FRANCE. Paris, jjfo novembre.
volonté de descendre dans tel ou tel lieu qui lui
paraîtrait le plus convenable.
Après plusieurs observations échangées avec
beaucoup de vivacité de part et d'autre, M. le
juge de paix a rendu un jugement par lequel M.
Poitevin a été condamné payer au demandeur
la somme de i5o fr.
La cour de Prusse et celle de Russie ont pris
le deuil, l'une pour trois semaines, l'autre pour
quinze jours, b l'occasion de la mort de S. M. la
Reine des Belges.
Le 4 juillet dernier, s'il faut en croire le
New- York-Heralcl, M. Taggel a fait une ascen
sion b Lowell, dans le Massachussets suivant les
termes de son programme, il s'est dirigé sur la mer
une distance considérable, puis il a viré de bord
et est reveuu,eu faisant deux angles, vers son point
de départ. Cependant, un accident arrivé au mé
canisme, il fut forcé de descendre Middleton, a
six milles seulement de Lowell, ayant parcouru y 5
milles dans l'espace d'une heure 20 minutes. M.
Tagget a pris un brevet d'invention, et se propose
de venir exploiter son système en Europe.
h' Eco de Florence dit que M. Wiseman,
arrivé dans cette ville, ayant fait savoir au grand-
duc le vif désir qu'il avait de lui offrir en personne
ses hommages, a été invité dîner par S. A. 'a
Sienne. Son Eminence a trouvé la carosse de S. A.
qui l'attendait; les domestiques étaient eu grande
livrée. Le grand-duc et les princes étaient en uni
forme. Le souverain a reçu le prélat en véritable
prince de l'Église. Le cardinal a eu constamment
le pas, et a table le grand-duc lui a cédé la place
d'honneur. Son Eminence est rentrée Florence,
émue de l'accueil qui lui avait été fait par le sou
verain et plein de reconnaissance et d'admiration
pour la famille royale.
1. oc-o n
horrible catastrophe. explosion d'un
vaisseau amiral.
Une lettre de Constantinople, sous la date du
23 octobre, mande ce qui suit
C'est sous l'empire d'une affreuse impression
que je vous écrits.
Figurez-vous, que là, sous ma fenêtre, h l'Ar
senalle vaisseau amiral de la flotte de Turquie
vient de faire explosion. J'étais h ma croisée au
moment de l'événement, le comte X.... était avec
moi et justement nous nous occupions 'a passer en
revue tous les vaisseaux de la flotte, qui était entrée
avant-hier soir. Nous remarquions le vaisseau ami
ral, qui seul portait un pavillon son grand mât,
quand l'explosion a eu lieu.
Je ne puis vous dire, mon ami, ce qui s'est
passé en nous, ce que j'ai vu restera toujours gravé
dans mon esprit, c'est que le vent qui est assez fort,
ayant de suite chassé la fumée qui enveloppait le
navire, nous l'avons vu sombrer; il n'a pas fallu
deux minutes. L'effet h été celui-ci le navire a
été coupé au centre et immersion s'est faite par le
centre, de sorte que la poupe et la proue du vais
seau sont les parties qui se sont englouties les der
nières. Les soldats et marins qui étaient sur le pont,
sont descendus dans la mer, exactement comme on
le ferait si l'on était attaché b une poutre que l'on
enfonce dans l'eau par un des bouts.
J'ai vu de mes yeux tout ce malheur, mon ami,
j'en suis encore tout frissonnant au moment où le
vaisseau sombrait ainsi, instinctivement X... et
moi nous nous sommes mis crier: Sauvez-les!
sauvez-les! Deux minutes après, le point où avait
sombré le navire, n'était plus marqué que par les
débris de bois brisés dans la rupture; le calme de la
iner les a laissés réunis comme pour former la pierre
qui recouvre les tombeaux, et au milieu était resté
debout comme pour inscription la cîme du grand
mât b demi couché sur tous ces débris sur lesquels
sont étendus çb et là des cadavres des soldats.
Avec X.... je suis descendu et au moyen d'un
caïk nous sommes allés sur les débris, 3oo hommes
venus des autres vaisseaux et de l'arsenal y étaient
déjà pour porter secours. Voici ce que nous a dit le
contre-amiral de la flotte (Anglais au service turc).
Nous croyons le nombre des morts d'environ 600
soldats ou marins, il n'y a que très peu d'hommes
sauvés, ils étaient au nombre de ceux qui étaient
sur le pont; le malheur a voulu que dans le moment
les troupes fesaient la manœuvre des canons sans
poudre dans les trois batteries, (car le navire est a
trois ponts), de sorte que tous les canonniers b
l'exercice et tout ce qui était dans les entre-ponts
ont péri. 100 a 125 hommes ont été sauvés. Nous
en avons vu pêcher une quarantaine, dont la moitié
environ sans blessures, mais on les aurait cru idiots;
les autres étaient plus ou moins grièvement mntilés.
La secousse a fait trembler les maisons avoisinantes
dont les vitres ont volé en éclats.
11 faut s'attendre b ce que la loi électorale du
3i mai va être de nouveau attaqué dès le commen
cement de la session. On fait signer en ce moment
dans plusieurs départements des pétitions deman
dant la révision de cette loi, et plusieurs représen
tants vont déposer de nouvelles propositions ten
dantes également b la faire réviser.
M.Armand Marrast s'occupe, dit-on, d'écrire
des Mémoires fort curieux sur les événements des
années t848 et 1849.
Nous lisons dans l'Univers
M. le préfet du Maine-et-Loire vient d'a
dresser aux sous-préfets, maires, agents-voyers et
architectes de son départemeut, une circulaire re
lative au repos des dimanches et jours légalement
fériés. Afin d'assurer efficacement le respect de
cette loi religieuse et sociale, le préfet demande
qu'il soit introduit, dans tous les cahiers des char
ges et marchés pour l'exécution d'ouvrages inté
ressant les communes, une clause où l'interdiction
du travail pendant le dimanches et les fêtes soit
formellement imposée b l'entrepreneur. Il déclare'
qu'il n'approuverait aucun devis ou marché qui
ne contiendrait pas cette prohibition.
Le Courrier français s'attache b démontrer
que l'empire est une chimère impossible b réaliser
Mais il y a plus, le présideut, devenu empereur,
ne peut rien pour changer la voie fatale où, depuis
trop longtemps, nous persévérons. Deux chemins
seuls lui seraient ouverts le premier, recommencer
l'Empire comme il existait il y a quarante ans;
cette prétention serait tellement folle, qu'on ne la
discute même pas; le second, recommencer Louis-
Philippe, mais le recommencer dans des conditions
désastreuses, sans l'appui de cette belle et hono
rable famille qui lui donnait tant de forces, et qui
cependant s'est trouvée impuissante pour le sauver
le recommencer, après avoir vu échouer les hom
mes les plus habiles dans l'entreprise impossible
où ils s'étaient engagés b sa suite.
Où Louis-Philippe a duré dix-huit ans, pour
tout homme de sens et de sang-froid, le président
n'en durerait pas six. Avec les partis légitimiste,
orléaniste, républicain, coalisés contre lui, avec la
position vis-b-vis de l'étranger, qui ne désarmera
pas tant que la révolution sera menaçante et ne
sera pas contenue chez nous par un pouvoir défi
nitif, offrant des garanties par une hérédité cer
taine, il faudra garder l'écrasant pied de guerre
qui a taut contribué b perdre nos finances. Les
impôts restent donc au degré intolérable qu'ils
ont atteint. Le malaise général entretient l'agita
tion des esprits, et nous n'aurions pas même le
calme et le repos apparens que nous avions dans
les dernières années de juillet.
Donc, pour nous résumer: dans la combinaison
impériale, point d'avenir héréditaire, pas davan
tage de calme, au moins temporaire; simplement,
prolongation d'une situation déplorable, ruineuse,
qui chaque jour nous abaisse d'un degré dans l'é
chelle des nations. Conclusion point d'empire!
On lit dans Y Echo du Midi
«Cesjours ci est morte b Montpellier une femme
qui, sous les apparences de la misère, cachait une
fortune des plus brillantes.
La nommmée Robert, dite Cagarotte, exer
çait la profession de chiffonnière. Il n'y a pas quinze
jours qu'elle parcourait encore les rues de la ville,
en haillons, ramassant des chiffons et achetant des
peaux de lapin. Elle laisse une fortune de trois
cent mille francs, composé en partie de maisons
qu'elle possède b Montpellier au nombre de i5.
On écrit au Journal de Loir-et-Cher
Il est arrivé vendredi dernier, dans les bois de
Candé, un des plus funestes accidents dont les an
nales des chasseurs fassent mention. Du M. N....
habitant de Paris, était venu voir un de ses amis a
Chauinont-sur-Loire. Vendredi ils se rendirent
dans les bois de Candé pour chasser des lapins a
l'aide des furets. Inquiétés au milieu de leur chasse
par l'approche d'un garde particulier, ils cachèrent
leurs fusils en les enfonçant, la crosse la première,
dans un terrier. Quelque temps après, le mal
heureux N... saisit son arme par le cauon pour
l'attirer a lui une racine ayant rencontrer le chien,
l'arme partit, et tout la charge, faisant balle, at
teignit le chasseur dans le bas-ventre. Le sieur N...
est mort presque instantauément.
COMPLOT OO MIDI.
On lit dans YUnion du Var du 6
A la suite des diverses mesures préventives
prises relativement b l'affaire dite Complot de
LyonM. Pastoret, avocat, ex-président de notre
ancien club du Jeu de Paume, a été saisi et in
carcéré samedi matin.
On dit qu'on n'a trouvé chez M. l'avocat Pas
toret que deux listes électorales et une lettre que
lui adresse une espèce de fou, lettre b laquelle il
n'avait pas jugé b propos de répondre.
Le lendemain un médecin de Cagoes, le sieur
Provençal, a été aussi écroué dans la maison de
justice et de correction de notre ville cornais im
pliqué dans la même affaire. Le sieur Provençal a
été saisi b son domicile b Cagnes.
Le Démocrate du Ear se contente de men
tionner les simples visites domiciliaires qui ont eu
lieu chez les sieurs Aubin Mallet, forgeron, et
Pierre Augier, propriétaire b Cagnes.
Des perquisitions ont également eu lieu b Can
nes, chez les sieurs Richard et Rouaze, ce dernier
ministre protestant.
A Toulon, lajnstice s'est livrée chez M. Charles
Bessat, membre du conseil général, b des recher
ches qui n'ont amené aucune découverte.
On nous écrit de Brignolles que M. Michel (de
Bourges) était attendu b une campagne des envi
rons avant la découverte du complot de Lyon. On
sait que M. Michel (de Bourges) est originaire de
Pourrières, bourg situé sur les limites qui séparent
l'arrondissement de Brignoles du département des
Bouches du Rhône. Il est b présumer qu'en venant
au milieu de nous, le célèbre démocrate ne tenait
pas seulement b se rapprocher de son pays natal?
ce qu'il y a de certain, c'est qu'il n'est pas venu.
Des visites domiciliaires ont eu lieu sur divers
points de l'arrondissement, et notamment a Carcès,
mais bien que jusqu'à ce jour, rien n'ait transpiré
sur les conséquences de ces investigations de la jus
tice, ce n'est pas un motif suffisant de croire qu'elles
aient été sans résultats.
On lit dans la Gazette des Tribunaux
M. le préfet de police vient, par un arrêté en
date de ce jour, d'ordonner la clôture du cercle dit
National, dans lequel se réunissaient un certain
nombre de membres du parti légitimiste, rue Neuve-
Saint-Augustin, 33; il est fait défense, en outre,
par le même arrêté, aux membres ce de cercle, de
s'y réunir a l'avenir, sous peine d'être considérés
comme faisant partie d'une scciété secrète ou il
licite.