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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3577.
35me année.
7P3.ES, 10 Janvier.
MOYEN INFAILLIBLE
DE LIRE LES JOURNAUX
Un honnête feseur de celte ville se per
met d'enlever notre Journal chaque ap
parition. Mercredi dernier, après l'avoir
escamoté dans un estaminet très-fréquente,
il se rend près de l'hôte de la maison, lui
demande LE PROPAGATEUR. Belle de
mande en effet: on doit être effronté, après
avoir mis l'objet en poche, pour le demander
après. Nous prévenons les chefs d'estami
nets de surveiller, cet escamoteur d'un tout
nouveau genre, afin de lâcher de l'attraper
en flagrant délit. Une récompense est pro
mise.
trî
Le jour des Rois, M. le Docteur Ham-
melrath a donné un dîner très confortable
aux vieillards du Nazareth, florissants de
santé sous son patronage, et ravis de re
trouver dans ce complément ingénieux
des soins médicaux la joie oubliée de leur
jeune temps. Un choix exquis des vins et
des mets était habilement combiné avec
les ménagements iûapperçus d'.une pré
voyante tempérance.
»««o<
Parmi les journaux de province, défen
seurs comme nous, des principes conser
vateurs et modérés, il en est un certain
nombre dont les idées et les opinions sem
blent plus parfaitement d'accord avec les
nôtres. Nous ne les nommerons pas ici,
mais coup sûr Sparte les eût favorable
ment notés, s'il est vrai, comme on l'as
sure, quela sage Lacédemone encourageait
dès l'enfance certains tours d'adresse assez
mal rémunérés de nos jours. Pour parler
net, le grand tort, le seul tort de ces con
frères consiste en cette manie fort cava
lière qui constitue sur l'onde le côté lucratif
du métier des forbans, et qu'en terre ferme
on désigne habituellement d'un synonyme
plus ou moins honnête de pillage ou de
larcin. Expliquons-nous.
Depuis que nous échangeons le Propa
gateur contre tel et tel d'entre les susdits
Spartiates, il nous arrive force numéros où
nos meilleurs articles se trouvent repro
duits tout au long. Nos confrères n'oublient
jamais qu'un point, savoir de désigner la
source où ils les ont puisés. Ce procédé,
comme on voit, est des plus ingénieux; il
simplifie beaucoup la lâche de Messieurs
les rédacteurs et nous charge les épaules
d'une partie de leur besogne.
Peut-être nous dira-t-on: usez de repré
sailles; eh, quoi bon, s'il vous plaît ap
paremment ces corsaires en usent envers
tout le monde comme envers nous-même,
et si par méprise nous endossions la dé
pouille de quelqu'autre victime de leurs
déprédations, on pourrait bien derrière
nos talons crier au voleur!
II y a quelques jours peine, nous fûmes
tout émerveillés de lire dans le Journal de
Bruxelles un article publié par nous en fa
veur du collège S1 Vincent de Paul. Cette
feuille l'attribuait innocemment un de
nos pillards; car il faut remarquer que le
digne enfant de Sparte avait eu soin d'im
primer sa peccadille une tournure assez
comique, en remplaçant le litre de collège
S1 Vincent par celui de collège des "Y Nous
gagerions pour notre part que ces R. R.
Messieurs, qui peut-être n'en ont pas voulu
au compère pour son prétendu article, se
raient singulièrement surpris s'ils se sa
vaient ainsi tout simplement affublés de la
défroque de Messieurs de Saint-Vincent.
Que nos paroles n'effraient pas néan
moins nos infatigables écumeurs de mer.
Nous n'avons pas intention de les faire
pendre leur mat de misaine, ni même
de les traduire devant la plus inoffensive
des chambres correctionnelles. Nous som
mes de ces bons frères qui disent avec le
poète: J'ai ri, me voilà désarmé-, et d'ail
leurs, par le fait même des emprunts qu'ils
nous font, ils n'ont su que trop bien se
ménager près de nous deux médiateurs
puissants; l'amour propre et l'esprit de dé
vouement. Le premier, puisqu'ils paraissent
reconnaître ne pouvoir faire mieux que
nous ne faisous. Le second, en nous ap
prenant que les fruits de notre travail ne
restent pas seulement circonscrits dans le
cercle d'un arrondissement, mais s'éten
dent encore d'autres populations.
Reste savoir, toutefois, si ces frères
d'armes ne nous envieront pas quelque
jour la large part d'honneur et de dévoue
ment que jusqu'ici ils nous ont si généreu
sement abandonnée.
Depuis quelques temps, des vols nom
breux de lapins se perpétraient dans les
communes de Vlamerlinghe, de Renin-
ghelst et de Dickebusch, et les poulaliers
se dégarnissaient avec une audace et une
ruse égales celles du Renard. Nous ap
prenons que dans la nuit du 3 au 4, le
nommé Thorez, fermier Dickebusch est
parvenu dépister les auteurs de ces mé
faits, au moment même où ils faisaient une
nouvelle capture. 11 paraît que l'un d'eux,
a pu s'échapper par la fuite. Livré aux
mains de la police localel'autre a été con
duit la maison d'arrêt de la ville d'Ypres.
La nomination de M. Malou, comme
sénateur, a jeté dans l'esprit de ses adver
saires un dépit qui se révèle encore tous
les jours, par des actes de la plus basse
rancune. C'est ainsi que nous apprenons,
que dans une commune du district, un
conseiller communal, remplissant avec
probité et zèle les fonctions d'échevin, se
trouverait menacé de ne plus voir renou
veler son mandat. Il va sans dire que le
nouveau titulaire serait nommé au choix
du commissaire! Or, l'unique tort qui peut
être imputé au fonctionnaire disgràcié,
serait celui d'avoir apposé sa signature sur
la pétition contre la loi sur l'enseignement
et le vole suspect la coterie dominante
qu'il aurait émis lors de l'appel au pays,
propos de la loi des larmes. Si des faits de
celte nature se confirment, ne faut-il pas
convenir que la liberté d'opinion n'est .plus,
pour certaines gens qu'une lettre-morte,
et qu'aux yeux de nos soi-disant libéraux,
les élections ne doivent être la libre mani
festation de l'opinion publique, mais le
triomphe des intérêts des commissaires de
district et de quelques dévoraleurs du bud
get la solde du minisLère.
On écrit de Bruxelles, 7 janvier
Il paraît qu'un conflit très-sérieux a
éclaté entre M. le bourgmeslrede Bruxelles
et M. Hody, administrateur de la sûreté
publique, au sujet de l'expulsion des ré
fugiés français. M. De Brouckere aurait
offert sa démission hier soir, cause de
l'expulsion de trois proscrits; d'après la
même version, le conseil des ministres
aurait dû se prononcer ce matin sur ce
différend qui emprunte une grande impor
tance aux circonstances actuelles. Un des
trois réfugiés expulsés est M. Bianchi, ré
dacteur en chef du Messager du JSord, et
membre du conseil général et du conseil
municipal de Lille.
Par arrêté royal du 31 décembre un
premier subside de (500 fr.) est alloué
l'administration communale d'Ypres, pour
l'aider couvrir les frais d'impression du
premier volume de l'inventaire chronolo
gique des documents historiques qui se
trouvent dans les archives de la ville.
Un arrêté royal du 31 décembre au
torise la commission administrative des
hospices civils de Poperinghe, accepter
la donation qui lui est faite par M. G. Coe-
voet, prêtre directeur de l'hospice des pau
vres vieillards, Poperinghe, la condition
d'affecter le revenu des biens donnés
l'acquit des charges du susdit établissement
de vieillards.
Par arrêté royal, en date du 8 janvier
1852, la démission de M. le baron Hody,
de ses fonctions d'administrateur de la sû
reté publique et des prisons, est acceptée.
M. Verheyen (Napoléon-Joseph), pro
cureur du Roi Bruxelles, est nommé
administrateur de la sûreté publique et des
prisons.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Graude
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'A BOA SEMENT, par trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
A PETITS FRAIS.
actes du gouvernement.