pins utile sa ville natale que ces riches
qui font des Journaux et alimentent les
passions, les plus basses passions. En four
nissant ses fonds en 1848, même au taux
ordinaire d'escompte M. Malou a été plus
dévoué l'industrie dentellière que ceux
qui ont détourné de leur destination les
subsides alloués par le Gouvernement.
Ceux qui rendent les vrais services ne se
font pas décerner des médailles.
Non, quoiqu'on en dise, nous ne voulons
pas le croire, il n'y aura point d'ingrats.
Voilà pour la ville d'Ypres; deux mots
pour les Campagnes.
Cultivateurs, depuis que les libéraux
sont au pouvoir, une chose est palpable
pour vous: tout ce que vous devez acheter
est excessivement cher; tout ce que vous
avez vendre est vil prix. Nous n'avons
pas besoin de vous dire que le prix de tous
les engrais s'élève successivement et que
le prix des grains et des bestiaux ne cesse
de descendre.
Pourquoi les engrais sont-ils chers? par-
ceque les ministériels ne veulent point bais
ser efficacement les droits d'entrée sur les
engrais étrangers.
Pourquoi les grains et les bestiaux sont-
ils vil prix? parceque les ministériels ne
veulent point augmenter convenablement
les droits d'eutrée sur les grains et sur les
bestiaux étrangers.
Et quel est le mobile de cette conduite?
ils cherchent flatter les grands centres
de population en promettant une baisse
sur les denrées alimentaires; ils ménagent
dans l'intérêt de leur propre orgueil les
gouvernements étrangers, en refusant d'é
lever les droits d'entrée. Ainsi, en faveur
de leur ambition démésurée ils sacrifient
l'agriculture aux villes industrielles, ils la
sacrifient aux pays étrangers, avec un pa
reil gouvernement l'agriculture marche
vers sa ruine, et le pays où l'agriculture
est dégradée marche rapidement vers sa
décadence.
Cultivateurs! vous ferez justice des mi
nistériels qui vous dédaignent et vous mé
prisent.
Et maintenant, nous le demandons avec
confiance, Électeurs de la ville et de l'ar
rondissement, laisserez-vous éliminer du
Sénat, un homme dont la longue carrière
a été si utilement et si dignement remplie?
laisserez-vous éliminer le Chef d'une fa
mille qui fait l'honneur et la gloire de
l'arrondissement? laisserez-vous éliminer
le Père de notre Evêque, et de notre an
cien ministre des finances? Non mille fois
non, vous ne le ferez point.
Rappelez-vous ceci, Electeurs. 11 vous
est arrivé un jour d'être odieusement
trompés: vous vouliez élire représentant
M. Jules Malou et l'intrigue déjoua votre
intention. Depuis, vous avez réparé cette
surprise d'une manière éclatante. Faites
attention que vous ne retombiez dans le
même piège. Montrez-vous intelligents et
fermes: résistez toutes les suggestions.
Fiez-vousà l'inspiration de votreconscience,
et yolez unanimement pour:
Mr Jean-Baptiste Malou-Vandenpeereboom
Sénateur sortant.
M. MALOU ET M, BOEDT.
Électeurs! au moment où les passions
politiques aiguillonnées par l'ambition per
sonnelle s'agitent pour exclure du Sénat
l'honorable M. Malou-Vandenpeereboom,
en trompant le corps électoral, il est urgent
sans doute de mettre en relief d'abord les
opinions poliliquesde l'honorableSénateur
sortant et de son compétiteur M. Boedt,
ensuite les qualités qui distinguent l'un et
l'autre, au triple point de vue du cœur, de
l'intelligence et du caractère.
Électeurs! en la personne de M. Malou-
Vandenpeereboom vous rencontrerez tou
jours un partisan sincère et un zélé dé
fenseur du principe d'économie en fait
d'administration publique, un antagoniste
infatigable du gaspillage des deniers du
trésor. C'est ce point de vue qu'il s'est
refusé voler l'impôt sur les successions
en ligne directe, dont la petite bourgeoisie
soldera, de l'aveu même du ministère, la
plus lourdepart. En M. Boedt, au contraire,
vous n'enverriez au Sénat qu'une machine
obéissant avec docilité l'impulsion du
cabinet; volant force impôt, force subsides,
force emprunts, afin de subvenir aux en
treprises les plus ridicules (ainsi du chemin
de fer du Luxembourg) et de remplir les
promesses électorales de quelquesmeneurs
liégeois (ainsi de la dérivation delà Meuse);
le tout sous le prétexte spécieux de subvenir
la construction du chemin de 1er d'Ypres
et de Poperinghe que les compagnies con
cessionnaires demandent en grâce de pou
voir entreprendre, sans garantie pécuniaire
aucune de la part du gouvernement. M.
Boedt, sachez le bien électeurs, ne serait
jamais la chambre haute qu'un pitoyable
jazegger, qu'un knikke-bol et rien de plus.
Electeurs! souvenez-vous que M. Malou
a constamment défendu vos droits les plus
sacrés dans la question de l'enseignement,
et tout récemment encore en repoussant
l'odieux impôt dont un parti despotique
avait voulu gréver l'héritage que vous
amassez péniblement pourvosfdsà lasueur
de votre front! Électeurs! n'oubliez pas que
M. Boedt, au contraire, s'est voué corps et
âme ceux qui pour obéir des préjugés
anticatholiques, des rancunes voltairien-
nes pousseraient infailliblement le char de
l'état dans l'abîme de l'irréligion et du so
cialisme!
Habitants de la ville d'Ypres, faut-il vous
rappeler l'esprit de bienfaisance qui distin
gua toujours M. Malou-Vandenpeereboom?
Faut-il vous rappeler sa noble générosité
lors de la crise industrielle de 1848, vous,
électeurs, dont les suffrages accueillirent
l'année suivante sa candidature avec un
enthousiasme empreint de tant de gratitu
de? Habitants de la ville d'Ypres, faut-il
vous rappeler, au contraire, que la soif du
gain porta, il y a quelques semaines seule
ment, M. l'avocat Boedt affecter deux
maisons la location d'un grand nombre
d'appartements garnis, sans s'inquiéter le
moins du monde si cette avide spéculation
ne ravissait pas leur dernière ressource
maint bourgeois dont aujourd'hui il n'a
pas honte de mendier les suffrages?
Electeurs! personne de vous n'ignore
que le vénérable père de notre digne pré
lat et de l'ancien ministre des finances est
un homme versé dans la science gouver
nementale, habitué de longue main tout
cequise rapporleauxqueslionsfinancières,
un homme enfin de sens et de raison. Pour
M. Boedt, avocat sans cause, que dire de
son intelligence, sinon que c'est un bel es-
pritd'estaminet, un faiseur decalembourgs,
.un beau parleur? Eh bien! que chacun reste
dans sa sphère: électeurs, vous enverrez
M. Malou siéger au Sénat et M. Boedt bril
ler au cabaret!
Électeurs de l'arrondissement d'Ypres!
il vous faut vous un homme dont les sen
timents élevés, la vie pure et sans tâche
reflètent les qualités qui vous distinguent
et soient un gage certain de sa moralité
politique. Électeurs! vous trouverez en M.
Malou-Vandenpeereboom toutes ces qua
lités réunies: bon père, bon époux, il fut
constamment le type du bon citoyen et ne
peut manquer d'être au Sénat envers ses
commettants un mandataire consciencieux
et digne. Hâtons-nous de dire qu'il est loin
de notre pensée de dénier M. Boedt les
qualités aimables qui lui sont propres; ce
monsieur est sans conteste un personnage
jovial et galant.
ME ARME LOYALE.
Le Progrès avait déclaré qu'il n'attaque
rait M. Malou qu'avec des armes loyales.
Est-ce bien une arme loyale que d'oser
dire que M. Malou n'a jamais rendu aucun
service sa ville natale? En effet pendant
l'année calamiteuse de 1847 et 1848, alors
que le commerce des dentelles se trouvait
dans une stagnation ruineuse, l'honorable
famille Malou, n'a-t-elle point ouvert gé
néreusement la bourse, et avancé des som
mes considérables pour sauver la plus
précieuse source de richesse de notre ville?
Et si la ville d'Ypres, les commerçants et
les ouvrières ont passé cette crise affreuse
sans devoir crier famine, n'est-ce pas M.
Malou qu'ils le doivent? Ce n'est au moins
pas M. Boedt. Faisant partie de l'ad
ministration communale qui avait sa
disposition une somme de 60,000 fr., pour
subvenir aux divers besoins, le candidat
partisan de la loi sur les successions en
ligne directe, que nous sachions, n'a point
ouvert la bouche pour faire couler un»
partie de cette somme dans le sein de l'in
dustrie dentellière. Cet acte de générosité
de M. Malou ne ressemble-t-il pas un ser
vice rendu sa ville natale? Qu'en dites
vous électeurs? Qu'en dites vous mar
chands de dentelles? Qu'en dites-vous den
tellières?
MM. MALOU ET BOEDT.
Le Progrès dénie que M. Malou ait rendu
quelque service ses concitoyens.
M. Boedt en a rendu beaucoup
1° Il a porté son beau-fils, M. Decodt-
Boedt au râtelier du budget de la ville, en
le faisant nommer secrétaire communal
au nez de maint bourgeois méritant.
2° Que par une adresse dont seul M.
Boedt est capable, il a su majorer d'environ
500 francs le traitement de son beau-fils
secrétaire, qui monte maintenant la jolie
somme de 2,559 francs.
5° Il a converti deux maisons en caser
nes, offrant une quinzaine d'appartements
la disposition de MM. les officiers, et cela
une époque où la ville se trouve privée
d'une grande partie de sa garnison, et où
par suite de cette diminution la classe
bourgeoise se trouve plus que jamais dans
la gêne et dans le besoin de pouvoir tirer
partie et profit d'un quartier de leurs mai
sons?
4° Il a aidé de son vote doter constam
ment le collège communal d'un subside
annuel de 18,850 francs.
Voilà quatre services éininents rendus
par M. Boedt sa ville natale; vraiment il
faut en convenir, M. Malou n'en a pas
rendu de cette sorte. Électeurs, Yprois,
votons une statue l'honneur de M. Boedt,
titre de reconnaissance.