FRANCE. vre victimechercha lui porter des secours de venus inutiles, et pendant ce temps le coupable montait sur un cheval qu'il enlevait des e'curies et prenait la fuite. Cette malheureuse affaire n'est, paraît-il, que le résultat d'une imprudence et rien ne fait sup poser nn crime. La fuite du jeune garçon, n'était que le dc'sir de chercher des secours, et c'est avec un profond repentir qu'il s'est livré lui-même la justice. Nous lisons dans la Liberté de Lille t L'assassin Peron, qui avait été arrêté dimanche, et qui avoua sans rélicence le crime qu'il a commis a Wervicq (Belgique), a été mis en liberté avant- hier soir par ordre du parquet. Ce fait, qui pourra sembler a beaucoup de gens une incroyable anomalie, est une conséquence de notre législation. Peron ayant prouvé qu'il était Français, ne peut être poursuivi en France pour crime commis en pays étranger; de plus, il n'y a pas d'extradition lui appliquer. On se rappelle le bruit qu'essaie de faire depuis quelques années un Anglais qui s'attribue le nom de Plantagenet Harriford et la qualité de général on ne sait d'où. De plus, renouvelant pour son compte particulier, la querelle des Deux Roses, il se prétend le seul et unique héritier légitime du trône d'Angleterre, offrant de combattreen champ closa la dague ou a l'épéea pied ou a cheval quiconque révoquerait en doute le bien fondé de ses prétentions. Sa dernière escapade a été une affiche apposée sur les murs de Cadix, et dans la quelle il défiait toute la garnison de cette forteresse espagnole. Cet excentrique personnage vient d'être arrêté Berlin pour faux en écriture de commerce commis a Stralsund. On lit dans le Morning- A dvertiser Vous saurez sans doute, Londres, que S. A. R. la duchesse de Kent s'est convertie h l'Église de Rome. Cette information positive nous est donnée parle Limerick-Reporterd'après les meilleures autorités. Le même journal ajoute toujours selon d'excellentes sosrces, que les proches parens de Son Altesse Royale professent tous la foi catho lique. S. A. R. M"" la duchesse de Kent, née princesse de Saxe-Cobourgest mère de la reine d'Angle terre; mais cette nouvelle, quoique désirable, a besoin de confirmation. Des nouvelles de la Californie, arrivées a Londres, annoncent qu'on vient de découvrir des mines d'argeat. ACTES DU GOUVERNEMENT. Par arrêté royal du t5 janvier, ont été nommés membres des commissions provinciales de stati stique, savoir M. le vicomte C. de Croeser, inspecteur pro vincial de l'instruction primaire, membre de la commission d'agriculture, membre sortant; M. l'abbé Carton, directeur de l'Institut des sourds ,muets et des aveugles, Bruges; membre de l'A cadémie royale de Belgique, membre sortant; M. le chevalier Bethune, bourgmestre de Courtrai, membre sortant; M. de Latte, auditeur militaire de la province. Un horrible événement a eu lieu Saint-Denis. Deux frères, Charles et Victor Rodier, vivaient depuis quelques temps en mésintelligence. Leur mère, qui tient a Saint-Denis un commerce de boulangerie, voulant tenter entre eux une récon ciliation, les réunit dans un dîner où se trouvaient plusieurs membres de la famille. Malgré l'inter-/ vention des parens, une vive querelle s'éleva entre les deux frères; Charles, emporté par la colère, appliqua un souffleta Victor qui, saisissant aussitôt un couteau s'élança sur son frère. Mm° Rodier, par un prompt mouvement, se jeta entre les deux adversaires et tomba frappée du coup destiné h Charles. La lame du couteau avait profondément pénétrer dans la région du cœur. Une heure après, la malheureuse mère rendait le dernier soupir, en pardonnant a son fils. Victor Rodier a été arrêté et mis la disposition du parquet. On écrit de Seillans (Var)le 3o janvier Dimanche dernier, le parti de l'ordre a rem porté ici une victoire complète. Nous avions ce jour 1b huit membres du conseil inuuicipal nom mer, en remplacement de huit conseillers démis sionnaires. Les rouges, obéissant je ne sais quelle influence, ont voulu dresser la tête et former une liste. Selon le mot d'ordre, l'infàine bourgeoisie était proscrite du conseil. Le gant a été relevé, et les blancs, puisque c'est le mot convenuont fait une liste dans laquelle les bourgeois étaient en grand nombre. La lutte s'est engagée. Je passe sous silence les moyens que nos adversaires ont employés pour arriver leurs fins. Vous les con naissez, ils sont partout les mêmes. J'arrive au ré sultat. La liste blanche a passé a une très grande majorité 80 voix pour les rouges et 24o pour nous. On écrit de Crémieu, au Salut Public de Lyon A quelques pas de nos masures gothiques on voit deux petites maisons nouvellement construites séparées entre elles par un verger: l'une blanche, coquette, semble annoncer l'humeur joviale du viveur qui l'habite; tandis que l'autre n'est re marquable que par l'épaisseur extraordinaire de ses murs et le peu de largeur de ses ouvertures garnies de solides barreaux. Le propriétaire de la première de ces maisons, vieux célibataire, enrichi en se livrant a la traite fort licite des dindons, était tombé, depuis quelque temps, dans une iqorne tristesse, causée par la perte d'un procès qui le condaïuuait combler un puits creusé trop près de la propriété de son voisin. Le délai fixé par le jugement allait expirer, lorsque notre homme, pour ne pas être témoin de la disparition de son puits, résolut de s'absenter, après avoir, toutefois, recommandé a son seul do mestique de commencer le remblais dès le len- demaiu, et de faire eu sorte que le travail fut achevé dans les trois jours, et il partit en laissant une lettre destinée b être remise b l'un des notaires de lu ville, dans le cas seulement où il ne serait pas encore de retour le jour fixé. Le deuxième jour, le domestique, voyant que l'absence de son maître se prolongeait, se rendit avec la missive auprès du tabellion, qui, après en avoir fait lecture s'écria Horreur Votre maître, mou pauvre ami, s'est suicidé Sou cadavre est au fonds du maudit puits que vous avez entièrement comblé, malheureux! Trente-six pids de gravier, répondit le dornes- tique Ceux qui ont habité une petite ville se feront facilement une idée de l'émoi causé par uu tel événement. La lettre contenait aussi le testament olographe du défunt, par lequel il léguait, par por tions égales, sa fortune assez ronde a deux seuls héritiers, dont l'un est un sien cousin, commis-né gociant a Lyon, et l'autre, qui le devinerait? ce même voisiD b qui il devait la condamnation qui l'avait obligé a combler son puits. Oo apposa les scellés en attendant l'arrivée du cousin, et, ce matin, on allait procéder l'in ventaire, quand, en ouvrant la porte de sa cuisine, surprise on vit le défnnt en personne riant aux éclats et s'occupant des apprêts d'un succulent déjeûuer, auquel prirent part fort gaîment mys tifiés et mystificateur. Le voisin seul résista b toutes les insistances, et se retira d'assez mauvaise hu meur. Voici quelques détails sur l'arrestation du domestique de M. Poirier-Desfontainesfabricant en bronzes, rue St-Honoré, 422, qui, après avoir assassiné son maître, avait dépécé le cadavre pour le faire entrer dans une caisse de voyage et l'expé dier par le chemin de fer b Châleauroux. On sut d'abord qu'outre la caisse dans laquelle était le cadavre de son maître, et qui avait été transportée au chemin de fer d'Orléans, le domes tique avait fait porter, le même jour, par le nommé Jalabertcommissionnaire médaillé, rue Richer, deux malles et un sac de voyage aux voitures de Marseille, rue Croix- des-Pelils-Champs. Dans la journée, cet individu, qui sans doute avait résolu de prendre une autre direction, revient avec le même commissionnaire reprendre ses malles et son sac de nuit, et ils se dirigèrent vers le chemin de fer d'Orléans. Jelabert a déclaré que cet individu, qui annonçait devoir se rendre a Tours, lui avait douné b boire dans la journée, et qu'il lui avait vu de l'or ej des billets de banque. L'assassin (nous pouvons le désiguer ainsi, puisqu'il a fait des aveux), est uu nommé Louis-Eugène Vion, garçon jardiuier, et il n'a que vingt-uu ans. Vion, dont la police a suivi les traces, était parti le 6 janvier et arriva b Tours b deux heures du matin. Là, il prit une voiture qui le conduisit a Beaulieu, près de Loches, où il descendit chez sa grand'mère, laquelle habite ce pays. Lorsque les agents envoyés de Paris se présen tèrent au domicile de cette femme, Vion en était parti et elle ne put lui désigner la roule qu'il avait prise. Cette visite toutefois ne fut pas sans résultat, car on trouva chez la grand'mère de l'inculpé une pendule en bronze doré, ayant pour attributs trois auges et une chèvre, ainsi que deux flambeaux ap pareillés de même métail. Ces objets provenaient évidemment du magasin du sieur Desfoulaiues. Les agents se mirent en quête de l'assassin et découvrirent qu'il était revenu b Paris, où il arriva en effet le 23, ainsi que l'on a su depuis. Mais on perdait sa trace, au sortir du débarca dère; ce n'est qu'après beaucoup de recherches que l'on apprit qu'un individu dont le signalement se rapportait b celui de l'assassin de M. Poirier, était venu se loger, ce jour-là, rue du Pont de la Re forme. M. Gauler, chef de la sûreté se rendit aus sitôt dans cette maison, et sut du propriétaire qu'il avait loué une chambre b uu nommé Vion, mais cet individu était absent. Le chef de la police de sûfeté fit ouvrir sa porte, et les premières choses qu'il aperçut furent le sac de nuit, une canDe b pomme en cuivre et une veste rayée, sigualés par les commissionnaires que l'inculpé avait employés. Après ces découvertes, aucun doute ne pouvait subsister;M. Cauler établit une surveillaîRe dans la maison ainsi qu'au dehors, et au moment où Vion rentrait vers 11 heures du soir, il fut arrêté. Il portait sur lui la montre de son maître, en présence des preuves nombreuses qui l'accablaient, il n'a pas cherché a nier sou crime. Le père d'Eugène Vion subit en ce moment a Melun une condamnation b cinq ans de réclusion pour vol. Cette peine devant expirer prochaine ment, l'inculpé avait écrit a son père qu'il l'atten dait pour fêter sa sortie; il lui annonçait en même Jeraps qu'il était possesseur d'une somme de 17,000 francs. Vion a été conduit au dépôt de la préfecture. L'annonce d'un remède puissant, sinon d'un spécifique, contre la pthisie pulmonaire, doit avoir du retentissement dans la presse, surtout quand ce remède est expérimenté dans les hôpitaux de Paris,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2