FRANCE. Paris, le25 août. ESPAGNE. Madrid, 24 août. LOMBARDIE. Milan, 19 août. tioDS peu sincères; et n'est-ce pas encore un argu ment bien puissant contre le nouvel impôt que ce stimulant la fraude qui, il ne faut pas se le dissi muler, ne fera que s'étendre chaque jour? Car, si le fisc se plaint déjà, dès aujourd'hui, du peu de sincérité des déclarations eu matière de succession en ligne collatérale, que sera-ce lorsqu'il s'agira de déclarer ce que l'on a toujours considéré comme sien Portons le moins possible atteinte a cette bonne foi qui a toujours caractérisé le peuple belge. Nous avons parlé de l'inquisition du fisc, et de l'obligation où l'on se trouverait de dévoiler les secrets d'une situation qu'on n'aime pas mettre au grand jour. Ici les défenseurs du projet de loi nous ont opposé la disposition de l'art. 4, qui ré duit le droit d'un quart, si l'héritier s'abstient de comprendre dans la déclaration les dettes compo sant le passif de la succession. Mais cette disposition, in troduite comme moyen ou plutôt comme prétexte, d'apaiser quelques scru pules, n'a plus la moindre portée, dès que le passif de la succession excède un quart de l'actif. Elle constitue d'ailleurs une injustice, une inégalité dans l'impôt; car la succession quitte et libre de toute dette, qui se trouve ainsi dans les conditions les plus favorables, paiera un quart de moins que la succession obérée. Posons un exemple. Un fils hérite d'une pro priété de la valeur de cent mille fr., libre de toute charge. Il paie fr. 7 5o en principal. Son voisin hérite d'une propriété de même valeur, chargée d'une dette de fr. 25,000. Qu'il déclare cette dette ou qu'il ne la déclare pas, il paie également fr. et cependant, la somme réelle dont il hérite n'est que de fr. 75,000. Supposons maintenant que, la propriété soit chargée de fr. 5o,ooo ou de fr. 60,000, moins de vouloir faire un cadeau au fisc, il faut qu'il dé clare le passif, et pour lui la disposition de l'art. 4 devient une lettre morte. Passons un dernier argument des honorables membres de la minorité et nous parlerons ensuite de la législation de la France et de l'Angleterre. Il est juste, dit-on, qu'à l'occasion de toute transmission d'une propriété, chaque passage d'une propriété. Ce droit existe d'ailleurs dans une proportion plus forte lorsqu'un père veut, de son vivant transmettre une propriété quelconque l'un de ses enfants. Ce serait là un a'rgument très-puissant sans doute, si la propriété était libre de tout autre char ge mais la contribution foncière, qui, dans plus d'une province, s'élève au dixième du revenu réel; qui se paye annuellement, qui, en cas de vente, est capitalisée par J'acheteur, dans le calcul de son prix recevoir par le vendeur; cette contribution nest- elle pas un loyer suffisant de la protection de l'État? Ajoutons cela les 6 7 p. c. de frais divers payés au fisc chaque vente, et nous verrons que la protection de l'Étal est assez chèrement acquise, sans qu'il faille encore la payer chaque transmis sion, ou pour mieux dire, chaque changement de titulaire par décès. Et pour les propriétés mobilières pour les quelles la possession vaut titre vis-à-vis des tiers, dont la transmission entre vifs n'est sou mise aucun droit quelconque, l'argument invoqué a encore moins de force. Aussi la loi de frimaire an VIIcitée, par les défeuseurs de la loi, avait elle réduit le droit sur les biens meubles un quart de celui exigé pour les mutations de propriétés immobilières. QgQ' Résultat du concours provincial entre les écoles primaires supérieures du gouvernement: Prix extraordinaire: M. Henri Brel, élève de l'école primaire de Courtrai. Prix ordinaires: MM. Dom. de Smet et Ch. Moulaert, tous deux élèves de l'école primaire de Bruges. Accessit MM. L. Brawne, élève de Courtrai, H. Loyette, élève l'école primaire de Fumes, et Jh. Bouchez, élève de l'école primaire de Bruges. Dimanche au soir un terrible malheur a failli arriver sur le chemin de fer. Entre Ostende et Plas- schendaele, quand le convoi, parti d'Ostende 8 heures, courait de toute sa vitesse, un garde ouvrit la portière d'un waggon pour prendre les coupons des voyageurs; mais un enfant, adossé contre cette portière tomba de la voiture et alla rouler sur la voie. Arrivé Plasscheudaele le père du malheu reux descendit de voiture et, le désespoir dans le cœur, alla la recherche de son enfant. Une demi heure après il eut le bonheur de le retrouver plein de vie et n'ayant pas la moiudre égratignure. En parlant de l'organisation du personnel des athénées, le Moniteur de Venseignement an nonce que les nominations paraîtront dans la quin zaine. On ajoute, d'autre part, que des députatioris de plusieurs villes sont arrivées Bruxelles pour protester contre l'organisation qui soulève partout des mécontentements. L'arrivée du roi Arlon paraît définitivement décidée. On n'eu connaît pas encore l'époque cer taine; ce sera pour le 28 septembre ou le 4 oc tobre prochain. La Gronica de Guipuzcoa donne les dé tails suivans sur l'assassinat dont une jeune per sonne de Saint-Sébastien a été victime Une foule immense, composée en grande par tie d'étrangers, encombrait la salle de spectacle, où se donnait le premier bal public. A onze heu res et demie, et pendant qu'on exécutait une polka, un cri terrible, parti de cent bouches la fois, jeta la terreur dans toutes les parties de la salle. On crut d'abord que le feu était au théâtre, et chacun se précipita vers les issues pour se soustraire au danger présumé; mais chacun aussi s'arrêta bien tôt, saisi d'horreur et de stupéfaction, la vue du cadavre d'une jeune personne baignée dans son sang. Dona-Maria Brunet, âgée de vingt ans, fille de F un des négocians les plus honorables de la ville, et qui ses belles qualités avaient concilié l'estime et l'afïection générales, venait d'être frap pée d'un coup de poignard et exhalait son dernier soupir. Le fer, enfoncé entre les deux épaules, avait traversé le cœur et était sorti au-dessous du sein gauche. Son meurtrier, D. Antonio Vita, natif de Grenade, jeune homme considéré Saint-Sébas tien, lieutenant au corps du génie, debout près de sa malheureuse victime, la considérait avec le plus horrible sang-froid. Il s'est livré sans résistance la justice. Une de nos plus gracieuses compatriotes, Mm° L...., qui se trouvait côté de Mll° Brunet, a eu sa robe tachée par un jet de sang de cette infortunée jeune fille. Au surplus, et comme on le pense bien, les épisodes saisissans n'ont pas manqué cet épou vantable drame. On écrit de la Russie la Presse libre du Nord Les historiens de la Russie s'occupent en ce moment, d'une façon toute particulière, du mil lième anniversaire de la fondation de l'Empire. M. Kuint, membre de l'Académie et rédacteur des collections pour l'histoire de Russie, a déjà l'an née dernière, appelé l'attention de la société d'his toire et de philosophie sur ce point, et insisté sur l'utillité et la nécessité d'établir, une fête commé- morative qui tomberait dans l'année i852. (L'Em pire de Russie a été fondé en 852.) L'Académie des sciences a adopté avec empressement cette proposition. La chambre criminelle de la cour de cassation vient de rendre un arrêt qui est une nouvelle pièce consulter par ceux qui ont suivi avec intérêt la discussion relative la pétition de l'affaire Le- surques. Voici les faits Le 18 janvier i85i, Jean-Marie Lescours pa raît devant la cour d'assises du Finistère, sous l'accusation de vol commis avec effraction et autres circonstances aggravantes, et, reconnu coupable, il est condamné là peine de vingt ans de travaux forcés. Le 11 juillet suivant, pas plus tard, un autre individu, Jean-Marie Legris, est conduit devant la même cour d'assises sous le coup de l'accusation du crime qui avait motivé la condamnation de Jean-Marie Lescours, et il est condamné dix ans de réclusion. Ce dernier accusé avait fait l'aveu de son crime; mais remarquons en même temps que si cette cir constance explique sa condamnation, elle n'ex plique pas aussi bien la différence des peines por tées par les deux arrêts. Ainsi, celui qui a protesté de sou innocence, et raison duquel des doutes pouvaient exister, est frappé de vingt années de travaux forcés, tandis que le châtiment de celui qui s'est reconnu coupable de ce même crime n'est porté qu'à dix ans de réclusion. Ces deux arrêts inconciliables portent avec eux la preuve évidente d'une erreur judiciaire. C'est la cour de cassation seule qu'il appartient de re dresser de telles fautes; le ministre de la justice a donc dû se pourvoir devant elle, et, conformément au réquisitoire du procureur général, la chambre crimiuellea prononcé l'annulation des deux arrêts de la cour d'assises du Finistère, et pour être statué sur l'accusation portée contre les deux condamnés, elle a renvoyé l'affaire devant la cour d'assises du département des Côtes-du-Nord. Si la première condamnation avait entraîné la peiue capitale, la famille Lescours ne serait-elle pas dans une situation analogue celle de la fa mille Lesurques? Nous soumettons humblement cette question aux jurisconsultes et nos législa teurs. Guelle. (Opinion publique.] M. de Lépine, candidat du parti modéré, vient d'être nommé conseiller général au Quesnoy, par 636 voix, contre 4o5 données M. Langlumé des Angles, et 216 M. Casimir Boy. Des émissaires orléanistes parcourent en ce moment nos divers ports de mer et font signer aux marins ou du moins cherchent leur faire signer une Adresse de la marine française au prince de Joinville. On y demande au prince d'ac cepter la candidature la représention nationale. Un des plus jeunes écrivains de la Revue des Deux-MondesM. Alexis de Valon beau- frère de M. B. Delessert, vient de périr d'une manière affreuse. La barque qui le portait lui et sa jeune femmesur les eaux de la Corrèze, où ils se prominaient, a chaviré. Mm° de Valon a pu être sauvéemais son mari n'était plus qu'un cadavre lorsqu'on l'a ramené sur la rive. D'après la Nacion, il paraît que le gouverne ment a eu, hier, par dépêche télégraphique, l'ar rivée Cadix d'un vapeur de guerre espagnol, venant de la Havane avec la nouvelle que l'insur rection, la tête de la quelle se trouvait Aguero, a été complètement étouffée et que ce chef ainsi que detlx ou trois des principaux fauteurs du sou lèvement de Coscorro, étaient tombés entre les mains du gouvernement. On ajoutait que sur ce navire se trouvaient en état d'arrestation plusieurs personnes de Puerto Principe, soupçonnées de faire partie de la junte révolutionuaire établie dans cette ville, dans le but de propager les idées d'annexion aux États-Unis et d'aider les émissaires de ce pays. L'Orden, journal ministériel, garde le plus pro fond silence sur cette affaire. La reine Isabelle II est aussi bien que pos sible. Tous les soirs elle se promène au bras du roi D. François d'Assises, dans les jardins du Reliro. Dans le palais, on travaille activement orner les appartements du futur prince des Austeries. L'anniversaire de la naissance de l'empereur François Joseph, a été célébrée hier par 100 coups de canon, tirés dès le matin, et par trois musiques militaires, parcourant les rues de la capitale. Le commandant général de la Lombardie, comte Gin- lay a passé les troupes en revue, accompagné d'un brillant état-major et s'est rendu de là la cathé drale pour assister au Te Deum. Plus tard, deux banquets ont eu lieu, où des toasts ont été portés S. M. Le soir, les trois musiques ont de nouveau parcouru les rues. Ainsi s'est terminé cet anoiver-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 3