NOUVELLES DIVERSES. jeune auditoire prosterné au pied des au tels une de ces allocutions sans fard, sans prétention, mais empreintes de cette logi que profonde et de celte effusion toute cordiale, qui caractérisent son éloquence. A l'occasion de la fête de Notre-Dame du Rosaire des exercices religieux auront lieu, huit jours durant, l'église S' Jac ques, commencer du dimanche, 6 de ce mois. Il sera prêché au point du jour, dans la matinée et le soir. Des pères de la compie de Jésus viennent tenir la mission. L'EPAULETTE ET LA SOEUR NOIRE. La vertu soustrait ses œuvres au grand jour: on craint même de mécontenter sa modestie en publiant ce qu'on a pu en ap prendre. Cependant les beaux exemples ont une force si salutaire, qu'on ne doit pas toujours les laisser dans l'oubli. Le trait suivant date d'environ deux mois: nous avons d'autant moins cru devoir différer d'en faire mention, qu'il a trans piré même dans la conversation des esta minets. Un officier en retraite, marié et sans enfants, sur la proposition de sa Dame, se chargea de l'entretien d'une jeune orphi- line. Son épouse décéda d'une attaque d'apoplexie foudroyante il y a un an et demi. Peu après l'officier se blessa acci dentellement et la blessure tourna en mal. La maladie qui vint compliquer la situation s'élant aggravée, la demi-solde ne suffisait plus, et malgré le dévouement de l'enfant adoptive, le vieillard n'était pas suffisam ment bien soigné. La supérieure des sœurs noires, sur la connaissance qu'onlui donna de l'état de ce ménage, envoya la sœur Benoîte Tillemans. D'abord elle se bornait veiller la nuit, mais ensuite elle prêta ses soins jour et nuit. La bonne sœur dit tout ce qu'elle put pour économiser afin d'amortir les dettes. Elle menait la vie la plus dure, prenant la nuit le repos sur une chaise, et se contenta souvent de pain sec. Cela dura huit mois. Elle pansait les plaies du malade avec une patience admi rable et s'imposa toutesles privations pour lui procurer les allégements que compor taient ses souffrances. Ses infirmités dégé nérant en un marasme lent, la supérieure crut que la fille adoptive suffirait aux soins du moment; mais les instances de l'officier firent révoquer le rappel de la religieuse. Cependant la mort approchait. Le vieux militaire ne se faisait pas illusion sur ce point, et il s'y préparait de la manière la plus consolante. Il réçut les saints sacre ments dans les dispositions d'un excellent chrétien, et expira dans les bras de la bonne sœur. MM. les officiers du I0me regiment in tervinrent généreusement pour les funé railles. Compte fait, toutes les dépenses furent acquittées, et il se trouva encore un excédant. MM. les officiers voulant té moigner leur satisfaction pour tout ce qui s'était passé, offrirent Benoîte Tillemans un superbe livre d'Église, le plus beau qu'ils purent trouver Paris, relié en maroquin noir du levant, serrure et coins en argent, avec une inscription flatteuse écrite en lettres d'or. Le restant des fonds a été employé pour première mise l'effet de continuer l'éducation de l'orpheline la Maison de S' Josehp, où l'ont placée sous leurs auspices Mme Moucheron et Mlle hveins, deux de ces nobles dames que notre cité est heureuse de posséder, et dont la vie n'est qu'un tissu d'œuvres charitables. Les réflexions sont inutiles pour faire ressortir tout ce que ce tableau renferme de ravissant. Que veut on que nous y fassions remarquer? Est-ce la sœur noire qui en occupe le centre? Oui sans doute, mais nous préférons y montrer la religion inclinant les cœurs sous des robes diverses vers une sympathie commune au profit de l'humanité. WOW.- 2 FÊTES DE BRUGES. Lundi. Une grande inquie'lude règne dans notre ville, il pleut très-fort depuis ce malin, le ciel qui a protégé la fête se montrerait-il inclément? Non, - l'heure de l'arrivée du cortège rustique approche, le vent s'élève, il balaie les nuages et le soleil se montre pour dorer de nouveau de ses rayons les épis symboliques qu'il a déjà mûris. - Deux heures sonnent vingt-et-un coups de canon et les joyeuses volées des cloches annoncent le re tour du roi S. M., entourée des autorités, se rend a l'Hôtel du gouvernement; les mêmes acclama tions retentissent sur sou passage; peu de temps après, le roi, ayant près de lui ses ministres. M. le gouverneur et le bourgmestre prend place dans une élégante tribune qui avait été préparée sur la Grand'-Place. - Le cortège des attelages rureaux, déjà formé dans l'allée de Steenbrugghe, se met en marche. Un peloton de la gendarmerie ouvre la marche, il est suivi de la musique des cuirassiers, qui précède un peloton de ce beau corps. Viennent ensuite le drapeau de la ville, uu détachement de la garde municipale et la musique des écoles com munales; voilà les joueurs de boule, on les recon- nait-en voyant les jeunes enfants qui tiennent chacun une boule la main, puis viennent les sociétés de la sarbacane, de l'arbalète jalet et de la petite arbalète, avec leurs insigoès. Je m'incline avec respect devant les deux so ciétés qui suivent. La première a pour divise Humanité, Courage et Dévouement la seconde est celle des Anciens Frères d'Armes de l'Empire français. Les membres de la première consacrent leur vie de bonnes œuvres; leur poitrine cou verte de médailles gagnées la plupart au péril de leur vie; les seconds, dont les rangs s'éclaircisseut chaque jour et rte se recrutent jamais, nous rappel lent les luttes héroïques de l'Empire. - Uu cri d'admiration s'élève de la foule qui encombre les rues, les fenêtres et jusqu'aux toits des maisons: C'est le char de la société Burger-fVelzyn.W est riche et du meilleur goût. Les membres de cette utile société suivent le char derrière eux viennent la musique du 5° de ligue et la société des Chœurs. Un nouveau char s'avance; c'est celui de la so ciété Kunstliefde il est suivi par celui de la société Y ver et Broedermin Place Thalie et Melpo- mèns leur cour est magnifique, tous les personnes qui en font partie sont vêtues de velours et d'or. Nous nous arrêterions volontiers les regarder mais le cortège avance et les muses nous quittant suivies par la musique du 7°. Quel esr ce char, beau de grondeur et de simplicité, traine par 6 chevaux blancs richement enharnachés? C'est celui de S' Sébastien les prix données par le roi for meront un riche trophée, qui brille sur le char; une jeune fille, M11" Léonie Bogaerd, occupe le haut du char, vêtue de satin blanc, pailleté d'or, la couronne d'or sur la tête, elle s'appuié d'une main sur l'écusson de la société, elle tient dans l'autre la flèche d'argent donnée la société eu l'an 1600 par Henri de Clocester, frère de Charles II. C'est qu'elle n'est pas une parvenue cette con frérie, sa noblesse et ses hauts faits ne datent pas d'hier; si aujourd'hui ses luttes sont pacifiques, demandez nos annales combien elles furent ja- dishéroïques et sanglantes; jamais uos franchises communales n'eurent de plus vaillants défenseurs que les archers de S' Sébastien. Les deux jeunes filles, vêtues de robes vertes, constellées d'étoiles d'argent sont, avec les deux génies qui conduisent le char et la jeune fille dont nous parlons plus haut, le seuls persounages de ce char, l'un des plus beaux du cortège. Peut on parler de la confrérie de S' Sébastien sans parler de la société de S' Géorges, qui la suit de près et qui précède la musique de la garde civi que. - Le char de l'agriculture arrive, il est occupé par des moisonneurs, un petit mouton y broute l'herbe fleurie; une jeune moissonneuse forme des gerbes. Oh, que nous regrettons ne pouvoir nous servir du langage mythologique, ne serait-ce pas le cas de célébrer Céres, Flore et Pumone, que nos romantiques ont si cavalièrement détrônées, sans rien mettre de mieux leur place, les révolution naires qu'ils sont. Allons ne regrettons pas trop l'ancienne société et ses Dieux car la société ac tuelle a aussi du bon, témoin l'école de Rnysselede, dont la jeune population s'avance voyez ces gar çons vêtus d'une blouse et d'un chapeau de paille, ils faisaient le désespoir de leurs parents, ils mena çaient la société et l'école les rendra leur famille la société travailleurs intelligents, hommes probes, bons citoyens. Mais la plus intéressante partie du cortège s'avance ce sont les attelages ruraux. On nous permettra de ne poins assigner chaque com mune son numéro d'rdre, comment nous y recon naître dans cette multitude immense de chars de chariots? C'est Oostcamp avec sa musique en tête, son magnifique char, ses cent chariots si artistement décorés; c'est Oedelem dont le cortège ne finira jamais tant il est long, c'est Thourout, c'est Ar- doye, c'est ^Moerkerke avec ses belles paysannes couvertes de diamants; c'est S' André, Rudder- voorde, Lapscheure, Lissewegbe, Ghistelles, Hont- tave. Nous remarquons dans le cortège de cette dernière commuue le chariot du cultivateur d'Hœdt: les harnais de ce magnifique attelage sont en paille tressée; un colombier, également en paille, sur lequel voltigent de charmants pigeons blancs oc cupé le fond du char, il est impossible de pousser plus loin le bon goût rustique. - Nous avons encore remarqué un char où se trouvait un atelier de forge le feu jaillissait sous les coups des forgerons. Ce magnifique cortège a mis trois heures défiler sous les yeux du roi. De chaque chariot qui passait devant S. M. s'échappaient les cris joyeux de Vive le Roi! et le roi saluait tous ces bons compagnards, et sa figure répanouissait en voyant ce beau cortège se dérouler sous ses yeux. Après le cortège le roi est reparti pour Ostende. (J. de Bruges.) Quelques journaux étrangers la ville de Bru ges s'expriment sur l'effet produit par le cortège des attelages ruraux avec vérité, mais avec rudesse que n'aténue en rien la réserve du patriotisme mu nicipal. Voici ce qu'en dit, entr'autres, YQrgane des Flandres Ensuite a commencé le défilé des chariots agricoles au nombre de 36o, traînés les uns par des chevaux, les autres par des vaches. C'était nou veau, mais excessivement monotone. Le public baillait les paysans et les paysannes qui montaient ces chariots, et qui étaient sur pied de bon matin, ne riaient guère; il n'y avait que les journalistes ministériels accourus de Bruxelles qui s'amusaient, dans leurs correspondances, bien entendu, mais intérieurement ils pestaient la vue de ce spec tacle éblouissant plein d'un émouvant intérêt, et c'est probablement au dépit qu'ils éprouvaient qu'on doit attribuer le massacre fait par eux des noms des communes flamandes Luysweglie Lenswycke, Ordelem, Dierlyke, voilà un échan tillon de leur savoir-faire. M. Denys directeur des frères de charité Bruges, est nommé curéb Houttave. M. De Brouwes, vicaire Gheluwe, est nommé directeur des frères de cha rité Bruges, et M. Gekiere professeur au collège de Bruges, est nommé vicaire Gheluwe. Nous lisons dans VEcho de Courtrai du 1" octobre Hier, jour de notre marché, les employés de la douane ont fait main basse sur les sous de France (10 et 5 centimes) que les boutiquiers des com munes de uos environs portaient en ville, pour faire soit de paiements soit des achats. Qu'on juge

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2