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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3580.
Mercredi, 21 Janvier 1852.
35me
annee.
CHEMIN DE FER. STATION D'YPRES.
Il y a trois classes d'hommes
Le pauvre qui lutte contre le besoin, qui
tend le régard vers l'industriel ou le com
merçant quand il est valide; et la main vers
le riche, quand il est malade, surchargé
d'enfants, exténué par les rigueurs de la
saison, ou pris au dépourvu par le man
que d'ouvrage, une épidémie, ou le ren
chérissement subit des vivres.
Le bourgeois industriel ou commerçant,
qui armé de courage, de science, d'idées
entreprenantes, de capitaux et de machi
nes, cherche se créer des ressources sta
bles pour sa vieillesse et ses descendants,
ou élargir la position qu'il a déjà conquise
dans la société.
Le riche dont Dieu ordonne de respecter
les possessions, et qui il incombe comme
une providence visible de soulager avec
amour soit les malheurs généraux qui ac
cablent de temps autre les travailleurs,
soit tes infortunes particulières qui d'une
manière continue sont inhérentes la con
dition et la faiblesse de l'homme.
Il n'y a aucune de ces trois classes dans
notre ville qui n'ait intérêt ce qu'une
construction de chemin de fer étant faite,
la station soit établie au midi.
Les pauvres y ont intérêt, et ils sont les
premiers qui ont droit l'attention publi
que. Nous avons démontré cet intérêt dans
le précédent article.
On peut objecter il est vrai que les pau
vres habitent principalement la paroisse
de S1 Pierre, et qu'ainsi, pour la facilité du
travail, il leur sera favorable que la station
soit établie la porte de Messines, mais
enfin, il y a d'autres pauvres en ville, et
ils ne doivent pas être perdus de vue.
Nous sommes loin de les oublier. Mais
ces travailleurs là même, la station du
midi procure des avantages. Nous en signa-
lererons successivement plusieurs; pour le
moment, un seul trouve ici sa place. Pour
ces pauvres cessera la fâcheuse concur
rence existant maintenant au bassin du
commerce. Les habitués du Quai y seront
laissés tranquilles dans leurs occupations,
et le gros des ouvriers trouvant du travail
la porte Lille ou la Grand' Place, il n'y
aura plus la porte de Dixmude celte pé
nible concurrence qui occasionnait encore
une rixe passé peu de semaines, seulement
pour le transport de quelques sacs de pom
mes.
Pour le roulage, pour les entrepreneurs
de voitures, omnibus, vigilantes et fiacres,
pour les cochers, pour tous ceux qui con
struisent ou réparent les véhicules, qui ne
voit qu'il faut qu'il y ait une distance rai
sonnable entre la station et le bassin de
commerce, entre la station et la Grand'
Place, pour qu'il y ait un mouvement de
voitures? Or c'est le mouvement des voi
tures qui fait dans une ville les trois quarts
de l'animation. C'est la rapide circulation
des voitures surtout, qui distingue le ton
affairé des cités de la physionomie blafarde
et morne des bourgs campagnards. Si la
station est établie la porte de Dixmude,
coté du bassin de commerce, l'ouvrier
reste les bras croisés, parce que les mar
chandises passent des waggons dans le ba
teau, et s'il y a quelque part un squelette
d'omnibus, il reste vide et immobile, tom
bant en pièces sur place, parce que ce n'est
pas la peine pour le voyageur d'y monter,
ayant la Grand' Place devant lui après le
court trajet de la rue de Dixmude.
Lorsque le chemin faire en vaut la
peine, comme de la porte de Messines la
Grand' Place ou un point quelconque du
centre de la ville, on se détermine facile
ment prendre une vigilante. Lorsque la
station est un bout de la ville, et le bassin
de commerce l'autre extrémité, les trans
ports acquièrent quelque importance, dans
la traversée les voituriers s'arrêtent, les
piétons et les promeneurs examinent les
magasins, on fait des emplettes en pressant,
les cabarets, les hôlelliers, les boutiquiers
reçoivent des visiteurs. Mettez la station
coté du bassin tout se concentre sur ce
point isolé, et au lieu que le mouvement
soit augmenté en ville, il est comme esca
moté. De rares flâneurs, apparaissant sur
la Grand' Place, comme les crêtes des pyra
mides parmi les sables silencieux d'Egypte,
se demanderaient d'un air découragé que
sont devenus les avantages que le chemin
de fer promettait en perspective, quel sé
jour embêtant! A la concorde on sommeille
d'ennui. Quand parlons-nous pour Cour-
trai? Dans une heure. Oh que c'est long!
SOUSCRIPTION
0
Reçu antérieurementfr.
Un ami de la propagation Reli
gieuse 50
M. DeCoene, vicaire Vichte, est nommé
vicaire Kernmel il est remplacé Vichte
par M. Neckers.
Voici comment s'exprime sur la nouvelle
Constitution le journal légitimiste VUnion:
La Constitution du 14 janvier n'est
nos yeux que la confirmation du plébiscite
du 20 décembre. Ce vole a concentré entre
les tnains du Président de la République
Louis-Napoléon Bonaparte, tout le pou
voir, toute l'autorité. Il concentre aussi
sur sa tête toute la responsabilité. Les dé
légations que fait le Président par celte
Constitution, n'établissent que des pouvoirs
subordonnés, qui ne sont pas et ne peuvent
pas être des corps politiques absolument
indépendants. Ce sont des rouages prin
cipaux, d'origine diverse, dont l'action est
soumise un moteur unique, le pouvoir
présidentiel, lequel est toujours investi de
la faculté constituante et régulatrice pen
dant une période de dix années. Les attri
butions de chaque corps sont limitées et
définies de manière ne froisser ni la
pensée dirigeante, ni l'action réciproque
sous ce moteur universel.
Le système parlementaire est complè
tement abandonné par le fait même de la
responsabilité unique. Nous allons assister
la mise en pratique des principes de la
Constitution de l'an VIII, modifiée plus
tard par le sénatus-consulte de 1802. L'or
ganisation est la même; il n'y a de nouveau
que ce^qui varie sans cesse, la société, c'est-
à-dire les hommes, le temps, les circon
stances.
»M(X
On affirme encore dit la Gazette de Gê
nes, que les assurances les plus positives,
quant au maintien de la paix générale, ont
été données par le Président de la Répu
blique aux représentants des puissances
étrangères Paris. Ainsi s'évanouissent,
ajoute ce journal, les bruits de guerre qui,
dès le principe, avaient trouvé cours
Gênes.
Dans un article intitulé: le Clergé, le
journal la Patrie rend un juste hommage
la conduite du clergé pendant les trou
bles déplorables qui ont surgi dans quel
ques déparlements de la France. Il y a
aussi beaucoup de vrai dans les considé
rations auxquelles se livre la feuille pari
sienne relativement la mission du prêtre
dans l'œuvre de la régénération dont l'Eu
rope a tant besoin pour ne pas succomber
sans retour. Puisse la France et son gou
vernement comprendre enfin qu'il est im
possible de rien fonder de grand et de
stable, en dehors de l'élément religieux.
On lit dans le Spectateur de Genève: Le
radicalisme de Fribourg se débat dans une
pénible agonie. La division est complète.
Nous attendons avec la plus vive impa
tience des nouvelles des premières séances
du grand conseil. Sera-ce le parti rouge
Schaller qui va l'emporter? Sera-ce le parti
Pillel-Castella? On nous assure quelaques-
tion religieuse est le champ clos où les
partis vont se déchaîner.
La situation est insoutenable; la per
sécution a trop duré; l'usurpation est fla
grante; la corde trop tendue sera brisée;
la liberté, la vieille gloire de Fribourg lui
seront rendues, l'honneur en appartiendra
la constance, la fermeté de ses campa
gnes, de son clergé et de ses ministres.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Yprès, rue de Lille, io, près la Grande
Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX. DR L'A BO.li II E M KiT par trimestre,
Npres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
I.e Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions il centimes la ligne.)
7PR.ES, 21 Janvier.
A l.'KFFKT
d'ériger une église a genève.
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