JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
J^o 3508.
35me année.
L'égalité du droit la bienveillante pro
tection du gouvernement est un principe
reconnu et admis par les fondateurs de
notre pacte fondamental, l'avantage de
tous les Belges. L'article 6 de la Constitu
tion prescrit au pouvoir, l'observation ri
goureuse de cette législation en tout con
forme aux règles de la justice distributive,
en énonçant que les Belges sont égaux
devant la loi.
Quelle que soit donc l'opinion du citoyen,
quelle que soit sa profession civile, quelque
soit son rang de fortune, l'État lui doit
appui et juste sympathie selon la teneur
de notre loi constitutionnelle.
Malheureusement ce système de haute
impartialité et d'un égal attachement aux
intérêts de tous ne s'observe pas toujours
la lettre, et les hommes qui, les premiers
sont tenus le pratiquer, ne se font parfois
aucun scrupule de l'enfreindre.
En matière politique, le cabinet actuel,
combien de preuves n'a-t-il données de la
plus flagrante partialité, et du plus étroit
favoritisme? Combien de fonctionnaires
d'une sagesse et d'un patriotisme reconnus
n'a-t-il brutalement destitués, son avène
ment pour satisfaire des exigences, soi-
disant politiques?
D'autres actes posés l'encontre des in
térêts d'une partie notable des citoyens
Belges démontrent clairement que les hom
mes d'Etat actuels sont loin de tenir sans
cesse compte des intentions généreuses de
nos immortels législateurs de 1830.
Parmi ces faits nous ci ions les entraves
portées la liberté de l'enseignement reli
gieux, liberté inhérente aux mœurs et au
caractère de la nation.
Le système suivi parMM. Rogieret Frère
concernant l'importationdescéréalesétran-
gères est encore un argument) servant de
preuve l'appui de ce que rious venons
d'avancer. Non, telles que les,veut le mi
nistère, les lois réglant le transit des cé
réales étrangères sont loin d'être en har
monie avec les principes de notre Consti
tution, puisqu'elles constituent l'agriculture
dans un état de défaveur comparativement
aux autres industries.
Nous arrêtant pour le moment au cha
pitre de l'agriculture, nous sommes forcé
de dire que sa situation est loin d'être pros
père, et nous osons même affirmer qu'au
cun cultivateur ne saurait approuver les
choses comme elles se passent présente
ment. Au contraire nous entendons for
muler des plaintes fréquentes sur les souf
frances et la gêne agricoles.
De plus, le traité de commerce que le
gouvernement vient deconclureavec la Hol
lande, et sur lequel la chambre est appelée
émettre son jugement, doit achever d'é
craser notre industrie agricole, en accor
dant la Hollande le libre transit de son
bétail.
Le bétail du Brabant septentrional, de la
Zélande et de la Gueldre fait déjà nos
éleveurs une concurrence ruineuse sentie
dans tous nos districts. Une ressource
restait, c'était l'approvisionnement des
contrées septentrionales de la France, du
déparlement du Nord en particulier. Désor
mais la Hollande sera en mesure de nous
enlever aussi cette planche de salut.
Et pourquoi ce dédain affiché l'égard
de l'agriculture? Cette industrie n'est-elle
donc plus ce qu'elle était autrefois? N'est-
elle plus la mère et la nourrice de toutes
les auties industries? La source des véri
tables biens et de la richesse des Etats?
Quand les minesseraientépuisées;quand
Liège avec son commerce et ses industries
que M. Frère semble vouloir tant favoriser
aurait vu cesser ses affaires, ne serait-ce
pas l'agriculture qu'on demanderait les
ressources nécessaires aux besoins publics?
Quand notre territoire serait envahi et at
taqué n'est-ce pas des fermiers, des travail
leurs ruraux qu'on exigerait ce dont on a
besoin pour nourrir le peupleet nosarmées
qui défendraient les frontières? Pourquoi
dès lors écraser l'agriculture sous le poids
des impôts et de la concurrence étrangère?
Plus on considère l'utilité essentielle de
l'agriculture, et plus on comprend que c'est
bon droit que cette industrie a été tant
en honneur autrefois; et si quelque chose
peut paraître étrange c'est qu'elle ait ces
sée d'être respectée par nos politiques mo
dernes, et qu'elle est, celle de toutes les
professions, la plus indispensable, qui soit
tombée dans le mépris sous un gouverne
ment d'hommes qui, se disant libéraux, se
vantent d'accomplir les bienfaits sociaux
les plus remarquables.
Nous avons signalé maintes fois les in
convénients que présente le système de la
libre entrée des céréales étrangères. Nous
signalons également les conséquences rui
neuses qui résulteront du traité de la Hol
lande, si tant est que les chambres sanc
tionnent celte injustice proposée au préju
dice de nos éleveurs.
Espérons que les mandataires du peuple
Belge ne suivront pas le gouvernement
dans la voie ruineuse, où il les entraîne.
Des protestations émanant de la ville-de
Poperinghe et de plusieurs communes du
district d'Ypres, sont parvenues déjà la
législature. La Chambre de Commerce de
notre ville toujours pleine de sollicitude
pour la défense des intérêts publics, joig
nant la voix celle des agriculteurs, dans
une adresse sagement motivée, a pris son
tour la défense de l'agriculture devant les
chambres.
VÉRITi: ET JUSTICE.
Ou s'u bon ne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DR L'A KO** RM EST, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° 25 c*
Le Propagateur païaît le HA M EDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.
7P3.31&, 10 Décembre.
L'AGRICULTURE SERA-T-ELLE SACRIFIÉE?
l'école d'hiintington.
(l614.)
Suite et fin.)
Olivier méprisa d'abord ces plaisanteries; mais
bientôt la colère s'en tnêla il saisit le premier qui
lui tomba sous la main, et le châtia d'importance.
Ses camarades arrachèrent le bouc expiatoire de ses
griffes royales.
i Que Votre Majesté soit plus douce avec ses
sujets, dit le plus fort de tous, qui semblait ne
pas trop craindre de se mesurer avec Olivier;si
elle les tue tous, elle ne régnera donc que sur des
cadavres.
Vous êtes tous des sots i dit Olivier pour
toute réponse.
Et tu es notre roi a reprit l'intrépide plai
sant.
Des éclats de rire accueillirent cette riposte, et
Olivier outré s'éloigna, comme dédaignant de pa
reilles insultes mais on ne le laissa pas tranquille.
C'est donc l'a le palais? demanda l'un...
Messieurs, dit il en s'adressant aux autres,ce
coin-l'a, c'est While-Hall.
Je sais bien pourquoi il aimait tant venir b
la cour, au lieu de travailler,ajouta un autre;
c'est qu'il est roi.
Ah ça allez-vous bientôt me laisser tran
quille, imbéciles?... Je ne vous dis pas que je suis
roi... mais que je le serai... j'en suis sûr... et s'il
faut vous convaincre... écoutez-moi.
Hier, après avoir rempli le rôle du Toucher,
je suis rentré chez moi; mais, quoique je me fusse
couché, je ne pus dormir... Cette idée ne me sor
tait pas de la tête, et j'avais toujours devant les
yeux cette couronne que l'on m'offrait, et dont
j'avais ceint ma chevelure... Tout coup oh je
ne dormais pas... j'en suis bien sûr m. un fantôme
étrange... et vêtu en homme du peuple, s'approcha
de moi, et me présentant un sceptre et un diadème
qui devait être la couronne d'Angleterre... il me
dit l'oreille, b trois reprises différentes, et bien
distinctement: «Tu seras roi! tu seras roi! Puis
le fantôme disparut, et toute la nuit ces paroles
Tu seras roi, résonnèrent a mon oreille.
Le récit de cette apparition excita, comme le
songe raconté par Joseph b ses frères, des cris et
des huées. Les sarcasmes recommencèrent de plus
belle, et ce futb qui placerait son mot.
Voyez-vous le fils d'un brasseur qui veut dé
trôner les Stuarts
Vive Olivier I", roi de la Grande-Bretagne
Dis donc, Olivier, tu diras b ton père d'en
voyer de la bière b la maison, dit le fils d'un
pauvre gentilhomme ruiné.
Puis les cris recommencèrent, et l'on se mit a
poursuivre Olivier, en criant toujours
Vive le roi vive Olivier I"