9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3522 34me année. Le système intelligent d'économie, qui fit naguère retirer au collège S' Vincent le mince subside dont il jouissait, continue fonctionner l'bôtel-de-ville. Le moni teur du conseil communal nous a récem ment appris qu'une demande vient d'être adressée au gouvernement l'effet d'ob tenir l'érection d'un collège communal et d'une école moyenne avec adjonction de cours professionnels. Comme on voit, il ne s'agit plus aujour d'hui d'adjoindre, malgré la loi, un collège avec tous ses cours une école moyenne. Apparemment que cette singulière propo sition, dont nous avons entretenu nos lec teurs il y a quelques mois, aura bien fait rire le ministre aux dépens de la bonhomie naïve de l'administration libérale d'Ypres. Aujourd'hui donc on se propose de main tenir le collège communal, cette sangsue gorgée d'une pitance annuelle de plus de dix-huit mille francs, et d'ériger en sus une école moyenne dont la caisse communale aiderait pour une grosse part solder les frais. Le beau corps d'harmonie des sapeurs- pompiers de cette ville, s'est rendu di manche dernier au grand festival de Lille. Lundi, vers le soir, il est rentré dans nos murs. On nous assure que le prix de belle tenue lui a été décerné. v La musique de l'école communale a pa reillement figuré dans la fête artistique lilloise. Nous aimons croire que ces jeu nes exécutants se sont montrés dignes des suffrages des amateurs. Reste savoir si les tréteaux de la place publique, si les applaudissements de la foule sont un ap prentissage convenable pour ceux que leur position sociaieappelle aux rudesépreuves du travail et un genre de vie obscur et modeste. Reste savoir s'il est digne du fils de l'ouvrier de poursuivre chez l'é tranger les faveurs d'une foule indiffé rente. Que l'histrion, que le baladin de théâtre aiile de ville en ville mendier quel ques applaudissements; cela se conçoit; c'est son métier. Qu'un habile corps d'har monie, qu'un artiste éminent emportent par leurs magiques accords les suffrages des auditeurs; quel rustre oserait y trouver redire? Qu'un simple amateur ait l'obli geance de se prêter aux vœux de ses con citoyens, que sans prétentions d'aucune sorte il se lasse entendre devant ses amis et ses égaux; les sympathies de tous lui sont justement acquises. Mais la jeunesse de l'école communale se trouve-t-elle bien dans une position analogue? La musique, qu'est-ce aulrechose pour elle, qu'un noble êt salutaire délassement, ou si l'on veut, mais ceci ne s'applique qu'à un très-petit nombre, si l'on veut, un moyen de déter miner une véritable vocation pour la cul ture du bel art de l'harmonie; vocation qui faute de stimulant eut failli avorter et se perdre. Il est des gens, nous le savons, qui ne verront dans nos remarques qu'une im pitoyable satire; il croiront nous réfuter en criant l'esprit de parti, et nos observa- lions resteront inattaquées, parce qu'elles sont inattaquables. Le temps du Jubilé dure pour la ville d'Ypres pendant tout le mois, mais les exercices solennels dans les quatre églises paroissiales en sont circonscrits dans les limites du premier au onze juillet. Hier dix RR. PP. Recollets sont arrivés. Leurs prédications ont lieu dans les quatre églises, le matin cinq heures et le soir huit heures. On prêchera de plus journellement en français onze heures S1 Martin. De plus un sermon flamand est prononcé 9 heures du matin alternativement tous les jours dans chacune des 3 autres églises. Déjà hier, la plantation de la croix, l'empressement du peuple était considé rable. 11 ira croissant de jour en jour, et montrera une fois de plus dans cette oc casion mémorable, l'attachement profond des yprois au dépôt sacré de la religion seule vraie, que nous a heureusement transmis intact de race en race la piété de nos pères. 'vérité et justice. Ou û'abouue Y près, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX UK I//tH*.WEIIKNT, par trimestre, YpreS fr 3. Les autres localités fr 3 5o. XJu n» a5; l.e Propagateur parait le M1IEOI et le MEHCREUI de chaque semaine (Insertions l> centimes la ligne). 7??.SS, 2 Juillet. r» XKKK IlflU» r—r,Q90 rsr-i Les i", 2m' et 4"" sections ont examiné samedi les crédits supplémentaires au budget des affaires étrangères pour l'exercice i85i. Elles ont nommé rapporteurs a la section coutrale MM. Van Iseghem, Ch. Rousselle et de Perceval. La 4m" section a terminé samedi l'examen du projet de loi allouant des crédits supplémentaires au budget des ailaires étrangères pour l'exercice i85i. M. de Perceval a été uommé rapporteur. M. le ministre de l'intérieur a présidé et installé une commission qu'il vient de nommer, et qui est chargée de rédiger et de soumettre au gouverne ment un programme pour la célébration des pro chaines fêtes de septembre. Dans la séance de samedi, le droit de succession en ligne directe a été voté par 6t voix contre 3i. Les amendements de MM. Lelièvre, Jacques et Roussel ont été rejetés, le dernier par 68 voix contre 22 et une abstention. Dans le vole sur le droit, quatre membres se sont abstenus pour ne pas faire acte d'opposition au cabinet. Ce sont MM. Deliége, Moxhou, David et de liaillet-Latour. Toutes les autres dispositions de la loi, relatives au serment, toutes les articles réservés ont été votés. Le ministère a fait sa paix avec la majorité. Les brebis égarées sont rentrées au bercail. M. Frère triomphe; comme l'a dit M. Lelièvre, il est sorti de la crise avec les honneurs de la guerre. Il est bien vrai que la transaction est onéreuse; mais après tout, le ministère a obtenu satisfaction et la majorité paie tous les frais de la lutte. M. Frère demandait le serment, dont il évaluait le produit b 600,000 francs. Le serment est rejeté, il le remplace par l'impôt en ligne directe, et la majorité vote des deux mains, 61 voix contre 5i. En somme,au lieu de i,5oo,ooo francs, il obtient 2,5oo,ooo francs. M. Lelièvre avait raison. Est-ce la le prix de la rançon de la bière, du genièvre et du tabac? nous ne le croyons pas. Voiih l'équilibre rétabli dans les finances, b supposer qu'il y ait eu rupture, ce qui est contestable. Main tenant la seconde partie du programme ministériel va paraître. Cent millions de travaux publics pour lesquels il faudra créer de nouvelles ressources. Nous ne pousserons pas la majorité b la défiance pour deux raisons la première, c'est que nous ne nous soucions pas qu'on dise de nous que nous préconisons la trahison;» la seconde, la seule importante b nos yeux, c'est que les brouilles du ministère et de la majorité coûtent trop cher. Ils se boudent deux jours, se raccommodent, et c'est le pays qui paie les frais de la guerre. Nous faisons b l'heure qu'il est le vœux les plus sincères pour que la bonne entente dure, pour que l'homogénéité persiste, et pour que le mariage de raison de M. Tesch (le mot est de lui), divienne uu mariage d'inclination. La lune de mie) recom mence eutre le cabinet et la gauche, puisse cette union être légère aux finances de l'Etat, nous n'en demaudous pas davantage. Émancipation M. Moenens, Curé de S'-Genois, y est décédé le 37 de ce mois, b l'âge de 81 ans. - Si nos informations sont exactes, un cultivateur de Caclhem aurait vendu b prix réduit des viandas provenant d'un veau mort-né d'une vache qui veuait de prendre des médecines préparées avec des matières vénéneuses. Trente personnes qui ont mangé de cette viande sont b l'agnouie et viennent de recevoir les derniers sacrements. [Écho de Courtrai.) Des voleurs ont fait avec une scrupuleuse atten tion la visite nocturne de l'étude de M. le notaire Lagae b Heule, ils croyaient probablement faire une riche capture,^mais par bonheur le coffre-fort était eu lieu sûr, ils n'ont trouvé que des actes et force leur a été de partir les mains vides. L'incubation artificielle b laquelle M. Char- bogne, de Gand, vieut de procéder b Mons, a été terminée le 22 de ce mois et a eu le succès le plus complet. Sur 36 œufs placés dans l'appareil il a obtenu 33 poussins bien beaux et en parfait état. Ce résultat a été constaté par plusieurs personnes des plus honorables de cette ville, qui se sont em- préssées d'en fournir une attestation. On écrit de Roubaix Les affaires semblent sur le point de reprendre; 00 commence b voir descendre les acheteurs ou plutôt les spéculateurs qui voudraient profiter sans doute du bas prix, mais les fabricants de leur coté sont peu disposés a faire des concessions, car tout annonce une hausse pro chaine. On travaille partout, les ouvriers font journée eutière. Le bateau b vapeur Soho, parti le 29 juin au matin, avait b bord 700 pauiers cerises et 80 passagers.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1