Le fluide électrique a parcouru d'abord les gou-
tières, puis il a pénétré dans le lavoir où travail
laient deux religieuses. L'une d'elles a été poussée
hors du bâtiment sans qu'elle sache comment cela
s'est opéré, elle n'a du reste aucun mal. Du lavoir
la foudre est entrée d'abord dans la cheminée
qu'elle a très-proprement nettoyée, ensuite, par
une fenêtre qu'elle a brisée dans la chapelle, et
de là dans la sacristie, où elle s'est introduite dans
l'armoire qui contient les vêtements sacerdotaux,
pour ne plus reparaître. Les ornements ont été
quelque peu noircis.
Derrière l'hôpital un arbre a été brisé par la
foudre.
Jeudi, le notaire Laurent a procédé, 'a Bury
la veute publique d'une partie du mobilier du
château de Bitremont, et tout celui qui appar
tenait Mma la comtesse Ida de Bocarmé, qui oc
cupait, comme on sait une des ailes du château.
Mm* de Bocarmé, partie pour l'Allemagne, a
donné pouvoir de faire vendre presque toutes les
propriétés de son frère, notamment le château de
Grandmetz, la belle maison de son père, Péru-
welz, qu'occupait Gustave Fougnies, et tontes les
autres propriétés bâties qu'il possédait au même
lieu.
Ces ventes sont faites ponr payer les dépenses
du procès qui s'élèvent cent mille francs, dont
environ a5 mille francs pour les frais de justice et
56 mille francs d'une délégation souscrite par
Mm° de Bocarmé, quand elle était encore en prison,
au profit des quatre avocats qui ont plaidé pour
elle et pour son mari. A cela il faut ajouter les
dépenses du pourvoi en cassation dont nous igno
rons le chiffre.
Mm" de Bocarmé est partie avec son fils Gon-
zalès, après avoir placé ses deux filles dans un
couvent de religieuses aux environs de Tournai.
Indép
cour d'assises de la flandre occidentale.
Audience du 28 juillet. Le nommé Louis
De Coster, fils de Pierre, âgé de 46 ans, tisserand,
né 'a Avelghem et domicilié Cortemarck, con
vaincu d'avoir commis un vol de lin dans la nuit
du 23 au 24 mars i85i, l'aide d'effraction ex
térieur et d'escalade dans la maison et au préjudice
d'Albert Ter Eecke, marchand de lin Cortemarck,
a été condamné huit années de travaux forcés,
l'exposition et a rester après avoir subi sa peine
pendant huit ans sous la surveillance spéciale de la
police.
Le co-accusé Désiré De Coster a été acquitté.
actes du gouvernement.
Par arrêté royal du 24 juillet le sieur Honoré
Dufaux, notaire a Aelbeke, est nommé en la même
qnalité la résidence de Courtray, eu rempla
cement du sieur De Deken, démissionnaire.
Un arrêté royal de la même date approuve,
pour le terme d'un an, partir du 24 juillet i85i,
la délibération du conseil communal de Roulers,
votant un nouveau tarif-règlement pour la per
ception des droits d'octroi en cette ville.
Un arrêté royal de la même date approuve,
titre d'essai, pour un terme expirant le 1" jan
vier i855, partir du 24 juillet i85i, la délibé
ration du conseil communal d'Ypres, apportant des
modifications au tarif-règlement de l'octroi de cette
ville, en ce qui concerne les bières fabriquées dans
le rayon de l'octroi.
PAYS-BAS. Amsterdam, 22 juillet.
D'après les correspondances de La Haye puisées
des sources officielles, toutes les difficultés rela
tives au raccordement du rail-way hollandais au
chemin de fer de la Prusse, sont applanies. On
affirme même que le traité entre les parties con
tractantes est déj'a signé.
FRANCE. Paris, 27 juillet.
Le nommé Jean Bergan passait rue Saint-Ho-
noré, a Paris, lorsqu'il est tombé sur le trottoir
frappé d'apoplexie foudroyante. Quand on a re
levé le malheureux, ce n'était plus qu'un cadavre.
Jean Bergan qui était né Muret, petite ville de
la Haute-Garonne, vint a Paris la fin du règne
de Louis XV, et entra comme garçon perruquier
chez le coiffeur de Mm° Dubarry. Il allait souvent
chez la comtesse comme aide, et c'est lui qui teuait
les ustensiles de toilette dans un plat de vermeil
qu'il présentait a son maître.
Pendant les sanglantes horreurs de g3, le maître
de Jean Bergan et trois de ses garçons furent exé
cutés pour avoir entretenu des relations avec les
ci-devant et leur avait fait passer des lettres.
Incarcéré a son tour, comme suspect, le nommé
Jean Bergan fut condamué par le tribunal révolu
tionnaire avoir la tête tranchée, et il était déjà
en route dans le fatal tombereau, lorsque, dans la
rue Saint-Honoré, un gendarme muni d'un ordre
fit retourner le triste cortège, sous prétexte que ce
jour-là on ne devait guillotiner quedes hommes, et
qu'il y avait cinq femmes, deux mères de famille
et trois jeunes personnes, l'une de 18 ans, les au
tres de 1 g et de 20 ans, qui appartenaient une
autre journée.
Les deux tombereaux revinrenta la Conciergerie
et ou remit les prisonniers en place, comme on le
disait alors.
Le bourreau ayant été malade d'un coupde sang,
il y eut une intervalle de quinze jours dans les exé
cutions. Par bonheur, la journée de Thermidor
arriva et la plupart des prisonniers sortirent de
prison, Jean Bergan était de ce nombre.
L'ancien perruquier de Mm" la comtesse Du
barry racontait souvent cet épisode de la révolu
tion de g5, et il ajoutait Ces canailles de
jacobins avaient la manie de tout changer; je
m'appelais monsieur Jean Bergan, et ils m'appelè
rent le citoyen Bergan Jean.
Il racontait également que, dans le trajet qu'il
avait fait en allant la guillotine, une jeune fille
de 18 ans était morte de frayeur: c'était M11*
Désirée Pandelet, la fille d'un officier des Suisses.
Jean Bergan avait près de quatre-vingts ans
lorsqu'il a été frappé d'appoplexie foudroyante.
Un déplorable accident est arrivé dans la
commuue de Membrey (Haute-Saône), voici en
quelles circonstances. Un jeune rbétoricien du
petit séminaire de Luxeuil avait été envoyé chez
lui pour prendre des bains de rivière, devenus
nécessaires par suite d'une enflure qu'il avait au
genou. Il prenait ces bains chaque jour dans la
Saôue, comme le médecin l'avait ordonné. Un
jour qu'il était avec sa mère et un de ses ainis, ce
dernier s'avança imprudemment sur un banc de
sable et disparut dans la rivière.
La mère dit son fils Va vite au secours de
ton ami; tu es plus grand, tu pourras le retirer.
Le fils suit les conseils de sa mère, mais il dispa
rait son tour dans la rivière. La mère se précipite
au secours de son fils et entre dans la Saôue là où
le fils venait de disparaître, mais elle s'enfonce
son tour sous les eaux et disparaît.
Quelques personnes, témoins de ce qui venait
d'arriver, crient au secours. Un meunier se préci
pite et plonge plusieurs reprises, mais il n'a pu
retirer des eaux que la mère. Le fils et sou com
pagnon ont été noyés.
Ce malheur a produit la plus douloureuse im
pression.
Un célèbre professeur protestant de l'Uni
versité de Fribourg en Brisgau, Gfrœrer, pronon
çait, il y a quelques années, devant un de nos amis,
cette parole d'une bonhomie, d'une naïveté toute
allemande: Le pape devrait bien nous recevoir
dans l'Église avecdispense de la confession; pa
role qui montre une fois de plus que, si la doctrine
catholique ne refrénait pas les passions, le protes
tantisme ne serait pas même né. Gfrœrer a fini par
le comprendre complètement; il vient de se faire
catholique, avec le docteur Maassen, du Mecklen-
bourg le comte et la comtesse de Lippe avec des
bourgeois, des soldats, des paysans, des femmes et
des enfants. Tel est, pour la plupart des nouveaux
convertis, le résultat des missions données en Al
lemagne, avec un fruit extraordinaire, par les Jé-
suiteset lesRéderaptorisles.(.S)jeciateH/-cfe Dijon.)
Le sieur Etienne Duraont, menuisier en bà-
timens, établi route de Versailles, reçut le 26 de
ce mois, écrit le Droit, uue lettre par laquelle une
personne qui, depuis longtemps, lui devait une
somme importante, l'invitait se rendre Paris
pour y être payé. Le débiteur ajoutait qu'un petit
héritage qu'il venait de faire le mettait même de
s'acquitter, et qu'il regrettait vivement de n'avoir
pu le faire plus tôt.
Désirant causer une agréable surprise sa jeune
femme, qu'il aimait passionnément, Dumont ré
solut d'aller son insu chercher cet argent, et de
le lui présenter inopinément. Pendant l'absence de
son épouse, il sortit en disant qu'il allait se baigner
en pleine eau.
Lorsque le menuisier se présenta chez l'individu
qui l'avait fait demander, celui-ci était absent; il
fut forcé de l'atteudre jusqu'au soir. A soo retour,
le débiteur invita son créancier dîner. Ce der
nier, cédant des sollicitations réitérées, y consentit.
A table, les heures passèrent vite, et minuit venait
de sonner, que les comptes n'étaient pas encore
réglés.
Malgré lui, le menuisier, sachant que sa femme
devait être dans l'inquiétude, accepta l'hospitalité
que son hôte lui offrit pour la nuit. L'esprit agité,
il eut de la peine s'eudormir, mais son sommeil
se prolongea assez avant dans la matinée.
Cependant, la dame Dumont ne voyant pas ren
trer son mari, qui jamais ne passait la nuit hors de
son domicile, fut en proie des transes mortelles.
Le matiD, en allant de tous côtés aux informations,
elle apprit qu'un individu, noyé accidentellement
en se baignant, avait été retiré de la Seine au lieu
dit le Passoir. A ses questions on répondit que cet
homme était brun, âgé de 5o 35 ans, qu'il exer
çait l'état de menuisier en se nommait Dumont.
A cette nouvelle, un violent désespoir s'empara
de la dame Dumont, qui ne doutait pas que le noyé
ne fût son mari. Sans qu'on pùt l'arrêter, elle prit
sa course du côté de la rivière, et s'y précipita. Les
secours qu'on lui porta fnrent infructueux, on ne
put ramener terre que son cadavre.
Au moment où le corps était déposé sur la berge,
Étienne Dumont arrivaitjoyeux, avec la somme
qu'il avait reçue. Le spectacle qui s'offrit lui
changea son allégresse en une douleur si vive, qu'il
donna des signes d'aliénation mentale, et qu'on fut
contraint d'employer la force pour l'entraîner
son domicile.
Quant au malheureux, dont la mort accidentelle
a été la cause de ce déplorable événementc'est
un nommé Joseph Delinont, ouvrier ébéniste. Il
avait été entraîné par le courant, alors qu'il se
baignait avec deux de ses camarades, qui, pas plus
que lui, ne savaient nager.
ANGLETERRE. Londres, 26 juillet.
Un incendie a réduit en cendres cette semaine la
maison occupée par M. Bartholeyns de Fosschaert,
qui remplit en ce moment Londres les fonctions
de secrétaire de la légations de Belgique. C'est
vers une heure du matin que le feu a pris et lorsque
M. et Mmo Bartholeyns furent réveillés, les flam
mes avaient consumé tout l'escalier; c'est au moyeu
d'un parapet peine large d'un pied et en courant
les plus grands dangers qu'ils ont pu se sauver daus
la maison voisine. Mm° Grattan mère de Mme
Bartholeyns, qui occupe la même maison et tous
leurs domestiques n'ont sauvé leur existence que
par les moyens de sauvetage les plus périlleux.
M. le ministre de Belgique et Mm°.Van de
Weyer se sont transportés sur le lieu du sinistre
dès qu'ils ont appris ce malheureux événement, et
notre compatriote et sa femme out été l'objet du
plus vif intérêt de la part de leurs nombreux amis.
Tout est devenu la proie des flammes dans cet
incendie, dont on ignore jusqu'à présent la cause.
ALLEMAGNE. Vienne, IS juillet.
La fête de Saint-Henri a été célébrée le i5
Frohsdorff. Un grand nombre de notabilités légiti
mistes étaieot arrivées de France. L'auguste fille
de Louis XVI était aussi venue de Venise.
On écrit de Pesth, le 21 On a arrêté ce
matin un étranger, émissaire de Mazzini, qui avait