NOUVELLES DIVERSES.
position plus ou moins favorable leurs vues des
conseils communaux, qui sortiront ainsi de leurs
attributions et seront convertis en véritables clubs.
Nous ne saurions assez blâmer l'illégalité com
mise par le conseil de Bastogne dans l'intérêt per
sonnel d'un ministre; elle est dangereuse, en ce
qu'elle apprend aux conseillers communaux sub
stituer leurs passions politiques a la loi en ce
qu'elle met une assemblée qui n'a d'autre mission
que celle de gérer les affaires.de la commune, aux
prises avec les passions politiques.
Le ministère négligeant son devoir, la Chambre
aura décider cette question en même temps que
les autres motifs qu'on pourra valoir contre l'élec
tion de M. le ministre des affaires étrangères. Org
On lit dans le Courrier de Louvain
La victoire complète et décisive remportée le
11 juin par les électeurs indépendants, a fait écu-
nier de rage nos adversaires.
Des individus soudoyés ont parcouru les rues
dans la soirée, et se sont rendus vis-à-vis de la
demeure du rédacteur du Courrier, drapeau rouge
en tête et en criant A bas la calolle! A bas les
prêtres l A bas le rédacteur du Courrier Le ré
dacteur du Courrier ci la lanterne! Vive la Ré
publique! Vive Schollaertetc., etc...
Voilà la conduite des hommes qui nous trai
tent d'anarchistes et qui se disent les amis de l'or
dre et de la liberté. Est-ce assez d'hypocrisie?
La politique nouvelle aime par goût le clinquant
et le charlatanisme; elle aime encore poser, et
Dieu sait quelles manigances n'est pas due cette
longue suite d'ovations qu'elle s'est décernées.
M. Rogier, qui est très-friand de ce genre de fêtes,
a voulu y noyer avant-hier la peur terrible qui
l'avait galoppé pendant une partie de la journée.
A cette fin, et aussitôt qu'il eut appris sa réélection,
il s'est rendu Anvers, où ses partisans sont venus
sa rencontre. Une gazette ministérielle flamande,
l'Antwerpsch Nieuivsblad assure qu'ils ont
poussé la bassesse jusqu'à vouloir dételer les che
vaux de la voiture pour le traîner eux-mêmes. Le
Précurseur est plus explicite il annonce que les
chevaux ont été en effet dételés et que la voiture
a été tirée brasc'est-à-dire que des hommes
ont rempli les fonctions d'animaux!
Ce trait seul dit assez de quelles bandes d'élite
le ministère était entouré. Mais est-il bien d'un
véritable homme d'Etat de rechercher cette popu
larité de mauvais aloi Nous ne le croyons pas, et
nous rappelerotis M. Rogier que, pendant sa
longue et glorieuse carrière ministérielle,M. No-
thomb eut soin de fuir toutes les ovations pour
lesquelles le chef nominal du cabinet actuel a un
si grand faible. (Sanchm)
'Q^<9rT
UN AVEU PRÉCIEUX.
Dans une brochure sortie de l'officine du mi
nistère de l'intérieur et dans laquelle on préconise
le statu quo comme la politique par excellence,
ou avoue naïvement que les doctrines n'acceptent
la Constitution qu'à la condition d'avoir les profits
du pouvoir, et que les ministres actuels seraient
révolutionnaires le jour, où ils ne seraient plus
payés pour être constitutionnels.
On n'est pas la fois plus naïf et plus impudent,
en nous voilà désormais condamnés subir M.
Rogier, sous peine de le voir abattre révolu-
tionnairement cette Constitution qu'il feint au
jourd'hui de défendre.
C'est gentil
Exploiteur du pouvoir ou ennemi de la Consti
tution, voilà l'alternative que M. Rogier nous laisse.
Qui eût jamais pensé que ces doctrinaires pous
saient un tel point le culte de la budgétolàlrie
Sancho
CE88ATIOV U(j C O[ HN LECtI.
DE8 PIÈCES »K ET »E «O FLOHIVg.
Un supplément extraordinaire au Moniteur,
distribué le i 6 au soir Bruxelles, contient l'arrêté
royal suivant
«LÉOPOLD,Roi des Belges, tous présents
et venir salut.
>i Vu:
L'article 20 de la loi du 5 juin 1832, portant:
Les pièces de 5 et io florins des Pays-Bas seront
reçues au trésor et dans la circulation sur le pied
de 47 i/4 centièmes du florin des Pays-Bas pour
un franc, jusqu'au 31 décembre 1832 a partir de
cette date, au taux de 48 1/4,61 ce jusqu'à dispo
sition ultérieure
La loi du 51 décembre 1832, disposant Jus
qu'à la fin du premier trimestre de 1833, les agents
du trésor recevront les pièces de 5 et de 10 florins
au taux de 47 1/4 cents par franc;
L'art. 1 "delà loi du 27 décembre 1853, ainsi
conçu Jusqu'à ce qu'il eu ait été autrement or
donné, les pièces de 10 et de 5 florins continueront
d'être reçues dans les caisses publiques pour leur
valeur nominale, c'est-à-dire sur le pied de 47
cents un quart pour un franc;
L'art. 8 de la loi du 31 mars 1847, portant
Le gouvernement fixera l'époque où les pièces de
5 et de 10 florins des Pays-Bas cesseront d'avoir
cours légal en Belgique;
a Considérant que, par un arrêté royal du 9 juin
i85o, le gouvernement des Pays-Bas a décrété que
les pièces de 5 et 10 florins cesseront d'avoir cours
légal partir du 25 du même mois;
Sur la proposition de notre Ministre des
finances,
Nous avons arrêtée! arrêtons:
Art. 1". Les pièces de 5 et de to florins des
Pays-Bas cesseront d'avoir le coûts légal de 47
cents un quart pour un franc. Toutefois, elles se
ront reçues dans les caisses publiques en payement
des impôts et revenus de l'État jusqu'au 22 juin
courant inclusivement, aux taux respectifs de dix
francs quarante-ciuq centimes (10 fr. 45 c.) et de
vingt francs quatre-vingt-dix centimes (20 fr. 90 c.)
Art. 2. le présent'arrêté sera obligatoire le
jour même de sa promulgation.
Notre Ministre des finances est chargé de son
exécution.
Donné Laeken, le i4 jurn i85o.
Plus loin dans sa partie non officielle le Moni
teur dit
Aux termes de l'art. 20 de la loi du 5 juin
i832, les pièces de 5 et de 10 florins des Pays-Bas
devaient être reçues au trésor et dans la circulation
sur le pied de 47 i/4 centième de florin pour un
franc, jusqu'au 3-t décembre suivant, et partir de
celte date jusqu'à disposition ultérieure, au taux
de 48 t/4.
La loi du 3t décembre i85a a prorogé jusqu'à
la fin du premier trimestre 1833 le terme de l'ad
mission de ces pièces au taux de 47 r/4 dans les
caisses publiques.
Enfin ce délai a été de nouveau prorogé jus'qti'à
disposition ultérieure par la loi du 27 décembre
i853.
L'article 8 de la loi du 5i mars 1847 est ainsi
conçu: Le gouvernement fixera l'époque où les
pièces de 5 et de 10 florins des Pays-Bas cesse-
ront d'avoir cours légal en Belgique.
Tel est l'état de la législation.
Par uu arrêté du 9 de ce mois, le gouvernement
des Pays-Bas a démonétisé les pièces de 5 et de 10
florins.
En présence de cette disposition, il était impos
sible de continuer admettre ces pièces en Belgique
sur le pied de 47 i/4 cents pour un franc, et dès
lors le gouvernement s'est tronvé dans l'impérieuse
nécessité de faire usage du pouvoir que Lui avait
conféré la loi du 5i mars 1847.
Le gouvernement qui a seulement le pouvoir de
faire cesser le cours légal, aux termes exprès de la
loi du 3i mars 1847, a cependant cherché atté
nuer autant que possible les inconvénients qui
pouvaient résulter de la démonitisation des pièces
de '5 et de 10 florins. C'est dans ce but qu'il eu
a autorisé l'admission dans les caisses publiques
jusqu'au 22 de ce mois inclusivement, aux taux
respectifs de 10 fr. 45 c. et 20 fr. 90 c. en paie
ment des impôts.
Voici quelques-unes des réflexions que l'arrêté
du i4 inspire au Journal de Bruxelles
«1 La résolution prise le 9 de ce mois par le ca
binet de La Haye était arrêtée depuis longtemps.
Nous en avons entretenu nos lecteurs dès l'année
dernière; nous leur avons conseillé de ne pas gar
der des espèces aussi compromises. Le Moniteur
s'est tû, il aurait dû élever une voix plus écoulée
que la nôtre eri pareille matière. Cette première
faute commise, le gouvernement belge aurait dû,
du moins, se tenir au courant, par la diplomatie,
des intentions de la Hollande, et prévoir temps
l'arrêté du 9 juin. A quoi bon la diplomatie, si ce
n'est servir, sauvegarder les intérêts des natio
naux? Dès le mois passé, le Moniteur aurait pu
avertir nos compatriotes de ce qui se préparait
La Haye, et les engager se tenir sur leurs gardes.
Si notre gouvernement avait été moins préoccupé
de la lutte électorale, si MM. les ministres étaient
restés leur poste, il est probable qu'ils eussent
appris quelque chose de la détermination du gou
vernement hollandais, et un grand préj.udice eût
été épargné an pays.
Après ces deux fautes il restait encore pren
dre un parti raisonnable, qui était de charger la so
ciété générale (faisant les fonctions de caissier de
l'État) de l'écoulement de l'or hollandais vers la
banque d'Amsterdam, aux frais du trésor belge.
Si les agents de la sodété générale avaient été
autorisés opérer l'échange au pair, quelques jours
auraient suffi pour concentrer toute la monnaie ré
formée eutre les mains du gouvernement, qui n'au
rait pas subi de ce chef une perte de plus de 60,00e
65,ooo fr., tandis que l'éehange effectué par les
détenteurs isolés leur Goûtera 600,000 700,000
fr. Il n'y avait pas hésiter, surtout dans un pays
comme Te nôtre où ta législature s'est toujours ap
pliquée faire prévaloir la justice et la loyauté daDs
les transactions publiques. Cependant le cabinet
belge n'en a rien fait.
En somme le ministère a été imprévoyant, car
il n'a pas prévu ce qui était déjà visible il y a dix
mois, il a été léger, car il a pris des résolutions
irréfléchies, qui inquiètent ou- gênent une foule de
citoyens; et il s'est montré injuste, car H fait sup
porter quelques familles une perte qui aurait du.
être subie par le pays entier,.comme résultant d'une
réforme opérée dausun but d'utilité générale.
Un bien triste accident est arrivé jeudi
Willenceau, près de Tournay. Deux ouvriers de
ferme venaient de vider une fosse au pureau, quand
l'un d'eux s'aperçut que son couteau y était tombé.
Sans songer au danger qu'il allait courir, il n'eut1
rien de plus pressé que de descendre pour le cher
cher, mais peine y fut-il qu'il s'affaissa sur lui-
même. Son camarade qui le suivait pour l'aider
dans ses recherches, se sentant pris de malaise re
monta aussitôt et informa les autres ouvriers et
gens de la ferme de ce qui venait d'arriver. Courir
la fosse et retirer le malheureux ouvrier, fut
l'affaire d'une minute, mais il était déjà trop tard,
l'asphyxie était presque complète et, malgré tous
les soins possibles, ce malheureux est mort le len
demain matin, laissant une veuve et trois enfants
sans ressource.
On lit dans le Journal du Commerce
Une compagnie vient de se former Anvers
pour l'armement de navires baleiniers, sous pa
villon belge, qui seront commandés par des ma
rins de premier mérite, ayant iî xô- ans de
navigation la pèche de la baleine.
On vient de mettre sur les chantiers de M. De
Coster, Boom, le premier navire baleinier de 4
5ootonneaux.
Nous voyons avec plaisir que l'industrie balei
nière va être pour notre port une nouvelle source
de prospérité et nous ne pouvons qu'en féliciter le
gouvernement, qui s'est empressé d'accorder des-