9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. J\o 3451. 34me année 7PP.ES, 26 Octobre. DU MONUMENT A ELEVER A LA REINE DANS LES FLANDRES. L'attention publique commence se fixer sur l'emploi des souscriptions ouvertes pour perpétuer le pieux souvenir de la meilleure des Reines. Beaucoup de cir constances concourent pour désigner Os- tende comme devant être nécessairement, nous ne disons pas exclusivement, le lieu où un monument digne de la grande prin cesse que nous pleurons devra être consa cré sa mémoire. Tout le monde est d'ac cord avant tout que ce monument doit être religieux le caractère de l'illustre défunte, ses sentiments prédominants, ne permettent pas qu'il en soit autrement. Cependant on est encore assez générale ment d'avis que s'agissant de fonder quel que chose d'important et de durable, il faut tâcher d'unir la pensée prévoyante de l'utilité publique l'expression sentimen tale. Comment concilier et coordonner entr'- elles ces diverses données? Nous ne nous occupons pas ici de ce qu'il convient de faire ou de ne point faire dans la capitale ou dans ses environs, nous insistons seule ment sur l'opportunité indéniable qu'il y a de ne point se borner ajouter quelque embellissement ou quelque établissement Bruxelles ou sa banlieue. C'est dans les Flandres que la Reine est venue terminer son admirable carrière; c'est dans une ville des Flandres qu'il a plu la Providence de la rappeler elle; c'est du port des Flandres qu'elle a passé au rivage d'une glorieuse éternité. Une église Ostende dira par le langage compris de sa haute flèche où Louise est allée, lors qu'elle fut arrachée l'étreinte de son peuple éploré. La Belgique n'est point un pays de cen tralisation, ou un petit rayon absorbe tous les avantages, et résume lui seul la na tion entière. Au centre et l'extrémité, deux monuments attesteront la postérité, que comme il n'y avait point d'acception de personnes chez la Reine, mais qu'elle était la même pour tous les Belges, de même la nationalité se fait jour avec une intensité égale, du cœur du royaume au bord de la mer. Les populations des Flandres seront ex trêmement flattées de la présence parmi elles d'un édifice commémoralif auquel les circonstances leur assurent un droit si légitime. Ajoutons que la ville d'Ostende a préci sément besoin d'une deuxième église pa roissiale son importance accrue par la sollicitude de la famille royale et le mou vement considérable des étrangers cer taines saisons, rendant une'seule église absolument insuffisante pour les besoins du culte. Celte construction aurait lieu de néces sité d'ici quelques années; moins de vouloir résister l'augmentation et au bien-être croissant de la cité 4 il sera donc d'un intérêt bien entendu de prévenir une dépense qui pèserait alors gravement sur les ressources courantes, en y employant au moins ce que produira la souscription dans les deux Flandres. Nous disons au moins la part des Flan dres dans les souscriptions, sans entendre proposer par là une limite, et uniquement parce que l'œuvre devra répondre son objet. Il faudra qu'on sache de quelle ma nière on honore en Belgique la vertu d'une Reine portée au degré le plus élevé; il faudra que lé voyageur qui arrive de Bruxelles ou de Laken, comme celui qui aborde par mer, ait immédiatement une idée juste et noble de la généreuse recon naissance des Belges, et des Flamands en particulier. Nos réflexions étant désinté ressées quant notre ville, n'en mériteront ce qu'il semble qu'un examen plus sé rieux et plus approfondi. Nous publions ici des détails trèsétendus sur la cérémonie d'hier. Comme au jour de la translation des restes mortels de la Reine les vitrines des magasins étaient fermées; le deuil était général. Depuis celle première et lugubre cérémonie, le glas n'a cessé de sonner malin et soir. Dès le matinle canon se fai sait entendre de cinq minutes en cinq minutes. Des mesures de police avaient été prises Cextérieur et Cintérieur de l'église; l'ordre a été parfait au milieu d'une population im mense qui allait et venait, grâce aux soins de M. le bourgmestre de Bruxelles qui veillait tout. A neuf heures, tes dames admises aux pla ces réservées, ont pu entrer dans C église. A dix heures, quelques centaines de personnes, de celles qui stationnaient en face de la grande entrée, y pénétrèrent et allèrent se placer dans les deux nefs latérales que séparait de la nef du centre une triple haie de la garde civique. Les grands corps de l'Etat, les autorités constituées, les députations de la garde civique et de l'armée, le corps diplomatique, les fonc tionnaires des provinces qui avaient reçu des invitations, sont arrivés successivement. A dix heures et demie, le clergé arriva en suite processionnellement. S. Em. le Cardinal- Archevêque de Matines et LL. GG. les Êvê- ques de Liège, deNamur, de Gand, de Tournay et de Bruges, ainsi que S. G. l'Archevêque de Tyr étaient en habits pontificaux; MM. les VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'abonne a Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AIBO** EH EXT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 25. Le Propagateur paraît le S AU EDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne). MORT DE MONSEIGNEUR L'ÉVÈQUE DE BLOIS. La France centrale nous apporte aujourd'hui une douloureuse nouvelle. On lit dans ce journal Le pays, la France, la religion, viennent de faire une perte sensible dans la personne du saint e'vêque de Blois. Mgr. Marie-Auguste Fabre des Essarts, né a Aouste (Drôme), le 29 août j 794, évêque de Blois, sacré dans cette ville le 25 juillet i844, y est décédé dans son palais épiscopal le 20 octobre, cinq heures du soir. Tout entier nos regrets, h notre douleur, nous ne dirons rien ici ni de la haute capacité adminis trative, ni de la science profonde, ni de l'esprit éminentni de la charité sans bornes du saint évêque qui vient de nous être enlevé. Sentant approcher ses derniers tnomens, mon seigneur avait demandé et reçu le sacrement du saint viatique dans la journée du mercredi ;6. Le jeudi 17, monseigneur a reçu l'extrême .onction avec l'esprit de foi, d'humanité et de résignation qu'on devait attendre de sa piété si vive. M. le docteur Desfray étant venu faire sa visite ordinaire 'a l'illustre malade, après qu'il avait été administré, celui-ci, quoique déjà bien faible, niais calme et plein de sérénité, lui dit eu faisant allusion la grande et solennelle cérémonie qui avait eu lieu Monsieur, j'ai eu recours aujourd'hui au GRAND MÉDECIN. Vous avez bien fait, mon seigneur, lui répondit notre bon et bab>'le docteur, vous puiserez dans les sacremens plus de forces pour supporter les épreuves que Dieu vous envoie, et les remèdes produiront de meilleurs effets. Mais déjà le terme des souffrances du saint prélat était proche. La journée du 18 s'est passée en prières; lui même les répétait voix basse. Le 19 au matin la prostration des forces avait fait de nouveaux progrès, la vie se retiraii sensi blement, et cependant la connaissance du saint évêque était encore présente tout entière. Il s'asso ciait encore aux prières que l'on récitait auprès de lui. Le 20, la prostration des forces paraissait moins grande. L'illustre malade put se mettre sur son séant. Il prit une part plus active aux prières et put s'entretenir plus facilement avec les personnes qui l'entouraient. On eut un moment d'espoir, l'orsqu'à cinq heures il poussa un cri. On s'approcha de lui le sacrifice était consommé; son âme était montée au ciel pour y recevoir le prix de ses vertus. M. De Berghvicaire Provenvient d'être promu la cure de Bekeghem. BRUXELLES 9 25 Octobre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1