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débarquement de s. m. la reine d'angleterre
a ostende.
FRANCE. Paris, 20 août.
ITALIE.
facteur du charbonnage se rendit près du garde
pour combiner les moyens de conservation des
cokes et charbons, au cas d'une hante crue de la
Sambre qui commençait monter sur le hallage.
Due heure environ s'était écoulée, le facteur, après
avoir donné ses ordres, comptait s'en retourner par
l'unique chemin du rivage, lorsqu'à son grand
étonnemenl, il le vil complètement envahi par les
eaux et déjà séparé de la route de Charlero'i par
un vaste lac; force lui fut de s'en retourner la
maisonnette avec le garde et sa femme et d'attendre
jusqu'au soir que les eaux fussent baissées, comme
cela a lieu d'ordinaire. Mais ces malheureux comp
taient sans le terrible fléau qui vient de désoler
toute la vallée de la Sambre.
Loin de diminuer, vers le soir comme ils le
croyaient, les eaux de la Sambre et de l'Heure
gonflées par des pluies torrentielles, envahissaient
de plus en plus les prairies d'alentour et le rivage;
vers 6 heures du soir, il y avait déjà un demi-
mètre d'eau dans la maison ce qui n'effrayait pas
le garde parce que c'était le niveau habituel des
fortes crues. Mais au bout de quelques heures d'une
attente cruelle et la nuit étant venue, les trois pri
sonniers entendant les chaises et les meubles s'en
trechoquer, parviennent se procurer un peu de
lumière, et voient avec effroi que l'eau couvrait
déjà la 5* marche, et c'est peine si le grenier de
ce triste refuge pouvait les supporter tous les trois.
Dans l'attente d'une mort certaine, ces infor
tunés criaient au secours de toutes leurs forces,
mais personne ne pouvait les entendre, la maison
étant éloignée de toute habitationet leurs cris
étaient couverts par le mugissement des flots. Dès
ce montent ils se mirent en prières que chacun
d'eux récitait tour tour haute voix pour im
plorer la miséricorde divine, s'atteudaul voir la
maison emportée chaque instant.
Quand vint le jour, samedi malin, ils recon
nurent en entier l'horreur de leur situation, la
septième marche était couverte, l'eau commençait
les glacer; aussi dès ce moment, saisis de froid,
mourant de faim, les prières furent leur seule
consolation.
Toute la journée du samedi se passa dans cette
position mille fois plus terrible que la mort, et
quand ils songeaient que les murs de la maison
avaient peine une brique et demie d'épaisseur,
que le frêle plancher qui les supportait commen
çait flotter, tout espoir de salut fut perdu pour
eux au milieu de celte inondation furieuse. Bientôt
des craquements se firent entendre, et ces mal
heureux voyaient le moment où ils allaient être
engloutis dans l'abîme, quand deux mariniers fran
çais, dont nous regrettons de ne pas connaître les
noms, envoyés par le directeur de la houillière,
vinrent sur une légère barque, au milieu des plus
grands dangers, sauver d'une mort certaine ces
trois malheureux, après trente-six heures d'atroces
angoisses.
Le oommé Philippe Philippe!, dit Caniche,
âgé de quarante-six ans, marécbal-ferrant, demeu
rant Marcinelle, s'est noyé sur le territoire de
cette commune dans la journée du 17, vers deux
heures de l'après-midi, en voulant porter du pain
aux habitants de la maison dite Jeovanotte, les
quels se trouvaient complètement isolés au milieu
des eaux. Tombé dans un ravin il a été englouti
par l'impétuosité du courant sous les yeux de ceux
qu'il avait juré d'aller secourir. Cet homme géné
ralement regretté, connu pour son courage ex
traordinaire, laisse une femme et neuf enfants. Son
cadavre a été retrouvé hier.
On écrit de Binche Vendredi matin, toute
la vallée de Ressaix, de Batlignies et le faubourg
de Binche depuis Baltignies jusqu'à la chaussée de
Charleroi, étaient déjà inondés par les eaux de la
Somme et de la rivière d'Epinoy qui, réunies,
viennent, sous le nom de rivière la Princesse, lon
ger nos remparts. A Ressaix, les châteaux de MM.
Wadelincourt et De Lattre ont eu leurs murailles
et leurs jardins détruits. A Batlignies, le château de
notre bourgmestre, M. Vanderpepen a eu une
partie de ses murs renversés, mais par la chute de
la foudre, dans l'orage si violent qui a éclaté sur
Binche mercredi, vers 3 heures du soir.
On écrit de lîraine-le-Comte Les déchar
ges des étangs n'ont pas suffi pour l'écoulement
des eaux en trop giande quantité, et bientôt elles
passèrent pardessus le mur du petit étang, qui fut
emporté et alors ce fut un sauve qui peut général.
La roule, partir de la maison de M. Flameng
jusque près de la forge faiseur, est entièrement
détruite et les fondements des maisons sont dé
couvert, parce que l'élément a emporté les pavés et
la terre jusqu'à un demi-mètre de profondeur, l'on
commençait craindre l'écroulement de plusieurs
de ces maisons, lorsque vers cinq heures l'eau
commença baisser.
On écrit de Grammont, en date du 19 Les
communications entre la haute et la basse ville, in
terceptées pendant quarante huit heures, par le
débordement de la Dendre, se trouvent depuis
hier, dans l'après-midi entièrement rétablies. Il
faudra encore plusieurs jours avant que les eaux
qui ont submergé toutes les prairies de la vallée et
plusieurs rues de la ville, soient rentrées dans leur
lit. Les dommages causés par l'inondation sont
considérables.
a Samedi, on est venu Grammont, la re
cherche du cadavre de la fille d'un fermier d'isières
(Hainaut), qui avait malheureusement péri en vou
lant traverser cheval un pont couvert d'eau en
ladite commune.
La foudre est tombée mercredi dernier, vers le
soir, sur le pensionnat des sœurs du Saint Cœur-de-
Marie, Nederbrakel. Une religieuse a été atteinte
du fluide et a reçu des blessures plus ou moins
graves.
22 août. Il est une heure. S. M. la reine
d'Angleterre vient d'arriver et de débarquer avec
S. A. R. le prince Albert et quatre de ses enfants.
A onze heures et demie, le roi est arrivé au dé
barcadère, accompagné de MM. le général Goblet,
le lieutenant colonel d'Hanins de Moerkerke et des
majors Demeurs et comte Fiquelroont.
Lorsque le steamer royal est arrivé près du quai,
le roi est monté bord; il a embrassé la reiue, le
prince Albert et les enfants.
Les garçons étaient habillés en marin; ils ont
changé de toilette pour descendre terre.
La famille royale d'Angletereest en grand deuil.
La reine avait une robe en soie noire, garnie de
plusieurs grands volants. Le prince Albert était en
redingotte.
P. S. Au moment où nous mettons sous presse,
nous apprenons que S. M. s'embarquera ce midi,
marée haute, et retournera Cowes.
S. M. Léopold quittera Ostende et passera par
notre ville vers deux heures. [Patrie.)
On lit dans le Bulletin de Paris du 19 août:
Un personnage considérable du parti modéré,
qui fait partie de la commission des vingt-cinq, a
bien voulu nous donner communication d'une let
tre, remarquable plus d'un titre, de M. le prince
de Joinville. Cette lettre est on ne peut plus ex
plicite. Le prince y déclare que, selon lui, il ne
peut plus être question pour la France que de deux
régimes: La monarchie légitime ou la république,
mais non uue république princière.
Quant la monarchie d'expédients que nous
avons eue pendant dix huit ans, il est impossible
de tenter d'en faire sans danger une seconde expé
rience (ce sont les propres expressions du prince.)
Nous nous abstenons de faire connaître aujour
d'hui les commentaires auxquels cette lettre doune
lieu dans un certain monde.
Nous publierons prochainement un exposé com
plet de la nouvelle ligne politique que les princes
de la famille d'Orléans paraissent décidés suivre.
On s'entretient beaucoup dans le monde lé
gitimiste de Colmar de la visite que vient de faire
dans l'est le comte de Richemond (Louis XVII).
Ce persounsge est parvenu convaincre de son
identité quelques notabilités du parti. Ce qui est
certain, c'est que partout où il s'est présenté, il a
été magnifiquement accueilli.
Valencienneset les communes environnantes
de Mortague, Crespin et Thivencelles sont entière
ment inondées.
Voici le décret par lequel la fête de la Visita
tion est élevée au Rite double de seconde classe,
en reconnaissance de la délivrance de Rome, qui a
eu lieu l'année dernière le jour de la Visitation:
decretum
Urbis et or bis.
Notre très-saint Père le Pape Pie IX a éprouvé,
dès le commencement de son Pontificat, combien
est elevée et puissante la protection de la Bien
heureuse Vierge Marie, et il l'a éprouvé aussi quand
la barque de Pierre, agitée par une tempête comme
on en a vu rarement de pareilles, semblait devenue
le jouet des flots, quand, obligé, par l'âpreté des
temps, de quitter la ville, Il avait gémir durant
de longs mois sur cette immense peste d'erreurs qui
se répandaient impunément en tous lieux et sur ce
ramassis d'hommes insensés qui étaient accourus
dans les diveases parties de j'Eiat ecclésiastique
pour y anéantir tous les droits humains et divins.
Se rappelant dans son cœur que, les six de nones
de juillet de l'année dernière, jour où l'Église cé
lèbre particulièrement la fête de la Visitation de la
Mère de Dieu, la ville fut délivrée du joug de
ceux qui l'occupaient, de sorte que, peu de jours
après, la souveraineté civile du Siège apostolique
fut rétablie par les secours, les conseils et les ar
mes des nations et des princes les plus illustres, le
Saint-Père a fait venir auprès de lui le Révéren-
dissime Cardinal Louis Lainbrusschini, Evêque de
Porto, Sainte-Rufine et Civita-Veccbia, Préfet des
Sacrés-Rites, et émule de ses prédécesseurs saint
Pie V et Pie VII, de sainte mémoire, Il a signifié
que, pour rendre la très-glorieuse Vierge qui,
d'une manière inespérée, est venue son aide et
au secours du peuple chrétien, un témoignage éter
nel de reconnaissance, Il voulait que, désormais, la
fête de la Visitation fût dans tour l'univers élevée
au Rite double de seconde classe. Et II a ordonné
de mettre ce Décret dans les actes de la Congréga
tion des Sacrés-Rites et de le publier, la veille des
calendes de juin de l'année i85o.
A. Card. Lambruschini,
Evêque de Porto, etc., Préjetde la Sacrée-
Congrégation des Rites.
J.-G. Fatatï, Secrétaire.
On écrit de Turin au Caltolico de Gènes
Le bruit court ici que le ministre anglais a
encouragé le ministre piémontais poursuivre son
entreprise, l'assurant que l'appui de l'Angleterre
ne lui manquerait pas si les puissances prétendaient
soutenir par les armes les droits du pape qu'elles
ont rétabli'sur son trône.
Les journaux démocrates des États sardes sont
tous dans un accès de ferveur monarchique depuis
que leur digne roi a pris la peine de faire savoir
qu'il approuvait pleinement les mesures tyranni-
ques prises par ses ministres contre Mgr. Frasoni.
On écrit de Turin, le 11 août au Patriote de
Chambéry
Voici la réponse du roi, et il parait qu'il est
ferme et digne
J'ai entendu de la bouche même d'une per
sonne qui se trouvait l'hospice du Petit S'-Ber-
nardau moment où un haut personnage reçut
l'exprès qui lui avait été envoyé de Turin, qu'il
était fort irrité. A peine a-t-il ouvert la lettre qu'il
s'est écrié en frappant du poing sur la table
Oh celles-ci ils me la paieront.
L'archevêque est Fenestrelle, et cette fois
on dirait qu'on veut le martyriser tout de bon.
Le journal semi-officiel il Risorgimentoat
tribue au roi les mêmes sentiments.
La magnanime fermeté de Victoir-Emmannel
ne s'est point démenti dans ces dernières circon
stances. A peine eut il connaissance des mesures
que la nécessité avait fait prendre dans l'intérêt de
l'ordre et de l'honneur public, qu'il se hâta de con
firmer par des lettres pleine d'approbation ce qu'a-
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