jetés sont énormes, c'est la dérivation de la Meuse, c'est le chemin de fer du Luxem bourg, etc., etc. A lui seul le rail-way de l'État, conception de M. Rogier, entraine chaque année une perle sèche de plusieurs millions. Et qu'on ne s'imagine pas que les hom mes du pouvoir possèdent au moins les notions les plus élémentaires de l'art de gouverner, eux qui ne semblent guère se douter qu'il importe de se concilier les esprits et d'apaiser les dissensions intes tines. Qui ne se rappelle la secousse ré volutionnaire de 1848 et les malheurs qui menaçaient notre patrie cette épo que? Le parti catholique donna alors un noble et généreux exemple. La chute du cabinet de Theux était recente, des desti tutions en masse avaient frappé les rangs de l'opinion modérée, elle n'avait rien attendre d'un ministère porté au pouvoir en haîne d'elle. Mais le parti catholique sut s'élever au-dessus de ces mesquines préoc cupations; il ne vit que les dangers aux quels la Belgique et son Roi se trouvaient exposés. Il tendit loyalement la main ses adversaires en signe de fraternité et de réconciliation. Le cabinet accepta le con cours qu'on lui offrait sans arrière-pensée, et forte de l'union de ses enfants la Bel gique résista la tourmente. Mais lors des élections de juin 1848, le libéralisme re prit son intolérance et ses allures enva hissantes, il oublia le pacte conclu l'heure du péril. Ou plutôt il s'en ressouvient pour en faire l'objet de ses sarcasmes et de ses injures. Incapable de comprendre une no ble action, il ne vit dans l'oubli de nos justes ressentiments, que l'effet d'une peur sans motifs; il osa nous traiter de lâches, de trembleurs, de couards! Et, il se ren contra un ministre, un M. Frère, pour repeler devant la Chambre, du haut de la tribune, ces odieuses incriminations!!! Désormais l'opinion modérée sait ce qu'il lui reste attendre du speudo-libéralisme. COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. 8 Audience du 5 juin. Le nommé Jean Hoo- gbe, fils de Pierre, âgé de 4i ans, tisserand, né et domicilié Gbits, accusé d'avoir mis volontairement le feu dans la grange de la ferme occupée par la veuve Staelens a Deerlyk dans la maison habitée par Ives Van de G*hinste et dans la ferme occupée par Jean Callevvaert, a été condamné la peiné de mort, dont l'exécution aura lieu sur une des places publiques de la ville de Bruges. fois, bravement et honnêtement prenez bon courage, Dieu ne sépare pas longtemps ceux qu'il veut unir jamais. Marcel baisa la main de sa fiancée, et cette main trembla sous ce chaste baiser. Il fallut se quitter; les derniers adieux furent simples et touchans; la mère Guiraud s'attacha au cou de son futur gen dre, et le combla de grosses caresses aussi franches que lourdes. Marcel se retourna souventpour jeter un regard Éliennette qui lui rendait ce salut par un signe de tète, et la comtesse rentra au châteaufort contente de sa matinée. Le lendemaiuun vieux carrosse attelé de deux chevaux peut-être aussi vieux que lui, et qui, certes, ne se doutaient pas du service qu'on réclamait de leur dévoûment, sortit du château de Pavy et prit la route de Lyon. Arrivé au bas de la colline, le cocher du marquis fit claquer son fouet, et cria Eh! mère Guiraud, mam'zelle Étieiinette, souhaitez- nous donc bon voyage. Qui, est lâ, demanda le marquis Marcel penché la portière. Ce sont vos fermières des Moulins qui vous saluent, ré pondit le jeune homme dont la vue se troublait. Ah! ah! adieu madame Guiraud... allons, mariez votre jolie fille en mon absence, je lui porterai, de Paris, son cadeau de noce. Merci, monseigneur, mais ne nous faites pas attendre. Marcel mit uu doigt sur ses lèvres etsans trop savoir ce qu'il faisait, il euvoya un baiser sa fianeée qui, bientôt, disparut ses yeux. La cour d'assises du Brabant a continué avant- hier l'audition des témoins dans l'affaire de la banque. On remarque une particularité dans les au diences de cette affaire. Un des jurés, sujet aux coliques, doit par ordre de son médecin, fumer beaucoup le président de la cour l'a autorisé la faire pendant les débats; aussi ce juré a continuel lement le cigare la bouche. sas&SHSXU<-, 'L'Indépendance annonce qu'il paraît positif que M. Ttoye, gouverneur de Namur a donné sa démission. On lit dans le Messager M. Green a opéré mardi, a Gand, sa 235" opération, en compagnie de MM. Ed. Dusauchoit, fils, J.-B. Vandercruyssen, marchand de bois, de Gand, et M. Wassington, de Warwiek. A 6 heures et quart tous les préparatifs étant terminés, les voyageurs ont pris place dans la nacelle et drx minutes après le ballon s'élevait majestueusement dans les airs. Il a pris d'abord la direction de la porte de Courtrai, puis il a été poussé vers Tronchiennes et est passé au-dessus de cette commune. Une personne présumée belge, portant le nom de Thérèse Destpercy âgée de 55 6o ans, est morte subiiemenl a Boulogne-sur-Merle 3), janvier dernier. La défunte a laissé fine petite suc cession. Toutes les recherches faites pour décou vrir sa famille ont été infructueuses. Les ayants droits peuvent se présenter au ministère des affaires étrangères, Bruxelles. [Moniteur.) Du 25 au 31 mai, il est entré au port d'An-» vers un navire chargé de denrées alimentaires. Les importations effectuées consistent en 92,000 kilog. d'orge. Il est sorti pour la consommation 59,062 kil. de seigle et pour le transit 21,600 kil. de seigle. La cour militaire s'occupera Jeudi prochain de l'appel que le docteur Cambresy et le sergent Van Herpe ont interjeté, contre un jugement du conseil dè guerre de la province de Namur qui condamne le premier a la cassation et le second aux travaux forcés, pour fausseté en administration, et faux et complicité de faux en écriture authen tique et publique. Un journalier d'Arc-Ainières a été arrête Sous prévention d'avoir causé la mort de son en fant en lui assénant des coups de maillet sur la tête. Le steamer le Franklin, faisant le service entre lierre-Neuve et Halifax, s'est perdu corps et biens dans les premiers jours de mai. L'équipage et les»passagers ont été sauvés. On a abattu Woumen un chêne de 10 mètres et demie de troDC et dé 4 mètres de circon férence; cet énorme chêne 65 mètres cubes et doit peser 55,5oo kilogrammes. Le taux de la vente des tableaux de la ga lerie Van Saceghera dépasse toutes les prévisions. Ils sont enlevés au poids de l'or. L'enthousiasme de la vente des tableaux du roi de Hollande n'est rien en comparaison de la vente de celui-ci. La joie d'Élienuetle s'était envolée... la jeune fille rentra triste et pensive la fermeappuyée au bras de sa mère qui ne se fit pas faute de bavarder, eu pure pertepour la consoler. 11. Le vieux châtelain de Pavy avait partagé l'erreur de toute la noblesse de France il avait cru une perturbation momen tanée, non une révolution profonde. Il s'était rendu Ver sailles pour porter ses conseils la couronne, mais il n'avait pas prévu que ces conseils arriveraient trop tard et que le trône s'écroulerait sous les mains brutales des démolisseurs. Néan moins fidèle ses principes comme sa cliev aleresque vertu le marquis assista toutes les scènes de désordre qui ensan glantèrent et le palais de Louis XIV et le palais des Tuileries. Il fut le prqmier gémir de cette résignation royale qui sou mit Louis XVI aux outrages d'uu peuple ingrat soulevé par d'avilies et haineux révolutionnaires; il eût voulu, comme feus les coeurs vraiment français, qu'au courage du chrétien martyr, le petit-fils de saint Louis joignit la fermeté du chef chargé du salut de l'État, du salut de la société. 11 fut témoin de cette journée hideuse pendant laquelle la cour fut ramenée i Paris, escorléo d'une populace avinée, qui portait, comme autant de trophées de sa première viotoire sur une monarchie qui l'avait glorieusement gouvernée pendant dix sièclesles têtes sanglantes de quelques gardes assassinés lebrs postes d'honneur. 11 fut effrayé, lorsque, pour achever dignement Nous avions, sans nous en douter, prévu le prix où s'élèverait le paysage d'Hobbema. Il a été ad jugé a 78,500 fr. les frais de la venle ajoutés, total près de 80,000 fr. C'est un prodige! L'intérieur de Van Ostade, 58,600 fr., de plus 10 p. c. additionnels la St0-Tbérèse, de Rubens, petit tableau de 65 centimètres de hauteur tout au plus, a été vendu 22,600 fr., plus les 10 p. c. ad ditionnels; les deux portraits de Rubens, homme et femme, 1 i,5oo fr. le petit Mieris, une figure seule, grandeur de 3i centimètres, 27,200 fr.; le Gonzalès Coqnes, 10,000 fr.; le petit Paul Potier, paysage-esquisse 1,600 fr. intérieur rustique de Van Ostade, 2,g5o fr.; le Wouwerman, halle de chasseurs, 17,600 fr.; le petit Winants, 5,100 fr.; une petite marine, de Van de Velde, 7,3oo fr.; une vue de ville, de Jean Van der Heyden, 8,000 fr. le Jean Sleen2,600 fr.; le JordaeDS n'a été qu'à 1,075 fr.; les Desportes, 1,225 fr. Un tableau attribué Crayer, un S'-Sébastienn5 fr. seu lement. Sur la demande expresse du gouvernement autrichien toutes les lettres et journal* expédiés pour l'Autriche passeront l'avenir par la Bel gique et la Prusse au lieu de prendre la voie de France. Les journaux de Berlin sont remplis de dé tails sur l'inauguralion de la statue équestre de Frédéric-le-Grand, qui a eu lieu le 3i mai sur la place de l'Opéra dans cette capitale. Cette solennité a eu lieu avec la plus grande pompe. Le roi, les princes de sa maison et plusieurs princes étrangers, y ont assisté. La reine et les princesses occupaient le balcon du prince de Prusse. Le roil'épée la maindonna l'ordre de dé couvrir le monument; dès que le monument se montra aux regards de l'afflueuce innombrable, des hourrahs se mêlèrent au bruit des décharges dîar- tillerie et du son de toutes les cloches. Le roi ayant adressé ensuite une allocution l'assemblée, les vivais se renouvelèrent. S. M. fit, toujours cheval, le tour du monument, et s'entretint avec plusieurs des personnes présentes, entre autres avec des vé térans du temps de Frédéric-le-Grand, qui occu paient au nombre d'environ 80, une place d'hon neur réservée. - Voici le texte du premier discours prononcé par le roi de Prusse au pied du monument érigé en l'honneur de Frédéric-le-Grand Je salue avec mon épée ces drapeaux et ces éten dards qui ont été donnés en partie l'armée par le grand roi lai-même et eu partie par ses prédéces seurs, mais quktous, anciens et nouveaux,ont figuré la tête de ses propres victoires ou de celles de mon cher et immortel père et roi. Le roi, s'adressant ensuite aux de'putalions de l'armée en leur faisant le salut militaire, a dit Je salue avec mon épée les délégués envoyés ici par toutes les parties de l'armée, et en eux mon armée. Je félicite toute l'armée l'occasion de cette fête donnée surtout en son honneur. Le grand roi celte saturnale, le maire de Paria termiua sa harangue au roi eu s'éoiiant a Henri IV fut reçu avec enthousiasme lorsqu'il entra dans sa bonne capitale après l'avoir conquise, Paris reçoit Louis XVI avec transports, car Paris a conquis son roi. L'auslère gentilhomme comprit que culte phrase perfide était la diplomatie de la violence; et le retour de Van-nues, et le 10 août, et la tour du Temple, et les massacres de septembre, et le roulement des tambours deSanterre, tout'en l'abrenvant dâmers chagrins, ne le surpirent pas, ne l'étonuèrent pas; pour lui, le ai janvier 179^ n'était que l'exécution du pro gramme traîtreusement et insolemment affiché dès le 6 octobre '7®9- Marcel avait constamment veillé, dans tons ces désastres, sur les jours de son bienfaiteur. Sou âme honnête et chrétienne s'était révoltée aux épouvantables scandales des tyrans qui n'avaient déchiré le manteau royal que pour se le partager; il avait comparé l'ivresse des vainqueurs la majesté des vaincus; 11 avait maudit l'ingratitude des uns, admiré la mansuétude des autres, et il eût maudit le genre humain s'il n'eût vouéson respect aux augustes victimes des sectes impies et farienses; il èût maudit le genre humain car, celte époque sinistre, rien n'était sacré la famille était divisée lorsqu'elle n'était pas abolie; le serviteur, comblé de bienfaits par son mattre, vendait la tête de son bienfaiteur; l'image du Seigneur était proscrite des lieux saints voués des cultes grotesques issus d'un paganisme abject,iln'y avait de grand que le malheur et la foi persécutée. [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2