JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N® 3497. Samedi, 5 Avril 1851. 34me année.
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chez les autres, il condescend résoudre la
question:
Nous sommes tenus, dit-il, d'obéir
notre évêque EN MATIÈRE DE RELI-
GION ET DE CATHOLICISME. Comme
citoyens Belges, EN MATIÈRE CIVILE
ET POLITIQUE.......
Arrête, compère, et écoute! Dans tes
n" 1020, 1026 et d'autres sans doute en
core, tu as converti le mandement de Mgr
de Paris en un code de lois communes
toute l'Église; la vérité évangélique,
t'écriais-tu ce sujet, est une, ce qui est
vrai Paris doit,être vrai Bruges. Il
y avait donc bien ici, d'après ta manière
de voir, MATIÈRE DE RELIGION ET DE
CATHOLICISME. Or, sur cette même ques
tion, lu attaquais sans relâche et notam
ment dans ton n° 1024, la conduite de nos
prélats, comme différant des préceptes posés
par le Prélat Français. En partant donc de
ta manière de voir et de juger, il existait
une divergence d'opinion EN MATIÈRE
RELIGIEUSE ET CATHOLIQUE entre no
tre propre Pasteur et un Prélat étranger,
et néanmoins tu te rangeas avec chaleur
du côté de celui-ci, en haine de ton évêque
propre. Ainsi tu te trouves en désaccord
avec les principes catholiques que tu affi
ches, et tes propres aveux te condamnent!
Voilà donc où aboutissentvl'une après
l'autre les subtilités chicâiiîeres dont la
feuille libéraliste alimente sa polémique.
En vérité, quand on est aussi malheureux
contre ses adversaires, on est bien mal
venu les traiter tout propos de BAZILES.
Le Progrès se targuait dernièrement sa
voir prouver, pièces en main, qu'un ecclé-
siastique collaborait la rédaction de notre
journal. Mis en demeure de s'expliquer, le
malin drôle convient effrontément, qu'un
simple démenti de notre part réduirait
néant toutes ses pièces de conviction. Il
faut reconnaître, ce nous semble, que ces
preuves qu'il dit tenir en portefeuille, ne
doivent pas être des plus solides.
YPP.3S, S Avril.
NOUVELLE SOUSCRIPTION,
POUR LES PAUVRES D'IRLANDE.
Nous espérions pouvoir décidemraent
en finir avec cette interminable polémique
que souleva le mandement de Mgr Sibour,
et sans doute nos lecteurs, qui savent main*
tenant quoi s'en tenir sur ce chapitre,
nous sauraient gré de changer de thèse.
Cependant il nous faut encore une fois
faire appel leur bienveillante attention:
le dernier n° du Progrès nous oblige re
venir quelque peu sur cette affaire.
Il y a quelque temps déjà nous le som
mâmes de résoudre une question posée en
ces termes:
Supposons un différent entre deux évê-
ques (quoique nous ayons démontré sa-
tiété que ce différent n'est pas réel dans
le cas dont il s'agit ici) auquel de ces deux
prélats les fidèlesde leur diocèse respectif
doivent-ils obéissance et soumission respec
ta tueuse, aussi longtemps du moins que le
souverain pontife n'a pps décidé?
Cette interpellation resta longtemps sans
réponse, et le confrère, faisant bonne mine
mauvais jeu, affecta de nous traiter avec
le plus profond dédain. Mais tout d'un coup,
voici que dans son dernier n", s'emparant
du fameux distinguo, qu'il trouve si plaisant
A propos de la lettre pastorale de M8' de
Clausel, en contradiction avec le mande
ment de son métropolitain Mgr Sibour, le
Progrès propose au Propagateur la difficulté
suivante résoudre Un évêque ne doit-il
pas se soumettre son archevêque?
Et le Propagateur de répliquer qu'il n'en
sait rien; que ce n'est pas son affaire, et
qu'il n'est ni évêque, ni archevêque. Qu'au
surplus, il s'incline devant la haute science
et le bonnet carré de son ami Progrès
docteur en théologie libéraliste.
De fait, le Propagateur, qui n'a blâmé
d'aucune façon le savant et vertueux ar
chevêque de Paris, n'est ni d'humeur, ni
de taille condamner l'évêque de Chartres,
également savant et vertueux.
LE DUEL DU CURÉ.
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VÉniTÉ ET JUSTICE.
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On s'abonne "Ypres, rue de Lille, io, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX OR L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° q5.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne).
On sait que nous ne fûmes guère de cet a\ris.
Montant de la première souscription, dont l'ar
gent est déjà expédié. fr. 84 oo
Tandis qu'en Belgique, on s'efiorce par tous les
moyeos imaginables d'amoindrir, d'annihiler l'in
fluence du prêtre, en France au contraire une foule
de bons esprits, instruits par l'expérience, se déci
dent rompre avec de vieux préjugés. Reconnais
sant enfin que le mouvement social auquel ils
applaudissent avec tant d'ardeur a fait des progrès
trop rapides, et conduit la France sa perle, ces
hommes consciencieux, ces libéraux sincères s'ef
frayent du développement excessif de leurs prin
cipes; ils comprennent enfin que ce mouvement
socialqu'ils avaient cherché accélérer, n'est au
fond qu'un travail de ruine et de désorganisation,
et que la mort de l'autorité civile a été l'unique
résultat d'une guerre injustement soutenue contre
l'autorité religieuse.
Relever cette puisssance morale sans laquelle
nulle puissance ne saurait subsister, tel est désor
mais le but où tendent les efforts de tous ceux que
(Suite.)
Aujourd'hui qu'en le retrouvant j'ai vu se
résumer eu lui les sentimens les plus nobles, la
raison la plus élevée, la bonté la plus attachante,
dites-moi si je puis raisonnablement songer cher
cher des hommes meilleurs. En outre, j'ai rencontré
près de vous une jeune personne que vous avez
formée sur votre modèle, réunissant tout ce qui
peut faire le bonheur d'un époux, la joie d'un
galant homme. Or, je vous le demande, pourrais-
je sans folie courir après une existence plus heu
reuse pendant qu'ici j'aurais la certitude de voir
tous mes vœux comblés la fois
Il y a du vrai dans ce que tu viens de dire,
répondit le curé qui avait écouté attentivement.
J'y réfléchirai et tu attendras que je te ramène
moi-même sur ce chapitre. D'ici là, je n'ai pas
besoin, je pense, de te recommander vis-à-vis de
ma nièce, la même circonspection que tu as ob
servée jusqu'à présent et dont je t'ai tenu compte.
Je vous le jure dit Valentin, avec un accent
partait du cœur, je vous jure que Marguerite con
tinuera d'être pour moi une sœur chérie.
Cette conversation en fixant les idées du pas
teur, ne fit qu'augmenter sa vive sympathie pour
le jeune homme et la bonne opinion qu'il avait
conçue de lui. Ce mélange de fierté pour défendre
ses convictions et d'humilité pour reconnaître ses
torts annonçait une âme droite, un cœnr essentiel
lement honnête.
Le digne ecclésiastique avait une connaissance
profonde du cœur humain, il savait combien
d'erreurs notre jugement est sujet, surtout quand
nos passions se mettent fermenter autour de lui.
En conséquenceil n'hésita pas passer l'éponge
snr ce qu'il pouvait y avoir ea de criminel dans la
conduite de son protégé. II se promit bien que
cette considération n'influerait en aucune manière
sur les déterminations qu'il croirait devoir adopter
son égard.
Le clairvoyant abbé n'avait pas été sans aperce
voir par ci par là, quelques points d'attraction
èntre les deux jeunes gens. Sans en prendre d'alar
me précisément, il s'en était voulu d'avoir placé si
près de Marguerite un garçon bien fait pour tour
ner les idées d'une jeune fille. C'est ce qui l'avait
déteeminé provoquer le plus tôt possible la con
versation qui vient d'être racontée.
A la tournure que prenaient les choses, il se
rassura complètement et ne songea pins qu'aux
moyens de préparer une solution satisfaisante pour
tous.
A quelques jours de là, le colonel Thibaut vint
au presbytère pendant que Dubreuil était son bu-
rean de la mairie, il demanda au curé un moment
d'entretien particulier.
J'ai vous parler de votre jeune homme, lui
dit-il, quand il fut seul avec lui.
Auriez-vous vous en plaindre? demanda
vivement l'abbé.
Bien loin de là, se hâta de répondre le maire,
il serait a souhaiter, au contraire, qae les papiers