conçu le dessein d'élever cette institution au niveau des collèges les plus renommés du pays. De toutes parts il nous arrive des plain tes sur les nombreux vols de pommes de terre qui se commettent dans nos commu nes avoisinantes. Tous les jours, paraît-il, des nuées de pirates agricoles sortent de la ville, l'aube du jour, et s'abattent sur les champs; souvent même la défense des fermiers suffit peine pour faire respecter leurs récoltes, et des propos les plus inju rieux acceuillent l'ordre de se retirer. Nous appelons sur ces faits l'attention de l'auto rité; en exerçant une sévère surveillance l'entrée des portes de la ville, il nous semble facile de mettre fin ces actes cou pables. Nous apprenons avec la plus vive satis faction que M. Alfred de Poschfils de M. le Baron Démétrius de Posch, ancien vété ran décoré des armées de l'Autriche, vient d'être admis avec distinction l'école mi litaire de Bruxelles. Étudiant distingué, M. Alfred de Posch sera plus tard un va leureux défenseur de sa patrie, et ses suc cès scientifiques seront suivis un jour de glorieuses distinctions militaires. DE LA MESSE DU S' ESPRIT. NOUVELLE INTRIGUE. Basel, 4 octobre i85i. -r-TBOeO^ Les évêques belges viennent de prendre une mesure qui, aux yeux des parents catholiques, aura une immense signification Ils ont défendu au clergé de célébrer, k l'ouver ture des classes, la messe du S1 Esprit pour les établissements d'instruction auxquels le clergé a dû refuser son concours. Quelque rigoureuse qu'elle paraisse, cette mesure est juste; elle est la conséquence légitime, inévita ble, de la position que le ministère a faite au clergé. Pour bien comprendre cette positiouil faut se rappeler que la loi sur l'instruction moyenne a été dictée par un esprit systématiquement hostile aux ministres de la religion. De l'aveu de ses auteurs, cette loi a pour but de diminuer l'iniluence sociale du clergé et de soustraire l'éducatiou de la jeunesse a sa direction. Les articles de cette loi ont été com binés de manière a rendre l'action morale du clergé dans les établissements fondés par l'État nulle ou illusoire. Les évêques, invités h faire donner l'in struction religieuse dans ces maisons ont déclaré que, dans les conditions faites aux ministres des cultes, l'enseignement religieux serait inefficace, impossible; ils ont laissé entendre que les leçons de religion ne serviraient dans ces circonstances qu'a tromper les pareuts, en couvrant d'un voile reli gieux l'œuvre de démoralisation que la loi devait nécessairement opérer. Le ministère ne s'est arrêté ni devant ce refus, ni devant ces craiutes il a manifesté l'intention positive de faire enseigner la doctrine sacrée par des laïques. Aux yeux des catholiques, c'est lk une entreprise ouvertement schismatique; c'est refuser aux chefs de l'Église une autorité et des droits, que, d'après nos croyances ils tiennent de Dieu. Les établissements d'instructions, auxquels le clergé u'a pu accorder son concours, représentent donc cette loi foncièrement hostile l'influence sociale du principe religieux: ils tendent, d'après leur institutionk annuler l'influence morale du clergé sur la jeunesse chrétienne ils protestent par leur existence contre les refus et les alarmes des évêques ils sont destinés k faire prévaloir un prin cipe schismatique, destructif de l'autorité spiri tuelle de l'Église catholique... Le clergé ne peut pas sans crime concourir k la prospérité de pareils établissements. Il manquerait k tous ses devoirs en leur accordant le moindre signe d'approbation. Or la messe du S'-Esprit, célébrée pour ces institutions, ne serait pas un simple signe d'approbation elle passerait aux yeux du public pour l'approbation la plus solennelle et la plus éclantante que le clergé puisse donner. Celui-ci se perdrait donc dans l'opinion publique, et manquerait k tous ses de voirs, s'il célébrait maintenant la messe du S'-Esprit pour les établissements de l'État. Que signifie d'ailleurs le refus de concours pro noncé par les évêques, si ce n'est que le clergé dans la position que le ministère lui réserve ne peut faire aucun bien aux élèves des établissements officiels? conçoit-on dès lors que les évêques permettent de célébrer la Messe du S'-Esprit en faveur de ces établissements? Pourraient-ils sans sacrilège ap peler les grâces du ciel sur des institutions où le bien, selon eux rencontre des obstacles insurmon tables? Ne serait-ce point insulter k la religion que d'appeler ses bénédictions sur une jeunesse dont on désespère? Reconnaissons donc que, le refus de concours supposé, la solennité de la Messe du S'- Esprit est tout k fait impossible. La feuille du ministère, dans le dépit que cette mesure sage et nécessaire lui inspire, jette au clergé la menace de lui retirer son traitement. C'est ainsi qu'où raisonnait sous Guillaume en Belgique; c'est ainsi que l'on raisonne aujourd'hui en Piémont. Celte menace ne doit effrayer personne aussi long temps que notre constitution reste debout. La con stitution met le traitement des ministres des cultes k la charge du trésor public et leur garantit le libre exercice de la religion. Adieu liberté des cultes, adieu constitution, si un ministre peut jamais com mander, imposer au clérgé la célébration des offices divins! Le jour où le gouvernement forcera les ministres des cultes k concourir, malgré eux, par des cérémonies religieuses publiques, solennelles, k des actes, k des lois, ou k des institutions que leur conscience répousse, c'en sera fait de notre consti tution et de nos libertés. Ce malheur n'est pas aussi proche que le pensent peut-être les ennemis du clergé. Recueillons ce pendant, comme un précieux indice de leurs pen sées et de leurs projets la menace inconstitutionnelle que le ministère lance aux catholiques et n'ou blions pas que peu de jours avant la captivité de Mgr Frauzoui, on posait k Turin la question sou levée hier par V Indépendancek savoir si le gou vernement ne pourrait pas selon son bon plaisir confisquer les revenus du clergé? Cette question indique où en sont nos ministres. Leur audace impuissante est une leçon pour tous. Elle servira pour sa part k faire comprendre aux parents catholiques combien les auteurs de la loi sur l'instruction moyeune sout hostiles au principe religieux, et combien les familles chrétiennes sont intéressées k ne pas confier leurs enfants k des éta blissements auxquels le clergé est obligé de refuser son concours, et sur lesquels il ne lui est point per mis sans crime d'appeler les secours du ciel [La Patrie.) .T-aaa'i Nos ministres ne sont pas k bout d'expédients. Voici le moyen ingénieux auquel ils se proposent, dit-on, d'avoir recours pour obtenir du Sénat un vote favorable k l'amendement-Forgeur. Ne pouvant espérer qu'en présence d'une ma nifestation aussi écrasante de l'opinion publique, un seul des sénateurs qui ont repoussé l'amende ment revienne sur son vote, et donne l'exemple d'une palinodie qui le couvrirait de honte et de ridicule, MM. Frère et Rogier ont imaginé, dit on, d'écarter du scrutin deux ou trois membres de la majorité, qui se seraient engagés soit k s'absenter le jour du vote, soit k s'abstenir, en donnant pour motif de leur abstention la manifestation de quel ques grandes villes, ce ridicule argument exploité k satiété par VIndépendance aux abois. Nous cherchons en vain parmi les membres an ciens et nouveaux du Sénat, hostiles k la ligne di recte, un seul homme assez peu soucieux de sa dignité et de son honneur pour se prêter k une combinaison que la conscience publique n'hésite rait pas k flétrir comme une trahison. Il importe donc que dès le jour de la réunion du sénat, et surtout le jour du vote, si tant est que le ministère ose encore présenter sa fatale loi au sénat, tous les sénateurs hostiles au plus infâme des impôts, soient k leur poste. L'absence de l'un d'eux, quelque légitime qu'en paraisse le motif, serait considérée comme une transaction avec sa conscience, comme une défection. Voici le moyen imaginé pour sauver la respon sabilité des absents Immédiatement après la vérification des pou voirs, le ministère poserait la question, comme question de confiance. L'opposition demanderait l'examen en sections et un nouveau rapport, vu l'élimination du rapporteur M. Cogels. Le minis tère s'y opposerait alléguant que le système de la loi est suffisamment connu, que les opinions sont formées, et qu'il y a urgence. Il proposerait de mettre anx voix la proposition d'urgence et de voter sans discussion. La proposition ne serait faite que si le minis tère, raison des absences, compterait sur une seule voix de majorité. Cela lui suffit. Le vote se ferait séance tenaDte sur la question d'urgence et immédiatement après sur l'amendement. Le mi nistère ferait même comprendre qu'il tient peu k ce principe et qu'il y aurait moyen de s'entendre, mais qu'il ne pose qu'une question de confiance, sauf donner plus tard satisfaction k de légitimes scrupules. Une ou deux absences dans les rangs des con servateurs, suffiraient pour assurer la réussite de cette comédie; et les absents auraient l'excuse de dire qu'ils ne s'attendaient pas k un vote sans dis cussion. Pour éviter toute surprise il est indispensable que le ministère soit interpellé, dès le début de la session, sur ses intentions au sujet de la présenta tion du projet de loi sur les successions en ligne directe, et que dans le cas où le ministère s'eoga- gerait k présenter ce malencontreux projet, on fasse décider par le Sénat qu'il sera mis k l'ordre du jour au moins huit jours avant la discussion. Journal des Flandres.) On lit dans la Patrie de Bruges M. le comte Vilain XIIIl vient de nous adresser quelques lignes pour démentir le bruit qui a couru k Bruges sur son compte et k propos duquel nous avons cru devoir demander des renseignements k l'Indépendance. Nous faisons volontiers droit au légitime désir de M. Vilain XIIII; voici sa lettre: Monsieur, Je lis dans le Journal de Bruxelles du 5 oc tobre un article extrait de votre journal conçu en ces termes On dit encore k Bruges que le minis- tère a écrit k M. Vilain XIIII il lui aurait de- mandé s'il était toujours d'intention d'accepter l'amendement-Forgeur et dans ce cas de vouloir opposer k M. Cassiers un autre candidat. M. Vi- lain XIIII aurait accepté les propositions du ca- binet et de lk son échec. Je déclare que je n'ai reçu ni lettre ni com munication de la part du ministère concernant l'élection k faire k St-Nicolas. J'ai voté pour l'amendement de MM. Forgeur

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2