ministre de l'intérieur n'excitera que le rire des
uns et provoquera la critique des autres. Eu effet,
il n'en peut être autrement, quand on s'escrime
contre les ailes d'un rnooliu a vent.
Ce ne sont pas les feuilles ministe'rielles qui
doivent être regardées comme le thermomètre de
l'opinion publique, car on se tromperait étrange
ment, si l'on consultait exclusivement ces feuilles
pour se rendre compte du sentiment public. L'o
pinion conservatrice, celle des libéraux modérés
doit être comptée pour quelque chose, et le minis
tère ne prendra pas de mauvaise part si nous lui
disons que nous aussi nous connaissons le senti
ment public. Eh bien nous avons consulté ce sen
timent, et nous pouvons assurer l'Indépendance
que partout le sentiment public est loin de se
révolter contre le refus de dire une messe du
St-Esprit, surtout depuis que Son Em. le Car
dinal-Archevêque de Matines a publié sa lettre
explicative.
Il est vrai que les ultra, que les sourds par
ordre, ne se reodroot jamais h l'évidence et conti
nueront crier plus haut que jamais; nous ne les
troublerons pas. Nous avons mis les pièces du pro
cès sous les yeux de nos concitoyens, nous avons
émis notre opinion, et le public jugera, ou plutôt,
le public a jugé.
N'en déplaise aux organes du ministère, mais
nous pouvons constater aujourd'hui que le juge
ment des Flandres n'est nullement favorable au
cabinet.
Il est vrai,comme le dit VIndépendance, que
le sentiment public se révolte, mais ce n'est pas
contre la lettre du Cardinal-Archevêque; c'est
contre la conduite intolérante du gouvernement,
contre les tracasseries du Ministre de l'intérieur,
contre l'exécution arbitraire de la loi du 1" juin,
que l'opinion publique se prononce, tout en dé
plorant l'aveuglement obstiné du ministère qui a
méconnu et l'esprit et la lettre de la loi pour pou
voir mériter les éloges de quelques journaux clé—
ricophobes et les applaudissements d'une poignée
de turbulents.
Maintenant que le procès est jugé, que la ma
jorité du pays a prononcé entre le cabinet et l'é-
piscopat, ne revenons plus a cette question. Que
la presse ministérielle continue exploiter la lettre
de S. Ein. le Cardinal, nous n'y pouvons rien;
mais, en faisant connaître le but que se propose
d'atteindre le gouvernement, nous avons rempli
notre devoir. Le public est instruit, et les apôtres
du ministère pourront désormais prêcher dans le
désert.
Ainsi qu'on devait s'y attendre, M. le baron
d'Udekem a été élu avant-hier sénateur pour l'ar
rondissement de Bruxelles. M. d'Udeketu a obtenu
1,749 voix. Il n'y avaiten tout que 1,976 votants.
Avant-hier, M. deThuin a été réélu sénateur
pour l'arrondissement de Mons. Il n'avait pas de
concurrent.
M. Nolf, curé Emelghem, est décédé subite
ment le 3 de ce mois.
11 est arrivé h la minque de Gand un requin
qui a été péché sur nos côtes. Le cabinet d'histoire
naturelle de notre université a fait l'acquisition de
ce poisson qui ne pèse pas moins de 2Ôo kilog.
On lit dans le Journal de Charleroi On
s'occupe beaucoup, en ce moment, dans notre
centre industriel, d'une découverte d'un intérêt
immense pour notre industrie métallurgique.
Tous les essais tentés jusqu'à ce jour pour faire
du coak avec du charbon maigre avaient été in
fructueux, c'est-'a-dire sans résultat utile l'in
dustrie. 11 est maintenant hors de doute qu'on
obtient avec ce charbon du coak de la plus belle
qualité.
Le procédé que nous avons vu opérer sous nos
yeux consiste tout simplement dans un système de
calciuation aussi nouveau qu'ingénieux. Cette dé
couverte, la plus belle, et la plus heureuse qui
pouvait échoir notre arrondissement industriel,
parce qu'elle lui présage un long avenir de pros
périté, est due M. Ch. Dupret.
On écrit de Lierre, que MM. Biot et Nysi,
contrôleurs de la garantie, viennent d'opérer une
saisie d'objets d'or et d'argent dépourvus des mar
ques légales. Ce résultat est dû au zèle et l'acti
vité que ces employés ne cessent de déployer dans
l'exercice de leurs fonctions.
Avant-hier, 3 heures 3/4, a eu lieu,
Liège, l'ascension de M. Poitevin.
L'aréonaute était sur son poney, comme il l'a
vait annoncé, et deux autres personnes, dont les
noms sont inconnus, avaient pris place daus la
uacelle.
Le temps qui promettait le matin de favoriser
cette ascension s'était malheureusement couvert, et
une pluie fine et froide est tombée au moment où
le ballon emportait les hardis voyageurs.
Une rafale, ou peut-être un mouvement naturel
aux ballons quand ils s'élèvent avec rapidité a fait
balancer le cheval et la nacelle d'une manière assez
sensible pour causer une sensation d'effroi chez
tous les spectateurs. Le ballon s'est ensuite proinp-
lemenl perdu dans les nues.
Vendredi soir on a déposé la salle d'arrêt
de la Maison de Ville, Liège, et écroué hier
matin, une femme, de la commune de Bellaire,
prévenue d'avoir tué son mari.
Il paraît, d'après les renseignements que nous
avons pu recueillir, que cet homme était rentré au
domicile conjugal ivre et déjà blessé et que daus
une querelle qu'il fil sa femme, celle-ci l'assomma
d'un coup de bâton. (G. de Liège.)
Ou écrit de Namur Hier matin, vers sept
heures et demie, Vedrin, dans une fosse d'ex
traction de minerai, deux ouvriers mineurs, le père
et le fils, les premiers descendus l'ouvrage, fu
rent frappés d'un coup d'air méphitique et demeu
rèrent asphyxiés. Aussitôt les mineurs présents sur
le lieu du sinistre commencèrent jeter du sable
daus la fosse, comme cela se pratique par erreur
dans pareille circonstance.
Survint l'ouvrier mineur Constant Gropper,
qui, ayant formé immédiatement la courageuse
résolution de descendre au secours des deux mal
heureux, défendit de continuer jeter du sable,
et fit jeter plusieurs sceaux d'eau. Dans le même
moment les deux asphyxés commencèrent res
pirer de telle sorte qu'on les entendait ronfler du
haut de la fosse. Encouragé par ce rayon d'espé
rance. Constant Gropper prit aussitôt la corde et
descendit. Mais, arrivé mi chemin, la respiration
lui manqua lui-même, et il dut demander que
l'on cantiuuàt de jeter de l'eau.
Enfin, il arriva aux deux victimes, nous allions
dire aux deux cadavres, car ils ne faisaient plus
aucun mouvement. Prendre le père, l'attacher la
corde, ne fut l'affaire que d'un moment. Mais il
fallait le soutenir, et Gropper remonta avec lui en
le tenant embrassé dans ses bras. Un second voyage
sauva également le fils. Encore quelques minutes
et c'en était fait de la vie de ces deux hommes, qui
présent bénissent leur sauveur. Il n'y eut qu'une
voix pour admirer et pour complimenter le mineur
Gropper, qui a reçu également les félicilation de
M. le médecin de Champion, accouru la première
nouvelle de l'accident.
Le mineur Gropper est digne d'intérêt tous
les titres. Orphelin dépourvu des moyens néces
saires pour apprendre l'état de menuisier, il tra
vaille une demi journée la mine, et vient tous les
jours midi suivre son apprentissage Namur.
On écrit de La Haye, le 5o octobre:
Cet après-midi, 4 1/2 heures, S. Exc. sir
Edw. Disbrowe, ambassadeur extraordinaire et
ministre plénipotentiaire de S. M. la Reiue d'An
gleterre la cour des Pays-Bas, est décédé dans
cette résidence.
M. le lieutenant-colonel comte de Pestre,
aide de camp de S. M. la Reine d'Angleterre la
cour des Pays-Bas, est décédé il y a quelques jours.
Ancien soldat de l'empire, capitaine 22 ans,
aide de camp du feu Roi Guillaume 1", en 1829,
le comte de Pestre abandonna carrière et honneurs
pour rentrer en Belgique, en i84o, où il vient de
mourir l'âge de 58 ans.
La comtesse Eberhandine de Stolberg-Wer-
nigerode, née baionne Von der Reck, est décédée
Weroigerode le 24 octobre, l'âge de 67 ans,
après une courte maladie.
A partir d'aujourd'hui l'administration des
postes d'Angleterre ne reçoit plus le prix d'affran
chissement des lettres en numéraire. Les timbres-
poste seuls sont comptés en payement.
Le jour même de la mort de la duchesse
d'Angoulême, dont la cour prussienne prend le
deuil, est mort Wiukeldans le Rheiugau, une
femme qui, pendaut la révolution française, a joué
le rôle de déesse de la Raison dans le culte insensé
des Jacobins.
M. Th. Brorsen, astronome l'observatoire
du baron Seufterberg, Senfterberg en Bohême,
a découvert le 22 octobre une nouvelle comète.
Elle est actuellement entre les constellations de
l'Ourse et du Chien. Un œil perçant peut l'aper
cevoir sans le secours des instruments. A l'aide d'un
télescope on distingue un corps lumineux de la
grandeur d'une étoile de sixième ordre, avec deux
queues.
En Angleterre, on peut défendre par tes
tament le mariage avec telle ou telle personne.
Voici, ce sujet, un fait asfez curieux La duchesse
de Saint-Albau, en léguant miss Busdett Coûts
les cinquante millions de francs qui composaient
sa fortune, déclara que ce legs immense serait
caduc si miss Burdett se mariait un étran
ger. C'est ainsi que cette miss est devenue l'une
des plus riches héritières de l'Angleterre. En par
lant de son mariage avec le prince Louis Napoléon,
on ne connaissait pas la clause prohibitive du tes
tament de la duchesse de Saiut-Alban.
Les journaux de Berlin du 19 octobre dé
mentent toute idée de mobilisation de troupes par
la Prusse. Ceux de Londres annoncent un conseil
de cabinet pour demain,etapprennent que Kossuth
se rendra enfin au vœu du comité central des clas
ses ouvrières, en paraissant dans le meeting préparé
par eux Copenhagen-House.
On écrit de Vesprin (Autriche), le 28, ati
Spiegel Un incendie a éclaté, le 25 an soir, par
l'imprudence d'une boulangère ivre. On ne se
rappelle pas d'incendie aussi effrayant et aussi
long. 87 maisons, i3o écuries, échopes, etc., ont
été réduites en cendres. Les pertes occasionnées
par l'incendie sont très-grandes, parce que la plu
part des habitants des maisons incendiées avaient
déjà leurs provisions d'hiver. Un jeune homme de
i5 ans a péri. On a perdu aussi dans ce désastre
beaucoup de volaille et de porcs. L'évêque diocé-
saiu a fait acheter le lendemain tout le pain qu'on
a pu trouvçr pour le distribuer aux malheureux
incendiés, en même temps que de secours en ar
gent.
grand combat de douze rats et de
deux hiboux.
C'est mercredi au soir minuit qu'a eu lieu, au
Jockey-Club, Paris, le fameux combat de deux
hiboux, Béc-de-Fer et Young, contre douze rats.