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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 3499.
Samedi, 12 Avril 1851.
34me année.
LE DUEL DU CURÉ.
,«u
Ce n'est pas d'aujourd'hui que les jour
naux catholiques ont signalé lés tristes
Conséquences du système chicanier de M.
de Hauss'y en matière de bonnes œuvres;
système dont M. Tesch s'est fait son tour
le promoteur et le patron. A la liberté de
la bienfaisance, il restait encore acquérir
les suffrages des amis pôlitiques même du
cabinet. Il appartenait au Journal des Flan
dres, dans l'affaire de l'hospice d'Ertvelde,
de se déclarer le premier entre les feuilles
libérales en faveur de la plus précieuse de
nos prérogatives d'hommes libres,la liberté
de faire le bien. Bientôt le Messager de Gand
lui-même a pris en main cette noble cause.
Nous croyons faire plaisir nos lecteurs
en leur mettant sous.les yeux un passagq
bien remarquable puisé;<lans ses qolopnes;
tout en regrettant vivement que le cadre
de notre journal ne nous permette d'en
faire de même pour toutes les pièces du
procès. «fb M - 'M /ii
Nous ne nous lasserons pas de le ré-
péter, s'écrie le Messagerces èoetrines-
là (les doctrines antilibérales suivies
par le ministère dans'l'affaire d'Ertvelde)
ne prendront pas en Belgique. Dans les
Flandres, où tant d'infortunes restent
soulager et où l'émulation de là charité
est si puissante, ces doctrines soulèvent
la conscience publique; elles tuent, par
l'impopularité et par la déconsidération, le
ministère cpii les met en pratique et les dé-
pu lés qui les appuient de leurs voles. Toutes
les arguties n'y pourront rien.
Il y a quelques temps nous exposâmes
en peu de mots un fait extrêmement re
grettable, dont le collège communal, s'il
fallait s'en rapporter au bruit publié, au
rait été le théâtre. Un élève interne, atteint
d'une gravé maladie, s'était.vu transféré
dans une maison particulière et celle me
sure extrême aurait été prise sur les vives
instances du principal du collège, se fondant
sur [es dangers qu'engendre une maladie con
tagieuse. A cet exposé des faits nous joignit
mes les commentaires qu'ils inspiraient
l'opinion publique.
Le Moniteur du conseil cQmmunal, qui
d'abord avait gardé le silence,, s'est ipig
dans son dernier n° crieri .au.plus: fort,
en guise de réponse sans doute, la;diffa
mation, aux baziles, au clérical! Puis, il
déclare que d'après des renseignements po
sitifs, .c'est sur l'ordonnance du docteur M'
F.-X. Dalmole, que ce transport durait eu
lieu, parce que le bâtiment du Collège ne pou
vait offrir une salte, où le malade aurait pu
être traité sans éprouver le malaise produit
par le bruit que font tés élèves. Nous pouvons
ajouter en Outre, dit-Il, que ce IràtiSpdrt a eti
lieu avec l'intervention du père et de son con
sentement/ 11
Bien que ces allégations du Progrès soient
diamétralement contraires ce que nous
croyions être la vérité, nous voulons bien
ajouter foi ses paroles. Toutefois nous
ferons remarquer que les renseignements
positifs de la feuille communale passent
sous silence le point le plus important de
fa question, savoir, s'il est vrai que la
mesure inçrirainée ait été prise sur les
vives instances du principal du collège,
en d'autres termes, si les instances de ce
fonctionnaire ont déterminé directement ou
indirectement l'ordonnance du médecin,
bien que fondée sur d'autres motifs, et le
consentement du père.
Mais quand bien même M. le Principal
du collège communal ait fait tous ses efforts
pour retenir chez lui son jeune malade,
que l'ordonnance du médecin eut seul mo
tivé sa translation, ne serait-il pas encore
juste et raisonnable de se demander ce qu'il
faut augurer de l'organisation d'un collège qui
tenu sur pied grands renforts de subsides
et disposant d'un local spacieux, ne peut offrir
d'abri, l'heure de la souffrance et de la mort,
aux jeunes gens qui lui sont coti/?és?Etsicelle
organisation est telle, que de l'avis du mé
decin, du consentement d'un père menacé
dans ses plus chères espérances, il vaille
mieux, tout malade déjà, chercher un gîte,
jusqu'à l'autre bout de la ville, dans une
maisonqu'habitentdivers locataires, plutôt
que de rester au collège où l'on ppie sa
pension, s'il en est ainsi, il est permis,
Croyons-nous, plus que jamais de recher
cher avec inquiétude quelles garanties les pè
res, lès mères de famille trouveront désormais
dans une institution où leurs enfants peuvent
tous partager ce triste sort.
Du resté, en soulevant ce débat, nous
n'avons eu en vue que l'accomplissement
des devoirs qui incombent la presse,
éclairer le. public et les pères de famille
surtout, en provoquant des explications.
Que le Progrès fournisse dès réponses sa
tisfaisantes, nous Iqs accepterons avec joiq;
qu'il nous prodigue l'injure, nous traite de
Baziles, faute d'argument plus solide, nous
saurons couvrir de tout notre mépris ces
aveux naïfs d'une impuissante colère.
NOUVELLE SOUSCRIPTION,
POUR LES PAUVRES DIRLAIVRE.
9.1 H
a'vvtoA
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Ou s'akoiiiie Ypres, rue de Lille, io, près la Grande
Place, et c\iez les Hercepteur's des Postes du Royaume.
l'ItiX DE LMROIXEnEIT, par trimestre,
Yptfés'fr 3. Lès aùlres localités fr 3 5o. Un u° à5!
Le Propagateur paraît le SAOTEMèl le MIERCItEBI
de chaque semai ne (insertions 19 centimes Ja ligne).
7??.SS, 12 Avril.
[Suite et fin.
Pendant ce temps-là, Marguerite, dans un a
parte dè jèiinès filles avec les demoiselles Thibaut
avouait, eu rougissant, qu'elle était bien heureuse.
Les jours suivants le curé et le maire se mirent
l'œuvre pour hâter les formalités matrimoniales
et la nomination du nouveau titulaire là place de
M. Lefèvré. Les démarchés n'éprouvèrent pas de
difficultés, grâce l'influence des deux négociateurs
et ne prirent que le temps strictement nécessaire.
Enfin la nomination de Dubreuil arriva et le jour
du mariage fut fixé.
Qu'il y eut'là un effet du hasard, ou bien que ce
fût le résultat d'une convention tacite entre le curé
et Valentin, toujours est-il que le jour du mariage
se trouva justement être l'anniversaire de la ren-
contre dans la forêt de Fontainebleau. La remarque
en fut faite par Marguerite, qui on avait raconté
l'aventure, sauf quelques restrictions. Marguerite
qui ne voyait là que lâ cause première de son
bonheur, demanda avec instance que tous les ans,
pareil jour, on fît un pèlerinage sur la route de
Villeneuve-la-Guyard.
Puisque tu le désires, mon enfant, dit le pas-
teuf, tu seras satisfaite, j'en prends l'engagement,
bien que celte fêle ne soit pas dans le calendrier.
Je veux même, ajouta-t-il en jetant un regard nar
quois Valentin, je veux que pour compléter l'anni
versaire, il y ait, ce jour-là, grand assaut d'armes
au pavillon.
Bravo s'écria le jeune homme sans se dé
concerter, et pour que rien ne manque la com-
méinoratiou, vous tiendrez le champ clos et vous
vaincrez tout le monde.
M. le démocrate, votis êtes un courtisan,-ri-
M. Vanbelleghem est nommé vicaire l'église
de S'-Jacqwes, en remplacement de M. Deman,
tjiii" se retiré. Ce sont les a vis réitérés de Sort méde
cin qui ont engagé ce vénérable prêtre demander
Mgr. i'Évêqné sa démission, en vue de réparer
ses forces par le repos et Un changement d'air.
Cette retraite sera vivement regrettée dans toute
la ville.
Montant de la première souscription, dont l'ar
gent est déjà expédié. fr. 84 oo
Un Ecclésiastique 20 oo
Une Demoiselle. 10 00
Une Damei5 00
Un vicaire des environs d'Ypres. 5 00
posta le curé qui ne s'attendait pas une aussi
prompte réplique.
Il est inutile de dire que la mère de Dubreuil
devait arriver Saint-Romain pour le mariage
de son fils, et qu'elle arriva en effet deux jours
avant la cérémonie.
La veille, dans la soirée, la famille s'était réunie
au pavillon, le curé avait annoncé qu'il voulait
faire aux deux fiancés son exhortation et leur
donner la bénédiction paternelle avant celle de
l'église.
Il leur parla longtemps avec celte bonté d'âme,
cette profondeur de raispn qui faisait qu'on ne se
lassait point de l'entendre. Ses gestes seuls étaient
interrompus, car chaque moment il sentait l'une
ou l'autre de ses mains saisie, emprisonnée et bai
gnée de larmes.
i Mes enfans, dit-il en terminant, vous allez
trouver que je suis bien égoïste, mais, ma foi, je