Depypere, comme curé de la succursale,
une foule de monde tant paroissiens que
des communes environnantes assistait
cette cérémonie, la Place était splendide
ment enjolivée de jeunes sapins, de portes
triomphales couronnées de chronogram
mes et de bannières.
Le soir il y avait une brillante illumina
tion, l'on y remarquait également plusieurs
transparentsorués d'inscriptions analogues
la fête.
Depuis le temps des Croisades, les habi
tants des Flandres, comme la plupart des
autres nations chrétiennes, possèdent
Rome un hospice nationaloù les pèlerins
recevaient autrefois une généreuse hospi
talité. Cet établissement, connu sous le
nom de SK-Julien des Flamandsest appelé
depuis quelque temps S'-Julien des Belges,
parce qu'il est regardé Rome comme la
propriété de la Belgique tout entière.
L'église, qui est annexée l'hospice, est
ornée de peintures qui représentent les
quatre membres des Flandres Gand, Y près,
Bruges et le Franc, avec leurs armoires et
leurs emblèmes. Elle renferme le tombeau
en marbre de la comtesse de Celles, femme
de l'ambassadeur de ce nom, morte Rome
du temps de Guillaume. Les bâtiments de
l'hospice sont loués. Le revenu en est em
ployé au service de l'établissement et au
soulagement du petit nombre de pèlerins
pauvres qui se rendent de la Belgique
Rome. L'église de S'-Julien des Belges a
été desservie successivement par des ecclé
siastiques italiens et par des élèves du col
lège belge. Depuis plusieurs années la place
de recteur de cette église était vacante.
Dans sa réunion du 28 décembre 1851la
commission des proviseurs a nommé ce
poste M. l'abbé Félix De Neckere, prêtre
du diocèse de Bruges, qui a fait une partie
de ses études théologiques Rome et
l'Université catholique de Louvain. Tous
ceux qui connaissent M. l'abbé De Neckere,
applaudissent ce choix. Le nouveau rec
teur de S'-Julien est fils de M. Joseph De
Neckere, sénateur de l'arrondissement de
Roulers.
Autrefois le duché de Brabant possédait
Rome la belle église de Notre Dame DelC
anima, où l'on trouve un grand nombre de
pierres sépulcrales, ornées d'inscriptions
flamandes. Gette église, desservie par des
ecclésiastiques allemands, est aujourd'hui
au pouvoir de l'Autriche, ainsi que l'éta
blissement et ses revenus. (Patrie.)
«soeoa»-
M. Delrue, curé Caeskerke, passe
Caster dans même qualité.
igaos
Mgr. 1' évêque de Bruges vient de publier
son mandement ordonnant des prières pu
bliques dans toutes les églises de son dio
cèse, comme préparation au jubilé accordé
par le Souverain Pontife, et qui commen
cera le quatrième dimanche du Carême et
finira le dimanche de Quasinodo.
EXECUTION CAPITALE.
Samedi, 10 janvier, 9 heures, a eu lieu
l'exécution capitale de Désiré Schoutet,
condamné mort par la cour d'assises de
notre province de chef de triple empoison
nement commis sur les personnes de sa
femme légitime le mari de sa maîtresse et
son beau-frère.
Comme pour l'exécution de Van Keirs-
bilck et Van Troye, la fatale machine était
dressée sur la plaine devant la porte de
Gandquinonobstant le jour du marché,
est restée fermée jusqu'après l'exécution.
Ce n'est qu'hier au soir cinq heures
que Schoutet a appris que son pourvoi en
grâce avait été rejeté et qu'il ne lui restait
plus qu'à se préparer la terrible épreuve,
il a reçu cette nouvelle avec calme et pour
ainsi dire avec plaisir, car depuis sa con
damnation il n'avait qu'une seule idée,
qu'un seul désir, c'était de mourir, et de
se préparer d'avance paraître devant le
juge suprême. Plusieurs fois il s'est appro
ché des Saints Sacréments; et toujours il a
montré les meilleurs dispositions.
Cinq jours avant sa dernière heure il a
écrit une lettre M. YValle, l'aumônier de
la prison, pour remercier ce digne ecclé
siastique des soins assidus avec lesquels il
l'a assisté dans ses moments de captivité.
Grâce ces soins, dit le malheureux Schou
tet, il a compris tout ce qu'il y a de bon
heur dans la religion et la prière. Le jour
du nouvel an, Schoutet a écrit une lettre
non moins louchante ses parents, qui
demeurent encore Alveringhem, et dans
laquelle il leur demande pardon en les
priant de vouloir lui donner leur dernière
bénédiction.
Telles sont les dispositions dans lesquel
les se trouvait Schoutet quand l'autorité
judiciaire est venue lui annoncer son heure
suprême.
Il a entendu la lecture de l'arrêt du rejet
de son pourvoi en grâce avec beaucoup de
fermeté, et a remercié les membres du
parquet, ceux de la commission et tous les
employés de la prison des soins qu'ils
avaient eus de lui. Ensuite il a demandé
qu'on différât de lui mettre la camisole de
force jusqu'à ce qu'il eût signé deux lettres
qu'il avait écrites dans le courant de la
journée; après cette signature il s'est laissé
lier avec calme et demandé de pouvoir
fumer une pipe. A six heures on l'a laissé
seul avec son confesseur pour régler ses
comptes avec Dieu, comme il disait. A huit
heures il a soupé et a soutenu la conver
sation avec tous ceux qui se sont approchés
de lui; tous il a dit qu'il était content et
heureux de pouvoir mourir dans des con
ditions aussi bonnes que celles dans les
quelles il se trouvait. Quand on lui a de
mandé s'il ne voulait pas se réposer un
instant il a répondu non quand ou dort on
est comme mortet il ne me reste pas trop de
temps vivre pour ne pas l'emploijer entière
ment prier, et en effet il a passé tout le
reste de la nuit en prières. Ce matin 7
heures il a assisté la messe et y a com
munié avec beaucoup de ferveur.
Au sortir de la messe il s'informa com
bien de temps il avait encore vivre, on
lui répondit Encore deux heures et demie,
c'est deux heures et demie de trop, dit-il.
Arrivé au lieu de l'exécution Schoutet
est monté avec courage sur l'échafaud, ses
regards se sont promenés un instant sur
l'immense population qui le contemplait.
Il reçut avec humilité la bénédiction du
prêtre, semblait écouter attentivement les
dernières paroles que lui adressait la cha
rité chrétienne et après avoir tendrement
embrassé son confesseur il s'est livré de
lui-même et sans résistance aux mains des
bourreaux qui l'ont poussé sur la fatale
machine. Un coup sourd et un cri vif et
perçant parti des divers côtés ont annoncé
que la justice des hommes était satisfaite.
P. S. Au moment où nous mettons sous
presse nous recevons en communication
une lettre flamande, écrite par Schoutet
hier et adressée son fils. En voici la tra
duction
RENOUVELLEMENT, PAR MOITIÉ, DU PERSONNEL
DES ÉCIIEVINS COMMUNAUX.
Par arrêté du 9 janvier i852, le Roi a fait les
nominations suivantes:
Arrondissement cCYpres Becelaere, I. Del-
fortrie; Bixschote, F. Ghyselen; Boesinghe, J.
Cuveile; Brielen, P. Calliau Commines, P. Pla—
mont, en remplacement du sieur H. Courtens;
Crombeke, F. Pillaert Dickebusch, C. de Puydt,
en remplacement du sieur Coene; Dranoutre,
C. de Berdt; Elverdinghe, A. de Cat; Gheluvelt,
F. Van Heule; Gheluvve, I. de Myttenaere; Ha-
linghe, P. Feys; Hollebeke, P. Vermeersch Hou-
tbeui, P. Clarebout; Ketninel, F. de Cat; Lan-
ghemarck, E. Delavie; Locre, D. Driesseos, en
remplacement du sieur C. Delbeke; Messines, N.
Vestibule; Neuve-Église, L. Baert, en remplace
ment du sianr Bacquart, décédé; Oostvleteren, C.
de Puydt; Passcbendaele, P Wyseur, en rempla
cement du sieur F. Vanden Weghe; Ploegsteert,
L. Desbien; Proven, C. Bancourt; Reningbelst,
F. Van Dromme, en remplacement du sieur P.
Brutsaer! Saint Jean, A. de Bandt Vlamertinghe,
J. Malou; Voorinezeele, C. de Coninck Watou,
J. Roels; YVestonlre, Rouzeré Vaudrotnme West-
vleteren, Bustraen-Haegebaert, en remplacement
du sieur Geldof; Woesien, 1. Pioceel; Wulver-
gbem, J. Heughebaert Wytscbaete, L. Joye, en
remplacement du sieur D. de Coninck; Zaut-
voorde, P. De Vos; Zillebe'ke, P. Van Raes, en
remplacement du sieur de SmyttereZonnebeke,
J. Poupart; Zuydschote, E. de Vos.
lettre de schoutet a son fils.
Bruges, le 9 janvier i852.
Mon très cher fils je vous fais savoir que j'ai
satisfait au monde, et je vous demande maintenant
un paler pour ma pauvre âme, ce que j'espère que
vous ferez.
Je vous écrits maintenant ma dernière lettre, et
je vous recommande d'être toujours sage, et de
vous bien comporter, d'observer les commande
ments de Dieu de fréquenter b temps les sacra-
ments, d'obéir vos supérieurs, tant vos maîtres
qu'à vos maîtresses. Vous devez aussi être juste
dans toute votre conduite en quelque état que
vous vous trouviez; ne dites jamais du mal de
personne, et n'opprimez jamais personne par de
fausses accusations, mais tachez toujours d'être
juste et de gagner courageusement votre pain, que
rien ne vous souille aux yeux de Dieu, et alors
vous attirerez sur vous la bénédiction de Dieu et
vous serez heureux ici et ci-après.
Mon cher fils, je vous donne ma dernière béné
diction avec la plume et le cœur, et je vous sou
haite le bonheur et la prospérité ici bas et après la
mort.
Maintenant je suis décédé, priez pour moD âme.
Adieu, mou fils que j'aimais laDt.
Adieu, mes parents et mes amis.
Adieu, toutes mes connaissances.
Je meurs pour mes forfaits et b la fleur de l'âge
je descends daus la ténébreuse tombe et j'entre
dans l'éternité
Mon cher fils, votre père,
Désiré Schoutet.
Ce que vous êtesje fus un jource que je suis
vous le serrez; c'est pourquoi d'un bon cœur dites
pour moi un Requiem.
Mes compliments au curé et b toutes mes con
naissances. Je suis trépassé et mon corps est daus le
noir tombeau, priez pour mou âine.
Je suis passé le 10 janvier i852.
Mon fils au lieu d'être dans une prison b Bruges,
j'ai été daus un couvent, c'est de quoi je dois re
mercier tous les membres de la prison, Ils ont tous
fait leur mieux avec moi jusqu'au dernier moment.
Désiré Schoutet.
Patrie de Bruges.)
M. le général Bedeau, le dernier des prison
niers de fiant, est arrivé samedi matin a Bruxelles,