tage d'être exemps de toute obligation de payement, celui de ne devoir procurer pour leurs Gis ni papiers, ni encre, ni plumes; les élèves pouvant obtenir sans frais ces objets divers. Encore un peu nous y serons; une gratification sera promise ceux de nos concitoyens qui nonobstant leur sympathie pour le Collège S'-Vincent, envoyent leurs fils au Collège de la Ville. Entre-temps l'établissement épiscopal pros père de jour en jour et .gagne de plus en plus la confiance publique. On nous écrit de Zonnebeke. Jeudi 22 courant vers les 3 heures de l'après-midi a eu lieu Zonnebeke, la bé nédiction d'une antique chapelle dédiée la Vierge, et reédifiée par la munificence de Mel1' AVde notre ville. Le bon gout et l'élégance qui distinguent cette construction religieuse témoignent des sentiments élevés de la jeune personne qui s'en est constituée la fondatrice. M. le Doyen Welvaert présidait la cérémonie; le clergé de la commune et quelques autres ecclésiastiques lui servaient d'assistants. Plusieurs amis de l'estimable famille V. sur l'invitation faite, se trouvaient égale ment réunies la riante villa qu'elle pos sède Zonnebeke, où un goûter des plus confortables les attendait. Un de nos concitoyens nous commu nique les réflexions suivantes que nous trouvons justes et fondées: Depuis longtemps on n'a vu dans notre ville tantdequartiersinoccupésnitantd'ap- partements présentés en location. Quelque rue de la cité qu'on parcoure, et le regard tombe sur des fenêtres marquées d'une plaque portant pour inscription: Appar tement louer. Chambre garnie et Écurie louer, ou quelque chose de semblable. Un état des choses peu près identique se constata l'époque où fut retirée notre garnison de cavalerie. Ce fut alors que, dans le but de faire droit aux justes plaintes et aux légitimes doléances des contribua bles, l'administration communale, la suite de démarches faites auprès du gouverne ment, obtint l'établissement de l'école d'é- quitation dans notre ville. La présence dans notre cité d'un corps d'officiers offrait au public de grandes res sources et lui présentait sous le rapport de la sous-location d'incontestables profits. Comment se fait-il donc quele bourgeois d'Ypres se trouve si rudement frappé dans ses intérêts et que, depuis quelque temps, il lui devient très'diflicile de mettre profit les appartemenlsdont il peut se passer pour son propre usage? N'est-ce pas depuis que certains riches propriétaires, soi-disant désintéressés ont mis la disposition de MM. les officiers, non des appartements de leurs propres maisons mais des mai sons entières partagées en différents quar tiers? Naturellement, c'est là une cause évidente des souffrances dont plus d'un Yprois a lieu de se plaindre. Cette étrange manière d'agir de la part de certains hauts personnages vis-à-vis de la bourgeoisie donne lieu bien des cri tiques. Elle éveille surtout le méconten tement maintenant qu'on annonce, qu'un conseillercommunal, se dispose arranger une spacieuse maison nouvellement ac quise, de manière pouvoir loger conve nablement six ou sept officiers locataires, et que pour leur offrir toutes facilités il se chargera du lavage des linges!!! Après des faits de celte nature que doit penser la bourgeoisie de l'intérêt que lui portent ses mandataires l'hôtel de ville? Que pensera-t-elle surtout lorsqu'on vien dra lui dire, la veille des élections commu nales que tous les conseillers communaux n'ont rien tant cœur que ses intérêts et que dans toute leur conduite ils n'ont en vue que l'avantage des citoyens (sic!) M. De Man, vicaire de S'-Jacques a Ypres, est nommé vicaire h Dixmude; il est remplacé par M. Van Belleghem prêtre au séminaire. OBO' La femme est une brave et bonne ménagère plus jeune que lui de quelques années, dont le visage est ouvert, le front loyal et le cœur excellent. Mme Guiraud, moins déliée en affaires que sou mari, lui est infiuiment supérieure en droiture, en bon sens, et elle souffre souvent, sans se laisser deviner, de certains propos, de certaius gestes, de certaines façons, de certaines idées qui prouvent que le ménage, pour être heureux, n'est cependant pas irréprochablement assorti. La comtesse fait grand cas de cette femme honnête et labo rieuse elle a pour elle de l'estime, des bontés pour son mari, et une tendre affection pour Étieunette Guiraud, leur unique enfant. Étiennette est ce qu'on appelle au village, et un peu partout, un beau brin de fille; elle a seize ans,des joues roses, l'œil bleu,la taille riche, les reins cambrés et robustes, les épaules bien plantées, les cheveux un peu rudes mais abondans, d'une sève vigoureuse et d'un blond délicat; elle a cet air modeste qui convient son âge, résultats des sages exemples maternels; mais elle n'a pas cette timidité qu'un rien effarouche ou qu'un mot offense, l'innoceuce la préserve même du péril de oette susceptibilité. Etieunette doit la comtesse, sa protectrice, d'avoir reçu quelque instruction; et quoiqu'elle se soit mise un peu tard l'étudeelle n'a pas moins tiré bon profit des leçons de son maître, vieux magister qui le château de Favy servait d'In valides. La bonne femme Guiraud avait résisté de son mieux aux sollicitations pressantes de la comtesse elle s'était fiée son bon sens, pour déclarer que sa fille ne devait pas acquérir une instruction qui pourrait lui faire dédaigner un jour son humble iPPBOSg-» On lit dans l'Observateur La crise ministérielle n'a reçu jusqu'ici aucune espèce de solulioD. Le bruil courait la Chambre que M. Dumon- Dumorlier, président du Sénat, avait été de nou veau appelé au palais. Le fait est exact; mais il n'en est pas de même des commentaires auxquels il a donné lieu. Des renseignements certains nous permettent d'assurer que l'houorable président du Sénat n'a été appelé une seconde fois que dans le but de déterminer fa portée des propositions qui lui avaient été faites dans sa première entrevue avec le Roi. On avait répandu dans le public le bruit que M. Dumou-Dumortier n'aurait pas été chargé, comme l'avait été M. le président de la Chambre des Représentants, de constituer un ministère, mais aurait été simplement iuvité a entrer dans une combinaison ministérielle. Nous pouvons affirmer que le Roi a chargé M. Dumou-Dumortier de constituer un ministère. Afin qu'aucun doute ne subsiste sur ce point. M. Duinon-Dumortier aura décider de nouveau s'il condition. Elle en avait souvent parlé son mari, lui faisant part de ses répugnances; mais le père Guiraud, vaniteux par excellence, avait dédaigné ces sages avis, et s'était enthou siasmé d'une faveur qui devait, selon lui, tirer son nom de l'ornière et conduire sa fille d'heureuses destinées. Ainsi, la jeune paysanne, secondant par son intelligence le zèle de son maître, avait pris une teinture convenable d'édu cation, et se trouvait, l'âge de seize ans, pasablement savante pour uu temps où les femmes en général, et les villageoises en particulier, apprenaient peu de choses en dehors de la conduite du ménage. Étiennette, tout en s'appliquant aux leçons du pédagogue de Favy, avait remarqué les prévenancesles petits soins, les oeillades d'un brave et beau garçon que le vieux marquis entretenait titre de secrétaire et de lecteur. Aveugle et incapable de s'occuper, cette époque où les sectes révolutionnaires agitaient la France entière, le marquis tenait beaucoup suivre, dans les papiers publics la marche des événemens et des idées; obligé, par son rang et sa fortune, de se mettre en tète des défenseurs de la monarchie expirante, il fallait qu'il étendît et ses relations et sa correspondance. Pour obéir sa conscience, ses principes, sa loyauté, il devait prendre part au mouvement de sa province, et, pour y parvenir avec quelque succèsil avait compris la nécessité de chercher un aide dont il fut aussi sûr que de lui-même. Son choix était alors tombé sur le fils du magister dout nous avons parlé, jeune homme de vingt-deux ans, plein d'ardeur et de dévouement, pauvre d'écus, mais riche de probité, de courage, et, vertu rare dans ces mauvais jours, d'une piété sincère, calme et sévère. accepte ou s'il n'accepte pas cette mission. L'hono rable président du Sénat n'est pas disposé, nous assure-t-on, h accepter. L'Indépendance garde le silence. M. de Grendelecoadjtiteur a Bovekerke est nommé vicaire 'a Ruddervoorder. On nous écrit d'Hooglede, en date du 20 mai: Hier nous avons échappé a un grand malheur. A quatre heures de relevéun terrible orage a éclatté sur notre commune; l'éclair, le tonnerre, le vent, et la gtèle faisaient trembler les plus intrépides, quand tout coup un horrible fracas se fait enten dre; au même instant tout le clocher était entouré de feu, la foudre y était tombée, mais sans y lais ser de trace de feu pour le moment. Le soir 8 heures, nu moment que les fidèles se réunissaient dans l'Église pour assister au salut et h l'office du mois de Marie, le cri de Au feu se fait entendre, et en effet une épaisse fumée entourait le clocher, et du côté sud même la flamme se faisait jour au dessus du cadran. Le feu avait été mis au clocher par la foudre et avait couvé depuis quatre heures. Heureusement que de prompts secours ont pu l'éteindre. Tous lei planchers des étages et quelques poutres ont été consumées, et si les secours étaient arrivés plus tard il n'y aurait eu plus moyen d'éteindre les flammes. On ne peut pas encore évaluer le dommage. La foudre est entrée daDS le clocher par une ouverture au-dessus du cadran sud, du moins on le présume parce que le plomb qui y fixe les crampons de fer est fondu. Le même jour la foudre est encore tombée sur un arbre au hameau /tel Hoogheet au Gitsberg sur le moulin du sieur Rommelaere; dout elle a endommagé les ailes. On lit dans le Courrier de l'Escaut: Dimanche dernier, pendant la messe de 11 heures, en l'église de S'-Nicolas, une jeune fille qui paraissait prier avec beaucoup de recueillement accompagnés de gestes qui accusaient une profonde douleur. Son frère qui, la surveillait a distance, s'appro cha d'elle aussisôt et parvint h la câliner. A leur sortie de l'église, plusieurs groupes se formèrent dans lesquels on paraissait s'intéresser vivement h celte jeune fille. Nous approchâmes et voici ce que nous recueillîmes son sujet. Cuisinière chez M. H... de cette ville, elle s'y trouvait avec une bonne qui avait été au service du comte Hyppolite de Bocarmé, et avait reçu d'elle, au sujet de ce qui s'est passé au château de Jean Marcel, c'est ainsi que se nommait le timide amoureux d'Élienuelte, n'était pas de son temps. Travailleur opiniâtre, esprit mûri par l'étude, âme droite et noblement modeste, il ne s'était pas enivré, comme la plupart des jeunes gens, de ces théories fuuestes qui battaient en brèche la société; il ne s'était pas enorgueilli de son savoir au point de se croire supérieur aux autres hommes; il n'avait pas rêvé de s'élever tout prix, dût-il écraser sous ses pieds brûlans ceux qni lui feraient obstacleamisprotecteursémules et bienfaiteurs. Il avait, au contrairecherché le bonheur dans le travail, dans sa propre sphère, prisant par dessus tout cette maxime du mo raliste de Salime, qui met le bien suprême dans l'honnête médiocrité. Et la fortune semblait être venue au-devant de ce coeur loyal et bon; car le frais visage d'Etiennette s'était montré tout-à-coup aux yeux charmés de Marcelcomme se montre au voyageur en souci du chemin qu'il doit prendre dans les ténèbres, un feu brillant auquel il se confie. Nos affections les plus durables, celles qui nous conduisent aux unions fortunées, naissent,ordinairement, de l'inspiration, et ne sont pas méditées. Elles semblent jaillir de nos jeunes années, comme jaillissent, des nuages, les plus brillans éclairs dont .s'enflamme le ciel. La sympathie n'est pas l'oeuvre du hasard; c'est l'oeuvre de Dieu, qui permet aux chastes amans de se renoontrer sans se chercher, et de se donner la main dans cette vie semée de joies et de chagrins, comme il permet aux oiseaux de s'accoupler, deux deux, sur la branche que le printemps fuit fleurir et que l'hiver dépouille. [Pour être continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2