Comment le ministère se tirera-t-il de
l'impasse où sa servilité et sa dépendance
aux clubs l'a conduit? Comment répondra-
t-il victorieusement aux interpellationsqui
lui seront faites? Nous l'ignorons: ouplutôt
nous croyons que sa réponse ne servira
qu'à éclairer bien des personnes encore
aveuglées, et éloigner de lui tout homme
qui sent battre dans sa poitrine un cœur
dévoué sa religion et sa patrie.
jgoaofitrn'
M. Malou en quittant le ministère a
laissé un découvert de 9 millions. M. Frère
aujourd'hui ministre des finances, nous
gratifie d'un découvert de fr. 40,000,000.
Les journaux libéràtres font-ils un crime
au gouvernement d'avoir réalisé les éco
nomies par une dette de 40 millions? Si
M. Malou était ministre, alors le blâme le
plus sévère sortirait de la bouche des jour
nalistes l'encontre des gaspillages qui
nous ruinent. A présent que les libéraux
gouvernent on passe sur 40 millions de
découvert comme sur une fétu. M. Frère
d'ailleurscombleraaisement ce vide. Quel
que nouvel emprunt, augmentation des
contributions,nouvellescharges, nouveaux
impôts, voilà que le tour de remplir les
bourses vides du gouvernement sera bien
tôt fait.
Les feuilles libéràtres bien que convain
cues de la nomination irrévocable de M.
Demaisières, comme député de Dixmude,
épiloguent volontiers sur les prétendues
irrégularités qui auraient entaché cette
élection. C'est ainsi qu'un journal de cette
ville exprimait dernièrement l'espoir de
voir la Chambre ordonner une nouvelle
élection Dixmude, et cela par le désir
connu de cette feuille de voir rentrer M.
Debreyne. Que la feuille libéraliste se dé
trompe: la justice et le droit s'opposent
ce que l'élection de Dixmude ne soit point
validée. Mais, au cas même où la Chambre
statuerait différemment, la nomination de
M. Demaisières ne serait que plus sure.
La coterie Debreyne-Vanwoumen Dix
mude a fait son temps. Elle est descendue
au dégré de 0 comme la coterie cartonnée
d'Yp res. Et la buse que porte M. Debreyne
aujourd'hui longue de quelques pieds,
serait considérablement agrandie s'il se
trouvait de nouveau en lutte ayee M. De
maisières.
ENTRÉE DE Msr MALOU,
A POPERINGHE.
Malgré les mesquines tracasseries que
le parti libéraliste suscite contre l'autorité
religieuse, dans le but patent d'affaiblir
l'influence du prêtre sur l'esprit des mas
ses, la religion et ses ministres ne cessent
d'être de la part des populations l'objet
d'estime et de vénération la plus profonde.
Les Flandres en général, dans mainte oc
casion récente ont fourni la preuve de
l'assertion que nous venons d'émettre. Le
district d'Ypres surtout peut être juste
titre cité comme un modèle de constance
et d'attachement inébranlable, tout ce
qui lient la religion catholique.
Mardi passé, Monseigneur Âlalou faisait
son entrée Poperinghe. Donner une idée
de l'élan, de l'ardeur sympathique des ha
bitants de celle ville l'arrivée prochaine
du chef vénéré de l'Eglise des Flandres,
serait une tache dont il est impossible de
nous acquitter fidèlement:
Plusieurs jours avant l'arrivée du Prélat
chéri, tout ce que Poperinghe renferme
d'habitants avaient rivalisé de zèle et de
soins pour fêter dignement leur Évêque.
Chacun se faisait plaisir de prêter sa bourse
et ses bras pour ménager au nouveau pré
lat uneovation éclatante. Aussi quelle phy
sionomie riante présentait Poperinghe
la journée du 16. Dans toutes les rues
des sapins ornés de fleurs, et entrelacés
d'une haie de verdure pavoisée de bande-
rolles offraient aux yeux du spectateur
l'aspect le plus enchanteur et le plus fée
rique. Des drapeaux multicolores,deschro
nogrammes, des inscriptions analogues
la circonstance ornaient les églises et les
maisons.
Dix heures sonnaient et les autorités
civiles et ecclésiastiques accompagnées de
toutes les sociétés publiques, du corps des
Sapeurs-Pompiers, et de la musique se for
maient en cortège pour recevoir le héros
de la journée l'entrée de la ville, où une
chapelle richemement décorée avait été
érigée. Vers 11t/a heures Jebourdonnement
des cloches, et les accents suaves des instru
ments annonçaient l'arrivée de celui-pour
qui tous les cœurs ne cessaient de battre.
Après les compliments d'usage, le cortège
s'est mis en marche, se dirigeant vers l'E-
glise de S' Berlin où une nombreuse et
florissante jeunesse attendait le pasteur
qui devait leur conférer l'inappréciable
sacrement de confirmation.
La cérémonie terminée le digne Évêque
honpra de sa présence un banquet offert
par le respectable doyen de la ville, auquel
repas étaient invités l'autorité communale,
un nombreux clergé et quelques notabi
lités civiles. Pendant le dîner, la satis
faction de tous les convives, la musique
s'est fait entendre et la Société des Chœurs
a exécuté plusieurs morceaux de chant
d'un ensemble parfait.
Le soir un feu d'artifice suivi d'une illu
mination généraleacloscette belle journée.
Parmi les maisons qui se faisaient distin-
uer, par le goût et le luxe des décors, on
oit citer celle de M. VanRenynghe, éche-
vin, de M°" Van Merris et de M. le notaire
Ghelein.
Somme toute, la ville offrait un spec
tacle ravissant et superbe. Des flots de lu
mière inondaient toutes les rues, et les
vivat les plus chaleureux accueillaient l'E-
vêque son passage.
A ces marques d'estime la plus éclatante
envers le pasteur de l'Église, quelle idée
doit s'emparer de ces hommes qui dirigent
leurs efforts battre l'église en brèche.
Qu'ils aillent Poperinghe, et témoin du
souvenir que l'arrivée de M8' Malou y a
laissé, ils devront avouer avec l'histoire
que toujours et en tout temps le Belge, et
surtout les fils des Flandres ont été, sont,
et resteront invincibles dans leur amour
pour la religion de leurs pères, et ses au
gustes ministres. (Communiqué.)
L'arrivée de M8' Malou dans les diffé
rentes communes du doyenné d'Ypres, est
une véritable marche triomphale. Partout
les habitants se disputent l'honneur de re
cevoir le plus dignement leur prélat vé
néré. A Dickebusch, Brielen, Keramel,
Boesinghe et dans toutes les communes
les rues et les façades étaientdécoréesavec
gout et fraîcheur.
Des rangés de sapins, ornés de verdure
et de festons avaient métamorphosé les
villages en autant de palais poétiques. En
passant par les différentes localités M8'
Malou a honoré de sa présence les dîners
offerts par M. Malou-Dassonville Dicke-
- vQOQr -
LE FLAMAND.
Mais ne parle-t-on pas par hasard ce français-la
a Copenhague ou a Rio-Janeiro
LE WALLON.
Non, non. Ce français-là ne se parle qu'à Gand,
par le gouverneur, au conseil provincial. Non, non
c'est unique, mon cher, rara avis in terris. Tous
les gouvernements ne sont pas capables de faire
cadeau leurs provinces de pareils gouverneurs,
ni les gouverneurs de régaler leurs provinces de
pareils discours. Oyez-moi cela: une provinceJor-
tement peuplée... le ciel propice au développe
ment des richesses de la terre... des bras voués qui
trouvent accès au travail.... un travail rému
nérateur continu.... une source de bien-être sen
siblement élargie.... Allons, gentils Gantois,
regalez-vous.
LE FLAMAND.
Vous voyez bien que nous ne pouvons sans in
gratitude ne pas remercier la Politique Nouvelle
de son antipathie pour le flamand: oh! les belles
choses qu'elle nous fait dire en français! vous en
avez sans doute assez et trop du discours du pre
mier magistrat de notre Flandre.
LE WALLON.
Continuez, je vous prie, cette lecture vaut certai
nement le divertissement le plus récréatif de la ker-
messe, et je doute fort que le pierrot de la foire amuse
le peuple autant que M. de Jaegher tue divertit.
LE FLAMAND.
L'industrie manufacturière, prise dans son en-
semble en cette province, n'a, depuis longtemps,
pas ewd'année plus favorable que celle de 184g.
Ses principales branches ont, sans interruption,
été en pleine activité; les autres se sont, fort
peu d'exception près, très convenablement sou-
tenues; de nombreuses industriesd'introduction
nouvelle sont, en outre, venues confirmer par
<i leur développement et leurs progrès, l'espérance
qu'elles avaient fait naître de les voir définiti-
veinent/acquises au pays et particulièrement la
Flandre orientale.
Les résultats de la grande exposition indus-
trielle des Flandres, comme ceux de l'exposi-
tion générale de leurs produits agricoles, y sont
rappelés dans leur exactitude flatteuse pour
la province.
Le compte rendu de la marche des ateliers
érigés, soit par le gouvernement, soit son aide,
y occupe, de son côté, la large place que récla-
inait l'intérêt qui s'attache leur succès.
Cet ensemble cCefforts et de soins n'en est
plus promettre une amélioration dans la
situation naguère si calamileuse encore de
nos campagnes il produit ses fruits, et c'est
au milieu des représentants de la province, danj
cette réunion d'hommes consciencieux et im
partiaux, qui arrivent des divers cantons sous
Vimpression fraîche de ce qu'ils y ont pu
reconnaître et constater par des faits, que je
n'hésite pas proclamer que la province s'est
glorieusement relevée de son état de paupé-
risme, et que sa prospérité matérielle progresse
pas marqués.
Vous pouvez, d'après ces citations, juger du
reste.
LE WALLON.
Et vous croyez que si le ministère ne haïssait
pas le flamand autant que le clérical, il ne se ver
rait pas de gouverneur capable de débiter d'aussi
pompeux baragouins? Mais supposez tout ce cha
rabia traduit en flamand, sera-ce autre chose que
du charabia?
LE FLAMAND.
Non sans doute.
LE WALLON.
Par conséquent, que M. de Jaegher parle danois,
brésilien, espagnol, iroquois, français ou flamand,
ce sera toujours du danois, du brésilien, de l'es
pagnol, de l'iroquois, du français ou du flamand de
M. de Jaegher. La tête est en flamand comme en
français une forte tète. Feuilleton Belge.)