9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3456. 34me année Tous les principes conservateurs qui font partie de la politique du libéralisme se trouvent également inscrits dans le pro gramme suivi pendant dix-huit années de Eaix et d'ordre, par l'opinion conservatrice. ous en avons la preuve dans plus d'un acte administratif posé par le gouverne ment actuel, dans plus d'une loi soumise la législature par les héros du 12 Août 1847 auxquels la minorité catholique de la chambre, fidèle ses antécédents, ne re fusa jamais l'appui de ses votes, tant que son honneur et sa conscience le permirent. La question de la réduction du budget de la guerre si souvent soulevée, au risque de ruiner notre belle organisation militaire peut être citée en première ligne l'appui de nos paroles. San» le concours des ca tholiques, traité# en parias par les domi nateurs du jour, que serait cependant de venu notre brave et fidèle armée? Non, sous le rapport de la conservation •t du progrès réel, le soi-disant libéralisme n'a rien cfe qouveau offrir. Allant plus loin, nous ne craignons point d'avancer que de toutes les doctrines prônées par le ministère Rogier-Frère, celles que ne con- firtnèrent point de leur suffrage les députés êe notre parti, furent ou bien contraires AU sentiment et »la volonté nationale, ou nuisible aux intérêts de la patrie. L'opinion conservatrice par son vole [fTotesta contra la loi sur le jury univer sitaire et les bourses d'études. Elle s'opposa vigoureusement la nouvelle législation en matière d'enseignement moyen. Eh bien, avec quelle défaveur ces projets de lois, longtemps avant que les chambres les eus sent sanctionnés, ne furentdls acceuillis par le pays entier? Combien de milliers de fiétionnairesen démandèrent avec instance e rejet? et cette époque, où ces systèmes nouveaux reçoivent leur appliquation et sont mis en pratique quels frais immenses n'occasionnent-ils point au trésor de l'Étal? Eu vain prétend-on que ces innovations sont en harmoniedu reste, avec nos mœurs. L'accroissement considérable d'élèves con staté dans presque tous les établissements libres, est là qui proclame qu'en 1850 connue en 1830, tes pères et mères de fa mille, entendent que l'enseignement soit libre, et que l'éducation publique soit ba sée sur la religion catholique. De cette opposition invariable des con-* servateurs aux changements vicieux intro duits par l'élément libéral de la chambre, il est impossible de tirer pour conséquence, qu'une haine aveugle sépare les catholiques d'avec leurs adversaires politiques et qu'un duel mort existe entre notre opinion et le soi-disant libéralisme. L'expérience l'at teste toutes les fois que, se plaçant en dehors de l'esprit de parti le cabinet a'â déroulé devant les chambres d'autre dra peau que celui de 1850 et qu'il ne s'est guère montré l'esclave des influences clu- bisies, l'opposition a constamment soutenu le pouvoir. C'est un lémoiguage que l'his toire consciencieuse rendra notre parti jamais le cri de mesquines rivalités n'as sourdirent chez nos amis la voix de la raison; jamais une pression extra-parle mentaire ne dicta leurs voles, jamais l'ambition, conseilière imprudente, ne les fit profiter de l'une ou de l'autre occasion favorable, pour renverser le ministère, et s'approprier son héritage. Que le cabinet Frère-Rogier, se préserve de l'entraînement des caprices clubistes; qu'il s'élance une bonne foi au delà de l'orageuse atmosphère des passions poli tiques; qu'il replace l'intérêt général sur le trône usurpé par le favoritisme et l'inté rêt privé; qu'il constitue sa politique sur le fondement antique et durable de la mo dération et de la liberté publique; qu'il arbore en un mot ce drapeau glorieux pour la défense duquel tout enfant de la Belgique serait prêt verser son généreux sang et la session législative sera marquée par l'accomplissement d'un vœu que forme ardemment tout Belge, celui de l'union et de la concorde publique. Si au contraire, se prêtant aux ordres et aux émanations des loges et des clubs, le ministère se roule dans le cercle vicieux qu'ils lui tracent et qu'ail gré des socia listes, des ennemis de la propriété et de la famille il s'éfforce par une loi comme celle des successions paternelles inaugurer dans notre patrie un système qui révolté les mœurs, les principes, les coutumes et le caractère du peuple, et froisse si bruta lement ses intérêts domestiques, non seu lement les conservateurs formant la mi norité de la chambre opposeront une sage résistance sa conduite, mais tous les hommes de raison droite appartenant au vrai libéralisme se séparéroul du pouvoir, et loin d'une majorité docile et écrasante, le cabinet ne comptera plus son service que les ardents champions des loges ma çonniques, des clubs et du socialisme. BAGATELLE DE 4,500 FRANCS Souvent nous nous sommes prononcés contre celte dilapidation des deniers pu blics dont le ministère actuel est si prodi gue; nos remarques étaient parfois sévères mais jamais elles n'étaient exaltées. Car l'expérience journalière atteste que rien ne plait plus au cabinet actuel que le gas pillage de l'argent des contribuables, quand il s'agit de satisfaire sa propre vanité et ses passions politiques. Le fait suivant en est la preuve: L'un des écrivains de l'Indépendance, le nommé Juste, qui occupe en même temps un poste lucratif au ministère, s'est avisé d'écrire l'histoire de la révolution belge de 1830. Cet ouvrage, publié d'abord par cha pitres détachés dans les colonnes de l'In dépendance, est un pur outrage fait la véracité de l'histoire; les faits y sont dé naturés, et les principaux événements sont dépourvus de leur véritable caractère, et cela uniquement pour faire jouer le rôle de petit-maître M. Charles Rogier. Dans ce livre tout respire l'odeur de l'encens brûlé en l'honneur de notre ministre-sau veur. Qui le croirait? C'est M. Rogier que revient la gloire des faits éclatants marqués en 1850 et en 1851 c'est lui seul qui a su faire et accomplir notre indépen dance nationale!... Tant de pages flatteuses de la part d'un historien ne pouvaient res ter sans récompense; aussi M. Rogier pcé- leva-t-il sur le budget la somme ronde de 4,500 francs, pour être remise l'auteur de l'histoire, contre 500 exemplaires éva lués chacun 15 francs. Voilà comment les Belges payent l'encens prodigué eu l'honneur d'un ministre fransquillon. Faut- il s'étonner dès lors qu'à la etile de raille et mille faits de ce genre le pays se trouve avoir pour 105 millions de déficit? Lèvent tourne la guerre en Allemagne. L'Autriche la Prusse et tous les petits Etals font des armements considérables, et mo bilisent toute leur armée. Les fameuses révélations faites la com mission de permanence, en France, sur l'existence d'un complot dirigé contre la vie du général Changarnierelfhi président de la chambre, produisent partout une grande agitation. Line descente de police a été faite au faubourg Montmartre n° 9, au siège d'une société illicite dite: des amis de l'ordre et de l'humanité, composée d'une fraction dissidente de la société du dix Décembre, dans le but d'y procéder une perquisition, de saisir les registres, sta tuts, etc., et de dissoudre la société. Dimanche dernier est décédé en celtff ville, l'âge de 57 ans, après une maladie longue et douloureuse, supportée avec la plus grande résignation, Messire Piiilippe- Thomas-Ciirétien Baron De Coenens, Lieu tenant-Colonel pensionné, Chevalier de l'ordre de Léopold. Son enterrement aura lieu demain 10 heures en l'église S1 Martin. Le cardinal Wisseman est arrivé Liège, il est descendu l'évêché où il a reçu lord Arandel et les principales familles catholi ques de la ville. Il était attendu avant-hier Ostende pour s'embarquer immédiate- fnent pour l'Angleterre. VKRITi: ET JI'STIi'K. On s'abonne Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABtNNEMCST, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Uu n° 25. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque seiuaiue (insertions 19 centimes la ligne). 13 Novembre. A propos de LA reprise des travaux parlementaires.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1