FRANCE. Paris, 10 juin. ANGLETERRE. Londres, (l juin. ÉTATS ROMAINS. H I [Kl BOBO UIT ER HAND TE K00PEN l'accident arrivé près de Mewe sur la Vistule, un rapport qui évalue plus de 100 le nombre des personnes qui ont péri. On n'avait retrouvé le 5 au soir que 5o cadavres, la plupait de femmes. L'assemblée poursuit avec une vigueur admi rable, la campagne qu'elle a entreprise contre la démagogie-socialiste. Tous les jours ce sont de nouvelles conquêtes. On ne laisse pas respirer ces malheureux républicains qui n'ont plus la force même de défendre, par leurs invectives et leurs vociférations, les derniers débris de l'édifice qu'ils avaient pris tant de peine construire. La semaine dernière, c'était le suffrage universel qui tombait sous les coups des assaillants. Cette semaine, ce sont les clubs, les assemblées électorales, les ban quets, les sociétés secrètes qui rendent le dernier soupir. Aujourd'hui, l'Assemblée continuera la discus sion sur la loi de la déportation, et, en juger par l'attitude de la majorité dans la séance d'hier, celte loi sera sans doute votée h une immense majorité. C'est, comme le disait éloquemment M. de Mon- talerabert, la guerre de Rome entreprise a l'in térieur, et déjà l'ennemi fuit de toutes parts. Rome est prise et l'ordre social est sauvé Cette première séance de la discussion de la loi de la déportation a offert un des spectacles les plus tristes auxquels puisse être condamnée uue Assemblée législative. Le citoyen Lagrangele héros de l'insurrection de Lyon et du fameux coup de pistolet du boulevard des Capucines, s'est pré senté la tribune, dans un état complet d'ivresse. 11 s'était gorgé d'eau-de-vie pour se donner du cœur et de l'éloquence. Son ignoble discours, h chaque phrase, soulevait l'indignation de l'As semblée et inspirera tous ceux qui le liront, un profond dégoût; mais la lecture du discours ne saurait donner l'idée de l'aclion oratoire de cet énergumène qui pouvait a peine se tenir sur ses jambes la tribune; qui trébuchait a chaque phrase, faisait tourner ses bras autour de sa tète comme les ailes d'un moulin a vent et vomissait les injures qu'il adressait la majorité conserva trice, plutôt qu'il ne les débitait. Rappelé plusieurs fois l'ordre, le citoyen Lagrange ne se déconcer tait pas et le toirent de grosses invectives qu'il avait amassé dans son cerveau aviné, continuait a couler de plus belle. La Montagne elle-même était humiliée et consternée de ce spectacle. La majo rité aurait pu le faire cesser, en interdisant la pa role h cet étraDge orateur, mais elle a voulu le tolérer jusqu'au bout, parce que cet ignoble dis cours était la justification complète des mesures de rigueur qu'elle allait voter. M. Thuriot de la Rosière a pris la parole après le citoyen Lagrange. Son discours est remarquable par la profondeur des pensées et par l'éclat du style. Quelle différence avec la phraséologie creuse de M. Victor Hugo! M. de la Rosière a établi de la manière la plus victorieuse, que dans l'état de démoralisation où était tombée la société en Frauce, il fallait des pénalités terribles pour ef frayer et contenir ceux qui cherchaient sans cesse a la bouleverser. Les paroles du jeune orateur ont été vivement applaudies par l'Assemblée. Elles avaient d'autant plus de poids et de gravité dans sa bouche qu'il est le fils d'un homme qui a laissé de tristes et sanglants souvenirs dans nos annales révolution naires. Thuriot siégeait au comité du salut public entre St.-Just et Robespierre, et son fils, comme tant d'autres, aurait pu se croire lié a la cause ré volutionnaire et démagogique, par respect pour les traditions paternelles. 11 a eu, au contraire, le noble courage de répudier ces traditions, de jeter un voile sur les crimes de son père et de les faire oublier la postérité, en se portant au premier rang pour la défense de la religion, de la morale et des principes conservateurs de la société. Le général Changaruier a adressé un ordre du jour aux troupes qui est remarquable plus d'un titre. Après avoir félicité les soldats én gé néral sur leur belle attitude, sur leur discipline, sur leur bon esprit qui a su résister aux séductions des factions, il s'adresse an corps de la gendarmerie nouvellement créé des débris de l'ancienne garde tnnnicipale, et il recommande de rester fidèle aux traditions d'honneur et de dévouement de l'an cienne garde municipale, qui seule au 24 février, a su défendre son drapeau et mourir. Le tribut d'é loges, décerné sous la République, la garde mu nicipale, cette troupe d'élite de la ntouarchie, est une des plus grandes anomalies de l'étrange situation où nous uous trouvons. L'ordre du jour du général en chef est non-seulement un hommage rendu a d'héroïques soldats, mais aussi uue flétris sure imprimée sur le front des héros de la révolu tion de Février et sur la cause déshonorée que ces héros ont fait triompher. Mais d'où vient donc que la monarchie soit exilée et que la République soit encore le gouvernement officiel de France Le parti légitimiste se montre intraitable; il ne veut aucun prix donner M. Louis-Napoléon une liste civile qui favoriserait ses préleutious im périales et donnerait a.sa magistrature le prestige de la royauté. Les plus modérés consentent a payer les dettes du Président, qui se montent h la somme de i,ôoo,ooo fr., mais ils ne veulent a aucun prix accorder les 2,4oo,ooo fr. de supplément que le ministère est veuu demander pour l'aveuir. On annonce qu'Abd-el-Kader est très-gra vement malade, et qu'une consultation de méde cins a eu lieu jeudi dernier, au château d'Amboise, sur l'état de sa santé. Ufltlni On lit dans une correspondance, adressée de Francfort au Lloyd de Vienne, a la date du juin Vienne, Berlin, Warschau et enfin Paris, tels sout les points sur lesquels nos hommes d'État concentrent leur attention. C'est là que se débat tent en ce moment les grandes questions de la po litique. Il est hors de doute que le Congrès de Warschau est appelé particulièrement délibérer sur les mesures preudredans l'éventualité d'une nouvelle crise en France. Mais quoique ce soit là le but principal de cette réunion, on croit cepen dant que les différends entre l'Autriche et la Prusse, relativement la question allemande, feront aussi l'objet des délibérations qui y seront ouvertes. Les politiques craintifs, ceux qui croiut déjà voir éclater une guerre entre les deux grandes puissances de l'Allemagne, pensent qu'il s'agit d'obtenir la neutralité de la Russie daus l'hypo thèse d'un couflit qui ne serait pas éloigné; les hommes d'État moins accessibles la peur, ne pou vant croire que l'Autriche et la Prusse consentent jamais se déchirer au grand avantage de leurs en nemis communs, ont la certitude que le prince de Schwarzenberg et le prince de Prusse vont accom plir une convention la suite de laquelle nous verrons sous peu des changements de territoire peu importants en Allemagne. Ces derniers peu vent être dans le vrai. L'opinion que la révolution, ainsi que les différends des cours de Vienne et de Berlin, trouvera sa solution dans un changement de rapports territoriaux n'est pas nouvelle. Déjà en i848, on l'entendait exprimer dans les cercles politiques les plus divers. Je me rap pelle la communication que fit cette époque, nn diplomate étranger très-distingué et qui ne pou vait pas être soupçonné de partialité envers la Prusse. On s'entretenait de l'issue qu'auraient les troubles en Allemagne. Un diplomate allemand, qui attendait des résultats immenses du Parlement de Francfort, s'efforçait de faire comprendre sur quoi reposaient ses espérances. Cependant il ne sut pas convaincre son interlocuteur qui exprima ainsi son opinion Toute la révolution, dit-il, aboutira quel ques différends entre la Prnsse et l'Autriche; ou ces différends trouveront unesolution paisible dont la Prusse tirera quelque profit réel sans que pour cela l'autorité européenne et allemande de l'Au triche en éprouve le moindre froissement, ou l'on se battra au pis-aller. Ceci pourtant est peu pro bable. On fera un arrangement quelconque et ac ceptable plutôt que de s'entre-déchirer. Les deux grandes puissances allemandes ne voudront pas, moins que cela ne devienne inévitable, faire .ce plaisir ni la révolution ni l'égoïsme de l'é tranger, et en cela elles auront bien raison, Le diplomate allemand ne voulut pas ajouter foi aux paroles de son collègue; mais si nous pou vons en juger d'après ce que nous avons vu et ce que nous pouvons voir encore, ce dernier pourrait bien avoir raison. Dans ces conflits c'est le secret des médiateurs de ne donner tout fait raison ni l'une ni l'autre des parties et il ne serait pas in vraisemblable que l'Empereur de Russie agît de cette manière relativement ce différend entre l'Autriche et la Prusse. Cette opinion rencontre beaucoup d'adhérents. L'importance qu'on attache au Congrès de Warschau réveille l'attention du public, des hommes d'État et du peuple. A l'issue de cette réunion, on croit que le cabinet prussien prononcera le dernier mot relativement au Congrès de Francfort et que le gouvernement autrichien répondra la protestation de la Prusse ainsi Francfort pourra devenir un centre de grande politique. Hambourg, 8 Juin ISS*. On lit dans la Bouraenhalle Nous recevons aujourd'hui d'Altooa la com munication suivante, dont il faut cependant at tendre la confirmation Des nouvelles arrivéescematiu de Kiel portent que les négociations sont rompues Copenhague, que les hommes de confiance du duché de Schles- wig-Holstein ont quitté cette capitale et qu'ils sont attendus Kiel aujourd'hui ou demain. Hier a eu lieu la Taverne de Londres, sous la présidence du baron Rothschild, une réunion de porteurs de bons d'Espagne, dans le but de s'oc cuper de la nomination d'un agent spécial chargé de représenter les intérêts des porteurs Madrid. M. Weisveller, agent de la maison Rotschild, a été chargé de celte mission. L'assemblée a décidé l'unanimité que l'on ferait au gouvernement es pagnol uue proposition sur cette base que le capital de la dette serait conservé intact, qne les créanciers recevront un titre de 5o liv. st. pour le dividende de 10 années par titre de 100 livres. Sur cette base les créanciers consentiraient recevoir un dividende modéré et progressif fixer de commun accord. On lit dans le Daily-News Les Minis tres ont conseillé la Reine de se rendre la re quête de l'Adresse de la Chambre des Communes, relative au travail du dimanche la poste. La levée et la distribution des lettres seront entièrement sus pendues le dimanche dans tout le royaume et une enquête sera faite pour examiner si la transmission des malles le dimanche peut être tout fait sus pendue sans préjudice pour le service public. Si la démagogie n'ose plus se montrer au grand jour, Rome, elle n'a pas encore entièrement renoncé aux exploits ténébreux. Il y a quelque temps un libraire nommé Bonifaziéditeur de plusieurs publications anti révolutionnaires, reçut l'injonction de ne plus exposer ces sortes d'ou vrages sa vitrine. Le sieur Bonifazi n'ayant pas cru devoir obtempérer cet ordre impérieux, ac compagné de menaces de mort contre sa per sonne, dans la soirée du 29 mai dernier on a fait sauter les glaces de la montre de sa boutique au moyen de poudre fulminante. Les lâches auteurs de cet attentat ont en outre lancé dans le magasin de Bonifazi un globe en verre assez volumineux et rempli de poudre qui a blessé plusieurs personnes en éclatant. Een schoon groot gerieflyk HUIS in 2 Woon- sten,opgetrokken in steen en met pannen gedekt, hebbende een inrydeode Poorte, groote Scheure, Peerd- Koei- en Zwynstallen, Hoppekeete en 2

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3