9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3578. 35me année. CHEMIN DE FEK. STATION DU MIDI. SOUSCRIPTION Mercredi dernier, dans la maline'e a eu lieu Poelcappelle, l'installation de M. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DR L'AIIOAAEMENT, par trimestre Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) 7P3.ES, 14 Janvier. tme Article* Il serait difficile de contester d'une manière sérieuse et juste les raisons que renferme notre précédent article (1), raisons qui démontrent la nécessité de préférer la rue de Lille celle de Dixmude et k toute autre, comme avenue du che min de fer; et qui prouvent en même temps l'ex trême importance qu'il y a de fixer la station au midi de la ville, a la porte de Messines, plutôt qu'au nord, ou h un autre point quelconque. Nous appelons l'attention de chacun sur les mo tifs déterminants de conviction que nous avons déduits, et sur ceux qui vont suivre, comptant sur l'impartialité de tout le monde, parce qu'il ne s'agit point ici d'une question politique sur laquelle ou est trop souvent d'accord ou en désaccord de prime abord, d'après le parti auquel on prétend appartenir; mais d'une appréciation qui servira de base un établissement permanent, non sujet, une fois fixé, aux oscillations de l'opinion, et qui ordi nairement pour <ine ville secondaire comme la nôtre, ne peut être changé jamais, quels que soient les regrets et les idées meilleures postérieurement conçus, quels que soient les inconvénients que dé nonce uue tardive expérience. Nou seulement la rue de Lille possède seule les proportions monumentales, la longueur, la lar geur, convenables pour une entrée graudiose, aisée, sans embarras, de véhicules et transports; mais il est k remarquer que cette grande voie, bâtie k l'iostar des Romains, a encore soo débouché latéral et parallèle dans la rue des Chiens, avec laquelle il existe plusieurs communications immé diates et faciles, sans le moindre détour par les larges rues traversières d'Austerlitz (achter 't Na zareth], des Plats et des Vieux habits, outre les petites rues, et les passages du cimetière S' Pierre, pour les piétons. De sorte que si l'affluence est grande si un ob stacle iuatteudu existe, si des réparations entravant le passage sont nécessaires, k un endroit quel conque de l'avenue principale, le dégorgement par la rue des Chiens, aussi large elle-même que la rue de Dixmude, prévient tout encombrement incommode ou dangereux. Dès lors, faut-il délibérer ou douter encore? La rue de Dixmude n'a pas d'auxiliaire. Trop étroite pour avoir l'ambition de suffire seule, du moment qu'elle est coupée, elle doit piteusement promener son monde par le Nouveau Marché au Bois ou par la rue des Récollets, deux pis-aller désespérés, fuyant la Grand'Place au lieu d'y aboutir. Un ennemi du pauvre peut presque seul se pronon cer contre la station du midi, a la porte de Lille. On recule d'horreur k cette proposition, hâtons nous de la justifier, au moins de l'atténuer. Le haut S' Pierre est le quartier des pauvres. Ils en ont principalement la possession immémo riale. N'est-il pas temps que leur sort soit un peu (i) Voir le Prop. du 3 jaurier. allégé? Et s'il s'en offre une occasion favorable, faut-il la négliger? Avec la station au midi, les ouvriers seront toujours k la maio pour toute sorte de travail et d'assistance. La station au midi, c'est la station k leur porte: double facilité pour les travailleurs ardents au labeur et pour ceux, voya geurs, commerçants et autres, qui en ont besoin pour le roulage, les transports, l'emballage, les chargements et déchargements, dans les accidents, et enfin dans tous les cas où des bras sont a uti liser. Pourquoi voulez-vous coodamuer la nom breuse population qui fourmille dans les rues Basse, des Tuiles, des Trèfles, et autres, k stationner sans abri k une demi lieue de sa demeure hors la porte de Dixmude, par les temps pluvieux et brumeux si fréquents dans nos contrées, par la neige et les averses, pour attendre quelque petite et courte occupation ou corvée? Pourquoi ces pauvres doi vent ils ainsi inutilement et en permaneace perdre leur temps loin de leurs femmes et de leurs en fants? Quand la station est proche, ils peuvent facilement être avertis, se rafraîchir, soiguer leur ménage. Il suffit qu'un de la famille ou du voisi nage aille voir k la station. Si c'est peine perdue, ou est bien vite de retour pour revenir encore. Il régnerait de la sorte dans nos rues pauvres du Quartier populeux de S' Pierre moins de détresse. Le grondement d'un convoi sera comme le cri du travail conviant k la tâche, chassant la paresse, inspirant le courage et amenant le gain. Ce n'est pas le seul intérêt qu'ont ici les classes laborieuses. Mais pour la continuation de l'exaineo, comme pour jeter un coup d'œil sur les exigences stratégiques et sur d'autres considérations, un troi sième article devient nécessaire. POUR l'érection d'une église a genève. Nulle part l'Europe contemporaine n'a vu l'É glise de Jesus-Christ soumise k d'aussi fortes épreu ves, que celles dont la Suisse l'abreuve tous les jours. Les pasteurs des fidèles emprisonnés poiy la foi ou bannis de leur diocèse; les biens de l'Eglise confisqués au profit d'uo gouvernement despotique les paisibles habitants des cloîtres impitoyablement expulsés de leurs demeures, k tel point que les sublimes solitaires du Saint-Beruard n'ont eux- mêmes pu trouver grâce devant les tyrans du jour. Tels sont quelques-uns des faits, dont les détails enrégistrés par la presse, ont souvent assombri nos colonnes. Cependant les catholiques Helvétiens ne se sont pas laissé aller k un lâche désespoir. Forts de la justice de leur cause, ils ont lutté contre la vio lence de leurs oppresseurs avec cette énergie que donne la conscience du hou droit. Si le Sonder- bund u'est plus qu'un glorieux souvenir la pensée qui le fit éclore est toujours vivace dans leurs cœurs; si la lame de leur épée est brisée, ils en tiennent encore la garde pressée contre leur noble poitrine, car pareille a celle de Bayard elle a la forme d'une croix! Voici que nous avons encore a enregistrer un de ces actes de courage religieux, tels que la Suisse Catholique ne cesse d'en offrir. Ou lit dans les journaux Les besoins de ces nombreux fidèles sont con sidérables. Un hôpital où les pauvres malades ca tholiques puissent recevoir les secours spirituels, en même temps que les soins du corps; des écoles; une maison d'orphelins pour arracher les pauvres enfants catholiques au prosélytisme protestant, voilà ce que le curé de Genève a fondé et ce qu'il doit soutenir. Les cinq ecclésiastiques (le curé et quatre vicaires) qui desservent la paroisse, n'oot pas eu, jusqu'à cette année, une demeure, pas une chambre a eux. Ce n'est qu'au mois de mai dernier que le curé, pressé par des circonstances impérieuses, a fait l'achat d'une maison. Il s'entend que cette maisoo n'est point encore payée. Mais le plus grand besoin des catholiques de Genève, est une église ils sout près de 12,000, et l'église qu'ils possèdent ne peut contenir que 900 personnes. Ils ont enfin obtenu la liberté d'en éle ver une seconde. Le gouvernement leur a même fait don du terrain k bâtir mais là se borne son concours. L'emplacement fait partie des anciennes fortifications de la ville. Les catholiques de Genève se sout aussitôt misa l'œuvre. Ils ont travaillé avec empresserueutsans salaire, au nivellement qui a exigé plus de de 20,000 journées. Ils font, en ou tre, tous les sacrifices dont ils sont capables; niais presque tous appartiennent aux classes laborieuses, peu avantagées des biens de la fortune; ils sont donc forcés de faire un appel k la charité de leurs frères dans la Foi. Déjà, le Saint-Père a béni leur entreprise. Il a voulu de sa propre main inscrire en tête du registre de souscription, et a daigné remettre au curé de Genève l'importante somme de 1,000 écus romains (5,38o francs). Mais la nouvelle église, pour répondre aux besoins de la population, exigera une dépense de plus de 200,000 francs. L'Évêque de Genève, Monseigneur Mariliey, connu par les persécutions et l'emprisonuemeut qu'il a dû subir, et par un exil qui dure encore, a élevé la voix en faveur de cette œuvre. C'est sous son impulsion, que dans les pays les plus renommés par leur attachement k la foi catholique, il se fait uoe collecte pour la nouvelle église que l'on va construire dans la métropole du protestantisme k la plus grande gloire de Dieu, sous l'invocation de l'immaculée Vierge Marie et du glorieux saint François de Sales, évêque de Genève. Les catholique de Genève espèrent que leurs frères auront pitié de leurs souffrances et de leur détresse; ils espèrent que l'exemple du Saint-Père, Pie IX, sera compris et suivi; ils espèrent que la voix de leur vénéré Évêque exilé, ne retentira pas en vain. Leur reconnaissance ne fera pas défaut a leurs bienfaiteurs. Elle se répandra en prières de vant Dieu pour tous ceux qui auront concouru par l'aumôoe k l'érection de leur nouvelle église; et ces bienfaiteurs éprouveront un jour une intime consolation d'avoir contribué k une œuvre, qui peut-être, dans un avenir peu éloignéexercera sur les destinées de la Suisse catholique, aujourd'hui si opprimée et si malheureuse, une très-grande et bien salutaire influence. L'ensemble de ces considérations touchera tous les cœurs chrétiens; que Dieu les bénisse! Afin de faciliter l'accomplissement d'une œuvre éminemment chrétienne et charitable k ceux d'entre nos concitoyens qui désireraient y participer, on nous prie d'ouvrir dans nos bureaux une souscrip tion pour subvenir k l'érectioo d'une église k Ge nève. Voici uo don qui nous a été confié k cette intention. Un catholique10 fr.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1