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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 3540.
35me année.
REJET
DE LA LOI SUR LES SUCCESSIONS
Au moment de mettre sous presse nous
apprenons que le Sénat, dans sa séance du
2 septembre, a rejelté par 33 voix contre
•18 le projet de loi établissant un droit de
1 pour cent sur les stfccessions en ligne
directe.
L'amendement tendant donner la loi
une durée provisoire de 4 ans a été écarté
par 27 voix contre 24.
Le pays entier applaudira cet acte de
courage et de patriotisme posé- par notre
première chambre, et tous les pères de
famille feront retentir lè pays de leurs çris
d'allégresse. Honneur, reconnaissance aux
55 mandataires qui .viennent de nous af
franchir des liens du despotisme et de
Lesclavage! Leurs noms seront inscrits en
lettres d'or dans le cœur de tous les vrais
Belges; l'ouvrier, le cultivateur, tous les
chefs de famille que la loi frappait dans
leurs intérêts les plus chers, transmettront
leurs descendants le souvenir de leur
gloire, comme ils transmettront en même
temps, le deshonneur de ceux qui ap
puyèrent une loi si immorale, de leur
suffrage!
LES APPARENCES.
Mm° de Sainte-Claude se hâta d'accepter l'in
vitation, et un éclair de joie brilla sur les traits
Nous concevons fort bien que le Progrès
éprouve de médiocres sympathies l'égard
du collège Saint Vincent de Paul; mais ce
que nous ne pouvons admettre, c'est que
l'esprit de dénigrement induise ce journal
dénaturer complètement le véritable état
des choses. Cette institution, dit-il, n'a
plus de rhétorique, ni de poésie expres
sion tout fait inexacte, qui tend faire
accrpire que l'enseignement au collégeépis-
côpal ne comprendra plus l'avenir les
deux cours supérieurs d'humanités. Or, si
durant l'année scolaire 1850 5f, ces deux
cours ont manqué, c'est un cas excep
tionnel que l'entière réorganisation qu'a
subie le collège explique d'ailleurs suffi
samment. La classe de poésie s'ouvrira
la rentrée prochaine des élèves: la rhéto
rique sera érigée l'année suivante.
Du reste, s'il est faux que ces deux cours
soient abrogés au collège S' Vincent; par
contre il est fortement question, parait-il,
au collège communal d'abroger totalement
l'internat, qui ne compte guère d'élèves et
se trouve d'ailleurs si mal organisé qu'en
cas de maladie, il ne reste au patient qu'à
déguerpir et s'en aller mourir ailleurs,
ainsi qu'il est advenu au jeuue T
VÉRITÉ ET JDDTICE.
Ou s'abouue A Ypres, rue de Lille, près la Graade
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABDVKEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Up n" a5.
Le Préparateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de oiiaque semaipe (Insertions 13 centimes la ligne).
7FP.53S», 3 Septembre.
EH LIGUE DIRECTE.
[Suite.)
Excusez ces enfants, Monsieur, excusez-moi
la première... Oh Si nous avions pu savoir que
nous avions devant uous l'homme si honorable qui
a préféré la misère la plus profonde au déshonneur,
certes jamais un mot pareil ne serait sorti de la
bouche d'aucune de nous. Oubliez nos torts, je
vous prie, Monsieur, et offrez-nous un moyen de
les réparer.
Il en est un, Madame, et je serais heureux
de vous le voir accepter, reprit le vieillard, sur
la figure duquel avait paru un sentiment de noble
fierté aux éloges donnés a sa probité par Mm° de
Saint-Claude, c'est que vous daigniez visiter
la pauvre demeure du banquier; je serais heureux
de voir, dans ces chambres si pauvres et si tristes,
deux belles jeunes filles comme il y en avait au
trefois dans mes salons... Dites, Madame, me refu-
serez-vous cette consolation
La mauvaise foi qui préside a la rédactiotf-du
Progrès lui est si habituelle, qu*ir Taudrait bien
un journal de rectification pour démentir constam
ment ce qu'il annonce et rétablir ce qu'il déna
ture. Un correspondant prend néanmoius la peine
de relever quelques nouvelles bourdes glissées
sous le couvert du libéralisme progressif.
Ypres, le 1er septembre i85i.
Monsieur l'Éditeur du Propagateur
Vous avez déjà bien souvent pu remarquer que le Progrès
met tout eu œuvre pour miner la base d'un collège de cette
flétris de Clairval. Julie et Louise, surmoBtant leur
embarras, s'écrièreut la fois
Pardon pardon Monsieur.
N'eu parlons plus, mes belles demoiselles;
seulement, si madame votre mère y -consent, je
continuerai la leçon que je me suis permis de .vous
donner, en vous racontant une histoire, une his
toire vraie, qui vous prouvera combien on s'expose
en portant sur les apparences un jugement pré
cipité.
Quand on fut arrivé h la demeure de Clairval,
et qu'il eut iusiallé les dames dans les seuls fau
teuils qui lui restassent, les deux jeunes filles lui
rappelèrent sa promesse.
Écoutez donc, leur dit le vieillard; et il
commença l'histoire suivante:
Au temps de ma jeunesse, il y a déjà long
temps de cela, mon père m'envoya en Suisse pour
y terminer une affaire peu importante. Je me fai
sais une fête de ce voyage, car la jeuqesse est avide
de nouveautés, mes belles demoiselles; et je me
promettais un bonheur bien grand h l'idée des
émotions inconnues que j'allais ressentir. Hélas!
aujourd'hui elles sont toutes éinoussées pour mou
âme flétrie par les revers; mais dix-sept ans il
ville qui est pour lui uu cauchemar coutuiuel, mais qui d'un
autre côté jouit de la sympathie de la graude majorité des
Y prois.
Furieux de voir prospérer l'institut S* Vincent, les patrons
de notre pauvre journal ont bien garde de faire oonnaître
leurs lecteurs les brijlants succès obtenus par les élèves de cet
établissement devant les divers jurys d'examen: Ce sont des
mentions honorablesdes distinctions, c3k grandes distinctions
le Progrès n'en parle pas. Mais trouve-t-il l'une ou l'autre
occasion de faire perdre le collège épiscopal dans la considé
ration du public, sa mémoire ne lui fait pas défaut, que dis-je
il n'y a pas jusqu'à sou génie inventeur qui ne soit favorable
ment consulté.
Dans son numéro de samedi dernier, tout en annonçant les
succès obtenus par les élèves du collège communal, succès qui
sont cependant loin d'être aussi brillants qu'il se plaît le
dire, il décoche un trait au collège S1 Vincent. Nous n'hono
rerions pas Messieurs du Progrès de quelques paroles de réponse
cet article si nous n'étions convaincuque certaines per
sonnes ont la simplicité de croire A la vérité d'articles de ce
genre, si le Propagateur ne vient répliquer.
Le Progrès, disons-nous annonce au son du tambour et de la
trompette, que les élèves de sou collège bien-aimé ont obtenu
leur diplôme d'élève universitaire. Il en profite pour rappeler
au public l'écbeo qu'ont essuyé i élèves du collège épiscopal
devant le jury d'élève universitaire. Cet écheo passé deux aus
fut l'objet de railleries dont il n'avait pas houte de remplir
pendant 3 mois ses colonnes. Fesons remarquer que parmi les
quatre élèves du collège communal, qui viennent d'obtenir le
grade d'élève universitaire d'une manière très-honorable pour
le collège quils ont Jrèquentê, il s'en trouve deux qui n'ont pas
même su réunir, pour leur admission, l'unauimité des voix;
et ensuite, que loin de parler de la mention honorable qu'un
élève du collège S1 Vincent a obtenue pour le même examen
et devant un jury où il ne trouvait aucun de ses professeurs, le
Journal en question semble faire accroire ses lecteurs que
jamai» rétablissement épiscopal n'a vu passer ses élèves devant
le ju»y d'élève universitaire.
Le Progrès annonce eu grandes lettres qu'aucun élèye du
collège fondé par l'£véq.ue en cette ville, ne s'est présenté cette -
année devant le jury p'Ar la raison très-simple qu'il n'y avait
pas de Rhétorique. liais, a-t-il donc oublié, le véridique
journal, que l'aui)%» dernière, quoiqu'il y eut un Rhétorioien
au collège communal, nous ne vîmes aucun élève de cet éta
blissement se présenter devant uu jury où il au rai t.cependant
trouvé un de se» professeurs. Lecteurs, voilà les faits: Jugez.
Nous avons encore un mot dire. Le Progrès avance posi
tivement que c'est la crainte de ne rencontrer que des décon
venues, qui a engagé les directeurt du collège S1 Vincent, ne
•plus donner de cours de Rhétorique. C'est là évidemment de
n'en 'était pas ainsi. Je partis donc, le cœur bon-
dissant de joie et d'espérance. La première partie
de mon -voyage ne me présenta aucune circonstance
extraordinaire, et je désespérais déjà d'en ren
contrer jamais, lorsque j'arrivai Berne.
A mon arrivée dans la ville, je fus étrangement
surpris de voir les rues solitaires et presque toutes
les boutiques fermées; cependant ce n'était pas un
jour de fête. Je descendis l'hôtel le plus renommé
de l'endroit, et c'est peine si je trouvai là un gar
çon pour me servir; encore ce garçon paraissait-il
être de très-mauvaise humeur.
Qu'est-ce que cela veut dire? pensai-je; la
ville de Berne serait-elle devenue tout coup
une ville abandonnée?
Je pris le parti de m'en informer.
Ah Monsieur,ine dit le garçon, c'est
que c'est aujourd'hui qu'on juge Lucelte Schwarlz,
une gardeuse de chèvres, qui, avec l'aide de son
frère Lucien, un vilain sournois comme elle, a
assassiné une femme riche et son petit garçon...
Lucien a disparu, et l'on n'a pu remettre la main
dessus; mais Lucelte a été prise, la scélérate!...
et l'affaire a tant fait de bruit, que tout le inonde
est au tribunal aujourd'hui... ceux qui auront pu