Indépendance
Le conseil communal de Gand s'est
occupé, dans sa dernière séancede l'em
ploi faire du produit de la souscription
ouverte dans le temps pour le monument
élever la mémoire de la Reine. La com
mission', par l'organe de M. Lammens, a
demandé, au nom des arts, que les douze
mille francs fussent donnés au gouverne
ment comme subside pour la construction
d'une église projetée Laeken. M. Vanden-
berghea proposé que les fonds fussent, au
contraire, affectés quelque institution de
bienfaisance établir dans la ville de Gand
même, comme une école gardienne, qui
porterait le nom de Marie-Louise. En pré
sence des adhésions nombreuses que cette
idée a rencontrées dans le conseil, le vote
a été, après une discussion assez confuse,
renvoyé la séance prochaine.
On croit devoir rappeler de nouveau
aux personnes qui veulent se rendre en
France, que pour éviter des difficultés
sérieuses, elles doivent être munies de
passe-ports réguliers visés par les auto
rités française^. (Moniteur.)
On lit dans le Journal du Commerce
d'Anvers
Une dépêche télégraphique reçue lundi
matinde Bruxelles,annonçaitqueM. Thiers
arriverait Anvers par le second convoi
du chemin de fer, en donnait en même
temps l'ordre de retenir pour lui la cham
bre particulière bord du bateau vapeur
So/io. M. Thiers est, en effet, arrivé vers
onze heures, accompagné seulement de
son domestique, et s'est immédiatement
embarqué. Il était enveloppé dans un plaid
écossais et est resté sur le pont jusqu'au
départ du bateau vapeur pour Londres.
11 y avait cinq passagers, parmi les
quels M. Thiers, dit le Précurseur, bord
du Soho parti, le 12 au malin,pour Londres.»
On lit dans la Gazette de Mons du 9
janvier:
Hier, onze heures du soir, a eu lieu le
mariage civil du sieur Jean-Baptiste-Eu-
gène Duquesnes, âgé de 24 ans, avec la
dame Marie-Thérèse Carlier, âgée de 59
ans. Malgré l'heure avancée de la nuit, une
foulecompacle se pressait dans les bureaux
de l'étal-civil pour assister la cérémonie.
Ce qui attirait la foule, c'était moins encore
la grande disproportion d'âge existant en
tre les deux époux, que celte particularité
connue de toute la ville, savoir: que
dame Carlier qui convole en 4°" noces en
est son troisième apothicaire et qu'il n'y
a pas un an (le 25 février 1850), le sieur
Dumont, son précédenl mari, âgé d'en
viron 25 ans, se suicida.
Après la cérémonie nuptiale les époux
sont sortis bras dessus bras dessous des
bureaux de l'état-civil aux acclamations
de la foule qui les saluait des cris de: Vive
le mariage! Arrivés sur la Grand'Place les
nouveaux mariés toujours suivis par un
grand nombre de personnes, se sont mis
courir jusqu'à la rue de Nimy et sont
entrés dans la pharmacie située en face
du palais de justice. La foule s'est aussitôt
dispersée.
Les journaux ont annoncé, il y a
quelque temps, qu'un legs considérable
avait été fait M'e la comtesse de Bocarmé
par un Anglais habitant de Paris. Celle
nouvelle aujourd'hui se confirme et des
personnes de Bruxelles, même d'être bien
informées, nous apprennent que le jeune
Anglais, qui désirait, paraît-il, épouser la
comtesse, bien que celle-ci repoussât sa
demande, lui a légué une somme de six
cent mille francs par testament en due
forme que personne, jusqu'ici, ne songe
attaquer.
On écrit de Rome au Cattolico: On
dit que dans sa lettre autographe au Saint-
Père le prince Napoléon proteste de ses
sentiments de dévouement filial, et il dé
clare vouloir faire tous ses efforts pour
dompter le socialisme. On ajoute qu'un
personnage éminent s'élant rendu auprès
du prince Bonaparte aurait eu avec lui
une longue conversation dans laquelle le
prince lui aurait dit: Entendez-moi bien,
je suis de la religion du Pape je sais n'être
que de passage ici mais j'espère y rester
assez pour étouffer les deux monstres du
socialisme et de la révolution. Ces paroles
ont été fréquemment répétées dans tous
les cercles bien informés.
(Gaz. de Milan du 7 janvièr.)
Par arrêté royal du 1" janvier, sont
nommés sous-lieutenants l'école d'ap
plication, les élèves de la 2me division de
l'école militaire dont les noms suivent: H.
Babut-Duraarès,P.Crousse, J. Simonot, T.
Molle, T. Masui, F. Schouten, P. Terlinden,
C. Liagre, J. Bremer, H. Parez et A. Thien-
pont.
Par arrêté royal du il janvier, une
somme de 20,000 fr. est assignée respec
tivement la députation permanente du
conseil provincial de la Flandre occiden
tale et de la Flandre orientale, pour sub
venir aux dépenses dès- ateliers d'appren
tissage établis dans ces provinces et
l'achat d'ustensiles et de métiers.
FRANCE. Paris, 9 janvier.
Plusieurs malfaiteurs- de la nouvelle
bande de la rue Amelot ont été arrêtés
hier, ainsi que nous l'avons annoncé ce
matin; mais, avant d'arriver ce résultat,
les agents du service de sûreté ont été
forcés de faire le siège en quelque sorte-
de refuge dans lequel les malfaiteurs s'é
taient retirés, et ce n'est qu'au péril de
leur vie qu'ils sont parvenus jusqu'à eux.
On sait qu'après la double tentative de
meurtre commise sur deux ouvriers qui
cherchaient l'arrêter, le forçat libéré G...
était parvenu faire perdre ses tracesài
l'agent qui le poursuivait.
La soirée et la nuit tout entière ont été
employés par les inspecteurs chercher
sa retraite, et hier malin l'un d'eux est
parvenu la découvrir dans une maison
du boulevard Montparnasse, où il se trou
vait avec un autre repris de justice non
moins daugereux et deux femmes de mau
vaise vie. Sachant que ces deux malfaiteurs
étaient des hommes délenminés qui. ne re
culeraient pas devant l'assassinat pour s'é
chapper, l'inspecteur a fait immédiatement
un renfort au. chef dm service de sûreté,
et peu après plusieurs de ses camarades
sont venus lui prêter mainforte;. et, après
avoir cerné la maison, ils se sont présentés
pour entrer. En ce moment ils ont été
aperçus par les malfaiteurs, qui se sont
armés aussitôt de coutelas et les ont me
nacés de les en frapper s'ils faisaient la
moindre tentative pour pénétrer; puis ils
ont fermé les portes, se sont barricadés
l'intérieur et se sont tenus près des fenêtres
en brandissant leurs armes et en lançant
des projectiles de toute sorte sur les inspec
teurs.
Ces derniers, anciens sous-officiers de
l'armée, loin de se laisser intimider, se
sont avancés résolûment et ont soutenu
vigoureusement l'attaque: pendant que les
uns cherchaient escalader les fenêtres
après avoir brisé les carreaux, les autres
enfonçaient la porte, la faisaient voler en
éclats et renversaient les barricades inté
rieures; puis aussitôt ils se jetaient sur les
malfaiteurs et parvenaient, après une lutte
énergique, les désarmer et les terrasser,
tandis que les premiers s'assuraient des
deux femmes. Les;deux forçais ont été sur-
le-champ garrottés pour prévenir toute
nouvelle tentative, d'évasion, et conduits
ensuite, avec les deux femmes, devant le
chef du service de sûreté, qui les a inter
rogés. En ce moment ils étaient redevenus
peu près calmes; G... a reconnu que son
véritable nom était L..., et est convenu être
l'auteur, avec son complice M..., dont les
antécédents judiciaires remontent a 1852,
d'un certain nombre de vols l'aide d'ef
fraction, de fausses cltefs ou d'escalade
commis dansfe mois dejui'n, de septembre
et d'octobre derniers, et dont l'importance
dépasse 20,000 fr. Quelques-uns de ces
vols, commis au préjudice de bouchers de
Paris, s'élèvent seuls plus de IOlOOO fr.,
tant en argenterie qu-en numéraire. On a
encore trouvé en leur possession plusieurs
bijoux et autres objets provenant de ces
vols.
Tous les nouveaux officiers de l'état-
major de la garde nationale ont offert, la
par le convoi de marchandises qui suit chaque jour
le convoi de voyageurs parti la veille au soir de
Paris. Il e'tait accompagné, dit-on, d'un domestique
et d'une daine. Nous n'avons pas appris qu'aucun
agent de police se trouvât dans le même convoi que
lui.
Nous pouvons ajouter quelques détails ceux
que nous avons donnés hier relativement aux au
tres détenus de Hahi conduits l'étranger.
MM. Changarnier, Charras et Baze, partis par le
même convoi, avaient été munis de passeports
portant des noms supposés Vincent pour M. Char-
ras, Leblanc pour M. Changarnier, et Lassalle pour
M. Baze. Arrivés Valencieunes et pendant l'in
spection des passeports, les deux premiers furent
reconnus la station. Aussitôt les employés soup
çonnèrent que peut-être les deux détenus s'étaient
évadés de Ham et qu'ils cherchaient gagner la
frontière avec de faux passeports. Des explications
leur furent donc démaudées.
Les agents qui accompagnaient ces messieurs
firent alors connaître leur qualité et leur mission.
Mais l'autorité du lieu pensa que si les passeports
portaient de faux noms, la commission dont les
agents était pourvus et qu'ils avaient exhibée, pou
vait bien être aussi un document faux préparé
pour faire franchir la frontière aux détenus, s'ils
étaient reconnus. En conséquence, le chef de la
gendarmerie déclara qu'on ne laisserait continuer
leur voyage aux ex-détenus et aux agents, qu'après
avoir reçu des instructions de Paris. Heureusement
le télégraphe électrique était l'a. On le fil jouer, et
la réponse reçue de Paris, confirma les dires des
agents.
Ces derniers partirent donc avec les prisonniers
qu'ils accompagnaient, ainsi que nous l'avons dit
jusqu'à Bruxelles, sans aucune réclamation de la
part de ces derniers. Arrivés la station du Midi
les agents quittèrent immédiatement MM. Chan
garnier et Charras qui n'avaient promis, en quit
tant Ham, que de se rendre en Belgique. Quant
ceux qui accompagnaient M. Baze, ils ont continué
immédiatement leur route avec lui jusqu'à Aix-la-
Chapelle, par le convoi de France de Bruxelles
pour cette destination peu après l'arrivée du con
voi de France.
Nous n'avons rien h ajouter aux détails parfai
tement exacts qui concernent M. De Lamoricière,
et que nous avons fait connaître hier sinon que
l'honorable général est paiti pour Cologne.
actes du gouvernement.
p.tftln, il janvier.