MOUVELLES DIVERSES.
Ah quand M. Delfosse rappelait les pastorales
politiques de l'abbé Saint-Pierre, on ne se doutait
pas que deux mois après l'écume de la société
monterait a la surface. (Ti ès-bien
M. Delfosse. Les événements ont prouvé que
je disais vrai. Je le maiutiens et je le prouverai.
M. Malou. Malgré votre intolérance, nous
n'hésiterons pas revenir vous si les événements
l'exigent; nous n'avons qu'une raison d'être, nous
n'avons qu'un cri, et c'est la nationalité (Très-
bien très-bien
M. Rogier, Ministre de la guerre par intérim.
Nous venons défendre la position que nous avons
prise au commencement de la discussion.
Je combats le côté faux que présentent nos ad
versaires. Les plus tolérants nous reprochent de
désorganiser l'armée. Je réponds par un mot ca
lomnie.
Rappelez nos discours, vous nous ferez plaisir.
Vous rassurerez l'armée que vos discours, sinon
votre but, inquiètent.
La position qu'on cherche a,transformer en ques
tion politique n'est qu'une question administrative.
Nous ne repoussons pas le concours de nos ad
versaires; (1) nous vouions une armée solide, ca
pable d'accomplir ses devoirs patriotiques dans
toutes les conditions. Nous voulons asseoir la posi
tion de l'armée sur des bases solides et invariables.
Nous voulons pour l'armée une bonne base par
lementaire, parce que votre concours équivoque
compromet la position de l'armée.
Nous ne voulons pas désorganiser l'opinion
libérale qui nous a porté au pouvoir et qui nous
y soutient librement.
Quand uous avons parlé de réforme électorale
sommes-nous au devant des minorités? 11 est des
circonstances où le gouvernement doit faire un pas
au devant des minorités.
Nous ne cachons pas que notre intention est de
réduire successivement le budget de l'armée.
La question se complique, nous le savons bien,
mais nous ne sommes pas ici pour faire des choses
faciles. Nous espérons qu'en tenant compte de nos
difficultés, de tous les côtés de la Chambre on nous
viendra en aide pour l'accomplissement de cette
tâche nationale.
M. F. de Mérode. L'armée a en perspective
des rognures croissantes pendant 5 ans, jusqu'à ce
qu'on lui arrache deux millions. La nation belge
n'est-elle pas exposée aux mêmes dangers que ses
voisins
On a ri des désastres du pays...
M. Rogier, Ministre de l'intérieur. C'est faux
M. F. de Mérode. On a ri. Contre le pays lui-
même on sonne les trompettes du libéralisme, (on
rit), mais contre l'étranger, on ne prend nulle pré
caution.
Les assises de la province de la Flandre occi
dentale pour le 1" trimestre i85i, s'ouvriront a
Bruges, le 10 mars prochain, sous la présidence de
M. le conseiller Onraet.
Celles de la province de la Flandre orientale
pour le même trimestre, s'ouvriront h Gand, le 17
février prochain, sous la présidence de M. le con
seiller Peeters.
Un Français nommé Louis Peronne, de
meurant a Wervicq, a porté Ivon Maes plusieurs
coups de couteau, qui ont coûté la vie h ce dernier.
Le coupable s'est réfugié en France.
On écrit de Gand, le 21 Samedi soir,
deux agents de police se présentèrent chez M. De
Bast, fabricant, pour procéder l'arrestation d'une
(1) Coiitiadictiou avtc M. Frère. Qui faut-il croire? (Note
du Propagateur
jeune ouvrière, accusée de vol. Celle-ci fut arrêtée
en effet, mais h peine eut elle franchi le seuil de
la fabrique, qu'elle s'échappa des mains des agents
et se précipita dans la Coupure. Quand, quelques
minutes après, on la retira de l'eau, ce n'était plus
qu'un cadavre.
Le nommé Édouard Thysens, de Lootenhulle,
se trouvait a peine depuis une heure au service du
meuuier Turf, Aelire, lorsque se rendant au
moulin chargé d'un sac de grainil fut saisi par
les engrenages^et blessé si grièvement qu'il est
mort peu de temps après.
Le chapitre des services rendus a leurs maî
tres par les caniches de toutes couleurs n'est pas
près de finir; un maître ouvrier de Lille, M. D....,
en a eu une nouvelle et heureuse preuve. M. D.... se
rendait la banque, suivi de son fidèle chien, qui,
depuis longtemps, est habitué portera la gueule
tout ce qu'on lui présente. Arrivé devant l'escomp
teur, M. D.... vit avec stupeur qu'il n'avait plus en
poche son portefeuille garni du billet qu'il venait
échanger. Il sortit effaré pour faire des recherches
sur le chemin qu'il avait suivi, et qu'aperçoit-il,
son chien qui, n'osant pénétrer dans l'établisse
ment, était la porte, tenant a la gueule le précieux
portefeuille. Inutile de dire que l'intelligent ani
mal reçut ce jour-là une double pitance et une
double dose de caresses.
Une correspondance de Bruxelles, adressée
la Gazette de Cologneassure que des officiers
brésiliens s'efforcent en ce moment de recruter en
Belgique pour l'armée qui doit agir contre Rosas.
Leurs démarches y auraient eu peu de succès,-et
ils auraient résolu de transférer le siège de leurs
opérations Hambourg, en attendant la dissolution
de l'armée schleswig holsteinoise.
On nous assure que dans un conseil de ca
binet les ministres vieuueiit de se mettre d'accord
sur une mesure preudre l'égard de M. le général
Chazal, qui serait envoyé dans une ville de pro
vince. [Observateur.)
On assure dit Y Indépendance, par dispositions
recentes, M. le général Chazal passe au comman
dement de la 4m# division territoriale dont le chef-
lieu est Mous, et M.'de général de Brialiuont reçoit
le commandement de la 2° division territoriale
dout le chef-lieu est Anvers.
On écrit de Dunkerque Un bien cruel si
nistre est enregistrer: le beau steamer le Nau-
tilus, parti il y a peu de jours de notre port pour
Liverpool avec environ 2000 sacs de farines, vient
de se perdre la hauteur de Holy Head. Le capi
taine, son second, deux mécaniciens et un matelot
out pu seuls se sauver. Neuf hommes ont péri.
On affirme qu'on remarque dans quelques
jardins des arrondissements de Dunkerque et
d'Hazebrouckdes abricotiers et des pêchers cou
verts de fleurs.
On cite comme un phénomèoe un lilas entière
ment couvert de son feuillage et que, depuis huit
jours, vont visiter les curieux dans la propriété du
sieur Covelaert, au Boombergue, près Cassel.
La semaine dernièrevers cinq heures et
demie, un ecclésiastique, curé de C... B..., petite
paroisse de l'arrondissement de Meaux, passait sur
le boulevard de Capucines Paris, lorsqu'un indi
vidu bien vêtu l'aborde et prononce, dans un ac
cent étranger, quelques paroles, dans lesquelles
l'ecclésiastique ne distingue que le mot de pauvres.
Croyant avoir affaire un industrielle curé répond
qu'ayant lui-même des pauvres dans sa paroisse, il
leur réserve ce dont il peut disposer.
Ah vous avez des pauvres, monsieur le curé;
eh bien voici pour eux.
Et en même temps il tire deux poignées d'ar
gent qu'il verse dans les mains de l'ecclésiastique
stupéfait.
Quoi, monsieur, c'est pour mes pauvres?
Oui, monsieur le curé; je suis un grand
pécheur; dites seulement une inesse pour moi.
Mais, au moins, votre nom?...
Non, monsieur
Et en même temps il s'éloigne.
Arrivé sa destination, le curé, incertain encore
de n'avoir pas été trompé, raconte son aventure,
non sans quelque hésitation; mais la vue de
i4o fr. en monnaie française, prussienne et belge,
d'or et d'argent, il ne peut s'empêcher de recon
naître la réalité de son rêve, et bénit la Providence
qui lui a fait rencontrer un pécheur si repentant.
Ces jours-ci la poudrière royale, située
environ trois lieues de Falumle plus grand éta
blissement de ce genre qui existe en Suède, a sauté
avec un bruit épouvautable. Une dixaines de per
sonnes, parmi lesquelles se trouvait un jeune offi
cier d'artillerie, M. le baron de Morsen, ont péri
par l'explosion. Si ce terrible événement fût arrivé
seulement un quart d'heure plus tôt, il aurait pu
causer la inort d'environ 200 individus, car alors
tous les ouvriers et employés de la poudrière s'y
trouvaient réunis pour se rendre ensemble l'église
d'un village voisin. La poudrière a été détruite en
tièrement. Heureusement elle se trouvait isolée au
milieu de vastes campagnes inhabitées; ses débris
ont été lancés jusqu'à deux lieues et demie; leur
chûte n'a causé aucun malheur.
On ne connaît pas encore l'origine du sinistre.
Un aigle monstrueux, qui causait de grands
ravages Marienthal, dans le comitat de Pres-
bourg, a été pris, il y a quelques jours au moyen
de chaînes de fer. Cet oiseauquand il a les aîles
déployées, est de i5 pieds d'une extrémité d'une
aile h l'extrémité de l'autre. Ses pattes sont de la
grosseur d'un bras d'homme. Son bec a cinq pou
ces de longueur. Il a fallu le tuer au moyen d'une
arme feu, personne n'osant en approcher. Un
chien de boucher, qui avait reçu un coup de bec
de cet aigle, a expiré au bout de quelques heures*
actes du gouvernement.
Un arrêté royal en date du 20 janvier porte
La démission du lieutenant-général Brialmont,
comme Ministre de la guerre, est acceptée.
Par arrêté royal de la même date le Ministre de
l'intérieur est chargé, par intérim, du ministère de
la guerre.
Le Moniteur du 24 nous apporte la décision
suivante
Par arrêté royal, en date du 22 janvier, le
lieutenant-général baron Chazal est mis en dispo
nibilité.
FRANCE. Paris, 20 janvier.
La ville de Versailles a été lundi le théâtre
de deux crimes.
Vers trois heures après-midi, M. le capitaine
Ferren, du 1" régiment de carabiniers, caserné
aux Petites-Écuries, a été assassiné.
Voici dans quelles circonstances
Le matin, il avait passé l'inspection de sa com
pagnie, et, trouvant en mauvais état les armes du
carabinier G..., il en fit l'observation, en le mena
çant de le priver de l'emploi de prévôt qu'il occu
pait la salle d'armes, et de le faire casser du
grade de carabinier de première classe. G..., qui
quelques jours avant avait déjà été puni par le
capitaine Ferren pour avoir manqué l'appel,
conçut contre son chef un vif ressentiment, et il
fut persuadé qu'il était l'objet de la haine du capi
taine, qui n'agissait cependant que dans l'intérêt
de la discipline.
Sous l'empire de cette idée, le carabinier résolut
de se venger de celui qu'il considérait'comme son
ennemi: il chargea secrètement son pistolet, et,