REINE DES BELGES.
NOUVELLES DIVERSES.
MORT
ÉTAT CIVIL D'YPRES,
kaseys. La fille Seghers a pre'tendu qu'elle De
pouvait être la coupable, attendu que du i 5 au 26
mai elle avait travaillé la fabrique de M. Porcher
lialluin sans interruption ni absence.
A l'audieuce les trois témoins d'Ypres ont con
firmé leurs précédentes affirmations. Mais cinq ou
six témoins de Menin et d'Halluin ont déposé avec
une égale certitude que le jeudi 16 mai, dernier
jour du jubilé du S' Sangils se sont trouvés toute
la journée avec la fille Barbe Seghers h la fabrique
Presque tous donnaient un motif spécial qui leur
avait imprimé le jour dans la mémoire, l'un qu'il
avait fini ce jour la sa pièce de toile, un second
qu'il s'était approché de la sainte table l'occasion
du jubilé, un troisième qu'il avait le soir reconduit
la fille Seghers sa demeure a Menin cause du
temps orageux et qu'il avait été tout mouillé.
M* Carpentier a clairement fait ressortir la force
de cet alibi, en dépit de l'assertion du fabricant,
qui, interpellé sur la moralité des témoins, avait
repondu qu'elle n'était pas trop bonne. M. Porcher
devrait s'apercevoir que si la moralité des ouvriers
de fabrique est exposée péricliter, c'est surtout
par le pêle-mêle d'hommes et de femmes entassés
sans discernement dans les ateliers. Du reste aucuu
fait ne venait a l'appui du dire vague de M. Por
cher, et la conduite de plusieurs témoins lors du
jubilé augmentait la confiance qu'inspirait leur
déposition.
Le ministère public a néamoinscru devoir sou
tenir l'accusation a cause de l'invariable persistance
des trois témoins yprois, mais le tribunal après une
demi heure de délibération a considéré l'alibi
comme détruisant la préventionet a renvoyé
Barbe Seghers de la plainte.
Ce ne sont pas seulement MM. les officiers du
1 oe Régimentmais tous les officiers de la garnison
qui ont voulu contribuer aux frais d'enterrement
de leur collègue M. Lambrecht, et la récompense
flatteuse décernée la religieuse Tillemans pour la
charité héroïque dont elle a fait preuve. Cette
observation complète et rectifie l'un de nos articles
du dernier numéro.
L'attirante nouvelle de la mort si prompte de
notre bonne et pieuse Reine, qui dès hier au soir
s'est répandue dans notre ville a péniblement
consterné la population toute entière. L'éloge de
ses vertus est sur toutes les lèvres, le regret de sa
perte dans toutes les âmes. Pour elle, pour la
sainte, tout est cependant espoir et confiance de
paix, de bonheur éternel mais ou frémit pour la
mère, pour l'époux, pour les enfants tout jeunes
surtout. Sur cette terre souillée de vices elle appel-
lait par ses vertus les bénédictions célestes et nous
reconciliait avec Dieu. Aujourd'hui, elle n'est plus
le Seigneur a détourné de nous son visage; il a brisé
le gage de notre espoir, l'ancre de notre salut 1 Qui
sondera les impénétrables décrets du Très-Haut?
Qui sondera les vues terribles de sa justice sur la
Belgique gémissante?... Humilions nous donc sous
la main qui nous frappe, et puisse celle que les
anges appellent aujourd'hui leur sœur, veiller en
core sur sa patrie adoptive, sur ce peuple qui re
pondit a ses souffrances par ses prières, sur cet
époux, sur ces enfants qui maintenant végètent
ici-bas délaissés.
DE LA
11 n'est plus d'espoir notre Reine chérie est
morte! Elle a rendu le dernier soupir hier matin
huit heures moins quinze minutes.
Cette douloureuse nouvelle est parvenue a Bru
ges vers neuf heures par uu convoi spécial expédié
d'Ostende pour aller la transmettre a Bruxelles.
La veille, h deux heures de relevée, l'auguste
malade avait reçu les derniers Sacrements, qui lui
ont été administrés par M. l'abbé Geulle. Tous les
membres de la famille royale se pressaient autour
du lit de douleurs, pleins de recueillement et fon
dant en larmes. S. M. a voulu que ses trois enfants
s'approchassent d'elle pour recevoir sa dernière
bénédiction.
Le reste de la journée et de la nuit n'apportèrent
aucim soulagement son état. A quatre heures du
matin elle fit revenir son chevet les deux jeunes
princes et leur dit le suprême adieu en leur adres
sant de touchantes instructions. Peu de temps après
commença l'agonie; elle fut paisible, et la vertueuse
princesse s'éteignit doncement, entourée de tous
les augustes parents qui depuis près de 24 heures
ne l'avaient plus quittée un seul instant.
La Reine des Belges est morte comme elle a vécu
en véritable sainte.
Nous n'essaierons pas de dépeiudre l'affliction
que la nouvelle de ce coup cruel a,causée dans
notre ville: nous dirons simplement qu'elle y est,
ce qu'elle sera dans le reste du pays, générale et
profonde.
Inutile aussi de faire l'éloge de la souveraine
que vient de perdre la Belgique: une Reine est
assez louée quand sa maladie trouve genoux et en
prières tout un peuple, et que sa mort le voit plongé
tout entier dans le deuil et les larmes.
La fille aînée de Louis-Philippe et de ce trésor
de vertus qu'on appelle Marie-Amélie, l'épouse de
Léopold I", arrachée si prématurément l'amour
de sa famille et de ses sujets, n'était âgée que de
38 ans elle est née Palerme le 3 avril 1812.
'«-TOflOrn
On lit dans VOrgane des Flandres:
Nous trouvons dans une correspondance par
ticulière datée d'Ostende, le 7 octobre, les lignes
suivantes
Ce matin la Reine se portait un peu mieux.
Malheureusement sa vie est toujours en danger.
La piété de la famille royale est vraiment édi
fiante. La Reine Marie-Amélie, accompagnée de
la princesse Clémentine, des deux princes belges
et de la princesse Charlotte, a de nouveau assisté
ce matin la messe, qui est célébré 8 heures 172
dans le but d'obtenir le rétablissement de la Reine.
Jusqu'ici S. M. n'est pas administrée comme
elle même ne s'aperçoit pas du danger qui la menace
on n'a pas voulu lui en parler. Ce sera probable
ment encore sa sainte mère, cette femme forte, qui
devra préparer sa fille recevoir lesSS. Sacrements
comme elle y a préparé son illustre époux. Dieu
veuille rendre cette douloureuse circonstance inu
tile
On trouve dans le même journal
On ne lira pas sans intérêt les nouvelles suivan
tes sur le séjour de l'auguste mère de notre bien-
aimée Reine h Ostende:
Le duc de Brabantle comte de Flandre et la
princesse Charlotte accompagnaient leur illustre
grand'mère, lorsque S. M. alla dernier entendre la
messe l'église paroissiale d'Ostende. M. le curé
alla recevoir la porte de l'église la famille royale
et adressa a sa S. M. la Reine Marie-Amélie a peu
près les paroles suivantes
Madame, je m'estime heureux d'avoir l'hoti-
neur de recevoir V. M. dans ce lieu sacré. Plût
Dieu que ce fut dans une circonstance plus pro-
pice! Entrez dans le temple divin, et que Dieu
soit votre force, votre secours dans les amertumes
qui vous ont assailli. Madame, toute la Belgique
prie sans relâche pour obtenir du Ciel le rétablis-
sement de S. M. notre Reine chérie, dont la vie
et la santé sont si précieuses, si nécessaires b la
patrie, sa famille bien aimée et la religion.
S. M. la Reine a daigné répondre
Monsieur le curé, je vous remercie des senti-
ments que vous venez d'exprimer. Je suis con-
vaincue que la prière est le le seul moyen de sau-
ver mon enfant. Je recommande ma fille, M. le
curé, a vos prières et a celles de vos paroissiens.
Après la messe, et lorsque le curé reconduisit
l'auguste veuve de Louis-Philippe, elle répéta:
Je vous en prie, monsieur le curé, priez beaucoup
pour mon enfant.
Dans l'après-diner, S. M. la Reine et son S.
A. R. la princesse Clémentine, duchesse de Saxe-
Cobourg, ont assisté au salut et aux prières qui se
disent pour la Reine des Belges.
A Ostende, se célèbre aussi une rieuvaiue en
l'honneur de la S"-Vierge, pour obtenir, par son
intercession, la guérison de S. M.
'BW
L'état de la santé de notre Reine inspire
VOpinion publique, journal légitimiste de Paris,
les réflexions suivantes
De tristes nouvelles nous arrivent de Belgique.
La santé de la Reine des Belges, loin de s'améliorer
donne des inquiétudes de plus en plus graves.
Des prières sont ordonnées et l'on apprend l'ar
rivée de sa mère, la comtesse de Neuilly, accourue
en toute hâte auprès de sa fille.
Nous n'avons pas été les flatteurs de la famille
d'Orléans aux temps de sa puissancemais nous ne
pouvons retenir l'expression de nos sympathiques
condoléances la vue de ces douleurs quise suc
cédant de si courts intervalles, frappent ou me
nacent la branche cadette de la famille royale de
France.
Nous qui nous souvenons d'avoir vu grandir
en beauté comme en jeunesse, sous la Restauration,
ces princesses qui formaient la plus belle couronne
de la famille d'Orléans, nous nous sentons pris
d'une tristesse sincère en les voyant s'éclipser de
la scène du inonde. Espérons que cette suprême
douleur sera épargnée Marie-Amélie, que les
douleurs de la mère ne viendrout pas s'ajouter aux
douleurs si récentes de la veuve.
Les assises de la- Flandre occidentale pour le
quatrième trimestre i85o, souvriront Bruges le
lundi 2Ô novembre9 heures du matinsous la
présidence de M. le conseiller Vuylsteke.
M. Volckaert, curé de Bekeghem, est décédé
le 8 de ce mois.
Lundi, vers sept heures du soir, une ferme
h deux chevaux, occupée par le sieur E. Coucke,
fermier Ingelmunsterest devenu la proie des
flammes, les ustensiles aratoires, les meubles tout
est détruit, il paraît cependant qu^on est parvenu
a sauver les bestiaux. On ignore la cause de ce
sinistre.
La quatrième ascension aérostatique opérée
dimanche au Casino Gand par M. Green avait
attiré une foule très-considérable de spectateurs
avides d'assister au départ du célèbre aéronaute.
Trois voyageurs l'ont accampagné dans sa traver
sée M. Janssens, employé au Phœnix; M. Goe-
maere, employé l'établissement du gaz, et M.
Colsonqui se trouvait au milieu des spectateurs
et que M. Green est venu inviter a l'accompagner.
Partis a cinq heures par une assez forte brise dans
la direction nord, ils sont descendus cinq heures
et demie Cluysen.
Le village d'Erembodegemprès d'Alost,
vient d'être le théâtre d'un horrible assassinat.
Mardi passé, la nuit tombante, le nommé Gys-
sens, habitant de cette commune, a égorgé sa
femme. Le coupable est entre les mains de la jus
tice. D'après les renseignements que nous avons
pu recueillir, le meurtrier était un petit cultivateur
qui passait pour un sordide avare. Il a dit au juge
d'instruction que sa femme étant frappée d'alié
nation mentale, il avait été contraint, dans uu
moment de frénésie, de se rendre maître d'elle, et
que, dans la lutte qui s'est engagée, elle a expiré
sous l'effort de sa rage. Mais les médecins ont con
staté des traces de violence exercées sur le corps
de la victime.
Un 0 Octobre au fl Z Inclus.
NAISSANCES.
2 Du sexe masculin
4 Du sexe féminin, ToUl 6"
MARIAGES.
1. Vauhoutte, François, âgé de ?5 ans, machiniste, et Kes-
teman, Catherine-Thérèse, âgée de 28 ans, couturière.
2. Joseph, Théodore-Auguste, âgé de 24 ans, cordonnier, et
Vandenbulcke, Adèle-Françoise, âgée de 3i ans, dcnlct-
lièi e.
3. Kritkels, Jean-Aruouldâgé de 38 ans, militaire pen
sionné, et Devos, Rosalie-Sophie, âgée de 28 ans, dentel
lière.