FRANCE. Paris, 21 mai. Bilreitiont, des coufidences qui l'avaient effrayée au poiut de lui faire perdre le sommeil et d'ébran ler fortement sa raison. Lors de l'arrestation des époux Bocanné, et par suite de l'interrogatoire que dut subir sa campagne l'exaltation de cette pauvre fille devint telle qu'on dut la congédier de son service. - Les parents de cette fille, qui habillent la parois se du Château, font, nous a-t-on assuré, des dé marches pour la faire admettre h l'hospice des incurables. Quoi qu'il en soit des dires qu'on lui prête, il serait bien que l'autorité la fit placer au plus tôt; peut être au moyen d'un traitement prompt et convenable parviendrait-on savoir ce qu'il y a de vrai ou d'exageré dans les discours qu'on lui attribue. On lit dans le Courrier de t Escaut Nous avons déjà annoncé que M. et Mm* de Bocarmé, lors de leur translation a Mons, avaient été conduits séparément. On a fait prendre M. de Bocarmé la route d'Ath, tandis que sa femme a du suivre celle qui passe par Bury, lieu où est situé son château, maintenant voué k tant de funèbres souvenirs. En traversant le village, M"" de Bocarmé a paru éprouver une assez vive émotion; elle a, cependant, adressé la parole a une femme, pour la prier de dire au château de lui envoyer désormais de l'argent a Mons et non plus k Tournai. A Saint-Brigitte, où l'on s'est arrêté pour faire rafraîchir les chevaux, elle a demandé un verre d'eau fraîche qui lui a été apporté par un voyageur arrêté en ce lieu. Elle l'a remercié en se cachant la figure avec son mouchoir, puis elle a désiré faire quelques pas a pied avec les gendarmes. Depuis son arrivée k Mons, elle a eu plusieurs conférences avec ses avocats et semble attendre très-impatiemment le jour des débats publics. M. de Bocarmé persiste dans son attitude et dans son système dont il espère le succès. Il a fait demander pour avocat M° Lachaud, du barreau de Paris, qui fut un des défenseurs de Mm* Lafarge. Il doit arriver d'un moment k l'autre k Mons. On lit dans le Journal de la Belgique Nous avons reproduit, d'après un journal de Paris, urie nouvelle concernant uu billet au crayon qui aurait été glissé dans une lettre de M. de Bo carmé. Le fond de cette nouvelle est vrai, les détails en sont inexacts. Voici comment le fait a eu lieu nos renseignementssont,croyons-nous, très-exacts: M. de Bocarraé avait écrit k un de ses anciens amis. M. le juge d'instruction Heughebaert, prit connaissance de la lettre. Pendant qu'il la lisait, M. de Bocarmé eut l'adresse d'écrite au crayon sur un petit morceau de papier quelques mots dont voici au moins le sens Tâchez de décider Maî tre h se charger de ma défense en même temps que de celle de ma femme. Si nous n'avons pas le même avocat pour tous deux, nous sommes perdus. M. Heughebaert, ayant lu la lettre, la rendit toute pliée k M. de Bocarmé pour y mettre l'adresse. Ce fut alors que celui-ci parvint k y glisser sans être aperçu le billet qu'il venait d'écrire. L'adresse mise, il la rendit sans être cachetée k M. le juge d'instruction, qui la remit k un jeune commis, pour qu'il la cachetât et la jetât a la poste. Il lui donna en même temps son dossier k rapporter chez lui. Lorsque le jeune homme sortit, il pleuvait; il courut chez M. Heughebaert pour y déposer le dossier, puis il oublia la lettre dans sa poche. Le lendemain, en la retrouvant, il s'aperçut de sou oubli il allait la cacheter avant de la porter la poste, lorsque l'idée lui vint de la rouvrir. Ce fut alors qu'il trouva le petit billet clandestinement introduit dans la lettre, billet que, tout naturelle ment, il se hâta de porter a M. le juge d'instruc tion. Nous apprenons que plusieurs gardiens de la maison de réel usion de Vil vorde sont envoyés k Mons pour renforcer provisoirement le personnel de la maison d'arrêt de cette ville. Le jury de l'Exposition universelle de Lon dres pour les machines agricoles et horticoles, est ainsi composé: MM. le colonel Challonner, A. Hammond, B.-J. Brandreth Gibbs, Joshua Locke, V. Milles, M.-P. Philip Rusey, M.-P.-J.-V. Sbel- ley, M.-P.-S. Tompson, pour l'Angleterre, l'E cosse et l'Irlande (8 membres). Le professeur Hlu- beck pour l'Autriche, le proiesseur Moll pour la France, le baron Mertens d'Osiin pour la Belgique, le professeur Uau pour le Zollverein, Belbinan Holweg pour la Prusse, P.-B. Johnsou pour les Étals-Unis (i4 membres au total.) On a dernièrement annoncé le décès d'un centenaire invalide nommé J. Kolombeski, polo nais, que tous ses camarades croyaient âgé de 127 ans, et l'on sait que de soins et de déférence il a du k cette supputation de longévité aussi excep tionnelle. D'une vérification faite de ses papiers après sa mort, il résulte évidemment que ce brave Polonais n'était âgé effectivement que de 91 ans, et que l'acte de naissance dont il se prévalait pour établir son identité n'était autre que celui de son père, portant le même prénom que lui et décédé depuis longtemps. Cette ruse toute inuocenle lui avait parfaitement réussi de son vivant; mais tou jours est-il que ce petit stratagème, reconnu après son décès, l'a privé de certains honneurs militaires auxquels lui eût donné droit son titre d'invalide centenaire. Deux agens ont été envoyés par la police de Francfort, b l'Exposition du Palais de Cristal. Dès leur arrivée k Londres, on leur a volé tons leurs bagages ainsi que leurs papiers, parmi lesquels se trouvait le signalement de sept fameux voleurs allemands. On lit dans le Sundag-Times L'Exposition, contre toute attente, semble avoir grandement diminué le nombre des visiteurs de notre métropole. Loin de ne pouvoir fournir k l'alimentation et au logement des masses d'étran gers qui devaient envahir Londres, k l'occasion de l'ouverture du Palais de Cristalla plupart des hôtels, maisons garnies, restaurateurs, etc., se plaignent de n'avoir jamais vu leurs élablissemens moins fréquentés, et, de fait, la plupart des maisons du West End et du Strand sont munies d'écriteaux qui indiquent suffisamment leur état de vacuité. Les commerçans et les boutiquiers de cette partie de la ville constatent également que les affaires sont dans un calme désespérant, et les lieux d'amu- seinens publics, k très peu d'exceptions près, sont presque déserts depuis quelques semaines. Il est vraiment déplorable qu'un évéuement destiné, croyait-on, k faire affluer, dans notre métropole, toutes les sources de la richesse, lui cause un pré judice si notable. On écrit de Saint Die au Journal des Vos- gesr le t3 mai, les détails suivants sur un malheur qui a beaucoup d'analogie avec celui occasionné récemment par la foudre au hameau de Pinte, commune de Nazareth Dimanche 11 mai, vers huit heures du soir, au moment où l'église était remplie de fidèles assistant au mois de Marie, la foudre est tombés sur l'un des angles de l'église de Fraize, en brisant en mille morceaux l'énorme pierre de la corniche de là le fluide électrique, passant par le trou de la serrure de la grande porte d'entrée, a pénétré dans la ga lerie des orgues et k enlevé, sans lui faire aucun mal, k un homme qui s'y trouvait, un des souliers qu'il avait aux pieds. Après avoir fait le tour de l'orgue sans y cau ser aucun dégât, le fluide est redescendu le long d'un des gros piliers qui le supportent, et dans cette course, a tué un des paroissiens appuyé contre ce pilier. La foudre continuant sa course k travers la grande nef, est venue frapper trois personnes qui se trouvaient sur l'un des bancs les plus près du chœur deux de ces personnes ont été blessées, la troisième a été tuée. La foudre prenant une direc tion ascensionnelle, est sortie par les combles au dessus du chœur et y a mis le feu. En pénétrant dans l'église, la foudre avait naturellement jeté parmi les fidèles l'effroi et le désordre. C'est au milieu d'une confusion générale que les cris: Au feu! se font entendre; chacun aussitôt de fuir en se précipitant vers les portes trop étroites pour un pareil moment; plusieurs personnes ont été contusionnées. Alors que tout le monde fuyait, un jeune homme de 17 ans, le fils de M. Schaffausen-Leroy, restaitseul immobile sur son banc, paraissantplongé dans une profonde méditation. Quelqu'un, étonné vint le pousser pour lui annoncer le danger; mais on ne tarda pas k s'apercevoir que l'on ne parlait qu'a un cadavre! La foudre avait tué ce jeune homme sans qu'il eût prononcé une parole; ses voisins ne s'en étaient pas aperçus. Le fluide n'a Lissé aucune trace sur son corps. Ces deux victimes laisseront de juste regrets k tous ceux qui les ont connues. L'incendie n'a fort heureusement pas fait de progrès, grâce aux prompts secours et au dévoue ment de cette brave population de Fraize dont l'émotion causée par la perte de ses membres n'a pu ralentir ni le zèle ni le courage. Selon le San-Francisco-Herald, du 1" avril. Il est probable que les mines de la Californie donneront, en 186170 millions de dollars (878 millions de francs.) aaxwx CHRONIQUE JUDICIAIRE, Un arrêt de la cour d'appel a décidé que le pro priétaire d'un bâtiment,situé dans la zône prohibée d'une forteresse, mais antérieur k l'établissement ou k l'extension de cette forteresse, ne peut être tenu de démolir ces constructions sans indemnité. Si néanmoins il les démolit volontairement, au cune reconstruction ne peut avoir lieu, même sur les fondations anciennes, sans autorisation du dé partement de la guerre. Les reconstructions opérées en l'absence de cette autorisation doivent être démolies sans in demnité. Une question de droit très-importante vient d'être jugée par le tribunal correctionnel de Mons, dans son audience de lundi dernier 19 mai. Voici les faits Le sieur D... de la commune de S'-Vaast, avait fourni la table et le logement k sou frère, pendant l'espace de 11 mois, k raison de vingt francs par mois. A la date du 1" courant de cette année, il res tait dû i4o fr. pour la pension. Le débiteur de cette somme manifeste l'intention de quitter la maison et de ne pas le payer. Le créancier ouvre le coffre de son débiteur, prend la somme de i4o fr. et se paye lui-même. Aussitôt plainte est portée a l'autorité par le frère qui se prétend volé. Et le prétendu voleur com paraît devant la police correctionnelle pour se disculper de l'imputation de vol. L'avocat Bénier, chargé de la défense, commence par reconnaître que la conduite de son client est repréhensible, qu'il n'est pas permis k qui que ce soit, de se rendre justice a soi-même, mais qu'elle n'est pas punissable d'après la loi pénale. Que la soustraction ne pourrait être réputée frauduleuse, criminelle et coupable, qu'autant qu'elle aurait porté préjudice au plaignant, et que loin d'avoir été nuisible k ce dernier, elle avait au contraire opéré sa libération et éteint la dette. Que la bonne foi de son client devait être une sauve-garde assurée pour lui, et le couvrir de l'égide des lois protectrices de l'innocence, qu'une erreur ne peut jamais constituer un vol, que l'er reur est l'apanage de l'humanité Errare hama- num est; et qu'on n'est pas criminel, parce qu'on n'est point infaillible. A lappui de sa défense, il a cité un arrêt de la cour royale de Paris en date du 25 avril 1823, qui a décidé qn'il n'y a pas de vol de la part du créancier qui pour se payer, s'empare de marchandises appartenant k son débiteur, mal gré l'opposition et la résistance de ce dernier. Cette défense a été couronnée du succès le plus complet, et le prévenu a été acquitté. Tous les démocrates des Landes ne se sont pas tenus en dehors de l'élection qui vient d'avoir lieu dans ce département. Il en est qui avaient h cœur de faire connaître leurs intentions patriotiques pour 1852. Le procès-verbal du recensement des votes du canton de Iiagetmau signale les deux bulletius que voici 1. Vive Ledru-Rollin, qu'il faira prendre tons les aristosen i852, garde a vos, arme bras, ajustez droit au cœur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 3