FRANCE. Paris, 9 mars. quitté les bancs de l'Université, va occuper cet em ploi lucratif (4,ooo francs de traitement! assure- t-on) au mépris des droits d'avocats de mérite, exerçants depuis grand nombre d'années. On lit dans la Feuille d'Annonces de Tour- nay Nous n'oserions pas, comme l'ont fait d'au tres journaux, assurer que maître Chaix d'Est-Ange se chargera de défendre M. le comte de Bocarmé aux assises du mois d'avril prochain; mais, ce que nous pouvons affirmer, c'est que des sollicitations ont été adressées maîtres Chaix-d'Est-Ange et Berryer, pour les prier de vouloir bien présenter, le premier la défense du comte, et le second celle de la comtesse de Bocarmé. On lit dans la Feuille de Tournai: Mm° la comtesse de Bocarmé, dont les interrogatoires n'ont pas duré moins de douze jours, a comparu jeudi dernier au cabinet de M. le juge d'instruc tion, où lui furent présentées les nombreuses pièces a conviction, qui toutes jouent un rôle dans ce pro cès si tristement célèbre. Mml> de Bocarmé portait un deuil la fois élégaut et sévère. Les interroga toires du comte se succèdent sans interruption, et s'il est vrai, comme on l'a dit, que la comtesse ait fait des aveuxla dernière phase de cette longue procédure sera la confrontation des époux. Jamais, assure-t-on, on n'aura vu dans les annales crimi nelles un dossier aussi volumineux on le conçoit, du reste, lorsque l'on considère que plus de cent témoins auront été entendus, et, parmi eux, plu sieurs dont la déposition a duré cinq a six jours. Les crimes se succèdent dans l'arrondisse ment de Tournai avec une fréquence vraiment effrayante. On écrit d'Escanaffles que samedi der nier, vers neuf heures du soir, deux coups de feu ont été tirés dans la fenêtre de la chambre cou cher de M. Dewant-Tierce, instituteur en cette commune, M. Dewant et son épouse, qui étaient couchés, n'ont pas été atteints, les coups ont porté au-dessus de leur lit. On ne connaît pas l'auteur d'un attentat aussi criminel. Le dossier de l'affaire Bornai vient d'être envoyé par le ministre de la justice la cour de cassation par suite du pourvoi du condamné. Bornai paraît assez résigné depuis sa condam nation, cependant il ne cache pas qu'une lueur d'espoir lui reste. Il a reçuil y a quelque temps déjà la visite de ses enfants dans sa prison, en témoignant le désir de les revoir plusieurs fois encore. L'entrevue, nous a-t-on rapporté, a été plus que touchante. Les malheureux enfants, en baisant la main homicide de leur père, ont promis de re venir le voir si cela leur était permis. Outre les quatre jeunes filles et le petit garçon qui ont survécu a l'effroyable attentat dont Bornai s'est reconnu coupable (la fille aînée, ou le sait, est morte assassinée avec sa mère), il existe encore deux filles qui sont issues du premier mariage de Le curé invita poliment son hôte prendre place, mais celui-ci ne voulut y consentir qu'après avoir vu la jeune personne s'asseoir la première, ce qui lui valut un léger coup d'œil d'appro bation. Valentin Dubreuil avait menti effrontément en déclarant au curé qu'il n'avait besoin de rien l'o deur qui s'exhalait de la cuisine l'en punissait cruellement. Nonobstant, il se promit bien de de meurer ferme dans sa résolution son honneur y était engagé. Il le prouva en refusant l'assiette de potage que lui offrait le pasteur, qui, du reste, n'insista pas, suivant ce qui avait été convenu. Mais la jeune fille, qui apparemment n'était pas dans le secret, se hasarda prendre la parole, et s'adressant a ce convive d'un nouveau genre Monsieur, dit-elle, avec une timidité char mante, vous paraissiez avoir bien chaud quand vous êtes arrivé peut être vous êtes-vous refroidi dans le jardin. Seriez-vous malade? Prenez d'a bord un peu de vin, je vous en prie, cela vous fera du bien. Bornai. L'uue d'elles, qui est religieuse, a quitté la localité qu'elle habitait dans le pays pour s'en fermer dans un cloître éloigné. Les journaux de Liège nous apprennent que S. G. Mgr Van Bommel va se rendre a Rome. Il y a en ce moment Pau un aéronaute, M. Grellon, dont les tours de force dépassant tout ce que l'on a vu en ce genre, même dans le courant du dernier été, alors que M. Lepoitevin et l'infor tuné Gale rivalisaient d'audace. Dernièrement, M. Grellon, monté dans une grande montgolfière, s'est élevé dans les airs en présence d'une foule immense. Au moment où le ballon partait, il s'est suspendu h deux anneaux, puis, appuyant ses pieds sur des bâtons formant le trapèze, il est resté ainsi la tête en bas pendant quelques instants. Ou perdit ensuite le ballon de vue. Une demi-heure après, il reparaissait, et, quand il ne fut plus qu'k 5 ou 6 mètres de terre, l'intrépide aéronaute a sauté au milieu d'une prairie où son ballon ne s'est abattu qu'après lui. On lit dans le Courrier de la Gironde a On nous rapporte un fait qui prouve qu'il n'est pas toujours prudent d'aller courir les rues sous des déguisements trop exentriques, même en temps de carnaval. Mardi dernier, deux masques cheminaient dans les rues de la commune de Preiguac. L'un d'eux était déguisé en montreur de bêtes féroces, et figu rait l'intrépide Carter 5 l'autre, métamorphosé en ours, marchait k quatre pattes, obéissant docilement h chaque injonction de son maître redouté. La chose alla merveille quelques instants, et nos deux gail lards étaient arrivés sans encombre sur la place de la Liberté, quand la comédie changea tout à-coup Cn lamentable tragédie. Au moment où l'ours exécutait, k la grande hilarité des assistants, ses plus savants exercices, deux énormes chiens s'élancent de l'étal d'un bou cher sur le malheureux animal. En un clin d'œil il est terrassé et saisi a la gorge. Peu s'en fallut que l'infortuué masque ne payât chèrement son impru dent déguisement. Relevé tout évanoui et assez grièvement blessé, il fut transporté chez un phar macien du voisinage, qui s'empressa de lui donner tous les soins qu'exigeait son piteux état. S'il ne fut pas étranglé par les terribles bouledogues, peu s'en fallut. Aussi, revenu de son évanouissement, le pauvre diable jura-t-il qu'on ne le prendrait plus k se métamorphoser en ours pour le plus grand divertissement des rieurs de la commune et des do gues du boucher. On écrit de Londres que le gouvernement se préoccupe beaucoup de la prochaine réunion des membres de la hiérarchie catholique. On ajoute que l'intentiou des prélats est, k l'exemple des évêques d'Irlande, de rédiger une Adresse k la population catholique d'Angleterre, ainsi que deux pétitions, l'une destinée au Parlement et l'autre a la reine. On espère que la publication de ces do- En même temps, elle saisit une bouteille, tout en dirigeant ses beaux yeux, pour ainsi dire sup- pliaus, vers ceux de l'étranger. A ce geste, k ce regard, une pensée subite tra versa le cerveau du jeune homme On va croire que j'ai peur! Aussitôt il présenta son verre en disant Mademoiselle, je ne me suis jamais mieux porté. J'accepte avec reconnaissance ce que vous m'offrez avec tant de grâce. Et le vin n'eût pas plutôt été versé qu'il dis parut. Marguerite, tu as eu une bonne idée, s'écria le curé, évidemment satisfait; j'aurais dû com mencer par la. Je te sais gré, chère enfant, d'avoir réparé ma maladresse. Maintenant,, tu vas con seiller k M. Valentin Dubreuil de prendre un peu de potage. Valentin! répéta la jeune fille toute rejouie, monsieur, vous portez le même prénom que mon oncle. Vraiment! dit le jeune homme en s'épa- cuments produira bon effet sur l'esprit des protes tants, déjà préparés par les déclarations faites, la semaine dernière, dans les deux chambres par les hommes d'État les plus considérés du Parlement. On lit dans les journaux anglais: Dans la nuit de samedi k dimanche, huit incendies, tous considérables, ont éclaté k Londres, savoir: au marché de Newport, dans un cabaret dans Bel- vedere-street, chez M. Mallets, négociant; dans Brown-slreet, Soho,chez un charcutier; dans Old- street road, chez un cordonnier dans High street, Schaewell, chez un marchand de nouveautés dans King-street, Cheapside, chez un tabletier; k Alder- mansbury, dans la Cité, chez un lithographe dans Upper Thames street, en la Cité, dans un débit de Lierre. Jamais k Londres il n'y a eu pendant une seule nuit autant d'incendies considérables. Deux jeunes femmes ont péri dans les flammes, et le dommage matériel qui a été causé est très notable. C'est la première fois que la nombreuse brigade de pompiers ait été trouvée insuffisante pour com battre le feu. Le nombre des compagnies d'assurances contre l'incendie k Londres est de 26. On peut se faire une Idée de l'importance de leurs affaires lors qu'on saura que pendant l'année dernière elles ont payé au gouvernement, pour droit sur les polices, l'énorme somme de 1,100,000 I. (27,5oo,poo fr.) dont 81 ô,ooo I. (20,075,000 fr.) ont été acquittés par une seule de ces compagnies, le Sun Fire Office. cour d'assises de la flandre occidentale. La première session de i85ide la cour d'as sises de cette province s'est ouverte lundi. La cour a condamné k la peine des travaux for cés et k l'exposition le nommé Louis-Joseph De Bergh, de Poperinghe, comme convaincu de vol avec effraction et escalade. La mort successive de trois maréchaux de France depuis la nomination du dernier maréchal, MM. Molitor, Bugeaud et Dode de la Brunerie, laisse vacante une place, en vertu des ordonnances en vigueur. Cinq ou six généraux de division seule ment sont aptes, d'après les règlemens militaires, k être promus h cette dignité, mais on pense gé néralement que le choix du gouvernement se fixera sur le plus ancien d'entre eux, le général Excel- mans, grand chancelier de la Légion d'Honneur. 11 y a quelques jours, une descente de la police, a Bar-le-duc, a fait saisir au domicile d'un porteur de contraintes, des armes de guerre et des munitions; le tout a été déposé par le commissaire de police au greffe du tribunal. Les objets saisis étaient-cachés derrière une armoire dans la cham bre k coucher. Un drame, horrible dans toutes ses faces, vient de se passer dans la commune de St-Élienne- nouissant, mademoiselle, cette similitude me flatte. Pendant ce temps-la, Marguerite plaçait devant lui le potage qui disparut comme le vin. Dès ce moment, on put voir s'opérer une méta morphose complète. Après avoir fait ce premier pas, il eût été ridicule de rester en chemin. Du breuil le comprit, et pour le prouver, il mangea comme quatre, k la grande satisfaction de Margue rite qui, un peu étonnée d'abord, finit par croire k l'efficacité de sa prescription. La conversation, un peu embarrassée au com mencement du dîner, s'anima par degrés et finit par prendre un intérêt auquel chacun des con vives apportait son contingent. Valentin, qui avait mis de côté ses airs de pour fendeur, en était venu, sans s'en apercevoir, k cette gaieté franche, k ces saillies pleines de sens et de bon goût qui dénotent uu jeune homme instruit et habitué au monde. Le pasteur le contemplait avec étonnement et avait peine k reconnaître en lui l'homme de la fo rêt. Il ne négligeait rien pour favoriser, de plus

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2