, l'égoïsme froid et matérialiste? Ce qu'elle envie M. Jules Malou, c'est la pension que lui octroya une loi votée malgré son opposi tion par les amis du libéralisme; c'est en core le traitement attaché aux fonctions de directeur général de la banque natio nale, position que lui ont valu ses talents hors de ligne. Mais aux yeux du parti ex clusif que sont les talents quelques variés qu'ils soient, bien qu'unis un beau carac tère? Le Progrès n'ose pas encore les con tester; il faudra bien cependant que nous passions par là. Pourquoi non? Van Renyn- ghe, ne l'appelle-t-il pas une girouette; lui qui fidèle en tout son drapeau a soutenu sans cesse de son vole et de ses paroles le parti conservateur et franchement libéral? Il nous répugne profondement de suivre plus loin le Progrès dans les bévues qu'il amoncèie le long de ses colonnes. Conce- vra-l-on jamais que la conduite de M. Malou, père, soit qualifiée à'anti-chrétienne, alors qu'écoulant la voix de sa conscience, plutôt que ses sympathies de famille; il refusa son suffrage son neveu, pour le porter sur un candidat dont les opinions lui paraissaient plus conformes aux véri tables intérêts au pays? Concevra-t-on qu'une feuille qui affiche ce zèle outré et ridicule l'égard de la morale chrétienne, pousse en même temps le cynisme anti religieux jusqu'à faire suivre ces propos d'un blâme indirect, quoique fortement accentué, l'encontre des doctrines catho liques. En religion, dit-elle, comme en politique, nos cléricaux pratiquent cette maxime Hors de l'église point de salut. Le confrère fait ensuite le bravache il ne nous craint guère; la lutte électorale, c'est sa conviction, ne nous peut qu'être fatale. Tant mieux pour vous, Progrès; mais savez-vous ce qui nous frappe dans tout votre article? Ce n'est pas tant l'in forme cahos d'ineptes contre-vérités que nul ne saurait déméler; ce n'est pas tant l'écume vénéneuse, le fiel amer qui débor dent de vos lèvres et se disiilent dans vos discours; déjà nous savions là-dessus quoi nous en tenir. Ce qui nous frappa tout d'abord, c'est la torpeur glacée de vos paroles, naguère si incisives et si mena çantes; c'est dans tout votre style un dé couragement apathique, car votre plume vacille sous vos doigts. Celui qui inscrivit dans vos colonnes, que d'après sa convic tion, la lutte nous serait fatale; celui-là ne croyait pas ce qu'il avançait! La conclusion du journal clérophobe vaut bien coup sur le début: nous savons dit-il que les députés libéraux ne reçoivent, pas, comme leurs adver- saires, des mandats impératifs, mais qu'ils veulent conserver leur libre ar- bilre, une liberté entière d'action et de vote. Oui, ça est si biau que je n'y entends goutte. Ainsi disait Lucas, ce naïf personnage du grand Comique, et nous fûmes tentés d'em prunter son langage. Esprits arriérés, que nous étions! long temps nous lûmes et relûmes ces paroles sans y rien entendre, croyant rêver ou tout au moins lire hébreux ou sanscrit. Cléri caux ignares, nous avions cru jusqu'à ce jour, que tout l'honneur des mandats im pératifs revenait de droit aux clubs, aux associations libéralistes; nous avions cru d'une foi robuste que les conservateurs n'as treignirent jamais leurs candidats qu'aux inspirations de leur conscience. Erreur profonde!;'. Le coeur était bien jadis au côté gauche et le foie au côté droit; mais docteur Sga- narelle a changé tout cela, et le Progrès son compère raisonne d'une méthode toute nouvelle. Heureusement qu'en qualité de rétrogrades, nous ne soyons pas obligés d'être aussi habiles que lui. DES SIGNATURES INTELLIGENTES. Si la nation presque entière s'est levée pour soutenir par une solennelle manifes tation les répugnances du parti modéré contre le projet de loi sur l'enseignement; le libéralisme ministériel a recollé en sens contraire la rétractation drolatique du bourgmestre modèle de Zandvoorde, de ses échevins et de trois individus de même calibre; plus certaine pétition en faveur du projet de loi, émanée de l'intéressante population de Gheel. Coïncidence remarquable;adhésioncom- promettante, pour un parti qui s'adjuge modestement le monopole des lumières: d'une part, nos honnêtes Zandvoord-oies, qui tous les six se déclarent innocents; de l'autre la pétition et les suffrages d'une co lonie d'aliénés! VÉRITÉ ET JC8TICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE E'ABDV.TEMETT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion* f centimes la ligne). Nous avons reçu la confirmation de la nouvelle du-rétablissement des relations diplomatiques entre l'Autriche et la Porte, après la solution de la ques tion des réfugiés. De nouvelles propositions de paix ont été faites au Danemark par le gouvernement prussien, agis sant au nom de l'Allemagne. On n'ose espérer qu'elles seront adoptées. Le gouvernement bavarois, comme on devait s'y attendre, adhère la proposition de l'Autriche de convoquer un congrès de plénipotentiaires des Etals allemands. Les articles publiés par le Napoléon, sont tous écrits k un point de vue calme digne et plein de convenance vis-k-vis de la majorité parlementaire. Le Napoléon appuie la candidature Leclerc, parce qu'il voit en lui le soldat de Waterloo, le soldai de i83o, le soldat de juin. -IMOIUI- Le receveur des Contributions Directes de la ville d'Ypres, invite tous les contribuables qui sont en retard de payer les termes échus, k les solder avant la fin de ce mois, en les prévenant qu'il se verrait dans la nécessité de commencer des poursuites contre tous ceux qui n'auraient point repondu cet appel. Il est fou sur ma fui! Gros-Jean, la tête tourne ta pauvre bourrique. (Aebert.) Les conteslations porte'es devant le conseil des Prud'hommes se terminent très souvent par un arrangement, grâce aux peines que ces messieurs se donnent pour aplanir et éteindre ces difficultés. Hier se trouvaient au bureau particulier le sieur Verbert chapelier et un ouvrier nommé Decaeker. Leurs demandes eussent fait craindre un procès assez compliqué, mais les parties cédant aux re montrances bienveillantes de MM. les Prud'hom mes, ne tardèrent pas "a s'entendre. Il est vrai qu'en cette circonstance le fabricant Verbert surtout a fait preuve d'un esprit fort conciliant.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1