9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3582 35me année. Nous nous sommes prononcés, avec une énergie constante contre le système de gouvernement en ce qui touche l'impor tation du bétail de laHollande. Fermement convaincus que la concurrence hollandaise est la vraie cause de l'état de souffrance où se trouve la production du bétail, nous élevons de nouveau la voix, en faveur de celte branche importante de notre agri culture. Comme l'a fait observerun fonctionnaire du département de l'intérieur, dans une brochure dont le Journal de Bruxelles a cité un passage, il est un point digne de remarque, c'est que ce sont en général les parties du pays qui avoisinenl la Hollande où l'accroissement du bétail a fait le moins de progrès cette observation s'applique notamment aux provinces d'Anvers, de Limbourg, de la Flandre occidentale. 11 est impossible de ne point reconnaître que la liberté d'importation de la Hollande est le fait capital qui constitue nos éleveurs en perle; et le ministre de l'intérieur s'est joué indignement du bon sens public lors qu'il est venu dire la tribune que nos' cultivateurs sont intéressés recevoir en franchise le bétail hollandais! Pour se convaincre de cette vérité il suffit de savoir qu'en 1846 et antérieurement, époque où la loi protectrice sur le bétail était en vigeur, nous exportions plus de bétail que nous n'en recevionsde l'étranger. La différence en faveur des exportations atteignait le chiffre de 4,000 têtes. Aujour d'hui cet état des choses n'existe plus. Il nous arrive annuellement de la Hollande près de 19,000 têtes; et nous n'en expor tons pour la France, non plus 20,000 têtes, mais peine 8,000. Il est bon d'observer encore, que ce chiffre de 8,000 est fictif, attendu que des milliers de bêtes hollan daises, ce dont convient le ministère lui- même, figurentdansce nombre. Carcomme Je constate aussi le Journal de Bruxelles, au lieu de déclarer leur bétail en transit, beau coup de marchands hollandais payent les droits d'entrée, viennent peser sur nos marchés, et le dirigent ensuite vers la fron tière du midi, d'où il passe en France, sous le nom de bétail belge. Il est donc établi clairement qu'en abo lissant tout droit d'entrée sur le bétail hol landais, MM. Rogier et Frère ruinent ra dicalement nos éleveurs, et qu'au lieu de prêter appui, selon leurs promesses, l'agriculture belge, ils travaillent active ment sa décadence. De l'aveu de tous les hommes compétents la production et le commerce du bétail sont dans un déplorable état de souffrance; et l'opinion publique réclame avec instance pour l'agriculture une protection égale aux autres industries. Non seulement les fer miers ne réalisent plus aucun profit, mais ils ne peuvent pas même se défaire de leur bétail perte, pour payer leurs impôts et fermages; ce qui est d'autant plus déplo rable, c'est que le consommateur ne profite guère de la baisse de 50 p. c. qui s'est pro duite depuis quelques années, la viande de boucherie se vendant au même prix. Malgré cet état des choses alarmant, MM. Rogier et Frère ne se rendent guère aux réclamations publiques, ils accordent même une prime de 8 francs au bétail néerlandais, sur le marché de France, où nous avons tant de peine a écouler nos produits. La situation est mauvaise. Le cabinet la trouve bonne, il faut selon lui que tout fléchisse devant sa volonté. Jus qu'à quand les belges seront-ils les dupes du système partial, ruineux, inique de la politique soi-disant libérale? SOUSCRIPTION Reçu antérieurementfr. 190 Un propriétaire d'un villagevoisin. 10 VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 11 centimes la ligne.) TP3.SS, 28 Janvier. pour subvenir a l'érection d'une église a genève. Nous apprenons que le corps des Sapeurs Pom piers s'occupe organiser une fêle au béne'fice des pauvres. M. Houwen, docteur en droit canon, est nommé curé b Kemmel. M. Swaenenberg, coadjulenr Kemmel, est nommé vicaire West-Roosebeke. Les assises de la Flandre Occidentale pour le i"r trimestre i852, s'ouvriont a Bruges, le 8 mars pro chain sous la présidence de M. le conseiller Vau Zuyleu. Sont nommés commissaires-voyers dans la province de la Flandre Occidentale. Pour l'arroudissement administratif de Bruges- Ostende, le sieur Stordeur, employé de l'adminis tration des ponts et chaussées, Bruges. Pour l'arrondissement administratif de Courtrai, le sieur Callens, géomètre diplômé, Gaud. Pour l'arrondissement administratif de Furnes- Dixmude, le sieur Félicien Demunter, conducteur honoraire des ponts et chaussées, b Gaud. Pour l'arrondissement administratif de Thielt- Rouiers, le sieur Camille Decock, géomètre juré a Avelghem. Pour l'arrondissement administratif d'Ypres, le sieur A.-P.-E. Bûcher, architecte géomètre, b Anvers. Ils entreront en fonctions le i*' février j 85q. Une saisie très-importante de dentelles fran çaises a été opérée le a la station de Mouscron, par les soins du lieutenant des douanes et des em ployés sous ses ordres. Les crimes ont parfois leur côté plaisant Pendant l'avant-derrière nuit le brave garde cham pêtre de Ledeberg était b la piste d'une bande de malfaiteurs sur un point éloigué de son domicile, pendant que ceux-ci s'introduisaient chez lui, l'aide d'effraction. Les malfaiteurs out fait main basse sur une partie de chaussures dont ils avaient sans doute bien besoin car grâce aux mauvais chemins les leurs devaient être hors d'usage. Le bruit est généralement répandu a Bruxelles que les négociatious sont très-avancées avec le gouveroemeul français pour la suppression du droit de réimpression desouvrages de ce pays en Belgique. Cette nouvelle excite en ce moment de nouvelles alarmes parmi les nombreux ouvriers qui vivent du commerce de la librairie, les typographes, les fon deurs eu caractères, les papetiers et jusqu'aux mal heureux chiffonniers, qui doivent leurs moyens d'existence b la prospérité de la papeterie et de la librairie. Émancipation Sur les douze millioos pris par elle, le Banque Nationale n'en devait conserver que huit, les quatre autres millions étaient destinés b la Société Générale et b la Banque de Belgique. La première a refusé d'iutervenir dans l'emprunt; mais nous apprenons aujourd'hui qu'aussitôt ce refus connu MM. de Rothschild ont demandé b prendre dè la Banque un million de plus et M. Bischoffsheim a pris, dit-on, le dernier million. C'est aiusi que, malgré la non participation de la Société Générale, le chiffre de la souscription reste fixé au chiffre de neuf millions primitivement fixé. Indépendance Les réfugiés français que les derniers évé nements ont amenés b Bruxelles et dont le nombre est assez peu considérable 60 b 80 environ viennent d'être répartis entre les diverses villes du royaume. On annonce le prochain départ pour l'Angleterre de MM. Duvergier de Hauranne et Jules de Las- teyrie. Le duc d'Aumale possède encore beaucoup de propriétés en Belgique; elles font partie de l'ancien duché de Bouillon et de la succession du prince de Condé. On se rappelle que la mise en vente de ces biens par licitation entre mineurs et majeurs fut annon cée, il y a une dizaine d'années, lorsque le duc d'Aumale manifesta l'intention d'en affecter le pro duit b la dotation que les chambres françaises sem blaient vouloir refuser au duc de Nemours, futur régent. Cette annonce de vente n'eut pas de suite. Le gouvernemeot belge a décidé que doré navant la peine du carcan, autrement dite de l'ex position publique, ne sera plus exécutée. On écrit de Rotterdam qu'on y a reçu la nouvelle d'une ukase de l'empereur de Russie qui prohiberait l'exportation des grains dans toute l'étendue de empire. Celtenouvelleauraii produit sur la place une sensation immense, et on s'attendait b une hausse considérable des céréales. La Presse de Paris rapporte aujourd'hni, pour les démentir, les bruits, propagés par quelques journaux belges, relativement au projet attribué b MM. de Girardin, Schœlcher et Victor Hugo de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1852 | | pagina 1