reur parce que ce même clergé ne deman dait pas mieux que d'y exercer utilement son ministère. Le refus de célébrer les messes du S' Esprit sert aujourd'hui de texte leurs attaques hypocrites; car nos libéralistes voudraient bien couvrir du manteau sacré de la religion les collèges où l'on apprend s'en passer. Ainsi sont- ils conséquents, les tartuffes du libéralisme. On ne saurait le nier, les partis en Bel gique sont parvenus une époque de crise et de renouvellement. D'une part, le parti vulgairement appellé libéral dépose les éléments hétérogènes qu'il renfermait en son sein et reprend ses bases véritables, bases qu'il n'a quittées jadis que par l'effet d'un calcul intéressé; de l'autre, le parti conservateur se développe sous toutes ses faces et se renforce des dissidents que le parti contraire a reniés. Expliquons-nous en peu de mots. 1846 vit surgir le trop fameux Congrès libéral. Le fait était grave, car le pseudo libéralisme avait laissé comprendre qu'il visait remplacer par un gouvernement de parti le système unioniste des minis tères mixtes où toutesles fractions notables de l'opinion publique se trouvaient repré sentées. Mais leparlilibérals'offraitcomme le véritable représentant des libertés pu bliques et du système d'économie; d'ail leurs il protestait de son attachement aux intérêts religieux et moraux des masses, et dans ses rangs on comptait des hommes hautement reconnus pour la dignité de leur caractère et l'indépendance de leurs actes. La majorité de nos populations se laissa tromper. Une double élection fut fatale au sys tème inauguré en 1830 et qui avait fait de notre patrie l'objet de l'admiration de toute l'Europe. Aussi ne restait-il plus aux hom mes du pouvoir nouveau qu'à procédera la réalisation de leurs promesses; un vaste champ s'ouvrait devant eux, et durant un laps de temps assez considérable les partis contraires parurent même avoir abdiqué en leurs mains. Dérision! ce fut en invoquant la liberté que le cabinet libéraliste s'assit au timon des affaires, et jusqu'ici, si l'on en excepte l'affranchissement pour les journaux du droit de timbre, jusqu'ici le cabinet n'a fait qu'amoindrir, quecontrarier, quecom- ballre les libertés conquises en 1850. La liberté de faire le bien par des dona tions charitables, il l'entrave en interprê tant la loi dans un sens nouveau; L'indépendance du corps électoral, ses fonctionnaires publics, ses commissaires d'arrondissement l'entravent par leurs ma nœuvres déloyales et despotiques; La liberté de l'enseignement, nos gou vernants l'entravent par une concurrence exagérée; L'indépendance législative, ils l'entra vent encore, ainsi qu'on l'a vu notamment pour le vote de l'impôt sur la ligne directe, que le ministère imposa la Chambre, malgré ses répugnances, et dont le réget même partiel par quelques-uns de ses amis au Sénat, l'exaspéra un tel point, qu'il combattit leur candidature outrance par tout où il osa l'entreprendre. Ainsi est-il bien vrai de dire que la li berté n'a fait que décliner depuis l'avène ment du libéralisme exclusif! Que dirons-nous des économies si posi tivement inscrites au programme ministé riel? Leurre grossier, mérite-t-il encore qu'on s'y arrête, sinon pour déplorer amèrement l'exessive crédulité de tant d'électeurs qui s'y laissèrent prendre un jour? Sans doute, ils doivent savoir quoi s'en tenir, aujourd'hui que le déficit du trésor et monté de plusieurs gros millions, que de nouvelles charges pécuniaires nous sont imposées ou nous attendent, et qu'en- tre-lemps le ministère ne rêve que dépen ses nouvelles en faveur de Liège et du Luxembourg. Tous les jours les vrais desseins, les vraies tendances du parti ministériel, en qui le libéralisme est désormais inféodé, se dévoilent de plus en plus; et tous les jours les esprits fascinés ou surpris doivent mieux comprendre que le parti soi-disant libéral n'est qu'un amalgame de dupes et d'anti-calboliques. Déjà d'éclatantes défec tions ont éclairci ses rangs; des hommes d'état recommandables divers titres, des membres influents des deux chambres ont renié sa politique toute voltairienne, les Vergauwen, les Dumon-Dumortier, les Le- lièvre, les A. Roussel, les Dindal, d'autres encore ont protesté la face du pays contre la fausse direction imprimée mal gré eux l'opinion dans laquelle ils se glorifiaient jusques là de compter. Aussi ne leur manqua-t-il ni injures, ni sarcas mes de la part de ceux dont ils osèrent dé masquer l'hypocrisie. Parce que seuls, ils avaient pris au sérieux le libéralisme; on les traita de rénégats. Parce que seuls, ils avaient vu dans des principes tant prônés autre chose qu'une habile monœuvre pour éblouir les simples; on les traita de brouil lons et de faux frères!... Nous le disons avec certitude, le jour n'est pas loin sans doute où le pseudo-libéralisme totalement débarrasse <l®s hommes d'ordre et de pro bité qui l'arrêtent et l'embarrassent, se montrera ce qu'il ne saurait cesser d'être, le parti de Végoïsmc; en d'autres termes, le parti des ambitieux vulgaires, des escla ves éhontés de la fortune, de ceux qui n'ont pas assez de carractère, assez de grandeur d'âme pour être franchement conservateur. Et par conservateur, nous entendons quiconque élève ses devoirs la hauteur de ses droits; c'est dire, qui conque guidant sa conduite d'après des principes stables et consacrés par l'expé rience, d'après des principes qui font du dévouement un devoir et n'ont rien de commun evec les folles théories du jour qu'inventa l'orgueil humain en délire, se montre digne et capable de jouir d'une somme plus grande de droits, par consé quent de libertés. N'a-t-on pas vu au con traire, les nations imbues des maximes du soi-disant libéralisme tomber dans la li cence, aussitôt qu'émancipées, et ne sortir de la licence que pour retomber dans le despotisme? Ainsi nous voyons de nos jours les admirateurs quand même de la Révolution de 89 et de 93 couvrir de leurs regrets sympathiques le système absolu tiste d'avant 1850 et applaudir hautement aux innovations liberticides de la politique nouvelle. Un double stigmate se rencontre partout où la doctrine a pris pied hostilité anti-religieuse (licence); empiétements de l'Etat dans le domaine des particuliers et du culte (despotisme). OÙ EN EST VENU LE PSEUDO-LIBÉRALISME. 2 On lit dans la Pairie de Bruges Au moment où nous mettons sous presse, on rend les derniers devoirs aux deux malheureux officiers des cuirassiers, morts empoisonnés par des champignons. Rarement nous avons vu de céré monie aussi triste. Une foule immense s'est jointe aux deux régiments en garnison en notre ville, pour conduire a l'église et de la 'a leur dernière demeure, les dépouilles mortelles des deux officiers regrettés par toute la ville et surtout par leurs nom breux amis et compagnons d'armes. -5^ On lit dans 1 Organe des Flandres L'amendement Forgeur sera-t-il ou non repro duit? Telle est la question qui occupe une partie de la presse bruxelloise. Quant a nous, nous ne le croyons pas, et nous inclinons vers l'avis qu'un autre moyen sera mis en œuvre. D'après un de nos correspondants, le ministère s'arrêterait au mezzo termine que voici: Le droit sur les successions en ligne directe ne serait imposé qu'aux quatre grandes villes qui ont envoyé au Sénat des hommes intelligents chargés du mandat impératif de voter la loi. Ainsi Bruxelles, Liège, Anvers et Gand jouiraient seules des délices de la loi des larmes, Cet arrangement se concilierait avec le désir de M. Frère de tenter un essai; mais Son Exc. ne pourrait-elle pas en exclure notre ville, qui compte autant d'adversaires que de partisans de la loi des sangsues fiscales? Qu'on applique a Liège et Bruxelles, nous suivrons avec la plus grande atten tion les résultats de l'expérience. La Gazette de Mons signale un fait assez cu rieux fourni par le résultat des élections de cette ville. Les électeurs campagnards ont déposé 170 billets blancs, les électeurs de la ville 137, ensem ble 307, sur 1,276 électeurs votants et 2,554 électeurs inscrits, chiffre qui constate en outre une abstention considérable. On vient de faire des découvertes archéo logiques d'une grande importance pour l'histoire de la ville d'Anvers. M. P. Géoard, sous-biblio thécaire de cette ville, en faisant des recherches aux archives de la cathédrale, vient de découvrir l'ancien sceau du décanat d'Anvers sur lequel se trouve représentée la façade de la première col légiale de Notre-Dame, bâtie en 1124. Plusieurs renseignements puisés aux archives de l'église et de la ville, le mettront même de publier sous peu une description complète de ce temple. Cet ouvrage sera accompagné d'un dessin représentant l'ancienne collégiale dû au crayon de M. F. Gons, et d'un plan où figurent les piliers découverts par M. Durlet au ci-devant Papenhof, et que M. Gé- nard croit avoir appartenu l'ancienne église. Dans la conférence qui a déjà commencé Vienne relativement aux communications télégra phiques, l'Autriche doit présenter une proposition ayant pour objet une amélioration importante, et d'après laquelle toutes les dépêches pourront l'avenir parvenir immédiatement et sans perte de temps d'une station l'autre, quelle que soit la distance. Une réduction des prix est également proposée par l'Autriche. Pour soumettre une surveillance plus ri goureuse les étudiants de l'Université de Saint- Wladimir Klew, l'Empereur de Russie a donné l'ordre d'adjoindre l'inspecteur huit assesseurs et vingt-quatre appariteurs. Cette surveillance a été déterminée par des motifs politiques et religieux. La gazette officielle de Milan du 22 donne un aperçu des économies opérées dans le grand hôpital de la ville depuis que les Sœurs ont pris le 1" juin i85o la direction de la cuisine. On nous pardonnera de reproduire ce détail de comptes vulgaires en fav'eur des réflexions qu'il a fait naître. La moyenne annuelle du charbon était de I

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2