On lit dans le Croce di Savoia
Si les relations de Feneslrelle (y com
pris celles de la Frusta) sont exactes, Mgr.
Fransoni, prévenu, et non encore coupable,
est actuellement traité d'une manière qui,
selon nous, ne serait nullement convenable
la dignité' d'un gouvernement libre et
éclairé, dont les actes ne devraient jamais,
même en apparence, mettre la passion
la place de la justice.
Le lecteur remarquera que la Croce di
Savoia est un journal tout dévoué au minis
tère Azeglio-Siccardi, et qui pousse très
loin la haine anti-cléricale.
La Frtista, feuille qui a les confidences
du ministère, affirme que Mgr. Fransoni
n'est pas malade. Elle assure aussi qu'il
n'y a aucun dissentiment entre les minis
tres. Mais on sait ce que valent ces sortes
de démentis. Du reste, cela pouvait être
vrai l'heure où écrivait la Frusta, et il est
probable, en effet, que les ministres sont
tombés d'accord, puisque ceux qui s'oppo
saient l'envoi de M. Pinelli Home et
l'expulsion de M. Bianchi-Giovini ont laissé
ces deux faits s'accomplir sans se retirer.
Aussi les feuilles ministérielles démentent-
elles le bruit qui avait couru d'un chan
gement du cabinet. (J. de Bruxelles.)
NOUVELLES DIVERSES.
Quatre faux monnayeurs ont été ar
rêtés samedi dernier Ettelghem, commune
située près de la petite ville d'Oudenbourg.
Ils se livraient la fabrication de pièces
françaises de cinquante centimes et d'un
franc; le métal employé par eux était de
l'étain qu'ils recouvraient d'une mince pla
que d'argent.
C'est au zèle déployé en cette circon
stance par le brigadier de la gendarmerie
de Ghistelles que l'on est redevable de l'ar
restation de ces malfaiteurs, qui étaient
déjà parvenus mettre en circulation un
grand nombre de pièces.
Une visite domiciliaire pratiquée au
moulin de l'un d'eux, le nommé De M
a eu pour résultat la découverte d'une c'er-
tainequautitéd'étain et de plomb,plusieurs
matrices en fer et une espèce de petit ba
lancier en fer que les prévenus avaient fait
confectionner par un maréchal-ferrant des
environs, sur un modèle en bois fourni
par eux. On a trouvé en outre dans leur
possession plusieurs pièces contrefaites,
dont l'exécution était assez bien soignée,
mais dont la couleur plombée ne pouvait
guère tromper un œil un peu exercé.
Avant-hier, dans l'après-dîner, Bru
ges, un cuirassier se trouvant attablé dans
un cabaret des environs de l'abattoir avec
des ouvriers, se prit de querelle avec deux
d'entre eux. Des injures on en vint aux
voies de fait et l'un des ouvriers reçut un
coup de sabre qui lui enleva une bonne
partie de l'oreille droite, l'autre fut frappé
la tête et tous les deux s'enfuirent cou
verts de sang. Au bruit qui se fit, les voisins
sortirent de leurs maisons et ayant vu les
deux ouvriers cruellement blessés, ils se
mirent en devoir d'appliquer la loi du ta
lion au coupable.
Aussitôt chacun s'arma de ce qui lui
tomba sous la main, qui de bâtons, qui de
bêches, ou d'autres instruments de jardi
nage et une vingtaine de personnes au
moins, parmi lesquelles les femmes ne se
montraient pas les moins acharnées, se
ruèrent sur le cuirassier. Celui-ci se voyant
entouré, se mit brandir son arme dans
l'espoir d'intimider les assaillants; mais
son erreur ne fut pas de longue durée,
car les coups tombaient si dru, qu'il fut
bientôt renversé. Il en reçut entre autres
un si furieux sur la tête, qu'il en eût, as-
sure-t-on, le casque brisé. Une fois terre,
on se mil le piétiner; c'était qui se se
rait montré le plus acharné, et le malheu
reux allait, sans aucun doute, payer de la
vie sa coupable conduite, quand la garde
survint et réussit le tirer des mains de
la foule et le conduire en prison.
Dimanche a eu lieu Iughelmunster la grande
fête annoncée depuis longtemps. Favorisée par un
temps magnifique elle avail attiré une affluence
vraiment extraordinaire de spectateurs accourus de
tous les points de la province. Le festival a fait le
plus grand plaisir, et l'illumination a été d'une
remarquable richesse et du plus bel effet. Cette
intéressante fêle, due a la munificence de M. le
haron de Monblanc, s'est prolongée pendant la
plus grande partie de la nuit, et, malgré la foule
innombrable qu'elle avait réunie, nous n'avons pas
appris qu'elle avait été signalée par un s~-l accident.
M. Green a fait avant-hier, a Ga_ 1, son as
cension annoncée depuis quelques jours. A cinq
heures et demie précises, son ballon, remorquant
la nacelle, dans laquelle se trouvaient le célèbre
aéronaute, MMi De Hemptinue, Pauli et Goemaere,
employé l'établissement du gaz, s'est élevé len
tement dans les airs, aux applaudissements d'une
foule immense qui stationnait dans le Casino et en
dehors.
Après avoir plané quelque temps sur la ville, le
ballon s'est dirigé du coté de la porte de Saint-
Liévin, suivant en quelque sorte la voie ferrée de
Gand a Bruxelles, et il est descendu avant le soir
a Wetteren, d'où les voyageurs aériens sont reutrés
sains et saufs en ville.
On lit dans le Courrier de Louvain L'U
niversité de Louvain vient encore de remporter un
beau triomphe.
Sept élèves se présentaient pour le deuxième
examen de docteur eu droit et tous ont été admis.
Un a passé avec la plus grande distinction,
un avec distinction et mention honorable, deux
avec distinction et trois d'une manière satis
faisante.
Pour le doctoratenscienc.es politiques et admi
nistratives, cjualre récipiendiaires se présentaient
et tous ont été également admis.
Uns passé avec la plus grande distinction, un
avec distinction et mention honorable, un avec
distinction et un d'une manière satisfaisante.
Un pareil succès fait honneur a MM. les pro
fesseurs de droit ainsi qu'à MM. les étudiants, et
démontre l'évidence que l'enseignement donné
l'Université de Louvain ne laisse absolument rien
désirer.
Le recours en grâce adressé au Roi par les
matelots Loy et Van der Weghe, condamné la
peine capitale, pour l'assassinat du capitaine Lau-
werset de son second, bord de la goélette belge
Marie-Antoinette; n'a été accueilli que pour le
second, qui a vu sa peine commuée en celle des
travaux forcésà perpétuité,sansexposition. L'arrêt
aura son cours quant Loy, dont l'exécution aura
lieu Anvers.
On écrit d'Anvers, 2 septembre: Ce matin,
vers neuf heures, a eu lieu la Grand' Place de
cette ville l'exécution du matelot Loy, condamné
mort comtùe assassin du capitaine Lauwers, de la
Marie-Antoinette. Le second condamné, Van de
Weghe, a vu commuer en sa faveur la peine capi
tale en celle des travaux forcés perpétuité. Loy
avait démandé se confesser et recevoir l'Eucha
ristie, samedi dernier, avant de connaître le ré
sultat de sa demande en grâce. Il est mort avec
beaucoup de résignation.
Comme toujours le triste spectacle a eu le pri
vilège d'attirer la foule. Il y avait là, chose horrible
dire, des mères allaitant leurs enfants! Quand
donc compreudra t-on dans ce siècle si orgueilleux
de ses progrès, que les exécutions publiques ne sont
pour la foule qu'une leçon de férocité? El pour
quoi, en attendant que la justice suprême puisse se
faire dans les prisons d'après le système en usage
eu Pensylvanie, l'autorité n'imite-t-elle pas ce qui
se fait Paris et Gand, en faisant ériger l'e'cha-
faud dans un endroit éloigné des habitations?
Pourquoi, par exemple, ne pas préférer l'Espla
nade la Grand' Place.
On lit dans VOrgane de lluy
Nous apprenons qu'une découverte importante
vient d'être faite en Belgique.
Chacun sait aujourd'hui que la China-Clay
forme la base de la fabrication de la faïence de luxe
et entre pour une grande proportions dans les
manières qui composent la pâte du papier, pour le
satinage duquel cette substance est encore néces
saire.
Il y a peu de tempsquelques-uns de nos
compatriotes travaillant la recherche de minerais,
ont, leur agréable surprise, atteint un gîte consi
dérable de China-Clay Lustin, province de Na-
mur. Cette belle découverte due MM. Devaux-
Thyrion et C°, de Huy, affranchira l'industrie
nationale du tribut considérable qu'elle payait
l'étranger pour se procurer cette utile substance
dont ces messieurs ont commencé l'exploitation sur
une grande échelle.
On écrit de Douaile août Encore un
accident an chemin de fer du Nord Dans la nuit
du lundi au mardi, le nommé Desfossez, employé,
revenant de la kermesse de Montigny, et se trou
vant dans un état complet d'ivresse, n'eut d'autre
ressource que de se jeter dans les bras de Morphée;
étendu près des rails ce malheureux eut le bras et
l'épaule littéralement coupés par le convoi de Va-
lenciennes. Chose extraordinaire! cet infortuné ne
se réveilla le lendemain matin que quand l'ampu
tation, faite par plusieurs médecins de notre ville,
a été entièrement terminée.
Par suite de la mort de Louis Philippe, le Roi
des Belges ne visitera pas cette année la province
de Luxembourg. Son voyage est ajourné jusqu'en
i85t S. M. vient de faire connaître ses inten
tions au conseil communal d'Arlou.
Les personnes qui désirent prendre part
la distribution gratuite de plants de mûriers et de
graine de vers soie qui sera faite au printemps
prochain, par les soins du département de l'inté
rieur, sont priées d'en faire la demande au minis
tère de l'intérieur, avant le 1" décembre prochain,
en faisant connaître:
Pour les mûriers Le nombre des plants qu'el
les désirent recevoir et le lien où elles se proposent
de les cultiver. (Les plants distribuer seront âgés
de 2 3 ans et non greffés.)
Pour la graine de vers soie: La quantité en
grammes qu'elles se proposent de mettre eu incu
bation et le lieu où l'éducation des vers soie sera
faite.
Les greniers de Sambre Naraur se sont tout
coup affaissés avant-hier matin rien ne faisait
prévoir cet écroulement, que l'on attribue au sé
jour de l'eau dans ce vaste bâtiment.
Le placement sous-marin des fils pour le
télégraphe entre Douvres et Calais a eu lieu le 29
août avec un plein succès. Le fil a 1,10 pouce de
diamètre. Le steamer Goliath a parcouru la dis
tance entre Douvres et le cap Grinez raison de 3
4 milles anglais l'heure. La profondeur de la
mer varie de 3o i5o pieds.
Pendant la traversée, les ingénieurs ont échan
gé constamment des signaux l'aide du fil télégra
phique avec les personnes restées terre. La plus
grande difficulté rencontrait entre deux écueils dit
le Ridge et le Varne, passage dangereux bien
connu des marins. Cependant le fil a pu être des
cendu sans encombre, de même qu'à l'approche
des côtes de France où la mer était agitée.
A huit heures et demie du soir, la communi
cation suivante a été transmise Douvres par le
télégraphe sous-marin.
Cap Grinez, côte de France.
«Le Goliath vient d'arriver sain et sauf, et ou
s'occupe d'achever, en amont du rocher, de rat
tacher le fil sons-marin celu; laissé Douvres.
Des complimeuts s'échangent pour la première
fois entre la France et l'Angleterre par et sous le
canal. Il se peut ut mos est, que la malle française