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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3579.
Samedi, 17 Janvier 1S52.
35me année
uHfJL-
Il est désormais un principe incontesté
de tous les hommes dont les regards pé
nètrent la superficie de notre état social,
c'est celui qui découle de ces paroles de
Platon Quiconque ébranle la religion ren
verse le fondement même de la société.
Évidemment c'est l'action salutaire des
croyances religieuses qui seule est capable
de soutenir les individus comme les peu
ples. Pour jouir d'un bonheur durable il
faut aux nations une morale qui commande
la pensée de ses mandataires, qui occupe
les plis les plus secrets de leur conscience,
qui leur sert de Code universel, qui dicte
les lois, qui préside tous les actes publics,
toutes les mesures administratives. De
même en est-il pour l'homme individuel:
Il a besoin d'un culte qui élève sa pensée,
ennoblisse son cœur, consacre ses actions
et domine le cours de sa vie. Privez l'hom
me, privez un peuple dé ce secours, ils
flotteront dans le vague, il graviteront sur
eux-mêmes, c'est-à-dire qu'ils s'affaiseront,
qu'ils se dissoudront, qu'ils périront, et la
société tombera en langeur.
Cette-annonce n'a plus le mérite d'une
prophétie, cette prophétie, on l'a faite,
lorsque d'imprévoyants novateurs ont tra
vaillé désenchanter le sanctuaire hu
milier le prêtre, et ébranler les marches
de l'autel; maintenant elle s'accomplit en
core de manière jeter l'effroi dans toutes
les âmes. Écoutez les plaintes qui reten
tissent en France de toutes parts; elles
sortent de la bouche même des hommes
ou qui ne croyaient pas, ou qui ne prati
quaient plus leur croyance affaiblie. On
s'aperçoit qu'en l'absence de la religion,
tout tombe, tout meurt, tout s'en va!
Les mœurs n'ont plus de consistances,
les intelligences se prostituent, les lois ne
trouvent plus d'appui que dans le glaive
et le canon, l'égoïsme n'a plus de frein,
l'autorité n'obtient plus de respect, les
transactions particulières n'ont plus rien
de sacré, les institutions publiques n'ont
plus de fixité, la force succède au droit, la
ruse la puissance, l'intérêt la loyauté.
On doute de l'honneur, on ne croit plus
au patriotisme, on raille la vertu, on glo
rifie le vice, en un mot, la société se ma
térialise; elle devient un hideux marché
où, le visage découvert, on trafique des
consciences, on achète des voix, on spécule
sur les intérêts privés
Arrêtons nous. Tant de peuples ont fait
un mauvais pas.. Ils ont failli; encore un
pas, dans le chemin de la politique maté
rialiste, et ils se sont déchirés dévorés,
débattus dans d'inexprimables angoisses,
et enfin, conservant peine un reste de
vie ils ont tourné leurs regards avec tris
tesse et regret, vers-le temps où il y avait
des hommes, parcequ'il y avait une foi,
des lois et un culte.
Il faut la religion toute nation sou
cieuse de son intérêt, de sa gloire. Autre
ment on bâtit sur le sable mouvant. Nous
en concluons qu'ils ne comprennent point
leur mission ces hommes d'État, qui sous
prétexte d'opposition des envahissements
qu'on ne peut définir et dont on feint de
s'effrayer ferment aux ministres de la re
ligion l'entrée des collèges et des écoles,
ces sanctuaires de la jeunesse studieuse.
Trop de funestes exemples témoignent l'i
nanité de leur système. En marchant la
conquête de son indépendance, la Belgique
a inscrit sur sa bannière: Catholicismecivi
lisation. Notre patrie tient donc conserver
la foi catholique de nos pères; elle veut
qu'on en préserve la source de peur que
ces doctrines ne viennent tarir; qu'on la
creuse plus profondément afin de la ren
dre plus abondante; qu'on dispose des ca
naux qui la distribuent partout.
Ces artères ce sont les établissements
d'instruction publique. Il est de la plus
haute importance d'y donner des bases
religieuses. Il a été dit plus d'une fois.
Quand les sources de l'éducation sont pu
res les eaux qui en découlent portent au
loin la vie et la fécondité. Quand donc nos
ministres agiront-ils en conformité de cette
vérité fondamentale?
SOUSCRIPTION
Reçu antérieurementfr. 10
Madame 10
Un Ecclésiastique50
M. Six, vicaire Kemmel, est nommé
curé Caeskerke.
La Constitution a été promulguée avant-
hier Paris. Llle consacre la présidence
décennale, établit des ministres non res
ponsables et un sénat inamovible.
Le corps législatif sera élu pour six ans
par le suffrage universel sans scrutin de
liste.
Il y aura un conseil d'État rétribué et
une haute cour.
Le Staats Couraiit annonce que la réunion
de la première chambre des Étals-Généraux
fixée au 21 janvier, a été ajournée au 28.
On lit dans la Gazelle de Madrid du 9
janvier
26 de la Constitùtron, et d'accord aveè
l'avis de mon conseil des ministres, je dé
crète ce qui suit
Article unique. Est dissoute la Légis
lative de 1851.
Donné au palais, le 7 janvier 1852.
Signé La Reine.
Le président du conseil des ministres,
Juan Bravo Murillo.
La cour de cassation a décidé qu'e les
difficultés auxquelles donne lieu un billet
domicile souscrit par un individu non
commerçant et endossé par un commer
çant, sont de la çofnpélence des tribunaux
de commerce; mais il n'en résulte pas que
le tribunal de commerce, lorsqu'il pro
nonce une condamnation contre le sous-
scripleur non commerçant, puisse pronon
cer la contrainte par corps.
L'Economie de Tournai, dit de son coté
La position de notre honorable bourg
mestre, M. Dumon-Dumortier, préoccupe
péniblement notre ville depuis quelques
jours. M. le baron Seulin, médecin du Roi
et M. le docteur François, de Louvain, sont
venus, ces jours derniers, Tournai visiter
le malade. Nous ignorons ce qu'ils en ont
dit, mais nous savonsqu'hiersoir, un mieux
sensible s'était déclaré dans la position de
M. Dumon, et que son docteur. M. Bara,
a presque donné sa famille l'espoir que
la maladie n'aura pas de suites graves.
On écrit d'Anvers, le 14 janvier
Les bassins présentent en ce moment
un grand mouvement d'activité. Rarement,
celte époque de l'année, on compte autant
de navires en déchargement, Depuis le
janvier, nous comptons déjà une soixante
d'arrivages.
fl'HV
YÉRITÉ ET JCNTlCE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, prés la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DK L'ABONNEMENT, par trimestre,
Y près fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° 25 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine, (insertions lî centimes la ligne.)
7PPIES, 17 Janvier.
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d'ériger une église a genève.
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DISSOLUTION DES CORTES ESPAGNOLES.
Décret royal. Usant de la prérogative
qui m'appartient aux termes de l'article
actes du gouvernement.
Par arrêté royal du i4 janvier sont nomme'i
membres
De la chambre de commerce de Bruges MM.
C. Stevens, négociant Tbiell; Van Haecke-Foc-
kedey, fabricant de toiles carreaux a Bruges;
J. de Meulemeester-Marliernégociant Bruges;
Ernest Mariier, fabricant teinturier Bruges.
De la chambre de commerce de Courtray MM,
P. Del va-Catullenégociant en tourteaux, etc., a
Courtray; H. Deroubaix fabricant a Conrtraj;
DeblatiWe-Peel, négociant en dentelles a Cour
tray; J Corner, négociant en tourteaux Courtray.
De la chambre de commerce d'Ostende MM.
J. Van Iseghem, père, négociant Ostende J. Va|i
Iseghein, fils, négociant a Ostende; E. Van Cu'yl,
saunier Ostende.
De la chambre de commerce de Roulers MM.
J. Mabieu brasseur 'a Ronlers; Tant-Verlinde
fabricant de toiles Roulers; R. RodenLacb, dis
tillateur Roulers.
De la chambre de commerce d'Ypres MM.
J. Van deri Peereboom, ancien négociant Ypres;
Van Alleynes-Schokeel, tanneur a Ypres; Pironou-
Cornette, marchand de dentelles Ypres.
chronique judiciaire.