NOUVELLES DIVERSES. de la perle que ma famille vient de faire. Le roi et les princes jouissent, grâces Dieu, d'une bonne sanlé, et si la Provi dence m'accorde la vie, je reviendrai passer 1 été prochain auprès de mes petits enfants. Si vous voyez votre digne évèque, M. le bourgmestre, dites-lui queson mandement m'a profondément touchée. Les employés de l'octroi de Gand ont souscrit pour une somme d'environ trois cents francs, destinée l'érection d'un mo nument-hospice, consacré au souvenir de la Reine. On écrit d'Anvers, 19 octobre: Pendant la nuit d'hier, une émeute a eu lieu bord du navire belge Koopliandel, se trouvant en rivière au-dessus d'Austru- weel, entre les émigrants et l'équipage, la suite de laquelle un matelot a reçu trois coups de couteau. M. le commissaire ma ritime, accompagné des agents, s'est rendu bord et a fait trois arrestations, qui ont été suivies d'une rébellion qui a eu lieu contre la police maritime et le capitaine. MM. le juge d'instruction, le substitut et le greffier, se sont également rendus sur les lieux, sur le rapport de M. le commis saire maritime chef du service et ont in struit l'affaire bord. Après cette instruc tion, une nouvelle arrestation a eu lieu; ces magistrats ont quitté le bord vers 9 heures du soir. La cour d'O/d Bailey de Londres a été le théâtre d'un drame judiciaire extrême ment émouvant et qui renferme un en seignement pour les régences des villes. Un saltimbanque avait enlevé une jeune enfant un peintre, le malheureux père pour la retrouver s'épuise en dépenses qui le réduisent la misère. Après plusieurs années de désespoir, le hasard le conduit devant une de ces ignobles parades, et il reconnaît sa jeune enfant exécutant un de ces exercices qui font détourner la tête. Dans sa fureur, qui avait sa source dans les mobiles les plus nobles, le père tue sur place le ravisseur de son enfant. Est-ce un meurtre involontaire, une vengeance permise? Le jury anglais l'a jugé ainsi et a prononcé un verdict d'acquittement. Le peuple, parmi les femmes surtout, a été de l'avis du jury et a fait une ovation au pré venu. La Reine Marie-Amélie, le prince de Joinville, la princesse Clémentine, accompagnés de Mra° la comtesse d'Hnlstont assisté a une messe basse célébrée dimanche a 8 heures, en l'église parois siale de Notre-Dame de Laeken, par M. le curé Torfs. L'église était remplie par la foule des habitants de la commune et les personnes venues de la ville. Toutes les dames de la maison royale, la famille de Mérode et beaucoup d'autres personnes de dis tinction assistaient h cette messe. A l'issue de l'office divin, Marie-Amélie, le urince de Join ville et sa sœur la duchesse de Saxe- a Cobourg-Gothaont quitté le grand chœur pour aller prier sur la tombe de la Reine. L'antique cha pelle S"-Anne, transformée en chapelle ardente, offrait un aspect plus lugubre, plus triste encore que lors de l'inhumation. La décoration de deuil s'était complétée, mais toujours avec une simpli cité sévère. Une grande croix en bois peinte en noir et blanc s'élève en avant du caveau sépulcral; au pied de cette croix, sur la pierre tumulaire, un coussin de soie blanche voilé de noir, porte une couronne royale. Les prie-Dieu destinés aux mem bres de l'auguste famille sont placés un peu en arrière de ces emblèmes funéraires. C'est la. que Marie-Amélie, son fils et sa fille vinrent s'agenouiller en versant de nouveau des larmes amères. C'était leur première visite au tom beau de la Reine Louise. Après avoir jeté l'eau bénite sur cette tombe, la Reine Améliele prince et la princesse se retirè rent en proie a une profonde affliction. S. M. adressa quelques mots de remerciment M. le curé Torfs et lui recommanda bien de continuer ses prières pour notre famille royale. On nous écrit de Laeken le 20 octobre Ce matin a 8 heures, S. M. la Reine Amélie, la Princesse Clémentine et le Prince de Join ville accompagnés de M"10 la comtesse d'Hulst et de M. le duc de Montmorency, ont assisté a la messe dans l'église de Laeken. La famille royale a été reçue a la porte de l'église par M. Torfs, curé de la paroisse, et par son clergé. M. le curé a commencé immédia tement la messe qui a été célébrée pour le repos de l'âme de Celle dont la perte a laissé de si amers regrets. A la suite du saint sacrifice, M. le curé a conduit la Reine Amélie, avec la princesse et le prince, près du tombeau de sa chère et bien-aimée fille, a laquelle elle voulait faire ses derniers adieux. Après avoir récité le De Profundis, auquel la fa mille royale répondait elle-même, M. le curé a présenté a S. M. l'eau bénite qu'elle a répandue sur la tombe ainsi que la Princesse Clémentine et le Prince de Joinville. Ils ont rempli ce dernier devoir en sanglotant. A la vue de cette scène dé chirante, tous les assistants fondaient en larmes, et admiraient la piété et le courage de celte incom parable mère. M. le Curé a ensuite reconduit la famille royale jusqu'à la porte de l'église où il a adressé quelques paroles de consolation la Reine, cette femme forte, qui se montre toujours résignée et pleine de soumission la volonté de Dieu. Nous avons annoncé que Mgr. X. de Mérode avait offert dimauche le Saint-Sacrifice de la messe dans l'église de Laeken. Mgr. de Mérode n'a passé que quelques heures Bruxelles. Il avait quitté M. le comte F. de Mérode son père, qu'une indispo sition retient depuis quelque temps Trélon, uni quement pour venir rendre la mémoire de la Reine ce dernier hommage de pieuse vénération. A l'issue de la messele prélat a fait une visite S. Em. le Cardinal-Archevêque, puis il s'est remis immédiatement en route pour Romeoù il est attendu le 27 octobre. (J. de Bruxelles.) Le convoi spécial qui a conduit le 2t la Reine Marie-Amélie et sa famille Oslende y est arrivé 2 heures et demie; la marée haute entre 3 et 4 heures, la famille d'Orléans s'est embarquée pour l'Angleterre sur le bateau vapeur le Chemin de fer de VÊlat. rntt»«ir-îri— On écrit de Louvain, le 20 octobre L'acquittement par la cour d'appel du sieur Wets, impliqué daus l'affaire des troubles du 26 juin dernier, a donné lieu de nouveaux scandales qui prouveul comment notre parti libéraliste en tend iordre par le progrès el la liberté, qu'il a pris pour divise. A peine le sieur Wets était-ifà Louvain, hier au soir, par le convoi du chemin de fer, que les libéralistesphalanslériens se soul réunis dans un café, où ils out commencé célébrer ce qu'ils ap pellent leur triomphe devant la justice, par des co pieuses libations et par des déinonstaiions bruyantes contre le parti clérical. Plusieurs personnes paisibles qui se trouvaient dans le même local, s'éloignèrent pour ue pas être maltraités parce qu'elles refusaient de prendre part ces démonstrations. De ce lieu l'honorable société se rendit daus un autre café où elle continua ses jubilations, en chantant et en bu vant force bière de Louvain. Une trentaine d'ou vriers du caual sont arrivés et nos phalanslériens ont fraternisé avec eux. <1 Cependant là ne se bornèrent pas les exploits de ces amis de Vordre par le progrès et la liberté le tapage fut continué dans les rues et dura pen dant une grande partie de la nuit. Enfin on se rendit devant les habitutions de M. Coppin, ré dacteur du Courrier de Louvain, et de l'hono rable M. Landeloos, notre nouveau député élu pour la chambre des représentants. Après avoir vociféré pendant quelques temps, plusieurs car reaux de vitre furent briqés dans les deux mai sons au moyen de demi briques qui tombèrent dans les pièces du premier étage. a Comme l'ordinaire, la police de la ville ne se montra nulle part, malgré les gardes de nuit qui traversent les rues toute heure de la nuit. Un crime des plus horribles a été commis di manche entre dix et onze heures du matin, dans la commune de Zuyenkerke, mi chemin de la Route de Bruges biaukeuberghe, dans une ferme appartenant aux hospices de Bruges, el occupée par Louis Pitte, cultivateur. Le mari, en revenant de la grande messe avec ses domestiques, a trouvé sa femme el son enfant assassinés. Au moment du crime, la femme âgée de 28 ans et enceinte de quelques mois, était daus la cuisine occupée préparer des choux elle avait la gorge coupée par un faulx, et portait plusieurs blessures graves la figure. L'enfant, âgé de dix mois seu lement et qui se trouvait probablemuni sur les genoux de sa mère, avait la tête séparée du tronc. Le testament de la Reine est, dit on, de 1837. Il est assez étendu, et il y est joint plusieurs codi- ciles de dates postérieures, et eux-mêmes assez dévéloppés. MM. les élèves de l'université catholique de Louvain ont décidé qu'ils porteraient le deuil jus qu'à Pâques et qu'ils assisteraient eu corps au ser vice qui sera prochainement célébré pour la Reine dans l'église principale de la ville. Des listes de souscription pour le monument élever S. M. circulent dans les rangs de MM. les élèves. Le Moniteur du 21 de ce mois publie nne circulaire par laquelle le ministre de l'intérieur ouvre pour jeudi prochain une conférence dans laquelle chaque province sera représentée par un membre de la députation permanente et du bourg mestre du chef-lieu, et où il sera décidé sur la destination donner anx fonds provenant de la souscription pour élever un monument la mé moire de la Reine. On lit dans le Journal de Calais: M. R. Dessain, consul de Belgique, a fait célébrer mardi, dix heures et demie, un service funèbre la mé moire de la Reine des Belges. Les autorités civiles et militaires, nombre d'habitants notables, parmi lesquels on remarquait beaucoup de dames, sont venus joindre leurs prières cellès du prêtre pour l'âme de la princesse que la Belgique pleure et qui appartenait la noble famille que le France tant aimée.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2