9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3567 35me année. 7PR3S, 6 Décembue. De graves événements se déroulent en France. Le président de la république vient de dissoudre l'assemblée nationale et d'en appeler au peuple. Un grand nombre de personnages politiques, les plus illus tres représentants de l'armée et de la tri bune françaises, des hommes de toute nuance et de toute opinion sont en état d'arrestation, les Berryer, les Thiers, les de Falloux, les Cavaignac, les Lamoricière, lesChangarnier, etc., etc. Depuis longtemps les dissensions qui s'élevaient tout propos entre le pouvoir exécutif et les membres de l'assemblée faisaient présager un coup d'éclat la rupture a pris les proportions d'une révolution militaire. La constitution abolie; le régime repré sentatif publiquement outragé; les repré sentants du peuple chassés ou emprisonnés; enfin le sabre de dictateur aux mains de Louis-Napoléon, en attendant qu'il se sai sisse du sceptre impérial tels sont les faits rapides qui viennent de changer en un jour la face de la France. Nobles pensées de justice et de droit; rêves coupables de fauteurs de révolte; creuses théories de politiques système; Louis-Napoléon n'a rien respecté! Eh! que pouvaient les récriminations de quelques journaux pour ranimer la torpeur de l'esprit public? Que pouvaient quelques orages parlementaires contre cette popularité toujours croissante et con tre ces souvenirs si vivaces que rappelle le nom de Bonaparte? Fort de ces motifs de l'école d'hentington. confiance; fort surtout de son audace, de sa ténacité et de son ambition, le préten dant ne pouvait battre en retraite devant quelques beaux discoureurs, devant quel ques politiques sentencieux. Le pouvoir parlementaire s'est perdu par ses propres errements/ Sous le roi Charles X, il se plaisait tracasser sans relâche l'autorité royale et lorsqu'il eut contraint le monarque faire usage des droits extrêmes que la charte lui reservait, il ameuta le peuple, il chassa la dysnastie qui durant huit siècles avait fait la gloire et le bonheur de la France. Sous Louis- Philippe, ce type accompli du monarque constitutionnel, les membres du parlement français ne furent guère moins intraitables; de la salle des séances l'agitation descendit dans la rue et bientôt les fameuses jour nées de février jetèrent bas une seconde dynastie. Peu peu le calme revint, et sous les auspices d'un gouvernement plus stable nos parlementaires reprirent leurs antiques allures; mais c'était celte fois-ci un homme qu'ils avaient' faire, qui n'avait rien perdre et tout gagner un coup d'état; Louis-Napoléon eut bientôt brisé l'obstacle qui le gênait dans sa mar che. Nos paroles doivent paraître sévères l'encontrede l'assemblée nationale. Hâtons- nous toutefois d'ajouter que jious n'avons garde de confondre dans un Dlaniecommun tous les membres de la majorité parlemen taire. Nous respectons les nobles convic tions de ceux qui dévoués au principe sacré du droit reculaient devant l'idée de voir leur patrie aux mainsd'un usurpateur. Mais nous ne pouvons vouer les mêmes sympa thies ces éternels brouillons qui après avoir renversé par leurs imprudences deux grandes dynasties, tendaient aveuglement précipiter la France dans de nouveaux désastres. Hier on a terminé les débats de l'affaire Schouteet et complice, accusés de double em poisonnemfent. Schouteet qui, jusqu'au dernier moment, s'était renfermé dans un système complet de négation, a, au milieu du réquisitoire du ministère public, fait l'aveu de son double crime. En conséquence, M* Lauwers a renoncé la défense de Schouteet, qui a été con damné la peine capitale. Sa complice, défendue par M0 Verstraete a été acquittée. M. Isacq, curé Poelcappelle, est décédé le 4 de ce mois. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'ahotuie Ypres, rue de Lille, 10, près la Graude Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOANEMEMT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) (l614.) (Suite.) Elle tomba juste au milieu de la répétition gé nérale, et vint se poser devant maître Tom, les bras croisés, l'œil en feu et muette d'indignation. Jamais, au grand jamais, mistress Beard ne mettait le pied dans la salle de travail aux heures d'étude et cepen dant maîtreThomas ne ht pas seulement attention b sa présence, si contraire b ses habitudes. Il dévorait sa poésie,écorchéepar tous les bainbins, et s'occupait a indiquer ceux qui, n'étant pas chargés des rôles, devaient composer le public, les moments où il fau drait battre des inains, et ceux où il serait urgent de trépigner d'enthousiasme. Ce brave homme vou lait avoir la jouissance complète; il s'arrangeait un succès gigantesque. Mais sa chère Kat l'arracha bien malgré lui a ces soius si doux elle lui appliqua vi goureusement la main sur l'épaule, et, le faisant tourner vers elle, elle dit d'ane voix comprimée Voilh donc la sarprise que vous me ménagiez, mon cœur Eh bien oui, Kat... eh bien oui... tu n'au ras pas dû venir aujourd'hui... demain, a la repré sentation... ça aurait été beaucoup mieux. Ah je vous eu donnerai, moi, des représen tations... vieux fou I... Et vous, petits drôles, contiuua-l-elle en s'adressant aux élèves,re tournez a vos places promptemeut, où je prends un bâton Mistress Beard, s'écria hèrement l'époux offensé, avez-vous le droit d'ordonner ici Etes-vous maître de l'école, et suis-je votre ména gère Vous êtes... vous êtes fou lier... d'occuper depuis vingt jours ces marmots apprendre des âueries... Des âneries godd... Ne jurez pas... ne jurez pas, Tom, ou je ne réponds pas de ma colère... Oui, des âneries... et ces imbéciles se sont avisés d'aller dire cela leurs L'art, n de la loi des successions a été rejeté. Le ministre des finances a déclaré que cet article était, comme produit, d'une médiocre importance. Il a paru en faire le sacrifice a une pensée de con ciliation. D'où vient donc que les organes du cabinet ré pandent le bruit que cet article, repris, va faire l'objet d'une loi spéciale et que le droit sera plus fort que ne le portait le projet de loi? Est-ce ainsi que le cabinet entend la concilia tion Si les orgaDes du ministère disent vrai, si l'in tention du ministre est telle qu'on la lui attribue, on saura que le cabinet n'entend la conciliation que lorsqu'il a besoin des concessions de ses ad versaires. Revenir sur l'article 11, cela s'appellerait faire gratuitement de la provocation. Ce serait recom mencer des luttes dont l'inopportunité, pour ne rieu dire de plus, devient chaque jour plus évi dente. La chambre, qui est animée, on nous l'assure, des meilleures intentions, et qui se propose de recon naître les sacrifices auxquels a souscrit le sénat dans les dernières discussions, par la sanction pure et parents, qui se plaignent, entendez-vous... et qui ont raison. Kat... vous ne savez ce que vous dites, ma mie... Si les parents se plaignent... il faut les in viter tous pour la représentation de demain... Et quand ils entendront les beaux vers que j'ai appris leurs enfants, loin de me retirer le soin de leur éducation, ils me remercieront d'avoir orné leur mémoire... qui ressemble maintenant uu parterre émaillé de fleurs. Kat allait répondre, mais Tom reprit aussitôt d'un ton qui ne permettafl pas de réplique, et qu'il n'employait que dans les occasions où il était dé cidé ne pas céder. Assez, Kat... plus un mot... sortez... j'ai dit... cela sera... Va va s'écria Kat, en rompant vers la cuisine...avant qu'il soit un mois, tu seras obligé de fermer cette école... et tu traîneras tes hauts- de-chausses sur le pavé... comme uu misérable... et ce sera bien fait... Mais ne compte pas que je te suive... tu verras ce que je te prédis!

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 1