NOUVELLES DIVERSES. 2 Voici d'après un témoin occulaire ce qui se passait il y a quelques jours sur le ba teau vapeur d'Angers Nantes Les voyageurs entouraient et interrogeaient curieusement une vingtaine de Bretons des environs de Vannes qui revenaient du pèlerinage de Wiesbaden tout enthousias més d'avoir contemplé l'auguste visage de leur roi, qui ressemble un ange bouffi, di saient-ils naïvement. Quelques-uns de ces Bretons montraient ceux qui les entou raient une médaille frappée Wiesbaden le 23 août 1830, représentant en effigie le comte de Chambord, et portant en exer gue Henri V, roi de France. Aux divers interrogatoires qui leur furent adressés, les pèlerins Bretons répondirent Nous avons trinqué avec notre roi et nous lui avons dit que nous aimerions mieux le voir en France qu'à Wiesbaden. Patience, mes amis, a-t-il répondu, avant un an je serai au milieu de vous et je vous rendrai - votre visite. La dessus nous avons crié vive le roi! et nous emportons un verre pour y faire boire toutes les connaissances du pays la santé du roi et en son retour en France. Ainsi pendant que Louis-Napoléon par court l'est de la France, escorté par les cris de vive la République! sans pouvoir ob tenir d'autres acclamations impérialistes que celles de la société du 10 décembre, le comte de Chambord plus heureux que lui, frappe des médailles, assigne le jour prochain de sa rentrée en France et or ganise l'enthousiasme royaliste dans la Bretagne. 11 n'est donc pas étonnant qu'on s'inquiète vivement l'Elysée des suites des menées légitimistes et l'on doit s'en inquiéter d'autant plus vivement qu'on a eu l'imprudence de l'appuyer sur eux comme formant la fraction la plus impor tante du grand parti de l'ordre. (Patrie.) il actes du gouvernement. FRANCE. Paris, 4 septembre. V (h f »Q«Bm Un service a été célébré, le 4 au matin, 11 heures, dans la chapelle des Tuileries, pour le repos de l'âme du Roi Louis-Philippe. C'est M. le général Chargarnier qui a eu la pensée de ce ser vice auquel il a présidé. La messe a commencé aussitôt après l'arrivée du général. Le public n'a vait point été prétenu de cette cérémonie et ce pendant l'assistance était aussi nombreuse que le permettait l'étendue de la chapelle. Parmi les per sonnes présentes on remarquait MM. Guizot, Du- châtel, Dutnon, Jayr, anciens Ministres du Roi Louis-Philippe, h qni le temps avait manqué pour se rendre aux obsèques du Roi h Claremont on y remarquait aussi les généraux Perrot, d'Oraison, Carbonnel, MM. Asseline, Génie, Dejean, Mallac, Desmousseaux, ancien préfet, et un grand nombre d'officiers, appartenant au corps de l'état major et aux diverses armes de l'armée. Un journal de Paris annonce que M. Guizot, M. Ouchâtel et M. Dumon, tous trois Ministres de Louis-Philippe au moment de la révolution de Février, sont partis pour Claremont. t Lundi les funérailles de Louis-Philippe ont été célébrées h Claremont et ses restes ont été trans férés au bourg de Weybridge, où ils ont été dé posés dans le caveau d'une chapelle catholique, faisant partie d'une domaine de miss Taylor. Ces funérailles se distinguaient par une extrême simplicité. Les préparatifs faits, dit le Times, dif féraient k peine de ceux que l'on ferait pour l'en-t terremenfc d'un riche gentihomme campagnard. Outre les membres de la famille royale et les officiers de la maison du défunt, 200 personnes environ ont assisté h la cérémonie funèbre. C'é taient des étrangers pour la plupart. Le corps diplomatique était représenté par lest ambassadeurs de Sicile, d'Espagne, de Portugal et de Belgique. ;]tla lôJnoid Dans le trajet de Claremont k Weybridge le pieux cortège s'est grossi de beaucoup d'Anglais, et le long de la route les populations accourues en masse l'out vu défiler en donnant des marques de respect et de consolation qui paraissaient pour l'auguste famille privée de son chef une douce con solation. L'ex-reine et les princesses ont suivi le convoi funèbre jusqu'à Weybridge et ont assisté aux prières dites dans la chapelle Taylor. Les coins du poêle étaient tenue par le duc de Montmorency, et par les généraux d'Houdetot Berthier, Dumas, Chabanries et Friant. Le comte de Paris, le duc de Nemours, le prince de Join vil le et le duc d'Aumale menaient le deuil. Dans la chapelle de Weybridge les fils et petits- fils du défunt sont entrés dans le caveau funéraire et il a fallu en quelque sorte user de violence pour les arracher au cercueil qu'ils couvraient de baisers. Aucune oraison funèbre n'a été prononcée sur la tombe royale. Sur la pierre qui ferme la tombe se trouve l'inscription suivante surmontée des armes de la famille d'Orléans avec la couronne royale: Deposilœ jacent Sub hoc lapide Donec in patriam Avilos inter vineres, Deo abjuvante, iransferantur, Reliquiœ Ludovici Philip pi primi Francorum régis, Claromontii, in Britannid, Defuncti, Die augusti, xxvi, Anno domini MDCCCL, JEtatis 76. Requiseat in pace. Traduction. Sous cette pierre sont déposés, jusqu'à ce qu'avec l'aide de Dieu ils puissent être transférés dans sa patrie parmi les cendres de ses aïeux, les restes de Louis-Philippe premier, roi des Français, décédé h Claremont, Angleterre, le 26 août de i85o, h l'âge de yS ans. Qu'il re pose en paix. Sur le couvercle du cercueil se trouve l'inscrip tion suivante, gravée sur une plaque d'argent: Louis Philippe premier, Roi des Français, Né k Paris, Le 6 octobre 1773; Mort a Claremont (Comté de Surrey, Angleterre), Le 26 août i85o. Hier, a cinq heures de l'après midi, ainsi que nous l'avons annoncé, sont arrivés dans notre sta tion du chemin de fer, LL. MM. le roi et la reine, accompagnés de LL. AA. RR. les princes et la princesse, M. le baron De Pelichy, bourgmestre, a complimenté le roi, S. M. la reine ne s'est pas montrée. Parmi les autorités qui se sont rendues k la station, nous avons remarqué le gouverneur mi litaire et quelques officiers supérieurs de la gar nison. M. le gouverneur provincial n'y a pas été. (Patrie.) On a reçu k Bruges la nouvelles que LL. MM., trop vivement affectées de la mort du Roi des Français, n'assisteront pas aux fêtes qui doi vent se célébrer en cette ville. Il y a en ce moment, dans un hospice de Bruxelles, un vieillard de io4 ans, ancien mili taire, encore plein de santé et de vie; mais il a perdu la vue et il regrette vivement ce malheur. On espère la lui rendre au moyen d'une opération qu'il désire. On lit dans le Courrier du Pas de Calais On a trouvé k Blangy, k peu de distance de la Ter- noise, en extrayant de la tourbe, une grande quan tité de poteries romaines, la plupart brisées, parmi lesquelles sont plusieurs urnes cinéraires dans un assez bon état de conservation. A peu près dans le même endroit, on a égale ment trouvé, outre an grand nombre d'objets en fer dont on n'a pu déterminer l'usage jusqu'ici, des instruments de chirurgie en fer et en cuivre doré, qui, par leurs formes, paraissent appartenir k une époque reculée. Enfin, toujours du même lieu, on a extrait un nombre si prodigieux de tètes et d'ossements de sangliers qu'on en a chargé plu sieurs voitures. L'origine des poteries et des ossements s'ex plique mais on se perd en conjectures sur celle des instruments de chirurgie. La lettre P, gra vée sur plusieurs d'entre eux, a fait penser k un archéologue du pays qu'ils pourraient bien avoir appartenu au célèbre Ambroise Paré, chirurgien de Henri II, de François II et de Charles IX, qui ac compagna ces rois dans les diverses campagnes qu'ils firent dans l'Artois. iQ98gr— Par arrêté du 4 septembre, sont nommés direc teurs de la Banque nationale, les sieurs: Bischoffs- heitn, administrateur de la Banque de Belgique; Deswert, directeur de la Banque de gelgique; Doucet, ancien négociant, administrateur du comp toir d'escompte; Mathieu, directeur de la société- générale; Prévinaire, industriel, membre de la chambre des représentants; VanderEIst, indus triel directeur de la société générale. Un arrêté royal du 12 août autorise le bu reau de bienfaisance d'Ypres, k transiger, pour mettre fin au procès introduit par exploits des i5 et 16 octobre 1838, entre lui et le sieur Van Den Bulcke. Par arrêté royal du 3i août, les bureaux de douane de Locre, Neuve-Église et Pont-Rouge, sont ouverts k l'importation, en franchise de droits, de dix-huit raille cinq cents hectolitres de chaux non éteinte, destinée k l'amendement des terres dans les communes de Dranoutre, Kemmei, Locre, Westoutre, Neuve-Eglise, Wulverghem et Ploeg- steert. M. le président de la Républiques fait préparer une promotion de croix dans l'ordre de la Légion d'Honneur, pour l'escadre qui va faire des évolu tions k Cherbourg. Quatre croix de commandeurs sont destinées k des capitaines de vaisseau. On assure que plusieurs membres importants du parti légitimiste viennent de fonder une société dite Société Henri IF. Depuis quelques jours, le public encombre le trottoir de la Chaussée d'Antin, devant la bou tique de M. gigot, marchand de dragées, n° 43, pour y admirer une immense et superbe couronne royale, fleurdelisée, faite en dragées blanches et roses. On dit que cette couronne doit être offerte k M. le comte de Chambord. Mm* de Chabanes, aucieune dame d'honneur attachée k la personne de Marie-Amélie, est arrivée de Claremont. Elle a apporté k Paris de tristes et nouveaux détails sur la mort de l'ex-roi. L'auguste veuve était restée sans pouvoir prendre aucune nour riture, pendant vingt-quatre heures agénouillée avec un livre de prière h la inain, près des dépouilles mortelles de son époux. Ses fils ne l'ont pas quittée un seul instant. Mm° la duchesse d'Orléans parais sait profondément abattue. La famille a été très sensible aux ordres donnés par le gouvernement anglais pour que tous les désirs de Marie-Amélie fassent satisfaits relativement aux funérailles. Le deuil d'étiquette annoncé officiellement par le ministère, k propos de l'ex-roi, est une marque de déférence dont la famille d'Orléans a été très- reconnaissante. Bulletin de Paris.) Un journal américain, le New-York Herald, présage une crise commerciale aux États-Unissi l'exploitation des mines d'or de la Californie ne donne pas des produits beaucoup plus grands que ceux connus jusqu'k présentet voici sur quoi se fonde son opinion Des capitaux considérables ont été engagés dans les diverses entreprises de la co lonie américaine; les 200,000 individus qui ont été chercher fortune sur cette terre ont consommé au moins 200 millions de francs en une année pour leur nourriture et leur vêtement; ajoutant k cette

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2