JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3581 35me année. Les immenses avantages sociaux qui découlent de la bonne éducation de la jeunesse ont valu depuis longtemps au Collège S' Vincent, les sympathies de tous. Nous constatons avec un nouveau plaisir que celte belle institution prospère et que son existence se raffermit de plus en plus. A l'expiration du dernier trimestre cent cinquante élèves fréquentaient les cours. Depuis lors, de nouvelles inscriptions sont annoncées. Cette brillante impulsion est de nature réjouir quiconque connait les déplora bles épreuves que l'établissement Epis- copal eut subir. Expulsé de son local, dépouillé de tout subside le Collège S' Vincent périclita quelque temps dans sa marche. La générosité privée subvint spon tanément ses besoins. Grâce aux cotisations bienveillantes d'une partie notable de nos concitoyens l'institut S1 Vincent continua paisiblement sa mission scientifique et religieuse. De puis quelque temps d'importantes amélio rations ont été faite la partie des bâti ments affectée aux classes et l'on a su trouver les moyens nécessaires pour ou vrir un internat qui a pris une extension remarquable. Ce dévéîoppement annuel rend indispensable de nouveaux agrandis sements. En outre ne serait-il pas désirable que cette institution possédât une chapelle particulière, l'instar de ce qui se voit dans tout collège tenu sur un pied respec table? Espérons que ces projets ne tarderont point se réaliser. De nombreux motifs se présentent pour recommander le Collège Episcopal la bienveillance et l'intérêt publics. L'excellent esprit qui anime les élèves, leurs progrès classiques, et les nombreux témoignages de satisfaction qui nous viennent de la bouche d'un grand nombre de pères et mères de famille nous dispensent de les dévélopper. Nous ne pou vons cependant déposer la plume sans émettre cette considération naturelle, c'est qu'en fait d'éducation comme en toute autre matière, tôt ou tard les erreurs, les préjugés tombent et la vérité et la raison surnagent. VU GOUVERNEMENT A REBOURS. Les gouvernements sont faits pour les peupleà; mais les peuples ne sont pas faits pour les gouvernements. De cette incontestable vérité résulte pour l'État le devoir de condescendre tous les vœux légitimes et salutaires de la nation; de là résulte encore pour lui la redoutable mission d'imposer le frein aux passions subversives et de sauver parfois le peuple comme malgré lui. Quiconque est convaincu de la justesse deces conclusions, sedemandera avecnous si le gouvernement de la politique nouvelle a bien compris toute l'étendue de ses de- voirsenvers la patrie 1 ui qu'on a vu frapper tour tour dans leurs vœux bien légitimes le père de famille, le négociant, l'agricul teur, le pauvre; alors qu'il leur imposa la loi sur l'enseignement, le libre-échange en matière commerciale et agricole, enfin le système anti-catholique de MM. Debaussy et Tesch en fait de bienfaisance? Nous disons, vœux légitimes; car quoi de plus légitime pour un père que d'exiger de l'Etat en faveur de ses fils un enseignement sincèrement catholique? Quoi de plus lé gitime pour nos populations rurales que d'exiger en faveur de l'agriculture, source la plus féconde de bien-être général, les bénéfices de la protection douanière dont l'industrie urbaine et manufacturière se trouve si amplement pourvue? Quoi de plus légitime enfin de la part des classes pauvres que d'exiger de l'Etat qu'il encou rage la charité publique, au lieu de la res treindre? Nous avons dit qu'il incombe au gouver nement la haute mission de réprimer les' passions mauvaises et subversives. Et ce pendant, personne n'ignore contre quels principes proteste le ministère du 12 août, la Chambre et dans la presse; personne n'ignore quelles sont les opinions, objets constants de ses antipathies instinctives et deson inquiète prévoyance. Nousle consta tons avec amertume et tristesse, les prin cipes qu'il rejette, ce sont les principes catholiques!.... C'est le catholicisme seul, qui a civilisé le monde; (en effet, il est uni versellement reconnu aujourd'hui que la civilisation antique était tout au plus une barbarie policée par les arts et les lettres;) c'est dans le catholicisme que l'édifice so cial tout entier trouve sa base et son ori gine; c'est donc du triomphe des principes catholiques que dépend le salut de la ci vilisation et de la société. Mais n'im porte, telles sont l'égard du catholicisme les préventions de nos politiques libéra- listes, qu'ils n'ont pas craint de soustraire presqu'euiièremenl son influence la jeu nesse des collèges de l'Etat; le catholicisme leur est tel point suspect, qu'il ne leur semble même plus apte exercer la bien faisance, une de ses prérogatives les plus directes. Tout nous le dit; au point de vue des libéralistes, le catholicisme est lame ce que l'opium est au corps; pris eu petites quantités il peut avoir de bous effets et procure le sommeil dans des moments d'a gitation; administré en de trop fortes do ses, il abêtit ou tue. Entre-temps les principes voltairiens se répandent parmi les générations naissantes dont ils corrompent l'esprit et le cœur; mais les pilotes du vaisseau de l'État en conçoivent peu de soucis; ils ne se doutent guère que la nature de l'homme étant vi ciée et déchue, la société doit nécessaire ment se dissoudre et périr, si la religion, c'est dire la grâce surnaturelle, ne lui vient en aide. En vain la presse conservatrice signale chaque jour les écueils où de funestes et fallacieuses théories doivent fatalement nous faire échouer: au cri d'alarme des senliuelles du parti conservateur, les aveu gles satellites du libéralisme ministériel ne répondent que par des ricanements de mépris ou de haine. Ils ne comprennent pas et ne veulent pas comprendre que voyant le vaisseau de la patrie cinglant pleines voiles vers l'abîme, ce serait pour nous un crime de lèze-nation, ce serait une ignoble félonie, que de nous renfermer obstinément en un silence phlegmatique. Du reste, que nous importe le dépit de ces braillards; ils passeront avec le vain bruit de leurs paroles; mais nous, qui pré voyons pour la Belgique, si le bon sens proverbial de nos populations n'y met promptemenibon ordre, des jours de deuil et d'abaissement; nous voulons au moins nous reserver pour l'avenir ce témoignage intime et consolateur d'avoir rempli un grand devoir de citoyen et de n'être pour rien dans les calamités publiques. SOUSCRIPTION Reçu antérieurementfr. 120 Un anonyme30 Une dame20 190 Quand la police de Bruxelles voulait arrêter M. Blanchi de Lille, le rédacteur du Messager du ISord le compagnon de M. Delescluse, qui encourageait l'équipée de Risquons Tout, et qui traitait l'armée belge de Satellites de Léopold, où l'a-l-on trouvé? Il était logé chez M. Picard pro fesseur l'université libre. Ce trait carac térise l'université libre sous le rapport du patriotisme et de l'attachement aux insti tutions nationales. Quand un autre professeur de l'univer sité libre courait offrir Paris une plume d'or au socialiste Eugène Sue, au nom de qui agissait-il? Au nom du Grand Orient. Cet acte nous démontre les affinités de la Francmaçonnerie et du Socialisme. Quand un troisième professeur, et puis VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 17 centimes la ligne.) 7PP.ES, 24 Janvier. pour subvenir a l'érection d'une église a genève. L'UNIVERSITÉ LIBRE. Cette Église «toit être érigée daus la métropole du Calvinismesous révocation de Marie conçue sans péché, et de S1-François de Sales. Four les détails voir au A° 3,5*8 du Propagateur Déjà un premier envoi des dons coudés nos soins, a été fait au Journal de Bruxelles. Inutile d'ajouter que la Souscription reste eucore ouverte.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1