3 sécr*i.ogie FRANCE. Paris, 25 août. Le quartier de la Madeleine a élé vi vement ému avant-hier soir par une dé plorable catastrophe. M. Th..., dont le père a occupé autrefois une haute position dans la finance, était en visite avec son fils chez M. le baron Th... son frère qui habite rue de Sèze, 40. Une discussion s'était engagée, M. Th... emporté tout coup par un accès de dé mence furieuse, s'arme d'un couteau poi gnard, en porte son propre fils un coup qui lui ouvre le ventre et fait sortir les entrailles, et frappe ensuite son frère, le baron Th..., d'un coup qui le blesse l'é paule. Rappelé lui par la vue du sang, M. Th... comprenant l'énormité de ce qu'il vient de faire, s'élance par la fenêtre et tombe du second étage sur le pavé de la rue. Il ne paraît pas, quant présent, qu'il se soit blessé dangereusement. La blessure de son frère n'offre point non plus de dan ger. Celle de son fils est très grave. Une foule immense s'était rassemblée au-devant de la maison et occupait pres que toute la rue de Sèze. Nous ne rappor terons pas les mille bruits qui circulaient au sujet de celte catastrophe et de la cause qui l'aurait occasionnée. Le commissaire de police du quartier, averti immédiatement, s'est transporté sur les lieux et a procédé une enquête som maire. La Patrie apprécie ainsi le résultat de ce voyage Décidément, le voyage du Président aura démontré tous, au prince Louis Bonaparte, l'Assemblée, aux partis, la presse, que la France veut, peu de chose près, le statu quo, et qu'elle n'a, en ce mo ment. d'autre volonté forte que celle de la stabilité. Les populations, sur le passage du Président, ne se sont pas montrées im périalistes; elles se sont encore moins montrées révolutionnaires. Le cri constant et régulier (et ce n'était pas le cri de l'en thousiasme, mais de la raison qui se pos sède), était Vive le Président! Vive la Ré publique! Le peuple indiquait ainsi qu'il voulait maintenir provisoirement l'homme et l'institution, et qu'il repoussait les coups d'État comme les révolutions. Il est impossible de ne pas reconnaître que c'est là l'impression qui ressort du voyage du Président. Les paroles même du Président sont empreintes de ce sentiment puisé au contract des populations. Les membres de l'Assemblée qui sont maintenant dans les provinces auront re cueilli une impression analogue et l'ap porteront Paris. On ne résiste pas cette pression morale de tout un peuple. La cause de la stabilité aura donc fait dans ce dernier mois des prosélytes nombreux dans des camps divers. C'est là le résultat excellent et capital du voyage du Président et de la prorogation de l'Assemblée. Le président de la République est ar rivé Nancy le 25. On annonce positivement l'arrivée du président de la République Cherbourg pour le 5 septembre. Il n'y restera que trois jours et s'en retournera par Mer de manière se rencontrer l'île de Wight (18 20 lieues dans la Manche!) avec la reine d'Angleterre qui l'attendra au pas sage. ANGLETERRE. Londres, 24 août. L'escadre royale est entrée Portsmouth ce malin. Le Victoria and Albert fut en vue 4 heures et demie et passa devant Spit- head quelques minutes après 5 heures. La Reine a débarqué Osborne 8 heures 22 minutes. Les journaux anglais publient le texte de la convention échangée entre les gou vernements de la Grande-Bretagne et des États-Unis, au sujet de la construction d'un canal travers l'isthme de Panama. Celte convention a pour objet de déclarer la neutralité du canal, et de stipuler qu'au- cuu des deux gouvernements contractants ne recherchera d'influences exclusives sur le pays qu'il traversera. Les deux gouver nements s'engagent protéger, depuis le commencement jusqu'à la fin des travaux les Compagnies qui en feront l'entreprise; et après son achèvement, le protéger contre toute confiscation et toute usurpa tion. Ils s'engagent aussi inviter tous les États avec lesquels ils sont en relations amicales participer celle convention. ITALIE. On lit dans le JSazionale de Florence du 16 août Le 14 au soir on a ope'ré plusieurs ar restations dans divers cafés de la capitale. Conduits devant leurs délégations respec tives, aux uns on a défendu de se rendre aux fêles de Sienne,d'autreson a ordonné de se présenter deux ou trois fois par jour ou toutes les deux heures la délégation; d'autres encore on a rendu la liberté parce que les minos de la police les ont trouvés de bonne composition. On lit dans le Tempo di Malla, l'oc casion du choléra qui règne dans cette île Quelques journaux accusent le clergé de s'être laissé dominer par la peur et par suite d'avoir laissé mourir plusieurs mal heureux sans les secours de la religion. Les nombreuses victimes moissonnées par la maladie dans les rangs du clergé don nent malheureusement un démenti trop solennel aux calomnies de ceux qui, en ce Des arrêtés royaux de la même date accor dent aux académies et écoles de dessin ci-après désignées, pour être remises aux élèves qui se se ront le plus distingués pendant la présente année scolaire, savoir A l'académie des beaux-arts de Courtrai, neuf médailles dont une en vermeil, trois grandes et cinq petites en argent; A l'école de dessin et d'architecture de Furnes, cinq médailles en argent dont une grande et quatre petites; A l'école de dessin d'Iseghem, deux petites mé dailles en argent A l'école de dessin et d'architecture de Menin, cinq médailles en argent dont une grande et qua tre petites; A l'école de dessin de Nieuport, trois médailles en argeut, dont une grande et deux petites; A l'académie des beaux-arts d'Ypres, neuf mé dailles, dout trois en vermeil, deux grandes et quatre petites en argent. Un arrêté royal de la même date assigne une somme de 10,000 fr. a la députation permanente du conseil provincial de la Flandre occidentale pour subvenir aux dépenses des ateliers d'appren tissage, établis ou a organiser dans celte province, et l'achat d'ustensiles et de métiers. Par arrêté royal du 24 août, l'ouverture de la chasse dans la province de la Flandre occidentale est fixée au 3i août. Le président de l'Académie royale de'Londres, sir Martin Archer Shee, est mort le 19 a Brighton, a l'âge de 80 ans. Il avait remplacé sir Thomas Lawrence an fauteuil de la présidence en i83o, et obtenu en même temps le litre de chevalier. Il était membre honoraire de l'Académie d'Irlande, des Académies de New-York, de Charleston et de Phi ladelphie. Nous avons le regret d'annoncer que le choléra a reparu Marseille. Une lettre écrite par un des premiers médecins de cette ville, et arrivé hier matin h Paris, parle de onze cas qui auraien été constatés. (Patrie.) On écrit de Dreux, 23 août, au Journal des Débats Il a été procédé lundi dernier, dans la chapelle sépulcrale de Dreux, l'inhumation d'un enfant siort-né de M. le duc d'Aumale. La translation du corps a eu lieu par les soins et sous l'assistance de M. le général Dumas. C'est le 26 ou le 27 août que le comte de Chambord doit quitter Wiesbaden, les légitimistes se sont montrés fort inquiets de ce prompt départ puis qu'on leur avait annoncé que leur prince de- vait rester pendant près d'un mois a Wiesbaden. On vient de découvrir il Clésiphon dans les mines de l'ancien palais des rois Parthes, une statue dont la partie supérieure est en bon état de con servation et qu'on suppose être la statue d'Artha- ban IV, dernier roi de la race des Arsacides. On espère que cette antiquité amenée Bagdad, pourra bientôt figurer au Louvre dans le Musée assyrien. On lit dans le journal ministériel la Croce di Savoia du 19 anûi Le Roi a été saigné deux fois pour un érysi- pèle ia joue. La Reine est arrivée Turin hier huit heures du soir, venant de Courmayeur Sa Majesté a con tinué sa route pour Moucalieri avec six carosses de suite. Aujourd'hui, M. Pinelli, président de la Chambre des Députés, est parti pour Rome avec M. Tonello, professeur «le la Faculté de théologie a l'Université royale des études de Turin. Tous les journaux de Turin donnent la même nouvelle. Le Risorgimentofeuille seini officielle, célèbre les mérites de M. Pinelli. La Concordia, feuille démagogique, s'indigne qu'on lui ait adjoint un professeur de droit canon. On lit dans le Risorgimento du 20: Le curé.de Bonneville, qui devait célébrer une cérémonie funèbre pour M. de Sauta-Rosa, a dit ses paroissiens que ce service n'avait lieu que parce que le Ministre s'était solennellement retracté avant de mourir; que sans cela il aurait été ex communié, et que le service n'aurait pas eu lieu. L'administration communale et la garde nationale, justement irritées, n'ont pas voulu assister h des funérailles ainsi annoncées, sans toutefois qu'au cun désordre eût lieu. La population toute entière a pensé que cette affaire était du ressort des lois et des magistrats,' et que la satisfaction qu'elle recevra sera d'autant plus grande qu'elle sera sans tache Ainsi, voilà un curé poursuivi pour avoir énoncé ce fait d'une incontestable vérité: La rétractation de Santa-Rosa, dont nous avons donné le texte, et cet autre fait incontesté, puisque Mgr. Fransoni est pour cela Fenestrelle, savoir, que s'il n'avait pas fait cette rétractation, la sépulture ecclésiastique aurait été refusée M. de Santa-Rosa, et que par conséquent on n'aurait pas pu célébrer de services pour lui. La Catlolico de Gènes rend compte d'une touchante cérémonie qui a eu lieu dans cette ville le jour de l'Assomption, dans le magnifique ora toire attenant l'église desRR. PP. de Saint-Phi lippe de Néri. Un jeune israélite appelé David Serusi, étant comptable dans la marine française, voyageait il y a un an avec un missionnaire sur les côtes de Barbarie. La conversation du jeune prêtre lui ouvrit les yeux, et depuis ce temps il n'a cessé d'étudier la religion. Revenu Gênes, il a fait son abjuration. Il en a élé de même de Jean Weiss, protestant calviniste de Neuchàtel en Suisse, qui, passant par Gênes pour aller en Espagne, y tomba malade, et fut reçu dans un hôpital où les PP. de Saint-Philippe l'instruisirent. Tous deux ont reçu le baptême le jour de l'Assomption des mains du vicaire-général capitulaire de Gênes.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3