Quoi donc Progrès ce sont là les griefs
l'aide desquels vous croyez établir aux
électeurs qu'ils ne sauraient raisonnable
ment accorder leur appui et leur suffrage
MM. Malou et Van tienynglie! kec pderi
credent; non; les enfans de quatre ans
n'admettront un raisonnement de cette
force: si comme directeur de la Banque
M. Matou reçoit un traitement c'est un
signe non équivoque qu'on reconnait en
lui une habilité administrative supérieure
et partant c'est une raison qui le recom
mande aux suffrages; si M. Van Renynghe
est une girouette, ce qui veut dire eu lan
gage du Progrès, qu'il ne s'oppose point
systématiquement toutes les mesures
proposées par le ministère, (1) c'est une
preuve irrécusable que M. Van Renynghe
n'a point comme les 22 membres du con
grès libéral un mandat impératif de com
battre aveuglement tout ce qui n'émane
du parti adverse;c'est un fait qui témoigne
de son indépendance de caractère, et de
son patriotisme éclairé; c'est un argument
qui prouve que chez lui l'esprit de parti
n'a point altéré lasagesseel l'intelligence ni
enchainé le désir du bien public. C'est un
motif qui l'élèvera aux yeux des électeurs.
Voilà les conséquences qu'il est aisé de
tirer de l'argumentation du Progrès l'é-
gardde nos candidats. Certes pour le succès
de sa cause le Progrès ferait mieux de ne
plus se servir de pareils chevaux de ba
taille. Si comme il est constaté, le journal
de la coterie oligarchique reprouve nos
candidats, qu'en homme de cœur il dé
clare le mobile qui le fait combattre.
Qu'elle dise la feuille orangiste; nous
ne voulons point de Malou ni de Van Re
nynghe parce que ces hommes ont le cœur
trop Belge pour appuyer nos prétentions,
nos rancunes; nous n'en voulons point
parcequ'ils n'entendent point comme nous,
contisquer la liberté commune et en faire
le privilège d'un parti et d'une caste; nous
n'en voulons point parce que en eux nous
trouverons des mandataires du peuple et
non point des mandataires et des défen
seurs d'un parti ou d'un club.
Alors au moins le Progrès eut prouvé
qu'une goutte de sang droit et franc anime
sou âme. libéraliste.
Hier, 14 du courant, la Société des an
ciens frères d'armes de l'empire français,
a rendu les derniers devoirs un de ses
anciens camarades le nommé LEGKOU,
âgé de 63 ans, natif de Wytschaete et
ayant été incorporé au 18"" régiment de
ligne comme voltigeur.
Le cortège musique en tête accompagné
d'une grande affluence de monde, s'est
rendu de la rue de l'Étoile l'église de S*
Martin sa paroisse, où un service pour le
repos de son âme a été dit, et de là s'est
rendu sur le lieu de sa demeure dernière.
Un discours y a été prononcé dans le
plus profond recueillement par M. Léon
Van Ùcorne. Discours dans lequel il a ra
pidement esquisé la carrière militaire de
Legrou, et y a rappelé ses différentes cam
pagnes; tant durant la splendeur que pen
dant la décadence de l'Empire il a fait
comprendre que si ce brave avait vu de
beaux jours il en a passé aussi de bien
malheureux, puisqu'il fut fait prisonnier
de guerre dans la fameuse campagne de
Russie (année 1813) et conduit par les
russes en Sibérie, d'où il ne fut relâché
pour retourner dans ses foyers qu'en 1816.
Depuis a-t-ll dit, Legrou ce brave et hon
nête homme, n'a cessé d'être bon citoyen,
bon camarade, et bon père de famille.
Ce discours qui a fait couler maintes
larmes, étant terminé, la Société étendards
déployés a quitté ce lieu de tristesse et de
deuil, pour se rendre son local ordinaire.
Le Moniteur a terminé la publication des
pétions contre et pour la loi sur l'enseigne
ment moyen. Nous croyons utile de résu
mer cette longue et volumineuse publica
tion.
Pétitions contre la loi.
La province d'Anvers en a fourni 52,
couvertes de3,150 sig.
La province de Brabant en compte
116 et6,825 sig.
La province de la Flandre occidentale
147 et11,350 sig.
La province de la Flandre orientale
55 et 3,300 sig.
La province de Namur 26 et 1,050
La province de Liège 6 et 420
La prov. de Limbourg 15 et800
La prov. du Luxembourg 50 et 2,350
La prov. de llainaut enfin 37 et 3,020
Ce qui fournit un total de 504 pétions
et de 30,260 pélionnaires.
Pétitions en faveur de la loi.
Ces pétions sont au nombre de 24 et
comptent seulement 727 signataires. Il y a
donc 21 fois plus de pétions et 41 fois
plus de pélionnaires contre la loi qu'il n'y
en a eu en faveur de loi.
NOUVELLES DIVERSES.
{Pour être continué.)
(t) Dans la discussion du budget de la guerre, M. Van
Renynghe soutint le ministère contre certains libéralisles qui
voulaient réduire notre armée.
uo peu avant le coucher du soleil. 11 joua parfaite
ment son râle il annonça aux dames que M. Albert
de Kerbriaot était arrivé h Nantes sur un vaisseau
marchand parti du cap de Bonne-Espérance; que
les fatigues de la mer l'avaient forcé de donner sa
démission plus tôt qu'il ne l'aurait voulu, et qu'il
s'en revenait des Indes simple bourgeois, indépen
dant du service militaire, et résolu de fixer sa rési
dence au choix des dames de Mellan.
Pendant l'entretien Proghère se tenait debout
sur la terrasse, tout prêt s'élancer en trois bonds
dans la campagne, si le moindre éclair de méfiance
paraissait sur le visage des dames. Cette précaution
fut inutile. Madame de Mellan était une bonne
femme qui avait passé toute sa vie dans une habi
tation patriarcale des savanes du nouveau monde;
elle ajouta foi plénière tout ce que lui contait le
précurseur de sou gendre futur, et dans l'ivresse de
sa joie, elle embrassa tendrement sa fille, déjà toute
émue l'idée d'un mariage si précipité.
Le lendemain, trois heures après midi, un
grand bruit de roues et le claquement d'uu fouet
de postillon annoncèrent l'arrivée d'une cbaise de
poste dans la grande allée de la campagne.
C'est M. de Kerbriant, mon maître, dit Pro
ghère; je reconnais sa cbaise.
Un jeune homme vêtu de noir, et de la tournure
la plus distinguée, sauta lestement de la voiture sur
OQlKi
LISTE DES JURÉS
Pour le deuxième trimestre i85o, i" série.
Juré* Titulaires.
i. Désiré Landsweert, courtier Ostende.
Os Ch. Beeckman, bourgmestre et médecin Ardoye.
3. E. Segaeit, courtier Osteude.
4 Ch. Vieuxbled, boutiquier Dixmude.
5. Ferd. Froot, meuuier Alveringhem.
6. Léou Bossut, notaire Mtulebeke.
7. Honoré Stnaelen, avocat Ypres.
8. Eruest Van den Peeiebooru, rentier Courtrai.
g. Grosse-Van Houtte, drapier Bruges.
10. J.-B. Buysseus, négociant Bossuyt.
11. Félix Dèbfuelle., receveur Wevelghem.
12. J. Heunemau, Bis, cultivateur Oostcarap.
13. J. De Joughe, docteur eu sciences Bruges.
14. J.-B. Duiuon, éobeviu Oostcarap.
(5. Ch. Vau Reuinghe, bourgmestre Poperinghe.
16. J. Gbyselen, savonnier Dixmude.
17. Henri Merlevede, épicier Fumes.
18. lves Vau Robaeys, échevin Wareghem.
19. Ad. Ryelandl, avocat Bruges.
M—
la terrasse, et, comme suffoqué par des sanglots de
joie, il précipita ses lèvres sur les inaius de madame
de Mellan. Cardan était si merveilleusement dé
guisé que Progbère s'alarma un instant, car il ne
le reconnut pas.
Le forçat évadé s'inclina devant mademoiselle
Anna, et lui dit cette phrase, préparée pendant
quatorze lieues de poste:
Je bénis la mémoire de votre père, de cet
homme généreux qui m'a choisi pour son gendre;
mais je suis heureux de vous dire, mademoiselle,
qu'après mon voyage autour du monde, c'est vous
que j'aurais choisie pour compagne aujourd'hui.
Ces paroles furent suivies du long silence qui
arrive toujours après les émotions profondes; mais
lorsqu'on eut accordé de tristes souvenirs une
part raisonnable de douleur muette, la conversa
tion prit insensiblement une allure vive et gaie,
surtout au moment du repas. Cardan fit preuve
d'un tact exquis aux yeux des dames en parlant
de toute chose, excepté de son mariage. Il raconta,
en détail, son voyage, qu'il avait appris la veille
sur une mappemonde, entremêlant son récit de
tous les termes techniques de marine qu'il avait
trouvés dans les livres spéciaux. A la fin, il prit
une pose et un accent mélancolique, et dit:
J'ai fait cinq mille lieues, j'ai visité les cinq
parties du monde, j'ai vu tous les peuples, et j'ai
20. P. De Geestreulier Roulers.
21. Nap. Herwyu, rentier Furues.
21. Ed. Jacqué, notaire Bruges.
23. Fr. Decaluwe, receveur communal Oedelem.
24. Aug. Serruys, propriétaire Eerneghem.
25. Ch. Van Eecke, conseiller communal Langcmarcît.
26. Ed. Paimeutier, conseiller communal Moorseele.
27. Jacq. Carpenlier, avocat Ypres.
28. J. Herreboudl-Van Wymelbeke, saunier Bruges.
29. P. Boire, marchand de toiles Bruges.
30. J. De Brabander, cultivateur Oyghem.
Jurés Supplémentaires.
I. Ant. Mazeman, ébéniste Bruges.
1, Fr. Timmermanépicrer Bruges.
3. Jacq. Valckenaere, épicier Bruges.
4. Lebailly de Tilleghem-Ysenbrandt, propriétaire Bruges.
Avant-hier a eu lieu l'évêché le jugement des
pièces envoyées au concours de sculpture ouvert
par Mgr. Malou.
Neuf concurrents y avaient pris part. Le premier
prix a été remporté par M. Bion de Paris, et le
deuxièrne par M. De Vos, de Siaden.
On nous communique la note suivante sur
M. l'abbé Sauvé, qui a prêché Bruges et dont il
a été question dans notre correspondance parti
culière de cette ville
reconnu, par celte expérience de vieillard qu'un
pareil voyage donne tin jeune homme, j'ai re
connu que le bonheur, s'il existe, doit se rencontrer
seulement au sein des devoirs domestiques, loin du
monde et dans une famille isolée, faite de parents
et d'amis.
Madame de Mellan serra les mains de Cardan,
et sa pantomine exprimait tout le bonheur qu'elle
éprouvait d'entendre de si beaux sentiments dans
la bouche de son gendre.
Par une transition habilement ménagée, Cardan
amena sa future belle-mère prendre une détermi
nation fort importante pour lui. Il raconta de pré
tendus démêlés qu'il avait eus Nantes avec de
jeunes officiers ses aDciens camarades, qui venaient
de lui reprocher ce qu'ils appelaient sa désertion
en termes assez vifs pour provoquer une affaire,
d'honneur.
Je ue crains pas une rencontre de ce genre,
ajouta-t-il, on le sait mais il est toujours désolaut
de croiser l'épée avec de vieux amis, qui envisagent
ma démission avec tant d'injustice. J'aime mieux
leur laisser le loisir de réfléchir sur leurs procédés.
Lorsque mon commandant, qui me connaît, sera
de retour dans un port de France, il plaidera ma
cause mieux que moi.