9 JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 34041 33me année. 7PP.US, 15 Mai. MM.JULES MALOU, ET CHARLES VAN RENYNGHE, Candidats aux élections prochaines. Il y a peine quelques jours que nous iiroposàmes pour candidats aux élections égislatives prochaines, Mil. Jules Malou et Charles Van Renynghe, et déjà nous ap prenons avec unesaiislaciion bien vive que de tous les poinlsdu district ces honorables noms sont accueillis avec les marques d'ad hésion la plus sincère. .Ce témoignage de la faveur publique l'égard d'un conci toyen dont la franchise de caractère, la pénétration de l'esprit, et la profondeur de connaissances lui ont valu des marques d'estime les plus éclatantes de ses adver saires; cet accord imposant d'éloges dé cernés un mandataire dont chaque vote, chaque parole témoigne de son inaltérable patriotisme,et de son dévouement complet au bien-être des masses, ne justifie que trop l'excellent esprit qui anime le district d'Ypres, et l'effet salutaire que l'équipée électorale de 1847 et 1848 a produit sur nos populations. En effet, peu de mois s'étaient écoulés depuis l'époque néfaste, où la coterie car tonnée, par la voie de l'astuce, de l'hypo crisie et du mensonge parvint déposséder de son mandatde député, l'hommeéminent auquel la ville d'Ypres, doit être fière d'a- FEIILLETOIV. voir donné le jour, et la réaction la plus manifeste s'était opérée dans l'opinion en faveur de M. Jules Malou. Le pays entier, par les organes même du libéralisme to lérant et honnête, avait crié racca l'in grate cité qui venait d'immoler au ca price, la haine, la vengeance clubiste un de ses fils les plus illustres. Le regret, l'indignation qu'inspirait partout cet in qualifiable acte politique s'étaient traduits jusque dans l'enceinte législative où M. Orls partisan s'il en fut du libéralisme vengea noblement M. Malou (les calomnies de ses détracteurs. Cette appréciation favorable de notre concitoyen, le prestige qui ne cessa d'en tourer le caractère et le savoir dë M. Jutes Malou, dans sa retraite et le vide regret table que son absence faisait chaque jour' entrevoir dans les Chambres ne pouvaient manquer d'éclairer bien des intelligences, de dissiper bien des illusions. Ce retour de l'opinion publique égarée, qu'avait produit une fatale expérience, se marqua d'une manière si visible et si frap pante que personnen'oserailcontester que si la place de député fut devenue vacante dans l'arrondissement d'Ypres, comme le devint celle de sénateur, notre concitoyen M. Jules Malou eût été réintégré dans les Chambres avec une majorité aussi impo sante que celle qui fera triompher son nom aux comices prochaines. Quels sont vrai dire les personnes qui n'useront de toute leur influence pour faire sortir MM. Malou et Van llenynghe, victo rieux de l'urne électorale? Quels sont ceux qui refuseront d'accorder leur suffrage des candidats si dignes et si méritants? Hormis la bande cartonnée et les esclaves quelle tient dans ses menottes despotiques qu'on nous les désigne qu'on nous les nomme! Parlout le beau talent, le caractère in dépendant de M. Jules Malou lui captivent la faveur publique; partout la fermeté et le noble patriotisme de M. Charles Van llenynghe lui ont acquis une place dans le cœur de ses commettants. Talents! patriotisme, liberté d'action! électeurs ne sont-ce point là les qualités qui forment le véritable mandataire du nie? Ne sont-ce pas là les vertus dont îles Matou et M. Charles Van llenynghe n'ont dévié jamais? Ne sont-ce pas là les justes titres qui vous récommandent ces hommes préférablement d'autres qui par des obligations contractées vis-à-vis de la coterie libéralisle, siègent comme on l'a vu dans les Chambres, moins en députés du peuple Belge, qu'en représentants des clubs? La réponse ces questions, ne laisse pas le moindre doute quant leur justesse. Par sa sympathique approbation notre choix, le corps électoral le proclame. Ta lents, patriotisme, indépendance et liberté d'action ce sont là les garanties qu'il de mande aux candidats qui se présentent; et ce sont là les garanties que donnent MM. Jules Malou et Charles Van Renynghe. Personne ne le conteste; le Progrès même organe de la coterie cartonnée n'oserait révoquer en doute ces qualités de nos can didats, au contraire quoiqu'innocemment il appuyé notre manière de voir. Quels sont vrai dire les armes dont se sert l'organe du mandarinat yprois pour combattre nos candidatures? M. Malou per çoit un gros traitement sur l'État! M. Van Renynghe est une girouette! puissants argu ments, admirable moyen de défense! VÉRITÉ ET JUSTICE. On a'aboune Y près, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE I/ARDVliEMEKT, par trimestre, Y pris fr Les autres localités fi 3 5o. Un n" u5. le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne). (Sui/e.) Cardan conçut alors, après une longue médita tion, une de ces idées extravagantes que le seul génie du mal peut faire réussir h l'aide d'infernales combinaisons. D'abord, il ne quitta pas subitement son costume indigent, de peur qu'une trop prompte métamorphose ne le compromit aux yeux de l'au bergiste; il se transforma pièce b pièce, achetant et revêtant en détail sa nouvelle toilette, puis il se logea dans une hôtellerie plus distinguée, ayant eu soin de déguiser non-seulement la couleur de ses cheveux et de son teint, mais encore sa taille, sa démarche et sa voix. Sûr de dépister les limiers de la police, il se mit en quête de trouver un ami digne de lui, dans un de ces repaires d'eau-de-vie et de tabac que les grandes villes recèlent honteu sement, h l'ombre des plus hideux quartiers. Lavater et Gall sont deux enfants auprès d'un forçat évadé de Toulon. Celui-ci est doué, pour reconnaître un de ses pairs, d'un sixième sens qui est l'adorat du crime. Cardan remarqua, dans un antre alcoolique du vieux Marseille, un jeune homme de vingt-cinq a trente ans, d'une figure pâle et nerveuse, avec des yeux d'un vert mat, ayant dans la nonchalance de son maintien tous les symptômes de l'horreur du travail, et dans son regard les reflets des mauvaises passions, Le cos tume de cet être annonçait, sous son de'labrement, une certaine aisance que la paresse dévasta chaque pièce de ses vêtements avait joué un rôle aux po tences d'un tailleur en renom, une date oubliée par le Journal des Modes. Mais ce qui surtout trahissait une misère fétide et une paresse incu rable, c'était une de ces cravates fondues en charpie grasse, et Dont la ganse impaissante Dissimule si mal une chemise absente. Pardon si je me cite moi-même pour compléter ce signalement. Cardan se lia bientôt, par la sympathie de quel ques petits verres d'ea« de mort, avec cet homme, et il ne tarda pas reconnaître dans ce nouvel ami une de ces organisations indolentes même pour le crimeet qui ne peuvent se rendre coupables que par l'influence extérieure d'un pouvoir dominateur. Cependant, l'habile galérien employa plusieurs jours h sonder cet homine avant de l'élever h la dignité d'un complice, et lorsqu'il crnt devoir ar river h la confidence, après quelques largesses d'écus de cinq francs, il lui dévoila ses plans. Dès ce moment, l'un de ces deux misérables fut un esclave aveugle, et l'autre un maître souverain. Pour meucr l'entreprise 'a bien, il manquait h Cardan une somme d'argent pins forte que celle qu'il avait volée dans le secrétaire de madame de Mellan, et qui d'ailleurs était presque épuisée. Cet obstacle fut bientôt vaincu. Les changeurs de Mar seille ne sont pas inexpugnables comme leurs con frères de Paris; ils étalent trop négligemment, et toujours h la portée d'une main adroite d'escatno- teurleurs doubles napoléons et leurs piastres es pagnoles. Cardan, qui rendait au besoin ses doigts invisibles, en changeant deux louis chez un de ces marchands d'or, enleva deux rouleaux avec tout le talent d'un prestidigitateur de profession ou d'un jougleur indien. Avec ce renfort métallique, il se sentait de force h conquérir le Pérou. Le complice créé par Cardan se nommait Va- lentin Proghère. Il ne conserva que son prénom en devenant le valet de chambre de Cardan, devenu lui-même M. Albert de Kerbriant. La mission que Proghère reçut était fort délicate a remplir, malgré les lumineuses instructions reçues de la bouche du maître. 11 s'agissait de se rendre en précurseur la campagne de madame de Mellan, et de sonder adroitement le terrain avant de commencer le drame sans péril pour l'auteur. Proghère, vêtu en domestique de confiance de bonne maison, partit pour Toulon, et, arrivé dans cette ville, il s'embarqua sur un petit canot et des cendit devant la campagne de madame de Mellan

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1