FRANCE. Paris, 6 novembre. Le président de l'Assemblée a reçu, hier et aujourd'hui, plus de cent cinquante lettres officieuses lui annonçant que les signataires seront tous rendus Paris avant samedi prochain, ce qui ferait sup poser que l'Assemblée sera au grand com plet pour l'ouverture de la session. A la dernière élection des conseillers municipaux de la petite ville deMasseube (Gers), les candidats de l'ordre ont triom phé. Ce fait est d'autant plus remarquable, qu'un des candidats malheureux avait ob tenu sous le gouvernement provisoire 20 mille suffrages une élection pour l'As semblée nationale. La Gazette de Lyon donne les détails suivants sur un présent d'une riche valeur, destiné par M. le Président de la Républi que cette ville, en reconnaissance de l'accueil si syrapatique qu'elle lui a fait, et consistant en un service de porcelaine de Sèvres qui représente les différents épisodes du passage du prince Lyon. A Paris, tout est calme, dans les ré gions politiques comme dans le monde des affaires. ANGLETERRE. Londres, 5 novembre. Lesdémonstralionscontrela nomination deMgr. Wiseman continuent se produire sur les différents point du pays. Le clergé inférieur adresse aux évêques des protes tations contre la bulle du Pape. On annonce des sermons et des prières publiques se rapportant au même objet. A Exeter et Glocester des meetings ont été tenus pour s'accorder sur les mesures prendre con tre la propagande catholique. Dans la matinée la cité de Londres et particulièrement le quartier de la Bourse a été mis en émoi par une indécente pro cession organisée pour agir sur l'esprit du peuple. Un jeune garçon portant une tiare papale, un masque vert et un écriteau fai sant allusion Mgr. Wiseman, conduisait, monté sur un âne, un cortège de gamins revêtus d'habits ecclésiastiques. Ce spec tacle amassait la foule, et d'après le Stan dard, était favorablement accueilli par elle. Le secrétaire du comité directeur de l'Exposition de Londres vient d'adresser une nouvelle circulaire aux comités des différentes localités pour les inviter vou loir bien faire rentrer le plus de souscrip tions possibles, l'époque du payement des sommes dues pour la construction du bâ timent élevé dans Hyde-Park étant arrivée. PRUSSE. ALLEMAGNE. Le maréchal Radelzky et plusieurs au tres généraux sont convoqués ici en con seil de guerre général. La force de l'armée principale sera portée 180,000 hommes, dont 130escadrons de 140 hommes chaeun. Nous recevons de Bregenz, d'Inspr uck, de Botzen, de Venise, de Pesth et de Pra gue des nouvelles de mouvements de trou pes. Celles du Vorarlberg se sont mises en marche. Le quartier-général du corps d'armée prussien sous les ordres du général Von der Grœben est ici. Ce général a déclaré que ses troupes occuperont les routes d'é- tâpes, au nombre desquelles on compte, depuis l'année dernière, celle de Leipsigà Fulde; et que les troupes prussiennes n'at taqueront pas les Bavarois, moins que ceux-ci ne tentent de les repousser de leurs positions sur ces routes. Les postes avancés ont l'ordre de ne pas attaquer. On dit que le ministère a rappelé de Francfort M. Detmold et nommé sa place plénipotentiaire du Hanovre la Diète, M. de During, en dernier lieu ministre de la justice. M. de During, ajoute-on, est déjà parti pour se rendre sou poste. SUISSE. On lit dans l'Observateur de Genève Tous les curés catholiques du canton de Vaud sont DESTITUÉS par le Conseil d'État. Nous ne pouvons mieux faireconnaître cette nouvelle et incroyable persécution qu'en citant l'excellent article suivant du Journal de Genève Le conseil d'Etat du canton de Vaud a pris aujourd'hui une décision grave et qui aura du retentissement Genève; il vient de destituer les ecclésiastiques qui ont re fusé de lire le mandement de jeûne élaboré par lui pour être lu dans les églises vau- doises des deux communions. Cette déci sion frappe les curés des chapelles tolérées comme les curés des églises reconnues par la Constitution. Elle les atteint tous, l'ex ception de deux qui ont épargnés, parce qu'ils se trouvaient dans des circonstances particulières. D'où peut venir une mesure pareille dans le temps où nous vivons? C'est ce qu'il est bon d'expliquer en peu de mots. L'année dernière, les curés, après avoir consulté l'évêque, avaient déjà refusé de lire le mandement de jeûne. Étaient-ils dans leur droit? Cela n'est pas douteux. On ne pouvait les rechercher pour avoir obéi leur supérieur ecclésiastique, et 011 le pouvait d'autant moins que le mande ment de jeûne est une exhortation pasto rale, un acte qui appartient au domaine spirituel, et qui ne peut émaner que de l'autorité spirituelle. Quoi de plus ridicule, en effet, que de voir un conseil d'État pro testant dicter aux catholiques les senti ments dont ils doivent être animés le jour du jeûne et la manière dont ils doivent les exprimer? Le plus simple bon sens condamne de pareilles prétentions; mais le conseil d'État, qui ne voulut pas enten dre raison, envisagea le refus de ieclure suite fâcheuse, a retarde' cette nuit l'arrive'e des dé pêches de Paris. Un convoi de marchandises, qui venait de quitter la gare d'Amiens, a déraillé avant d'arriver a Longueau. Au même instant le train venant de Paris arrivait. Il a heurté le premier train qui se trouvait sur l'autre voie, et a été lai— même jeté hors des rails. Par suite du choc, les vagons du convoi de marchandises ont été violem ment repoussés les uns sur les aureset assez forte ment endommagés. Deux jeunes filles, Madeleine S... et Caro line B... dont la plus âgée n'avait pas vingt ans, étaient depuis quelques temps employées comme ouvrières dans une imprimerie snr étoffes. Elles se faisaient remarquer par l'amitié qui semblait les attacher l'une l'autre elles demeuraient en semble et leur bonne conduite leur avait concilié l'estime générale. Depuis quelques jours, Madeleine recevait sou vent de ses parens, qui habitent le département de l'Eure, des lettres l'invitant retourner près d'eux, et, comme elle ne paraissait pas disposée 'a leur obéir, son père vint la chercher. Tout d'abord, Madeleine refusa de partir; mais, comme elle vit qu'on était disposé a la contraindre s'éloigner elle parut se résigner et fixa son départ au lende main. Le soir, les deux jeunes filles disparaissaient, et hier matin, des pêcheurs reliraient de la Seine, Courbevoie, leurs cadavres liés ensemble par leurs vêtemens, avec des mouchoirs et des cordes. Un écrit trouvé sur l'nne d'elles indiquait qu'elles avaient préféré la mort une séparation. Guillaume-le-Conquérant, ce glorieux Nor mand du XI* siècle qui se fit couronner Roi d'An gleterre, va enfin, comme les illustrations de nos jours, recevoir la consécration de la renommée par les beaux-arts: la Normandie toute entière lui érige aujourd'hui, par souscription, un monument qui sera placé dans la ville de Falaise, au pied du château qui l'a vu naître. Vendredi dernier le paquebot Conslanline, venant d'Amérique, a débarqué, Liverpool, un nommé Henri-Box Brown, esclave fugitif de Rich- mond, en Virginie. Ce malheureux s'enfuit le 39 mars 1849 a l'aide d'un singulier moyen. Emballé dans une caisse longue de trois pieds, deux pieds et demi de hauteur et large de deux pieds, il fut expédié de Richmons Philadelphie, sur une dis tance de 35o mille anglais. Il a passé 37 heures dans cette boîte, les pieds en l'air et la tête en bas, malgré la recommadation que portait l'adresse de ne pas poser la caisse sur le dessus. Arrivé a Phi ladelphie, il y gagna sa vie en montrant un pano rama des scènes principales de sa vie d'esclave, et en faisant des lectures publiques contre l'esclavage. Le bill sur les esclaves fugitifs força Box quitter l'Amérique, et il prit passage avec un ancien com pagnon d'infortune pour Liverpool où ils sont arrivés sans ressources, sans autres espoir de dé gager leur panorama, retenu pour prix du passage, que la libéralité de quelque négrophile. On lit dans le Journal de Rome Le 25 octobre, un service solennel a été célébré dans l'Eglise royale de S' Julien des Belges pour l'âme de la Reine Louise. Outre les nationaux on remar quait parmi les personnages qui ont assisté h cette cérémonie, le commandeur de Mestre, chargé d'af faires près le S'-Siége; Mgr. Marzanoarchevêque d'Ephèse, et LL. EE. le prince et la princesse Aldobrandini. Mgr. Aertsprésident du collège ecclésiastique des Belges a officié et prononcé, après l'absoute, un discours rendant hommage aux vertus de cette jeune et malheureuse princesse. Londres vient d'être témoin d'une de 'ces scènes de grossière intolérance, dont le protestan tisme, avec ses passions et ses préjugés du temps de Henri VIII et de Cromwell, pouvait seul offrir le spectacle au monde civilisé. Et quelle est la cause de cette aveugle fureur, de cet affreux déchaîne ment? La cause véritable de tout cela, c'est qu'il s'est fait, dans ces dernières années, beaucoup de conversions au catholicisme dans la Grande Bre tagne; il n'y en a pas d'autres; car en instituant des évêchés en Angleterre, en nommant Cardinal un sujet de S. M. britannique, le Pape n'a porté aucunement atteinte l'Église anglicane, qui con tinue garder le monopole de ses immenses re venus. L'organisation de la hiérarchie catholique ne concerne absolument que les âmes et ne dépasse pas les droits de la juridiction spirituelle. Mais n'importe, on a pétitionné, on a protesté, on a ameuté le peuple, qui a profité d'un anniversaire anti-catholique, pour se livrer dans les rues de Londres aux plus abominables extravagances. S. M. le roi de Prusse vient de convoquer les Chambres Berlin pour le 21 novembre. L'arrêté royal a paru le 4 de ce mois. La crise ministérielle a Berlin vient de se compliquer par la mort du comte de Brandebourg. Le ministre de la guerre et président du conseil est décédé le 6 novembre. D'après une dépêche télégraphique de Berlin du 6 novembre au soir, la Réforme allemande organe ministériel, annonce que le cabinet, dans un conseil tenu sous la présidence du Roi, a ré solu de faire mobiliser toute l'armée, y compris la landwehr (garde bourgeoise). VIENIE, le t Kovrmbrc. L'armée autrichienne, destinée h pacifier les Du chés, est forte de 25,000 hommes et traversera la Saxe pour gagner le Holstein. La lieutenance fait mine de vouloir résister jusqu'à la fin. FCLDE, le 9 Novembre. UAVOVKE, le 4 Novembre. LAUSANNE, le SO Octobre l§SO.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3