JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 9 No 3513 34me anncfe UNE DEESSE. VÉRITÉ ET JISTICE. On s'abonne Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. 1*11 IX DE l/%ltO\\i;tii;vrpar trinicatre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3t5o. Un n° a5. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes lu liffiie). 7PS.ES, 31 Mai. La comédie ministérielle traîne d'une façon bien languissante. A quoi en est le cabinet? Nul ne pourrait le dire. Il n'en sait rien lui-même. La fameuse réunion Tbiéfry n'est pas davantage instruite sur ce chapitre. Cependant nous avons eu un petit épisode avant- hier au Sénat. Une des plus fortes têtes du parti, le rival de MM. Duquesne et Théodore Juste, l'heureux novateur en géographie, celui qui pla çait naguère Amiens en Champagne, M. le baron de Royer enfin, puisqu'il faut l'appeler par son nom, a interpellé le ministère. 11 lui a demandé, avec une franchise digne de son grand cœur s'il y aurait quelque inconvénient nous faire connaître les démarches qui ont été entreprises pour hâter une solution qui nous fasse sortir de l'impasse où le pays se trouve en ce moment. Le pays ne se doute pas le moins du monde qu'il se trouve dans une impasse. Le cabiuet, peut être; et encore ne cherche-t-il que le mot de passe, non pas pour sortir, mais pour rentrer dans son assiette normale. Quoi qu'il en soitnous parta geons, a litre de spectateurs assis au parterre, la curiosité de M. Royer de Woldre. Nous aimerions b connaître les démarches entreprises pour hâter une solutionjT'bien que la solution soit prévue de tout le monde. Les ficelles sont grosses comme des câbles, et l'on entend partout grincer les pou lies qui les font péniblement mouvoir. M. Dumon-Dumortier n'a eu b donner ni de longues ni de catégoriques explications sur les démarches entreprises soit près de lui, soit par lui. Il ne peut, pour sa part, entrer au cabinet et, dans son opinion, la politique actuelle ne peut mieux être suivie, que par ceux qui gouvernaient la barque gouvernementale depuis quaire ans. On voit que sous la baguette nautique du sénateur tournaisien le char ministériel de M. Rogier est (Suite.) Marcel avait deviné que l'âme d'Élicnuette était la sœur de la sienne il s'était épris de celte douce jeune Glle, comme on s'éprend son âge; c'est dire que sou imagination l'eut embellie si la nature n'eût pas été prodigue envers elle, et si son coeur ne fût sorti, des mains du Créateur, plus pur que le diamant des mains du lapidaire. La comtesse de Pavy portait trop d'iotérêt sa protégée pour n'avoir pas surpris un secret qu'Étiennette et Marcel n'avaient même pas osé se confier. Iaiin de s'effrayer de celte passion naissante, elle l'avait surveillée, mais elle avait souffert qu'elle se développât peu peu sans l'effaroucher, sans l'inquiéter. Le manège des deux amoureux était si candide, il y avait tant de fraîcheur dans cette innooente intrigue, tant de discrétion et de respect de la part de Marcel, tant de pudeur et de naïveté de la part d'Étiennette, que la belle châtelaine prenait plaisir aux embarras de oette grosse affaire dout elle brouillait les fils son gré, en attendant que le jour fût venu de doter deux heureux. La fermière Guiraud était au courant de cette histoire; ses yeux vigilans avaient remarqué la légère transformation qni s était opérée chez Étiennette; la jeune fille était devenue plus calme, plus posée, plus rêveuse, et, pour une mère, c'étaient là des indices sérieux il y avait anguille sous roche assurément. devenu une barque, l'attelage s'est transforme' en équipage. Seulement les matelot» se sont inontre's un peu récalcitrants. Par bonheur, une loi récente a abolli les coups de garcette. Il est vrai que, suivant M. Duinon-Dumorlier, les Minisires ont poussé peut-être trop loin la délicatesse! M. Rogier a payé, et ce n'était que justice, l'honorable sénateur en même monnaie. Mais il reconnaît qu'il ne s'agit que d'un simple accident et que l'opposition n'a pas encore dis paru. C'est fort heureux, en effet, que M. Rogier veuille bien s'en apercevoir. A titre de réciprociié, il engage, comme dans la première partie du dia logue de Vadius et de Tiissotin, et en style digne de ces illustres maîtres, M. Dumon-Dumortier a réfléchir qu'en effet la situation, sans être grave ne pourrait cependant se prolonger longtemps en core sans de graves inconvénients. Ce matin le Précurseur annonce comme chose certaine que, les démissions n'étant pas acceptées, le ministère reste, et que les Chambres convoquées dans quelques jours entendront lecture de l'arrêté royal qui clôtura la session. L'épisode du Sénat n'aurait donc été que le préambule de ce dénoue ment de la comédie. Le pays, qui s'en doutait, l'accueillera avec un immensé éclat de rire. [Jour, de Bruxelles.) îroeorsi-^. H' En revenant avec un taureau de Warnêloïi, une fermière de Locre lut fortement maltraitée par le farouche animal. Le lendemain une fille habitant uue autre commune vient rendre visite b sa mère alitée. A ce ttiomerrt le fauréarf ptftvint b échapper furieux de son étable. En vain la fille, le fils de la maison et le père cherchèrent b prévenir sa sortie la fille d'un coup de corne eut une côte enfoncée et l'épaule démise, le fils fut aussi blessé, et le père fut jeté dans une mare d'eau remplie de fumier, ce qui le sauva d'une mort certaine. On craint pour les jours de la mère et de la fille. Ce déplorable événement qui vient de mettre en émoi le village de Locre prouve l'utilité des précautions et des mesures de surveillance que l'autorité prescrit aux éleveurs de taureaux. A la première confidence de la fermièrela comtesse avait répondu par un aveu complet. Guiraud s'était fâchée d'abord tout rouge Élienue s'était cachée d'elle; c'était une faute, une faiblesse de mauvaise augure, une ingratitude... Mais la châtelaine n'avait pu que rire de ces accutalions redoutables, et elle les avait détruites uue une, en s'offrant pour caution de sa protégée, en affirmant qu'Etiennette eût été bien en pein&de raconter ce qui se passait en elle, puis qu'elle ue comprenait rien son propre trouble, puisque Mar cel ne lui avait jamais rien dit qui pût l'éclairer ou l'instruire. Et il était résulté du grave entretien de la comtesse et de la fermière, que les choses continueraient de marcher comme elle marchaient, sous une double surveillance, jusqu'à ce qu'Etien nette fût d'âge se marier. Le pere Guiraud ne fut pas mis du complot, les hommes n'entendant rien ces sortes d'affaires, et la mère d'Etiennette pria Dien, soir et matin, pour le bon heur de sa fille, pour le bonheur de la comtesse de Pavy sa bienfaitrice, et pour Marcel, qu'elle aimait déjà comme s'il fût né de ses entrailles. Les premiers désordres de 89 surprirent la ferme et le châ teau au milieu de ces riants projets d'aveuir, et s'ils effrayèrent peu les jeunes cœurs qui s'étaient tacitement donné l'un l'au tre, ils iuquiétèrent gravement la comtesse et Mmt Guiraud. Le daupliiué, l'imitation de quelques provinces voisines, eut ses troubles et son agitation, ses démocrates violents et ses jours de folie. Le marquis de Pavy, jugeant la quesliou politique avec sagesse, comprit que la noblesse ne devait ni émigrer, ni se renfermer dans ses manoirs, mais se rallier au trôue, en tourer le roi et soutenir la monarchie par l'épée, par des sacri fices, par des conseils, et par un dévoûment toute épreuve. U.N MOT DE L'IMPOT SUR LES BIÈRES. Les nouveaux impôts sur la bière rencontrent partout la plus vive opposition et cette opposition devient d'autant plus générale, que jusqu'ici la nécessité d'une plus forte impositiou sur cette boisson n'est pas encore démontrée. Mettre la bière hors de la portée de l'ouvrier quand celui-ci n'a déjà qu'une alimentation bien frugale par le prix excessif de la viande de bou cherie et des autres denrées de première nécessité, serait lui ôter une partie des forces physiques dont il doit faire usage dans les travaux souvent péai- bles qui lui incombent. D'ailleurs, la bière se vend déjà assez cher, trop cher peut être, car il y a encore beaucoup de familles qui n'en font pas usage par ce motif. La zizanie continue de régner dans l'Église an glicane. On se rappelle que l'évèque d'Exeter a annoncé l'intention de teoir un synode diocésaiu le 25 juin prochain pour y disserter et définir cer tains points de doctrine. Aujourd'hui le Plymouth- Herald publie une protestation signée par 43 mi nistres anglicans du diocèse qui déclarent qu'ils ne prendront aucune part aux électious du synode ni b ses travaux, s'ils sont appelés b en faire partie. Eutr'autres motifs a l'appui de cette protestation, les signataires déclarent qu'à leurs yeux un pareil synode tendrait b placer le diocèse d'Exeter sur un pied d'indépendance b l'égard du corps de l'Église anglicane tout entière et constituerait une oppo sition inconvenante, injurieuse, sinon schismatique envers le métropolitain et envers les autorités éta blies. L'Ami de la Religion de Paris trace un ta bleau bien sombre de la position des catholiques en Hollande. Il rend compte entr'autres d'une au dience du Roi b laquelle fut admise une députation composée des ecclésiastiques les plus honorables. Voici comment l'Ami de la Religion s'exprime: Le doyen des curés lui adressa de respec tueuses paroles. Cette loyale démarche valait bien au moins un accueil poli. Mais non! au lieu de répondre avec bienveillance le Roi se laissa eir.- Imitaut doue, dans sa vieille et loyale fidélité, ce roi de Bohème infirme et aveugle qui, voulant combattre la bataille d'Azin- court, se fit enchaîner quatre chevaliers vaillants, et mourut aveoeux,le marquis, tout impotent qu'il était, résolut de partir pour Versailles, et de porter au roi le secours de son expérience de son abnégation, et de tout'l'argent qu'il pouvait avoir eu réserve. Ce projet bien arrêté, le vieux châtelain fit appeler sa belle- fille, et la reçut daus son oabinet, Lorsque M"" de Pavy entra dans cet appartementelle ne pouvait se douter de la nouvelle qui l'y attendait. A son ap proche, Marcel se leva respectueusement Marcel écrivait sous la dictée du marquis; dès qu'il eut auuoucé la comtesse, il voulut se retirer, Restes, lui dit le vieillard, tu n'es pas de trop, mon gar çon... Ma chère Louise, force de rélléchir, on finit quelque fois par ramasser uue boune idée... Je vais te donner une preuve de ma confiance le devoir m'appelle Versailles, où, depuis près de trente ans, je n'ai pas mis les pieds; assez bon soldattrès mauvais courtisan, j'ai laissé les intrigues éfférai- uéesàceux qui, parleur conduite imprudente, out mis le trône en péril. Pour obéir la vieille devise de ma famille, je dois courir la bataille sans m'inquiéter des changes de victoire ou de défaite, et je pars... Quoi! mon bon père, infirme, aveugle!... Et entêté, mon enfant, très entêté... Assez de gens dans ce temps, renoncent aisément leurs principes pour que je tienne aux mieus avec obstination n'essaie pas de me détourner de ma résolution, tu ni réussiraispas. Maissi j'aban donne momentanément ce château, cette province, je l'y laisse;

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1