COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Audiences des i3 et i4 mars. Les nommes Albert Van Nieuwenburg, fils de Jean, âge' de 3i ans, colporteur, né et domicilié Avelghem, et Louis Mulie, fils de Pierre, âgé de 26 ans, ouvrier, né Sweveghem et domicilié Heestert, con vaincus d'avoir commis dans la nuit du 17 décembre 185o, sur la veuve Van de Casteele, cultivatrice Bel le— ghem, et son domestique Louis Duyck, une tenta tive d'assassinat et un vol avec les cinq circonstances aggravantes au préjudice de la dite veuve, ont été condamnés la peine de mort, dont l'exécution se fera sur une des places publiques de la ville de Bruges. Plusieurs témoins ont été entendus dans cette grave affaire les accusés qui avaient constamment nié d'avoir commis ces crimes, ont, avant la clôture des débats et lorsque M. le président de la cour leur demandait s'ils n'avaient plus rien a dire pour leur défense, déclaré être les auteurs de ces crimes. C'était M,re Lauwers, junior, avocat a Bruges, que M. le président de la cour avait nommé d'office pour présenter la défense de ces deux accusés. Audience du i5 mars. Le nommé Ch. .Carrein, fils de Pierre, âgé de 22 ans, domestique, né h Merckem et domicilié Poperinghe, con vaincus d'avoir commis un vol de quatre pièces de dix florins, dans le courant des mois d'octobre et de novembre i85o, au préjudice de Joseph-Léopold FemeryckPoperinghe, alors qu'il était k son service comme domestique gages, a été condamné a huit années de reclusioo, a l'exposition et h rester après avoir subi sa peine pendant huit ans sous la surveillance spéciale de la police. C'est le lundi 3i mars que l'affaire Keirsbilck et Van Troyesera appelée devant notre cour d'assises. Le premier accusé qui jusqu'ici avait avoué son crime, a changé de système, il se retranche main tenant derrière un démenti formel. jioaag LISTE DES JURÉS Pour la session du deuxième série de i85i. JURÉS TITULAIRES. 1. F. Van de Pitte, boulauger Bruges. 2. I. Cauwe, brasseur Bruges. 3. Carpeutier-Cockconseiller communal Iseghem. 4. C. Lesaffre, négociant Menin. 5. L. De Coniuck, conseiller communal Harlebeke. 6. A. Van Heule, cultivateur Leflinghe. A. De Ghelcke, propriétaire Ypres. 8. P. Ronse, avocat Bruges. g. A. Delfosse Despierre, rentier Espierre. 10. H. Duiauw, notaire et bourgmestre Aelbeke. xi. Six-Parret, échevin Wervicq. 12. R. De Brabander, brasseur Aerseele. 13. E. Gooimaohlig, notaire Dotlignies. i4« Nuttens-De Sloovere, brasseur Courtrai. 15. F. Bulcke, boutiquier Ostende. 16. A. HofTman, marbrier Bruges. 17. H. Van der Plancke, cultivateur Courtrai. 18. J. Van den Bulcke, cultivateur Wervicq. 19. C. De Vlieghere, conseiller communal Oedelem. Je n'avais eu garde de faire connaître ma dé tresse ma mère qui ignore, vraisemblablement, tout ce que je viens de vous raconter. J'aime beaucoup ma mère, voyez-vous, je tenais a lui épargner des chagrius sur mon compte. Dans ces conjectures, je reçus des lettres de quelques-uns de mes amis politiques qui sont h I.yon ils me rendaient compte de la situation, et m'engageaient a aller les rejoindre. Je m'y décidai, et pour ne pas éveiller les soupçons, jç résolus de commencer le voyage pédestremeut. Enfin, je che minais dans la forêt, quand j'eus le bonheur d'aller me heurter contre vous. Bonheur qui aurait pu se changer en un grand malheur, si tu avais eu affaire k quelqu'un aussi extravagant que toi, murmura le curé. Que voulez-vous? répliqua le jeune homme depuis quelque temps, l'agitation de ma vie, les déceptions, l'incertitude sur mon sort, la perspec tive de la misère, tout cela m'avait exaspéré. Et, faut-il vous l'avouer? lorsque nous nous sommes rencontrés, je relisais les lettres de mes amis; j'en 20. V. Noltebaert, chirurgien Anseghem. 21. D'Hauins de Moerkerke-De Deurwaerder, propriétaire Moerkerke. 22. Fr. Staes, échevin Lichtervelde. 23. Fr. Talpe, chirurgien HouUhem. 24. h» Alleveaert, médecin Poperinghe. 25. Th. Descamps, conseiller communal Wervicq. 26. L. Grossepassementier Bruges. 27. Goddyn-Qevaux, receveur communal Bruges. 28. J. De Schryver, négociant Bruges. 29. Ch. Van Elslander, secrétaire communal Menin. 30. L. Van Dorpe-Planckaertnégociant Courtrai. JURÉS SUPPLEMENTAIRES. 1. Arents, rentier Bruges. 2. P. De Laserna, propriétaire Bruges. 3. F. Van der Elst, fabricant Bruges. 4. P. Van der Ghote, propriétaire Bruges. La Liberté, journal de Lille, donne les détails assez curieux sur un prétendu voyageur polonais qui vient d'être arrêté dans le département du Nord Cet individu, qui n'est porteur d'aucun titre légal, se fait appeler du nom soDore de colonel Dembinski, comte de Skarska Joxice de Berthois; il affecte d'être atteint de surdité et feint de ne presque pas savoir le français; mais de temps eu temps il répond une question où on lâche une phrase qui le dément. Ainsi, au moment de son arrestation, il s'est écrié en bon français Ah! mon Dieu! les Français se battent pour la liberté, èt ils vont me mettre en prison I Mais voici qui complique bien autrement la situation de ce per sonnage énigmatiqne. Au moment où les gendarmes allaient le con duire devaut le procureur de la république, a Duu- kerque, il témoigna le désir de se faire raserafin d'être plus présentable. Les gendarmes refusèrent d'abord; mais, se ravisant, ils firent entrer leur prisonnier chez un coiffeur, lequel eut k peine entre les mains la tête de sa pratique passagère, qu'il déclara la reconnaître pour celle d'un évêque qu'il avait eu l'honneur de raser il y a quelques semaines. Les gendarmes tendirent l'oreille k cette as sertion et engagèrent le coiffeur k s'expliquer. Il résulta des dires de cet homme, ainsi que de ceux de plusieurs témoins, que Dembinski serait venu a Gravelines sous les habits d'un évêque et accom pagné d'un autre individu décoré comme lui des insignes de lalégion d'honneuret qu'il aurait même, en sa qualité de dignitaire ecclésiastique, visité l'hospice civil. La maîtresse de l'auberge où cet évêque aurait logé affirme également, ainsi que sa fille, l'identité parfaite existant entre Dembinski et cet évêque, qui, ajoutent-elles, portait sur sa poitrine un reliquaire qu'il prétendait tenir du Pape, et qu'il offrait k baiser a toutes les personnes qui l'approchaieul. 11 arrive souvent que des lettres administra tives portant l'adresse du gouvernement et dont l'enveloppe est contresignée par un secrétaire com munal, sont taxées a la poste, et par conséquent refusées. étais a un passage où ils déclamaient fortement contre le clergé de Lyon Monsieur, s'écria énergiquement le curé, il y a parfois du courage k s'attaquer k un homme; mais a un habit, alors qu'on s'imagine avoir affaire k plus faible que soi, c'est uue lâcheté. Celui sur qui tombaient ces foudroyantes pa roles, courba un moment la tête, puis la relevant tout-a-coup avec fierté: Croyez bien, monsieur le curé, qu'à part cette circonstance, je me suis toujours comporté en homme d'honneur. A part cette circonstance et celle des jour nées de juin, répliqua l'abbé, qui se mit k réfléchir quelques secondes et reprit ensuite la parole. Dis-moi, as-tu été poursuivi Pas même inquiétéet c'est pour détourner l'attention k mon sujet que je me rendais dans le département du Rhône. Pour faire quelque nouvelle sottise, n'est- ce pas? Je l'ai toujours dit: la France fourmille d'hommes capables. Faute de les utiliser ou de leur Eu pareil cas, ces lettres restent au bureau des rebuts et l'administration provinciale réclame des communes des pièces qui lui ont été adressées, et qui, par le motif indiqué ci-dessus, ne lui sont pas parvenues. On rappelle k cette occasion que toutes les let tres émanant des administrations communales doi vent être contresignées par MM. les bourgmestres et non par les secrétaires communaux. Si le bourg mestre était malade ou absentle contreseing ap partiendrait k l'échevin qui le remplace, k charge de mettre sur l'adresse Pour le Bourgmestre empêchél'Échevin. On écrit de Rio-Jeneiro, 8 février, au Pré curseur Aujourd'huia deux heures et demie de relevée, a eu lieu en notre port un affreux mal heur. La barque française Elisa, allant en Cali fornie avec 210 passagers, a sauté en l'air. Au moment de l'accident il ne se trouvait heureuse ment que 100 passagers k bord. Le nombre des blessés est considérable, celui des morts ne s'élève, dit-on, qu'à dix. Mmo LA COMTESSE HlPPOLYTE DE BOCAR- mé. C'était en 1839. Mu° Lydie Fougnies, de Péruwelz, avait a peine atteint sa vingtième an née que son imagination ardente lui avait fait pro duire un roman dont le manuscrit (in-4°) ne devint pas une des moindres raretés de la bibliothèque d'un de nos amis, aux conseils duquel l'auteur voulut bien le soumettre avant d'en présenter une copie a la Société des sciences, des arts et des let tres du Ilainaut. Ce roman, dont la scène se passe en Angleterre, a pour titre Histoire de Miss Adeline Helney il se compose de six cahiers assez gros. Le bruit a couru qu'il a été imprimé il y a quel ques années a Lille, mais toutes recherches biblio- philiqùes pour la vérification de cet on dit n'ont abouti k aucun résultat. L'âge de l'auteur, son sexe, étaient des puissants motifs pour que la Société des sciences, des arts et des lettres du Hairiaut, s'intéressât k son succès. Une commission, chargée d'examiner le travail, èn fit un rapport. L'ensemble des événements, la liaison des faits, la facilité et le naturel du style furent indiqués comme mérite distinctif de cette œuvre, mérite remarquable pour tous ceux qui sa vent, dit le rapport de la commission, apprécier la difficulté d'écrire et surtout de narrer. La Société toutefois, mue par l'intérêt que lui inspirait le talent de M11* Fougnies, crut devoir user de franchise envers elle, en tempérant ces éloges par quelques observations critiques qu'elle reçut avec recounaissance. D'incessantes démarches ont été faites depuis lors auprès de notre ami pour l'engager k livrer ce roman k la publicité; on a même été jusqu'à vou loir lui payer très cher le simple droit d'en prendre communication. Il n'y avait a cela que deux obstacles le manus- ouvrir des débouchés, on les réduit k troubler leur pays pour se créer une occasion de fortune. Déci dément, la société a besoin de promptes réformes. Savez-vous bien, monsieur le curé, dit en souriant Dubreuil, que vous parlez comme uu vrai républicain El qui vous dit, monsieur, que je ne le suis pas? riposta celui-ci; seulement je n'oublie ja mais que je représente l'unité, et je ne cherche point k peser comme cent dans la balance. Je ne te reproche pas tes opinions républicaines; peut-être je les partage; mais mou avis a toujours été que les démocrates de profession sont la plaie de la République. Ces messieurs ne comprendront jamais que la République est comme la raison, qu'elle ne peut subsister que par la douceur, et que la violence la tue ils ne comprendront jamais que, même pour défendre ses droits, il ne faut ja mais s'écarter de ses devoirs. Or, c'est manquer k tous ses devoirs, que dis-je c'est commettre un crime que de porter le trouble et la guerre civile au centre de sa patrie, quelque soit la cause que

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2