NOUVELLES DIVERSES. 2 Un vol audacieux vient d'être commis Bailleul (France). Mercredi dernier des malfaiteurs se sont laissés enfermer dans l'église et ont profité de la nuit pour exer cer leur sacrilège industrie. Parmi les ob jets volés, se trouvent deux chandeliers en argent, des chaînes et des boucles d'oreille en or, une grande quantité d'offrandes en argent, les franghes dorées de la devanture de l'autel, etc. Des efforts inouïs ont été faits par les voleurs, pour forcer le saint tabernacle, mais heureusement sans le moindre succès. et sceptique; rien ne fut respecte' par Voltaire, ni la morale, ni le culte. La France avide de nou veautés aspira par tous ses pores le funeste venin. On sait l'horrible génération qu'enfanta l'école voltairienne les législateurs de la Convention et les Parisiens de g3 ne faisaient guère que pratiquer logiquement les principes des inaitres. Ceux-ci se disaient philosophes; ceux-là démocrates. De nos jours, quoique sous d'autres noms, ils poursuivent les mêmes desseins. Les uns, véritable queue de Voltaire, en ont re tenu la sceptique moquerie et le mensonge sans pudeur; la mêtne ostentation de hauts sentiments, la même superfélation de promesses s'étalent dans leurs discours. Ce sont les doctrinaires. Ils pro fessent un respect perfide l'égard de l'autorité civile, parfois même un respect hypocrite h l'égard de l'autorité ecclésiastique, qu'ils travaillent entre- tepips h saper par sa base. Leur tâche eux, dans cette œuvre de démolition, c'est d'étourdir le niais de leur sonore verbiage, c'est d'appaiser les justes répugnances des gens honnêtes mais crédules, c'est découvrir enfin de trompeuses apparences le gouffre du socialisme, où va se perdre le flot d'une géné^- ration que fascinèrent leurs éblouissantes théories. Pour eux ils restent sur le bord où les retient la peur et l'intérêt privé. Et ils entendent de l'a mugir l'abîme, tel qu'un torrent grossi par l'orage s'ap prête b surmonter ses bords. Et ils se rient de nos conseils, de nos justes appréhensions; ils se rient des enseigoements de l'expérience ils rient du rire sinistre de l'insensé Ces gens ce sont les libé raux Les autres, plus francs, partant plus connus, ont eu le tort de prendre au sérieux les leçons du libé ralisme et de les mettre en pratique. Otez au peuple ses convictions religieuses; convictions qui conso lent ses disgrâces, soutiennent son labeur, relèvent son âme froissée; effacez d'un trait de plume les obligations qui le lient aux pouvoirs légitimement constitués; et, tout en exploitant ses sueurs et sa vie au profit du luxe et des plaisirs d'un petit nombre, amorcez aux seules jouissances matérielles sou âme immortelle dont l'infini est seul capable de combler l'abîme; abandonnez en un mot, le peuple h lui-même, sans autre guide que ses désirs, sans autre frein que ses passions, sans autre stimu lant que l'espoir de les assouvir, et vous avez créé le socialisme Voila pourtant où un parti haineux, étourdi, aux vues étroites pousse fatalement les nations abusées Il se targue de ses lumières, et depuis qu'il se mêle de l'enseignement le niveau des in telligences a baissé et les grands écrivains ont dis paru de la scène. 11 se proclame ami du progrès, et n'a su que rétrograder vers le matérialisme des temps payens; témoin les faveurs et l'exteusiou appliquées b l'industrie mercantile, au détriment de l'agriculture sous l'influence de son système, le luxe a pris des proportions effrayantes, et leud a convertir l'ouvrier en machine production, faire revivre l'esclavage antique dans la sujétion abrutissante où la sordide avarice du patron le tient enchaîné Il vante sa philanthropie; mais son amour de l'humanité se dissipe en vaines pa roles; il n'a donné signe de vie qu'en entravant la charité chrétienne,qui seule opéra les merveilles dont s'honore l'humauité! A l'entendre, la liberté est son idole; mais le temps et l'expérience ont permis d'apprécier h sa juste valeur cette ridicule vanterie. Tel est le libéralisme: des théories creuses, des mesures fnnestes ou dérisoires. Dissoudre et détruire, c'est tout ce qu'a jamais réalisé cette orgueilleuse conception de la sagesse humaine. Guère mieux que les rêves des philosophes de l'antiquité, les doctrines des libéraux n'ont jamais rien produit de durable et d'utile. Seul le catho licisme a su réaliser ses conceptions les plus su blimes. Elles ne végètent pas dans son sein l'état Certesdisons le tout d'abordnous n'avons garde de confondre dans an blâme commun les meneurs du partioes aboyeurs la robe noiie, que le bon sens public ajustement Uétri du nom de libéralistes et de libérâtres, et les adhérents honuètes qu'ont pu gagner au libéralisme de déplorables pré jugés, une bonne foi trop confiante, voire même de vertueuses VantfNM1,3l.'ju: S"J de vagues utopies, mais s'enracinent profondément et produisent une abondante moisson de vertus. A l'époque actuelle, époque de doute, de tâ tonnement, d'insiabililé et d'erreur, le parallèle, dont nous ébauchons ici quelques traits épars, dé cide, ce nous semble, hautement entre le principe libéral et le principe catholique. Ce qu'il faut lorsque la sociélé se dissont, dit un illustre penseur, ce ne sont point des paroles, ce ne sont point des projets, ni des lois, ce sont des insti-. lutions fortes qui résistent au choc des passions, l'inconstance de l'esprit humain, aux coups dé inolisseurs des événements; des institutions qui élèvent l'intelligence, pacifient et ennoblissent le cœur, et déterminent au fond de la société un mouvement de réaction et de résistance coulre les éléments funestes qui l'entraînent la mort. Dans la séance de samedi dernier, l'honorable M. De Haerne, après avoir donné de nombreux détails relatifs aux collèges patronés, a invoqué la liberté communale en laveur des collèges; il la veut pour les conventions b conclure propos d'instruction, comme pour d'autres conventions; par exemple, celles que les communes contractent pour plusieurs années avec des sociétés de gaz. L'opinion de M. De Haerne est la même que celle qu'il avait soutenue au Congrès national et sur laquelle il était d'accord avec l'honorable M. Ch. De Brouckere. M. l'avocat Van Overloop, dans une brochure qu'il a publiée récemment sur la question de l'en seignement moyeb, a développé le fait invoqné par M. De Haerne avec une grande force de logique. Paris vient de nouveau de se prononcer. Deux candidats se présentaient aux électeurs: l'un hou- nête houimeayant versé son sang pour la cause de l'ordre de la propriété; l'autre, sybarite répu blicainenrichi de l'or qu'il a gagné par ses écrits impies, obscènes et anti-sociaux. C'est le second qui l'emporte b une majorité considérable. Son succès implique la réhabiliation des journées de mai et de juin la condamnation de la bourgeoisie parisienne dans les rangs de laquelle M. Leclerc a combattu. On signale l'abstention de soixante mille électeurs, bétail inintelligent, incapable de sens moralque l'aoarchie ou le despotisme peut ex ploiter b son gré. Et pourtant jamais on n'avait moutré plus de confiance et d'espoir. On avait accepté avec bon heur cette occasion de prendre une revanche du triomphe de Vidal, Flotte et Carnot, cette déplo rable Irinité qui représentait toutes les turpitudes de la révolution de Février. Eh bien l'épreuve a trompé l'attente des gens de bien, et elle n'a servi qu'a donner une mesure plus pleine et plus com plète des forces du parti anti-social. On peut en conclure que Paris est b jamais perdu pour la cause de l'ordre.C'est la ville la pins dégradée de l'Europe. Pour quiconque voit les choses de haut, ce ré sultat n'étonne point. Il est parfaitement logique. Eugène Sue avait été choisi avec beaucoup d'ha bileté par les chefs de la désorganisation sociale. Grâce b cet instinct sûr, dont ils ont donné plus d'une preuve, ils avaient compris que l'écrivain dont le libéralisme bourgeois s'était engoué sous la monarchie de Juillet, b cause de ses ouvrages im mondes, compterait nécessairement beaucoup d'a deptes dans les classes qu'il avait fascinées. Ils avaient compris que la candidature d'Eugène Sue était un coup mortel pour ce libéralisme pseudo- conservateur qui en avait fait son héros avant Février dans un but politique, et qui ne pouvait le renier aujourd'hui sans se dire anatbême a lui- même. Sons ce rapport, le succès éclatant d'Eugène Sue doit être accueilli avec applaudissement par le libéralisme belge. L'auteur des Mystères de Paris et du JuiJ-Errant est celui auquel il a montré le plus de sympathies, et prodigué le pins d'encou ragements, dont il a exploité les écrits avec le plus d'activité. Le Juif-Errant a donné, par les mains des chefs du parti en ce moment au pouvour, le coup de bélier b l'édifice fondé par le Congrès national et soutenu jusqu'en i84y par l'ancienne majorité gouvernementale. C'est le Juif-Erranttout imprégné d'obscé nité et de socialisme, et l'une mène naturellement b l'autre, qui fit les élections du 8 juin. Le libé ralisme beige le fit reproduire dans ses journaux, le traduisit en flamand le propagea partout, décréta en loges des médailles et des plumes d'or b l'auteur, lui envoya des députalions solennelles. Aussi M. Eugène Sue fut-il enchanté des progrès que la Belgique accomplissait sous les auspices du libéra lisme. Il répondait, le i5 janvier i845, b la loge' maçounique, la Persévérance, d'Anvers, qui a fait publier le texte de cette lettre précieuse, pour con fondre, disait-elle, nos calomnies Grâce s V extrême et juste influence que les loges ma- çonniques acquirent de jour en jour en Bel- gique, par le patriotisme, par la Jermelé.par l'indépendance, par les lumières de leurs membresces loges sont la tête du parti LlliÉR A L-SOC1A LISTE et véritablement chré- tien qui se pose hardiment en face de l'asso it dation ultramonlaine et rétrograde. Comme le libéralisme belge est impeccable et infaillible, ainsi que chacun sait, comme il n'a rien renié de ses antécédents, comme il est ce qu'il a toujours été, comme il a toujours été ce qu'il est, du moins s'il faut l'en croire, il doit se trouver dans l'allégresse en ce moment. Le Juif-Errant avait renversé un cabinet eu Belgique en France il a accompli une révolution progressive- Paris érige l'écrivain en législateur. Bruxelles, Anvers, etc., De peuvent pas moins que s'associer b nn triomphe qui les touche de si près. Les loges belges vont sans doute adresser leurs félicitations b M. Eugène Sue. L'Observateur trouvera peut-être le moment opportun pour reprendre sa fameuse souscription en l'honneur de l'auteur du JuiJ-Errant, et qui devait faire connaître de quel côté étaient les vrais chrétiens. Journal de Bruxelles.) La deuxième session des assises de In province de la Flandre orientale, pour la présente année, s'ouvrira a Gand, le 28 courant, sous la prisidence de M. Desmet-Grenier. On lit dans la Gazette de Mons Si nous sommes bien informés, il y aura pendant les fêtes de la kermmesse un grand festival de chant auqnel seront invitées toutes les sociétés de chœur du royaume. Le gouvernement a reçu de M. le vice-consul de Belgique b Trieste, une notice relative au com merce de l'acier sur cette place. Cette notice peut être consultée par les négo- gociants et industriels du pays au ministère des affaires étrangères (direction du commerce inté rieur). Elle pourra être communiqué aux cham bres de commerce et aux industriels qui en feront la demande. [Moniteur.) Le gouvernement ottoman vient de prendre une mesure qui n'est pas sans importance pour le commerce; il vient d'affermer les douanes b un riche Arménien nommé Mighriditch Aga Dgerair- loglou. La prise b ferme est de trois années. On peut au besoin, consulter au ministère des affaires étrangères (direction du commerce inté rieur) quelques données plus développées au sujet de cette mesure. Les perquisitions relatives au crime commis

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2