NOUVELLES DIVERSES. On dit qu'incessamment plusieurs mé decins des diverses villes qui se sont distingués par leur dévouement lors de l'invasion du choléra, recevront une ré compense du gouvernement. Il y a en ce moment Ostende 258 familles de plus qu'à la même époque de l'année dernière. La fille d'un estaminet d'Ostende avait pour amant un douanier qui, dit-on, avait voulu donner sa démission pour pouvoir l'épouser. On ne sait quelle contrariété est survenue dans leurs amours, mais hier on a trouvé, dans une chambre du même es taminet, le douanier baigné dans son sang, ayant la gorge coupée, tandis que la jeune fille gisait, privée de vie, sur le pavé; elle s'était précipité d'une fenêtre de la même chambre. Plusieurs versions circulent sur cette double mort: Est-ce un double suicide? Nouvelle Judith, la jeune fille a-t-elle tué son amant et s'est-elle ensuite précipitée par la fenêtre? La mort gardera peut-être le secret de cet horrible drame. (Journal de Bruges.) On dit que la compagnie du chemin de fer du Nord est sur le point de s'en tendre avec la compagnie du chemin de fer rhénan, pour organiser des trains de plaisirs 15 fr. pour Bruxelles et 25 fr. pou r Cologne, aller et retour. Des demandes seraient faitesen même temps pour faciliter l'obtention des passeports. (Jour, de Lille.) On écrit de Guegnies au Courrier de l'Escaut, la date du 16: Un événement bien douloureux est venu attrister hier notre commune. Trois personnes d'une mêmefamille ontétémordues par le chien, gardien de leur habitation. Cet animal qui n'avait jamais montré le moindre signe d'hydrophobie, avait été plusieurs jours sans boire de l'eau, signe précurseur de cette maladie. Quant aux personnes mordues,elles ont été transportées immédiatement en pélé- rinage au grand St-Hubert et le chien a été abattu sur le champ. La police ferait chose sage, en suivant en cettecirconstance l'exempledela villede Lille, qui a ordonné, il n'y a pas longtemps, que tout chien non muselé serait abattu. Dans la nuit de samedi dimanche dernier, un fait singulier s'est passé près de Bruxelles, dans la campagne de M. le chevalier Dubois de Bianco. Au milieu de la nuit, M. Dubois a été réveillé par un grand bruit de voix. Il s'est dirigé en grande hâte vers le côté de son parc d'où partaient les voix. M. Dubois a trouvé son cocher aux prises avec un hom me figure noircie, qui venait d'êtretrouvé dans l'étang que renferme la propriété. Cet individu raconta qu'il était entré dans la propriété avec'huit complices dans l'intention de voler et d'aller même jusqu'à l'assassinat et que c'est parce qu'il a voulu reculer au moment de l'exécution qu'il a été saisi par ses complices et jeté l'eau, au momentoù les huit bandits s'éloignaient. On s'est assuré de cet individu. On es père obtenir de lui des révélations impor tantes. M. Fierens, médecin-oculiste Gand, vient de rendre la vue, au moyen de l'o pération de la cataracte, six aveugles, parmi lesquels se trouvent un médecin distingué et un aveugle de naissance. veut pas provoquer une résistance d'autant plus opiniâtre qu'elle sera légitime. Jourade Brux.) On lit dans le Courrier de Louvain C'est avec satisfaction que nous donnons a nos lecteurs une uouvelle preuve de l'attachement des étudiants de notre Université leurs professeurs. Mardi der nier, les élèves en droit ont offert a M. le pro fesseur Hallard son portrait lithographié, comme marque d'estime et de gratitude. Les trois individus arrêtés pour les désordres qui ont eu lieu le 26 juin dernier a Louvain, ont présenté une requête pour être mis en liberté sous caution. La demande du sieur Robyns a seule été accueillie et il a été mis en liberté le 15 juillet. On nous assure que sous peu plusieurs arrestations au ront encore probablement lieu pour la même affaire. Un douloureux événement est arrivé samedi Masnuy-Saint-Pierre. M. Camille Bastien, contrôleur attaché la 3* direction territoriale des postes, en résidence a Mous, prit place, vers heures et demi du soir, dans uu convoi de marchandises a Soignies, où il était allé procédera une séparation de gestion. Le convoi n'avait qu'une seule voiture de voya geurs. Elle était placée la dernière; M. Bastien s'y trouvait avec un garde du chemin de fer. Le convoi avait a peine parcouru la moitié de la distance qui sépare Soignies de Jurbise, lorsqu'une pierre de taille d'environ un demi mètre de long se détacha du waggon qui précédait la voiture dans laquelle se trouvait M. Bastien, et vint en tombant d'une extrémité d'abord sur le railway présenter l'autre extrémité la voiture dans laquelle on comprend qu'elle s'enfonça. M. Bastien était pré cisément placé dans la voilure du côté où la pierre de taille fit irruption; c'est assez dire qu'il fut en quelque sorte broyé. Le garde n'a que des contusions. La voiture est en mille pièces. Les deux victimes furent transportées immédia tement Jurbise, où les soins les plus empressés leur furent donnés. M. Bastien donnait encore, paraît-il quelques signes de vie. Un prêtre a pu lui administrer l'ab solution générale. 11 a expiré quelques minutes après. Informé de l'accident vers 7 heures et demi du soir, M. de Reyckman, directeur des postes de la 5e direction territoriale, s'est rendu immédiatement sur les lieux, après la coustation des faits il a pres crit les mesures nécessaires pour que le corps de la victime fut ramené Mous. Un employé des postes est parti le 21 au matin par le convoi de 3 heures et demi pour Nauiur afin de prévenir la famille. L'information a été faite aux autorités judiciaires qui ont procédé l'apposition des scellés. Le garde blessé a pu être transporté a Quiévrain. Le corps de M. Bastien, couvert de blessures et de contusion, le cou et la jambe gauche fracturés eu plusieurs endroits, est arrivé minuit a l'hôtel du Singe d'Or, Mons. Le 20 un orage épouvantable a éclaté sur le village de Floreffe. La foudre est tombé sur la ferme de Robersart, située au sommet même de la mon tagne dont le petit séminaire occupe les flancs. Grâce une pluie torrentielle, au calme qui régnait, et surtout 'a la promptitude des secours, on est par venu sauver le corps de logis et une immense grange qui touchent aux bâtiments devenus la proie des flammes. On n'a pas de malheurs déplorer, et l'ou espère que les dégâts seront moins considé rables qu'on ne l'avait craint d'abord. Les élèves du Petit-Séminaere, qui se trouvaient en promenade sur les prairies au pied de la mon tagne, avec leurs professeurs, sont accourus au premier momentde l'incendie, et c'est l'activité et au courage qu'ils ont déployé, qu'est due la préservation des bâtiments sauvés. Professeurs et élèves sont restés jusqu'au dernier moment sur le théâtre du sinistre; ils ont travaillé constamment de quatre heures neuf. On signale tout particu lièrement la belle et courageuse conduite du maré chal de Buzet, accouru un des premiers sur le lieu du sinistre, et qui, au risque de sa vie, est parvenu au milieu des flammes couper le feu. Un orage terrible a éclaté aux environs d'Y- voir (Nainurj. Les eaux descendaient avec tant d'abondance qu'elles ont envahi les hauts-four neaux et en ont éteint les feux. Un homme a été tué par le tonnerre près de Mianoye, province de Namur, où l'orage a causé de grands dégâts. Samedi matin, h 8 heures, M. le comte de Paris a fait sa première communion dans la cha pelle française a Londres. Mgr. Wiseinan, évêque de Londres, a officié. Parmi le grand nombre de personnes présentes h celte intéressante cérémonie, on remarquait l'ex-Roi et l'ex-Reine des Français, la duchesse d'Orléans et le duc de Chartres; le duc et la duchesse de Némours avec leurs deux enfants; le prince et la princesse de Joinville; le duc et la duchesse d'Aumale; M"" la comtesse d'Hautpoul, le duc de Guiche, etc., etc. Avant de procéder h la cérémonie, Mgr. Wise- man a adressé au jeune prince, en français, une courte allocution sur la dignité du Sacrement qu'il allait recevoir pour-la première fois. Tout le monde a remarqué la grande piété avec laquelle le petit-fils de Louis-Philippe a assisté la messe et a reçu la sainte communion. Le digne évêque de Londres lui a adressé en suite une seconde fois la parole pour l'exhorter a persévérer dans la vertu et h remercier Dieu des bienfaits qui venaient de lui être accordés. On écrit d'Orléans, 16 juillet: Hier lundi, vers quatre heures, une trombe épouvantable a éclaté sur notre ville. Pendant une demi-heure, une pluie torrentielle, mêlée de grêlons, est tom bée avec une violence qui a occasionné les pins déplorables dégâts. Toutes nos rues étaient rem plies d'eau. La partie basse de la ville cbariait des épaves comme en temps d'inondation. L'eau s'en gouffrait par l'huis des caves; plusieurs contenaient jusqu'à 2 mètres d'eau. La place du Martroi pré sentait l'aspect d'un lac. La rue Barillerie-Sainte— Catherine a surtout souffert de cette inondation pluviale. Cette rue fait entonnoir, et les eaux du Martroi et de la rue Saint-Pierre venant s'y en gouffrer, il en est résulté un véritable désastre. Ainsi, dans la partie droite, l'infiltration des eaux a été si abondante, que le mur d'une cave s'est écroulé complètement. La voûte des latrines s'est affaisée, et les solives de la maison restaient sus pendues dans l'air. D'anciens trous de carrière se sont rouverts, si bien qu'on peut distinguer les pier res des galeries. En résumé, toutes les maisons de la par-tie basse de la rue S" Catherine ont éprouvé de grands dégâts. Leur solidité est compromise, tel point que quelques habitants n'ont pas voulu y passer la nuit, malgré les travaux d'étaiement. Dans une maison basse, l'eau s'est tellement amoncelée, que les meubles flottaient, et que les lits étaient submergés. Ou voyait les habitants et surtout les gendarmes, qui ont là leur casernement, vider l'eau par les fenêtres. A l'ambarcadère du chemin de fer, les cuisines du buffet ont été litté ralement inondées. Casseroles et ragoûts, tout na geait dans bn ou deux mètres d'eau. Il y avait de l'eau jusqu'au-dessus des fourneaux. Deux waggons étaient sur la voie du chemin de fer, un peu l'entrée de la gare. Lorsque la trombe est tombée, ces deux waggons, poussés par la pluie et la bourrasque, se sont eux-mêmes mis en route et s'en allaient, sans vapeur, a Artenay. Ils étaient déjà au point de jonction et avaient fait près de 4 kilomètres lorsque des hommes de service sont allés arrêter ce libre convoi. A la mairie, les greniers ont été submergés. L'eau se jetait par tor rents dans les escaliers du dégagement. Plusieurs plafonds ont été abîmés. Au théâtre, où, par suite des réparations, la pluie tombait librement dans la salle démolie, il a fallu établir une rigole pour l'é coulement. En résumé, toutes les rues de la ville ont été plus ou moins inondées. Dans le bas de la rue Rose, on aurait pu aller en bâteau. Sur le quai, ce n'était pas seulement une pluie violente, c'était une véritable tempête. L'école de natation a été endommagée. Tout un côté a été démoli et enlevé par le vent.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2