NOUVELLES DIVERSES.
FRANCE. Paris, 24 juillet.
équilibrer dos recettes et nos dépenses. Il d'est pas
difficile, a ce prix, de tenir en équilibre les affaires
d'un pays!
Il y a quelques jours, le nommé J.-B. Vander-
straeten, menuisier, âgé de 28 ans, demeurant
Erps-Querbs, fut mis en liberté et le même jour
il fit une libation en boissons alcooliques tellement
forte, qu'arrivé Nederockerzeel, il fut atteint
d'une apoplexie foudroyante et trouvé mort dans
un champ de pommes de terre. Il a été constaté
que cet individu avait pris en peu d'heures plus
d'un litre de genièvre.
Il y a tout lieu de croire que les fêtes pro
chaines qui auront lieu Tournay seront très-
brillantes. On sait déjà que le Roi a promis de s'y
rendre. A l'occasion de l'arrivée de S. M., l'admi
nistration de cette ville s'est mise en rapport aveb
M. Poitevin et si ce dernier, dont les prétentions
sont jusqu'ici exhorbitantes, les réduit un chiffre
raisonnable, Tournay sera la première ville de la
Belgique jouir d'un spectacle que tout Paris a
admiré dernièrement.
Le 21 juillet, vers 4 heures de relevée, sont
décédés chez le sieur Augustin Thilman, négociant
au hameau de Cendron, commune de Seloignes
(Hainaut), les nommés Clovis Abraham, âgé de 10
ans et Adeline Abraham âgée de 12 ans, enfants de
Nicaise Abraham, scieur de long, domicilié Wat-
tigoies, canton de Hirson, arrondissement de Ver-
vins (France), la suite d'un liquide pris par
mégarde d'une bouteille qui contenait du poison
servant faire périr les mouches.
Par arrêté du 5 juillet, la cour d'appel de
Gand, chambre des appels en matière correction
nelle, a condamné le sieur W., orfèvre Bruges,
une amende de 200 fr. et aux frais, pour avoir
acheté un objet d'orfèvrerie d'un individu qu'il ne
connaissait pas et sans exiger des répondants.
Le tribunal correctionnel de Bruges, prenant en
considération la bonne foi de l'orfèvre, l'avait ac-
quité. La cour n'a pas admis cette excuse.
La plupart des marchands et fabricants d'or et
d'argent croieut satisfaire la loi en inscrivant sur
le régistre ce destiné, les noms déclarés par les
personnes de qui ils achètent, lis oublient que,
d'après l'art. 75 de la loi du ag brumaire an VI,
ils ne peuvent acheter que des personnes con
nues ou ayant des répondants eux connus. Du
iùoment que le marchand ne connaît pas le ven
deur, il doit exiger des répondants, s'il ne veut pas
encourir les peines portées par la loi. Aux termes
de l'art. 80 de la loi du ig brumaire, la première
contravention est punie d'une amende de 200 fr.
la seconde d'une amende de 5oo fr. et la troisième
d'une amende de 1,000 fr. et de l'interdiction du
commerce d'orfèvrerie.
Le Noord Hollandsch-Weekhlad écrit de
Hoorn qu'un ouvrier, souffrant d'un rhumatisme
violent et ne pouvant plus suffire sa besogne or
dinaire, reçut de son patron en cadeau une des
chaînes Galvauo-Electriques de M. Goldberger,
dont les journaux se sont si souvent occupés. L'ou
vrier l'ayant mise de côté en disant qu'il n'y avait
aucune confiauce, son patron insista pour qu'il fît
au moins l'essai de ce remède pour se rétablir. Il
obéit malgré lui et fut guéri au bout de quelques
jours.
La cour de cassation dans son audience de
mardi, a prononcé sur plusieurs affaires: les pour
vois ont été rejetés l'exception d'un seul arrêt qui
a été cassé, et dont l'affaire a été renvoyée devant
la cour d'assises de la Flandre occidentale.
Cette cassation est fondée sur ce que M. le prési
dent, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, avait
donné lecture d'une déclaration écrite par deux
témoins absents, et celle d'un témoin décédé.
Parmi les pourvoirs rejetés, se trouve celui de
Jean Bazalgette, étudiant en droit, demeurant
Paris, et Calhérine-Sarah Wilt, lingère et pianiste,
demeurant Paris, condamnés aux travaux forcés
perpétuité, par arrêt de la cour d'assises de la
Flandre orientale, pour coutrefaçon frauduleuse
en Belgique des monnaies d'argent de France et
émission de pièces fausses de 5 francs.
Une lettre de Cracoviedatée du 1 g juillet,
contient les détails suivants sur l'incendie qui a ra
vagé cette ville.
Un terrible malheur vient de fondre sur notre
ville,qui a failli être anéantie dans la journée d'hier.
Un vaste incendie a fait disparaître des rues en
tières. Un vent du nord-ouest poussait la flamme
sur la partie occidentale de notre ville. Le tocsin de
l'église de Ste.-Marie a retenti vers une heure. Le
feu avait pris dans les moulins situés près de la rue
Keupnieza. Vers une heure et quart les bâtiments
de l'Université furent en danger; déjà le feu péné
trait dans la bibliothèque, mais les étudiants sont
parvenus sauver tous les bâtiments. L'incendie
éclata tout-à-coup dans la rue de Gordzk, em-
brâsa le palais Wielkopolsk, puis le palais épis—
copal, enfin l'imprimerie universitaire et une église.
Il fut impossible d'en arrêter les progrès.
L'hôtel de la capitainerie de la ville prit feu
ainsi que les couvents des Franciscains et des Do
minicains. Ce dernier et son église sont brûlés, de
même que l'église des Franciscains et leur couvent.
Les maisons couvertes de tuiles arrêtent l'incendie
en plusieurs endroits. L'amiral Bognnski, trouve
dans sa maison, où le feu n'avait pas encore pénétré,
urt petit garçon de dix ans, couvert de haillons, qui,
lorsqu'on lui demande où il va, répond Je cours
éteindre le feu. Cependant on ne tarde pas dé
couvrir sur lui des matières inflammables, et il est
livré l'autorité militaire. Le général commandant
qui, dès l'explosion de l'incendie, se rendit che
val sur les lieux, avait arrêté lui-même un homme
porteur d'allumettes et d'un paquet de poudre en
veloppé dans du coton. Quatre autres personnes
suspectes ont été saisies.
A cette nouvelle, M. Meciszewski,dont la mai
son brûlait depuis le moment, se rendit auprès du
chef de la commission du gouvernement, avec MM.
Bugunski et autres, pour demander qu'on proclamât
la loi martiale et qu'on fît fusiller tout incendiaire
pris le fait. Le chef du gouvernement déclara ne
pouvoir proclamer la loi martiale; mais il ajouta
qu'il chargerait le président du tribunal d'une en
quête immédiate contre les personnes arrêtées.Cette
enquête commença aussitôt. Il fut annoncé au son
du tambour que tout habitant devait mettre le soir
des lumières sa maison, et les bourgeois veiller
chez eux. Des patrouilles reçurent l'ordre d'arrêter
tout incendiaire pris sur le fait. La garnison est
sous les armes. Des gardes surveillent les objets
sauvés des maisons incendiées.
A 6 heures, la violence du feu commença
diminuer. La rue Tischler, la partie du nord du
Ring, la rue de la Vistule, la rue Sle-Anne, la
rue Tauben, excepté l'Université et une maison,
les rues Bruder, Gordze jusqu'à l'église St-Joseph,
sont détruites. A g heures, on ne s'était pas eocore
rendu maître de l'incendie. Ait heures, on s'effor
çait de préserver la maison de la famille Wor-
zynski. Des soldats couvraient les toits voisins, et
les paysans accouraient de toutes parts pour don
ner des secours. Enfiu les flammes ont cessé, mais
partout le feu brûle encore. La circulation est ré
tablie dans plusieurs rues. Cinq cadavres sont dé
posés près l'église Ste-Marie. Beaucoup d'enfants
ont péri. On ne connaît pas encore au juste le nom
bre des victimes.
P. S. Nous venons d'apprendre que le châ
teau de Pieskos Skala, dansle royaume de Pologne,
près la frontière de Cracovie, a été hier la proie
des flammes.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Un arrêté royal en date du jg juillet porte: Le
tarif mentionné au Moniteur et arrêté par la dé-
putation permanente du conseil provincial de la
Flandre occidentale, pour la fixation du prix de la
journée d'entretien des indigents reçus, pendant
l'année i85o, dans les hospices et autres établis
sements de bienfaisance de cette province, visé par
le Ministre de la justice, est approuvé.
Le jour de l'entrée et celui de la sortie d'un in
digent ne comptent que pour une journée d'en
tretien.
Un arrêté royal en date du 22 du même mois
autorise le conseil communal de Menin terminer,
par voie de transaction, le différend existant entre
la ville et le département de la guerre, au sujet de
la propriété des bâtimeuts et de l'église de l'ex-
couvent des Capucins.
Il est arrivé aujourd'hui de Leipzich un train
de plaisir composé de 1,000 1,200 Allemands
qui doivent passer plusieurs jours Paris.
On annonce qu'à l'occasion de la mort du
président de la République des États-Unis, M. le
président de la République français va prendre le
deuil pour un mois. Un grand service solennel
aurait lieu Notre Dame. Enfin pendant dix jours
les drapeaux nationaux et les pavillons porteront
la cravate un crêpe noir.
M. Fillraore, le nouveau président des Etats-
Unis, a en ce momeDt un neveu qui fait ses études
dans un des principaux collèges de Paris. Il est fils
de Daniel Fillmore, négociant américain fort riche
mort en i846 en Chine, où il était établi. Le jeune
Fillmore a pour tuteur son oDcle aujourd'hui suc
cesseur du général Taylor.
Quelques jours avant sa mort le général
Taylor, de concert avec le ministre de la guerre,
venait de prendr un arrêté pour porter l'armée
des États-Unis de 8,000 i4,ooo hommes.
L'escadre française qui croisait depuis long
temps dans les parages de Naples, a quitté ce port
de mer le 16 juillet pour rentrer Toulon. Il
paraît que le différend survenu entre les Deux-
Siciles et la Grande-Bretagne est terminé.
L'autorité avait été informée il y a quelque
temps que des individus signalés par l'exagération
de leurs opinions socialistes, et parmi lesquels se
trouvaient un certain nombre de conspirateurs de
diverses époques depuis )83o, organisaient UDe
société sous la dénomination de NémésisSociété
des Droits de l'Homme. Le préfet de police donna
sur-le-champ des instructions précises pour faire
surveiller les organisateurs et les adhérents, et peu
après on apprit qu'il avait été décidé que les pre
mières réunions auraient lieu chez un marchand de
vin, rue Saint Victor, 118.
Hier, vers dix heures du soir, un commissaire de
police muni d'un mandat spécial, et accompagné
d'officiers de paix et d'un certain nombre d'agents,
se présenta au domicile indiqué, où il trouva téunis
dans une même pièce douze individus qui en l'a
percevant se rangèrent autour des tables et répon
dirent ses questions qu'ils étaient là pour jouer
et pour boire. Le commissaire, dont les instruc
tions étaient précises et auquel d'ailleurs le trouble
des prétendus joueurs n'avait pas échappé, exhiba
aussitôt le mandat dont il était porteur, déclara
prisonniers provisoirement ces douze individus, et
leur annonça qu'il allait procéder immédiatement
sur eux et ensuite dans le local une perquisition.
Il commença sur-le-champ cette opération et saisit
dans le premier moment sur la personne d'un des
prévenus, nommé Chancël, une pièce qui ne per
mettait plus de conserver le moindre doute sur le
caractère de la réunion c'était le règlement même
ou les statuts de la Société des Droits de l'Hpmme,
dite la Némésis; il saisit ensuite sur les autres pré
venus d'autres pièces se rapportant celle-ci; et
enfin dans un placard ménagé dans le même local
une quantité de papiers analogues, et aussi plu
sieurs coupons de damas rouge préparé pour cein
tures, de la forme et de la couleur de celles que
portaient les Montagnards dans les premiers mois
qui ont suivi la révolution de février.
Le règlement saisi est une pièce assez curieuse
qui fait connaître jusqu'à un certain point l'objet
de la Société, et dont quelques articles semblent
démontrer que le rédacteur connaissait une partie
des vices des hommes appelés en faire partie.
Les douze individus arrêtés rue Saint-Victor,
sont
i° Philippe, âgé de ans, menuisier;
20 Fernès, 28 ans, menuisier;
3° Bourseaux, 4o ans, menuisier;
4° Chancel, 23 ans, ébéniste;
5° Berretat, 55 ans, menuisier;