Nul doute que notre courageux, député M. Jules Malou, nommé rapporteur de la section centrale, ne se prépare plaider la cause des intérêts agricoles. Nous en avons la conviction; comme une époque récente, la loi sur les importations du bé tail étranger (qui sous peu de jours sera présentée devant les chambres), lui vaudra de nouveaux titres l'estime, la recon naissance, la sympathie universelle des cultivateurs. M. Van Renynghe en ces circonstances comme en toutes autres non plus, ne fail lira pas son mandat et libre de tout enga gement avec le ministère, il saura comme son collègue M. Malou, se montrer le man dataire du peuple et non point le bédeau des ministres. Nous voudrions pouvoir dire au tant de M. A. Vandenpeereboom, mais en plus d'une occurrence nous avons eu le regret de con stater que sa boussole parlementaire, sem ble être le désir et la volonté des ministres, plus que la volonté et le bien-être des con tribuables. Puisse-t-il enfin comprendre que ce rôle servile ne convient guère un député! Puisse-t-il se rappeler les pa roles qu'il prononça devant la Chambre de Commerce, une époque peu éloignée, puisse-t-il enfin, se montrant conséquent avec lui-même appuyer de son suffrage, les justes réclamations des cultivateurs, et des éleveurs de bétail de l'arrondissement qu'il représente. L'événement du 2 décembre a pu épou vanter un instant, mais par ses résultats, il donne l'Europe un gage de tranquillités Les sinistres présages de 1852 se voient dévancés et réduits néant. Le socialisme qui fondait son espoir sur les complications de l'année prochaine, s'est constitué seul l'adversaire décidé du changement, et dès lors il n'y avait pas d'option pour le parti prendre: jamais les gens raisonnables ne se détermineront favoriser les utopies de feu la Montagne. Avouons que le régime constitutionnel souffre considérablement de pareils coups, mais seulement dans les pays, où, comme en France, irrégulièrement introduites, les constitutions n'ont marché que par sou bresaut, ce qui fait que peu en harmonie avec l'histoire et le génie de la nation, elles déraillent facilement. Cette comparaison entre la plupart des pays et le nôtre, a lieu de nous rassurer. Ainsi se trouve éventé en majeure partie tout le bruit que faisait le ministère belge des prévisions de 18S2 pour épuiser en une fois les travaux et les ressources du pays, pour imposer surtout la loi néfaste de l'im pôt des successions en ligne directe. En commençant par rendre au culte la basilique que l'esprit irréligieux avait con sacré une foule de renommées funestes, en accordant spontanément le vote secret que réclame la lâcheté de l'époque dans l'appel au peuple, en récompensant l'armée qui combat pour le maintien de l'ordre l'égal de celle qui combatterait pour trou bler les autres nations, Louis Bonaparte désarme l'indignation que la dissolution violente de la représentation nationaleétait de nature a faire naître, si cette représen tation n'availpas été frappée d'impuissance et faussée par ses divisions, ses cabales, son monstrueux pêle-mêle, et ses excès. Lundi soir M. Parture était allé payer sa bière chez M. Louf, brasseur, Marché aux Bêtes. En descendant du perron qui a plu sieurs marches sans rampe, M. Parture, déjà fort avancé en âge, s'est embarrassé dans son manteau, a perdu l'équilibre, et tombant sur le pavé s'est cassé la cuisse en deux endroits. Transporté chez lui dans un état alarmant, M. le docteur Laheyne, jeune médecin distingué, lui a immédiate ment prodigué ses soins. Cependant l'histoire de l'apparition ne tarda pas a être rapportée au digne maître Tom, en présence de sa femme. Ah voilà les fruits de votre sottise, Tom... Cet enfant est devenu fou avec vos tragédies... et c'est pour le coup que nous sommes ruinés et qu'il faudra fermer l'école... Tout le pays va bientôt ap prendre le résultat de vos niaiseries... vieux fou... vieil idiot Taisez-vous, Kat... taisez-vous, oiseau de malheur... je vais le guérir en un instant... mais cessez vos tristes prédictions de misère et d'école fermée... je vais guérir ce petit fou... je suis un peu médecin, Kat... un peu médecin. Ce disant, maître Tom saisit sa fameuse badine de jonc, et se dirigea vers le roi en herbe. Ah I ah mon drôle, lui dit-il, tu t'a vises donc de vouloir détrôner Sa Majesté le roi d'Angleterre... nous deux et criez Vive le cour d'assises de la flandre occidentale. Audience du 8 décembre. Le nommé David-Alexandre De Berdi, fils de François, âgé de 56 ans, né et domicilié Egge- waerscappelleconvaincu d'avoir volé l'aide d'effraction intérieure une somme de 4o francs au préjudice de François Vercruysse, ouvrier de ferme Avecappelle; a été condamné, se trouvant eu état de récidive, aux travaux forcés perpétuité et l'expositioh. Un journal l'attribue au gouvernement du prince Bonaparte les projetsde décrets qui suivent: Décret autorisant les ministres expulser les étranger de France, et'a renvoyer dans les dépar tements les ouvriers qui ne seraient pas nés Paris Décret ordoDuant la déportation de tout con damné libéré pris Paris eu rupture du ban; Décret autorisant l'expulsion de Paris de toute personne qui pourrait porter ombrage au gouver nement, et l'exil de France de tous les chefs poli tiques qui ont pris part aux événements depuis 25 ans. FRANCE. Paris, 5 décembre. La barricade de la rue Philippeaux était gardée et défendue par vingt jeunes gens de vingt ans, tous armés de fusils de la garde nationale. Un régiment d'infanterie, appuyé par une bat terie d'artillerie, débouchant par la rue du Temple, roi, vous autres... autant de fois que je donnerai de coups. Maître Tom saisit Olivier par le milieu du corps, et lui appliqua le fouet d'une façon vigoureuse; les écoliers crièrent soixante fois: Vive le roi! Après quoi maître Beard, replaçant Olivier sur ses jambes Eh bien mon drôle, que dis-tu de cela Je dis, maître Tout, que vous m'avez battu, mais que cela ne prouve pas que je ne serai pas roi un jour... le fantôme me l'a prédit - Il est incurable s'écria Tom en racon tant sa femme la réponse de l'enfant. Et je vous prédis, moi, que demain vous n'aurez plus un écolier, reprit inistress Beard d'un air consterné. Les deux prédictions s'accomplirent. Le lende main, maître Tom, le poète, vit arriver les parents, qui emmenèr|pt leurs fils, ne voulant pas les laisser a fait feu sur la barricade. Les émetilîers ayant ri posté, la troupe s'est avancée sur eux. L'action a été des plus vives. Tous les insurgés ont péri. Dans la soirée, quelques individus armés sont entrés chez M. Moitier, pharmacien, rue du Tem ple, pour obtenir de la poudre-coton. Le pharma cien ayant dit qu'il ne connaissait pas le procédé de cette poudre, l'un des iusurgés lui en a remis un paquet, en le menaçant de mort s'il n'opérait pas aussitôt. M. Moitier a alors pris deux pistolets chargés dans son laboratoire et s'est mis en attitude de défense. La lutte s'engageait entre le pharmacieu et la bande, quand sont arrivés fort propos des déta- chemeuts du 72* de ligne, qui les ont tous dé sarmés et arrêtés. Des étudiants du quartier latin, obéissant quel ques chefs de révolte, ODt tenté de faire des barricades dans la rue Saint-André-des-Arts. Ils avaient commencé dépaver, lorsque sont inter venus les employés et des facteurs du bureau de poste du xi" arrondissement, qui les ont repoussés avec énergie. Dans la journée d'hier, au passage de la brigade Reibell, sur le boulevard, plusieurs coups de feu sont partis de différentes maisons la hauteur du boulevard italien. Plusieurs soldats du 1" lanciers ont été blessés. Le régiment a riposté, des mal heurs et des dégâts regrettables, mais inévitables, s'en sont suivis. Des individus qui se trouvaient dans ces maisons, ont été plus ou moins atteints par les balles de la troupe. Un peloton, sur l'ordre de son chef, a pénétré de vive force dans plusieurs de ces maisons, et notamment au Café de Paris, dans la Maisou-Dorée, au Café Tortoni, dans les ateliers du tailleur Dusaloy, ei en face, l'Hôtel de Castille et dans la maison de la Petite-Jeannette, précédés d'un officier. Les soldats, le pistolets au poing, ont fouillé chaque pièce de ces maisons, tandis que le reste de l'escadron était disséminé pour empêcher qui que ce fût de sortir. Des fusils, dont la culasse était encore chaude, ont été saisis. Les individus trou vés dans ces établissements ODt été arrêtés. Deux ouvriers tailleurs, convaincus d'avoir tiré de la maison rue le Pelletier, n° 2, qui donne sur le boulevard, ont été arrêtés, et auraient été fusillés sans l'intervention d'un général. Le Cercle du Commerce, qui occupe le grand balcon du premier étage de cette belle maison, et qui se compose de notabilités de l'armée, du com merce, de l'administration, de propriétaires, de ren tiers, tous hommes très-honorables, a souffert de son voisinage avec les ateliers du tailleur. Les balles ont atteint deux honorables membres de ce Cercle, M. le général Billard et M. Duvergier, négociant. Le premier a été atteint l'œil droit et le second blessé grièvement la cuisse gauche. Plusieurs glaces du salon ont été brisées, et l'im mense local du Cercle a dû subir la perquisition des soldats. On n'y ail est vrai, rien découvert mais les militaires, ayant pris pour un club le Cer cle du Commerse, où se trouvaient une vingtaine dans une école où on leur donnait des idées pa reilles, et où on leur faisait jouer des tragédies. Le pauvre maître d'école quitta Huntington; Kat, fidèle sa parole, alla finir ses jours dans sa fa mille, abandonnant le poète incurable son mal heureux sort. Maître Thomas Beard vécut encore quelques années, et il mourut au milieu d'une troupe de comédiens de province, laquelle il s'était attaché en qualité de souffleur, sans avoir pu voir représenter ses œuvres, ce qui fut son es poir jusqu'au tombeau. Dieu veuille avoir son âme Quant Olivier, il détrôna en effet et fit déca piter le malheureux Charles Stuart, fut roi sans en avoir le titre, fonda la république d'Angleterre, 'et fut nommé lord protecteur d'Angleterre, d'É- cosse et d'Irlande. C'était Olivier Cromwel

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Le Propagateur (1818-1871) | 1851 | | pagina 2